Allez, hop, j'te copie, j'te colle (et alors?):

Je vous propose un petit jeu que j'ai moi-même expérimenté.
Votre mission sera de convaincre votre bibliothèque municipale d'acquérir GTA Vice City pour l'inclure dans ses collections et le prêter au public.

Ma tactique : arguant de la qualité du jeu (c'est à dire certes l'ambiance, etc mais aussi du gameplay), du fait qu'à mon sens c'est un jeu marquant dans l'histoire du jeu, que la liberté d'action permettait de l'utiliser comme un jouet, en inventant soi-même de nouvelles règles, qu'une bibliothèque devrait l'avoir et le conserver pour qu'on puisse encore le trouver dans dix ans, etc, je m'arrête là on est tous convaincus ici sur planetjeux.

Réponse de la bibliothèque : ça ne va pas, non? On peut écraser des flics, c'est violent! La bibliothéque, par "éthique" préférant acheter les jeux estampillés le seigneur des anneaux, un vieux jeu de flipper ou même la surbouse taxi3!!!

Game over par indigestion de connerie, donc, en ce qui me concerne.
J'ai résisté au traditionnel insert coin+continue car je sentais que je n'aurais pu me retenir d'une petite distribution verbale de pains-dans-la-gueule face à la pauvreté de ces arguments de guignols engoncés dans l'idiotie inconciente de leurs confortables raisonnements pré-mâchés assénés avec la tranquillité tiède et grasse de celui-qui-sait-ce-qui-est-bon.

next player?

Effectivement, le challenge est relevé...

A la médiathèque de Meaux on a enfin droit depuis quelques mois à quelques cd roms éducatifs, dont le plus récent doit avoir 4 ou 5 ans, et qui deviennent difficiles à faire tourner.

Alors d'ici à ce que des jeux soient à dispo...

Ils n'entreront dans les bibliothèques que lorsqu'ils seront considérés comme un bien culturel, or c'est encore perçu, et je serais tenté d'y souscrire, comme un bien périssable, ce qui est l'inverse d'un produit culturel.
Si on ne trouve pas Powers Hits 15 en biblio c'est parceque c'est un produit périssable, de consommation instantanée et jetable. Ce n'est pas le cas de Miles Davis, Arthur H, Kitano ou Zola.
Je ne suis pas pressé de les voir entrer dans ces endroits, les jeux. Ca attirerait des gamins, bonne idée pour les faire venir peut-être mais je ne suis pas sûr qu'ils iraient dans les autres rayons et qu'ils feraient la démarche intellectuelle du pourquoi de leur présence dans un centre culturel.

Avant cela j'espère qu'il y aura une campagne, non pas d'éducation le terme est trop pompeux, mais de présentation du JV dans sa diversité, da créativité et son intérêt. Je ne crois pas que Shenmue jurerait dans le rayon "récits de voyages" (mon préféré!!!), mais pas tout de suite.

Le jeu vidéo attend encore sa légitimation populaire majeure.

Qu'on s'entende : les jeux video sont déjà dans cette bibliothèque, ils commencent à en commander, mais les critères de sélection ne me semblent pas très professionnels.

Pour ce qui est de la légitimité du jeu video, voir ici.

Extrait de la conférence d'Olivier Séguret à la Sorbonne :

Ce qui est passionnant, de mon point de vue de journaliste et de critique de cinéma dont les goûts sont plutôt portés du côté de Godard et Oliveira, c’est que dans le jeu vidéo les personnes les plus créatives sont dans le mainstream.

Pour le moins hasardeux, vous ne trouvez pas ?
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Euh y a pas d'argumentation derrière, c'est balancé comme ça ?

C'est issu du lien donné par Aldo (j'ai oublié de préciser).

Je n'ai pas tout lu, mais le premier nom qui illustre cette théorie est Kojima. Et puis il faut être bien sûr de ce qu'il entend par mainstream.
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"Lorsqu’ il y aura une émission spécialisée à la télévision, lorsqu’il en sera question au journal de 20 heures, ou encore lorsqu’il y aura des rubriques « jeux vidéo » dans plus de journaux, alors je pense que le jeu vidéo aura atteint le grand public."

C'est exactement ce que je pense. Pou moi le JV est encore considéré comme une sous culture, ou au mieux une culture underground symbolisée par la barrière de scooters devant certaines boutiques.
Mais ceproblème vient autant d'une certaine pensée hautaine de "ceux qui savent tout de toute façon" que des joueurs eux-mêmes dont une flagrante immaturité donne envie de se tenir à l'écart de cet univers.
Je souscris tout à fait à la qualification de bien culturel, mais ce que je condamne c'est l'emballage de tout ça qui baigne dans une vulgarité sans fond, alors que le jeu n'y est lui pour rien.
Ca donne envie une boutique avec des gamins beuglards (kévin?) qui se fritent sur Counter Strike et Voltage en fond sonore?
Personnellement ça n'éveille pas en moi le raffinement qu'est censé apporter la culture.
Mon rêve est de trouver une boutique qui me donne la même impression douce et plaisante que je retrouve en pénétrant dans une bonne librairie de quartier. Au besoin j'envisage sérieusement de l'ouvrir moi-même, mais à long terme.

En attendant je suis un garçon courageux et j'écoute Voltage...


Pour en revenir à la conférence j'ai beaucoup aimé le mot de la fin:
"En effet, de nos jours, les éditeurs veulent minimiser les risques en travaillant uniquement sur des licences de films, comme The Matrix, qui permettent de profiter du marketing utilisé par le film pour assurer une présence suffisante et une vente massive du jeu vidéo. Malheureusement, la qualité n’est pratiquement jamais au rendez-vous et le joueur qui a fait confiance à la licence est lésé.
C’est pourquoi, à l’heure actuelle, on prédit un ralentissement du marché du jeu vidéo en raison de ce manque de créativité et de nouveauté."

Petite réserve quand-même: ça fait 20 ans que les licences sont bâclées et elles se vendent toujours. Rage.
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... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!

Merci Aldo pour le lien, cet article est vraiment passionnant, j'ai tout lu d'une traite!