>qui trouve ses racines dans les premiers jeux de foot de la PS1 pour le design et dans Super Robot Taisen pour la motion capture des joueurs.

lol
j'aimerais bien voir une photo!

Ca, je dirais que ça dépend de toi, du jeu auquel tu es en train de jouer, et de quel niveau d'imperfection dans le gameplay tu es prêt à pardonner en échange d'un certain niveau de qualité dans l'ambiance, le graphisme, la technique, etc.

Je m'explique. Prenons Final Fantasy 8 (jeu que j'ai moi aussi laissé tomber, à l'entrée du tout dernier donjon), et tentons d'être objectif, rationnel et cartésien. D'un côté, nous avons (a):
- Un visuel qui arrache tout (y compris les Final Fantasy suivants).
- Des cinématiques à tomber par terre ("j'ai vu l'intro et ma vie s'est arrêtée").
- De la très bonne musique (Tonton Uematsu était en forme sur ce coup).
- Un character design pas dégueulasse (avec des méchants classieux -- Seifer -- et pour une fois aucun perso ridicule genre Cait Sith).
- Une bonne ambiance et un univers intéressant.
- Un scénar dans l'ensemble pas mal foutu.
- Une technique qui assure, avec des effets spéciaux très classe, le GPU de la PS1 crache ses tripes.
- Entre 30 et 40h de jeu pour le finir en version "basique" (voir la fin, quoi -- pour avoir tous les trucs cachés, compter le double): tu en as pour ton pognon.

Et de l'autre, (b):
- Une interface aussi stylée qu'une feuille de calcul Excel.
- Un système de magie lourd.
- Des ennemis qui ont 800 000 points de vie et ne font aucun dégât (idem pour les persos), pour des combats chiants qui durent des plombes.
- Le pire système d'upgrade d'armes de toute la série Final Fantasy.
- Des combats qui commencent toujours par une scène d'exposition "je me la pète" de 40 secondes.
- Des invocations d'autant plus interminables qu'il faut défoncer sa manette façon Track & Field pendant qu'elles partent (après 5 fois au cours d'un même combat, ça devient lourd).
- Certains rebondissements scénaristiques peu inspirés ("mais en fait, j'étais votre gouvernante!").
- J'ai parlé des combats très longs, très chiants et qui font mal aux doigts?


La question "Vais-je accrocher à ce jeu?" devient alors "Me fait d'avoir (a) te donnera-t-il la force de supporter (b) pendant une quarantaine d'heures?".
En fonction du joueur, chacun des éléments de (a) et (b) aura son importance distincte, une sorte de pondération si l'on veut rester mathématique. Par exemple (et pour prendre un exemple personnel), une bonne ambiance, un scénario qui tue et une musique d'enfer sont très haut dans ma liste de priorités de (a). Si un jeu possède ces qualités, je lui pardonnerai plus facilement des imperfections au niveau de la technique ("Les graphismes sont moches? Je m'en tape."). A contrario, une caméra alcoolique ou un gameplay tel qu'on passe plus de temps à se battre contre les commandes que contre les ennemis sont deux défauts que je ne tolère pas dans un jeu, quelles que soient ses qualités (exemple: Tenchu 3 ou Resident Evil). Mais chacun ses goûts, et je connais quelques personnes qui se foutent du scénar si les graphs sont beaux, ou qui achètent des jeux à license uniquement à cause de la license (tout est dit) et qui y accrochent.

Bref, je pense qu'on peut presque résumer tout ça à un bête "si a > b j'accroche", toute la difficulté (et la spécificité de chaque joueur) se situant dans le calcul de (a) et (b).


En quoi cela explique-t-il la tendance des retrogamers à se lasser plus vite des jeux actuels? J'y viens: ma théorie est que plus nous jouons, plus nos goûts s'affinent, et plus nous devenons exigeants. Pour reprendre mon analogie mathématique, les méthodes de calcul de (a) et (b) changent, mais les pondérations de (b) augmentent beaucoup plus que celles de (a). Au fur et à mesure que nous prenons de la bouteille, nous devenons de plus en plus sensibles à certains défauts des jeux (en général toujours les mêmes), alors que les néophytes sont beaucoup plus coulants là-dessus. Il suffit de regarder dans notre collection de vieux jeux pour nous en rendre compte: honnêtement, combien d'entre vous jouent encore avec plaisir à Shadow of the Beast?


A côté de ça, l'autre jour, chez mon père, je regardais mon petit frère (8 ans, joueur depuis 3 ans, formation en cours sur plate-formes NES, Super NES, N64, GBA et PC) jouer sur le PC familial. Il s'agissait d'un jeu de football, reçu en cadeau dans une boîte de céréales Frosties. Au-delà de l'opération publicitaire (le tigre de Frosties fait l'arbitre...) et du fait que je n'aime pas le foot, j'aurais franchement eu honte d'être surpris en train de jouer à ça. Gameplay lourd et peu intuitif (les joueurs pèsent des tonnes), IA complètement débile (la dernière fois que j'en ai vu une comme ça, c'était dans Soccer sur NES), ambiance sonore minimaliste (pas de musique, pas de bruits de foule, c'est à peine si le ballon fait du bruit), commentaires qui donnent envie de balancer le PC par la fenêtre après 5 minutes de jeu (c'est à dire qu'il y a 10 phrases en tout, récitées par le gars qui passait dans le couloir au moment où ils ont eu besoin de gens pour enregistrer les voix), possibilités tactiques proches du néant, et je ne parlerai même pas de l'aspect graphique de la chose, qui trouve ses racines dans les premiers jeux de foot de la PS1 pour le design et dans Super Robot Taisen pour la motion capture des joueurs. Bref, exactement le genre de jeu de foot qu'on s'attend à trouver dans un paquet de Frosties: c'est gratuit mais t'en as pour ton pognon, spasmes convulsifs, vomissements et auto-mutilations garantis dans les 15 minutes suivant le début de la partie...

Mon petit frère? Il s'éclatait.

Attention, je ne parlais pas simplement de la durée de vie d'un jeu, mais bien de lassitude, est-ce qu'on accroche autant qu'avant?

Par exemple, j'ai adoré FF8, mais je n'ai jamais su le terminer, pourtant je suis à la fin du 3e CD. Alors que des jeux comme Gran turismo j'essaye d'avoir un maximum de caisses et de circuits, et sa prend beaucoup de temp. Même chose pour les Resident Evil, alors que les Silent Hill ont une atmosphère ahurissant, mais un gameplay ennuieux.

Voilà donc ce que je voulais dire... :

A mon avis, les jeux ont beaucoup changé. Principalement, ils sont beaucoup plus longs à finir. Donc les re-terminer demande un investissement en temps beaucoup plus important, qu'on ne peut pas nécessairement se permettre lorsque par exemple d'autres jeux tout aussi bien que celui qu'on vient de finir attendent.

Sonic sur Megadrive se termine moins d'une heure sans trop forcer. Super Mario Bros sur NES, si l'on utilise les warp zones il est faisable en 10 minutes. Aujourd'hui, dès qu'un jeu demande moins de 8 heures à finir, tout le monde gueule.

Forcément, "à l'époque" il n'y avait pas de sauvegardes, donc les devs ne pouvaient pas se permettre de faire des jeux trop longs, sans quoi personne n'en verrait jamais la fin. Je rappelle pour info que les jeux vraiment longs (sur NES) sont arrivés avec Kid Icarus et Metroid (qui introduisaient la notion de password), puis les Zelda (qui eux ont inventé la pile de sauvegarde). Et je suis prêt à parier qu'aussi géniaux soient-ils, Zelda 1 et 2, Metroid et Kid Icarus ne figurent pas dans la liste des jeux que vous avez le plus terminé.

Il suffit de faire le compte: pour le "prix" d'un Max Payne (8h), on peut se taper une vingtaine de Super Mario Bros 1. Secret of Mana est mon jeu préféré sur SNES, mais je ne l'ai terminé que 4 ou 5 fois.

En tous cas, c'est comme ça que je raisonne. J'aime me terminer un Dodonpachi de temps en temps (au moins une fois par semaine quand ma PS2 est branchée -- Cave addict), et chaque fois que Dark_Vador vient chez moi avec son pad on se termine TMNT4 sur SNES ou un Streets of Rage sur Megadrive. Pourquoi? Parce que c'est rapide, et qu'avec tous les jeux de folie qui arrivent (DX2, SC2, le pack PGR2+Live...) je n'ai pas énormément de temps à consacrer à reterminer des jeux. D'un autre côté par contre, je mets un point d'honneur à terminer tous mes bons jeux (et Chaos Legion est une épine dans mon pied -- je suis une quiche à ce jeu... ).

Cela étant, chaque fois que l'actu vidéoludique retombe et que je n'ai pas trop de boulot, j'aime bien me caler devant un de mes écrans pour me refaire un jeu qui m'a vraiment marqué. Mais même là, c'est généralement un jeu court d'après les standards actuels: DMC, un Max Payne ou Diablo II sur Battle.net (et bientôt, le XBox Live dévorera ma vie sociale)...


Oh, et pour répondre aux derniers posts, je m'éclate autant sur les jeux actuels que sur les vieux. J'aime les shoots oldschool autant que l'infiltration, et la bonne vieille plate-forme des familles tout autant que les FPS. Là, c'est dit

Voilà une question qu'elle est bonne! C'est une idée de topic:
"La lassitude des anciens joueurs sur les jeux récent est-elle dû aux joueurs ou aux jeux?"

Et encore une fois, je dis qu'avant on s'embétais pas avec la 3d et ses multitple polygones, c'était le gameplay, c'est tout!
Mais bon, allez expliquer ça à quelqu'un qui à commencer avec la playstation! Moi je passe pour un taré que je dis le prix de mes jeux Neo geo...

Pareil, c'est rare maintenant que je refasse un jeu, en tout cas pas avant un certain temps (genre un an ou deux).
Quand je pense a l'époque ou je faisais certains jeux chaque jour (genre les sonic ou aladdin sur mégadrive), jme demande si c'est moi ou les jeux qui ont changé.

Moi je pouvais refaire 10 fois mes jeux au début que je jouais (avec la nes et la master system). Maintenant, rien à faire, je n'arrive pas à accrocher comme avant... Sauf une exeption! Ikaruga!!! Eh ouais, c'est l'un des très rare (avec crazy taxi) que je peux terminer plusieur fois et revenir dessus sans lassitude! Je crois que j'avais oublié cette impression depuis Radian silvergun sur Saturn...

C'est toujours un problème en ce qui me concerne. J'ai l'impression d'être paresseux si je cède à cette tentation. Je me dis que j'ai tout à gagner à commencer un autre jeu, puisque ça me permettra d'étendre ma culture personnelle. J'ai le même problème avec le cinéma et la musique.

Il est loin le temps où je finissais Landstalker ou Wonderboy 5 plusieurs fois de suite, peut-être à cause / grâce à l'émulation ?

D'où le question qui permet de poser autrement le problème : pensez-vous que la meilleure manière d'enrichir sa connaissance soit de ne faire qu'un nombre limité de jeux mais de façon approfondie (donc en les refaisant) ou au contraire de ne manquer aucune opportunité de fouiller de nouveaux titres de tout horizon, fatalement en s'y attardant moins ?

J'admets ne pas encore avoir tranché. J'essaie d'être curieux, je ne manque jamais l'occasion de m'intéresser à quelque titre que ce soit, et en même temps je ne peux pas me passer de mes éternelles références, bien que j'ai parfois l'impression qu'elles font obstacle à la qualité de ma réflexion. On se refait pas...

ce qu il y a de bien quand on recommence un jeu c est qu on a pas la pression de devoir le finir (forcement puisque c est deja fait ) alors on peut enfin prendre le temps de fouiller tous les niveaux tenter des trucs genre " et là c est un trou mais c est peut etre un passage.." actuellement je me refais donkey kong country, un regal:)

J'espère que tu es jeune sinon, tu n'auras peut être pas assez de temps pour finir tous les jeux que tu as pu essayer!

Moi j'ai rejoué plusieurs fois à Monkey Island 1 et 2.