Après, il y a différents degrés de ratage.
Je ne connais pas Davy ni le jeu, mais c'est légitime de se planter sur un jeu aussi pointu et peu accessible au premier abord. Par ailleurs, s'il existe en effet toute une communauté internaute fan de ce jeu, il paraît que le test a été écrit au moment de la sortie du jeu, donc peut-être que cette communauté n'existait pas encore.
En fait son principal problème, à ce test, c'est qu'il ne concerne pas un jeu que plein de gens étaient susceptibles d'acheter les yeux fermés. Casser un jeu appelé à être injustement propulsé en tête des charts, afin de mettre en garde les joueurs, c'est intéressant, mais casser un jeu dont 90% des gamers se foutent déjà complètement à la base, notamment sur un site amateur qui n'a pas à tester tous les jeux qui sortent, on se demande à quoi ça sert.
Moi, je trouve bien plus grave que des conneries soient écrites dans des mags ou des sites pros (surtout le mag, vu que tu l'achètes).
Dans la suite de mon post, je ne veux pas en remmettre une louche, mais insister sur quelques problèmes évoqués ici par le biais d'un exemple qui me semble assez représentatif. Voilà :
J'ai retrouvé un test import de SF III 3rd strike Dreamcast dans Playmag, par Olivier Prézeau, qui n'est quand même pas un nouveau-né. Commencer son test par un habituel paragraphe sur la tendance affirmée de Capcom à pondre des suites à rallonge, c'est déjà complètement inutile, on est au courant. Dire qu'il innove trop peu est encore un lieu commun, une sorte de commentaire par défaut, et une sortie de secours qui permet facilement d'éviter de commenter le peaufinage dont fait l'objet le gameplay de chaque nouveau Street (et donc d'éviter de réellement tester le jeu, tout simplement !).
L'argument selon lequel les fans de la série n'auront cure de ces commentaires et achèteront le jeu quand même n'a aucun sens : ça revient à dire qu'écrire un article dessus ne sert à rien (je tenais à mettre ça en exergue, ça vaut pour tous les jeux).
En effet il y a un juste milieu entre le joueur n'éprouvant aucun intérêt pour la série (et qui ne lira pas l'article) et le spécialiste de Street. Et même le spécialiste de Street n'a pas forcément eu l'occasion de s'essayer à toutes les versions en arcade, il peut donc désirer des informations plus précises.
On va encore penser que je lèche les bottes de Chris, mais voilà une intro intelligente (test de SFA2 dans PO n°70) :
"De toute évidence, il est inutile d'épiloguer cent-sept ans sur la politique plus ou moins critiquable de Capcom qui nous sert depuis de nombreuses années le même jeu avec juste ce qu'il faut de nouveautés pour nous faire craquer (...) Les plus résolus peuvent pointer vers le ciel un menton dédaigneux et passer leur chemin (...) Pour les autres, la visite guidée c'est tout de suite."
Et voilà, hop, on est tranquille, maintenant on peut s'intéresser *vraiment* au jeu. Parce que la "visite guidée", dans le test de Prézeau, il n'y en a pas. Il est frappant de constater à quel point ce test aurait pu être écrit à l'identique sans avoir même vu le jeu (je ne suis tout de même pas en train d'insinuer que c'est le cas d'Olivier Prézeau).
Tout ça est grave et pas grave à la fois, le jeu n'a pas été descendu, bien au contraire, mais c'est un article inutile et qui, en donnant une image incomplète du jeu, en donne une image erronée.
En fait, la bourde la plus grosse de cet article, bourde minuscule en taille mais énorme par son incongruité, c'est celle-ci :
Animations : 14/20
Et là, qu'on s'intéresse ou pas aux jeux de baston, on voit que cette note n'est pas appropriée. SF III 3rd strike, tous genres confondus, est clairement un des jeux 2D disposant d'une des meilleures animations jamais vues (rassurez-moi si vous pensez que j'exagère, mais filez-moi surtout bon nombre de contre-exemples si vous en avez). Enfin, peut-être cette note a-t-elle été attribuée dans l'esprit du "techniquement, c'est de la 2D, on ne peut donc pas dire que le potentiel de la bécane soit exploité à donf" que je me souviens avoir lu dans le test de SFZero sur Play (Playmag n°1)...
Voilà, je ne comprends pas comment de telles choses, même si ce n'est pas gravissime, peuvent se glisser dans un mag sans que personne ne trouve à y redire avant le bouclage, si MOI petit gamer anonyme ça me semble si incorrect.
Maintenant, je voudrais conclure sur un truc qui me tient à coeur, et en l'occurence qui concerne Chaz et le début du topic. N'oublions pas que bon, de l'autre côté de l'écran, il y a un être humain que nous ne connaissons ni d'Eve ni d'
Adam. Sans édulcorer le contenu de sa critique, il faut veiller à ne pas atteindre l'individu dans son âme. C'est tout à fait possible de critiquer vertement un article sans toucher son auteur en tant que personne. Chaz, tu ne sais rien de Davy, si tu le rencontrais "dans la vraie vie" tu serais peut-être son pote.
Le problème, c'est qu'il y a un monde entre le rapport entre personnes physiques et celui entre internautes. Par clavier interposé, on se permet des choses qu'on imaginerait pas dire en face d'une petite frimousse aux grand yeux humides (bon je caricature un tout petit peu). Si je devais être aussi dur envers tous les gens qui me paraissent dire des conneries, je n'aurais plus d'amis et d'ailleurs je me jetterais direct par la fenêtre, honteux d'avoir dit autant de conneries dans ma misérable existence.
Regarde, je me suis pointé sur GP, parce que j'avais plein de choses à dire sur les articles KOF et Street, j'ai exprimé sans concessions mon désaccord sur certains points, mais sans toucher à la dignité des personnes concernées, qui ont d'ailleurs parfaitement bien réagi.
Voilà, c'était la séquence "aime ton prochain", mais le petit monde du dialogue par modem interposé est sujet à bien des dérives, et je pense que ça valait le coup d'insister sur quelques valeurs fondamentales puisqu'apparemment on a tendance à les oublier.
edit : merde... c'était encore un peu long, non ?