Copié-collé d'un article TRES intéressant du Monde ( http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-683694@51-629278,0.html ) sur l'évolution de la politique au Japon. Abordé quelques fois sur ce topic, le sujet ne s'est jamais vraiment développé et cet article en fait un bon résumé :

On peut penser que ce n'est guère un progrès pour la démocratie, mais il n'en reste pas moins que, au cours des quatre dernières années, le premier ministre Junichiro Koizumi a bouleversé la donne politique dans l'archipel. Il l'a "modernisée" en la mettant au diapason de beaucoup de ses homologues occidentales par l'introduction d'un libéral-populisme qui réduit les enjeux politiques à des formules à l'emporte-pièce et à des antagonismes frénétiques : ici, entre les "réformistes" et une "vieille garde" diabolisée.


Bien que le palmarès de son gouvernement soit pauvre, sinon par sa durée, M. Koizumi reste populaire. Il répond, semble-t-il, par son verbe catégorique ­ qui lui donne la stature de l'homme de convictions ­ à une obscure aspiration d'une partie de l'opinion : inquiète, plus résignée que convaincue, celle-ci tend à se réfugier dans l'ombre du grand chef qui va de l'avant ­ sans expliquer dans quelle direction. Au-delà des problèmes auxquels est confronté le pays (injustices sociales montantes, déficit abyssal des finances publiques, alignement inconditionnel sur les Etats-Unis et isolement dans la région), c'est sur la manière dont ils souhaitent être gouvernés que les Japonais auront à se prononcer le 11 septembre.

En forçant la personnalisation de la vie politique jusqu'à la rupture avec une partie de son camp, M. Koizumi a accéléré une mutation commencée dans les années 1990. A la suite de la dissidence d'une partie de ses membres, le Parti libéral démocrate (PLD) ­ qui fêtera en novembre son 50e anniversaire et son hégémonie sur la vie politique ­ avait été contraint à partager le pouvoir en 1993-1994. Le Japon connut brièvement alors un syndrome de IVe République française avec une coalition gouvernementale de sept partis. Puis le PLD est revenu au pouvoir avec, comme allié, le parti centriste Komei, bras séculier de la puissante secte bouddhique Soka gakkai.

Au cours de la décennie écoulée, derrière les réalignements, les changements de casquettes et enfin les "paillettes" lancées par l'actuel premier ministre, se sont opérées des transformations profondes du fonctionnement du pouvoir. Le "phénomène Koizumi" est le fruit de la conjonction d'une personnalité et d'un enchaînement de causalités politiques et sociales.

Tout d'abord, le système électoral, remanié en 1994, est passé des circonscriptions à sièges multiples à un mode de scrutin combinant de petites circonscriptions à un seul élu à la représentation proportionnelle. Un système hybride, meurtrier pour les indépendants et les petits partis (en particulier la gauche traditionnelle), qui a tendu à focaliser la vie politique sur deux grandes formations : le PLD et le Parti démocrate (PD, formation rassemblant d'ex-socialistes et des transfuges du camp conservateur), avec le parti centriste Komei en position charnière.

La réforme électorale, conjuguée à une modification du système de financement des partis politiques, a fait perdre leur efficacité au système des clans du PLD. Rassemblés autour d'un cacique, ceux-ci avaient pour fonction de soutenir leurs candidats dans des circonscriptions à plusieurs élus. Choyant les clientèles grâce aux dépenses publiques et protégeant des intérêts corporatistes, les clans recevaient en retour des voix.


UN PARTI À BOUT DE SOUFFLE


Inquiète du revers subi aux législatives de 2001, la direction du PLD a porté au pouvoir un homme atypique, Junichiro Koizumi, capable, espérait-elle, d'aimanter le vaste électorat modéré sans appartenance politique précise. La popularité de M. Koizumi a tenu le PLD la tête hors de l'eau, mais elle a aussi parachevé le déclin de ses caciques.

Profitant d'autres réformes lancées par ses prédécesseurs ­ dont le renforcement du cabinet du premier ministre, qui dispose désormais d'un pouvoir plus autonome vis-à-vis des ministères et du parti majoritaire ­, M. Koizumi a dédaigné les recommandations des chefs de clans dans l'affectation des portefeuilles. Il a noyauté la direction du PLD ("Il l'a privatisée" , disent ses adversaires). Jouant sa popularité contre un parti au sein duquel il a peu de soutien et, profitant de l'absence de prétendant à la succession, il a pratiqué un style de gouvernement relevant du présidentialisme.

Lorsqu'il a accédé aux fonctions de premier ministre, le vieux PLD reposant sur l'électorat rural, les petits commerçants et une collusion avec les milieux de construction et la bureaucratie était à bout de souffle. Jusqu'au début des années 1990, il avait certes été au service du grand capital mais, par une politique de compensation sociale active, il était parvenu à concilier les intérêts de l'un et des autres. Avec succès comme en témoigne l'expansion économique du pays.

Cette stratégie n'est plus possible : le Japon est en récession, les finances publiques sont en déficit, et la population vieillissante réduit le nombre des actifs. Autant de facteurs exigeant une nouvelle répartition des ressources. En 2001, une bonne partie de l'opinion était consciente qu'un seuil avait été atteint dans la collusion politique-bureaucratie. Et elle avait ovationné Junichiro Koizumi, l'homme du changement porté au zénith dans les sondages et qui semblait se démarquer du politicien conservateur traditionnel prêt à tous les compromis pour garder le pouvoir.

Loin de concilier les intérêts d'un PLD écartelé entre sa base électorale et les mutations socio-économiques, M. Koizumi a tranché en privilégiant les groupes financiers et en cherchant à conquérir la classe moyenne urbaine. Il n'a pas réussi dans cette seconde tentative (les villes votent plutôt démocrate) mais il a stabilisé le système bancaire. Il joue aujourd'hui son va-tout sur la privatisation de l'épargne postale dont profiteront les banques... et les fonds de pension américains.


EXPANSION CHINOISE


La presse néolibérale anglo-saxonne a fait de M. Koizumi un des plus "grands leaders" que le Japon ait eus depuis la guerre. Or, il est loin d'avoir rempli ses engagements "réformistes" ­ notamment la réduction du déficit public ­ et d'avoir le monopole du changement. Plus gravement, sa politique ­ mélange d'ultralibéralisme et d'autoritarisme étatique ­ a accentué les disparités régionales et les injustices sociales.

Certes, le Japon se dégage de la récession mais c'est le résultat des efforts de restructuration du secteur privé, servis notamment par l'expansion chinoise ­ non de la politique du gouvernement. Certes, l'hégémonie du PLD est menacée et sa désintégration pourrait débloquer la vie politique. Mais l'on ne voit guère de projet de société se profiler derrière "l'agit-prop" de M. Koizumi. Il apparaît un tacticien plus qu'un stratège, un homme de transition plus que l'accoucheur d'un ordre nouveau : il détruit plus qu'il ne construit. En cela, sa popularité conjuguée à une dérive droitière dont il est un des moteurs peut être préoccupante.

Ainsi le Japon aussi solde ses acquis sociaux pour conforter le néolibéralisme triomphant.
Pour ceux qui ne le croiraient pas, c'est une idéologie tout comme le communisme, mais en l'exact inverse, appliqué avec le même aveuglement.
Une logique implacable mais totalement inhumaine.

Je ne comprend pas que tout les politiques baissent la culotte devant le Diktat Libéral,
On parle toujours de privatiser EDF en France, la poste et la sncf, ce serai très dur à mon avis (vu que le gros des troupes d'extreme gauche s'y trouve). Mais on a fait mieux que les anglo-saxons, on a carrément privatiser les autoroutes (d'ou les payages prohibitifs) et l'eau (a quand l'air ???) .

ça se passe comment au niveau des services publics la bas ? L'eau, les routes (et autoroutes), l'electricité, c'est l'Etat qui gère ?

Comment ressent tu la situation LVD, les gens s'expriment t-ils là dessus là bas, sur tous ces changements dont l'article fait mention ?

Eau, gaz, etc sont a ma connaissance tous publics (en revanche, de nombreux services prives de courrier font concurrence a la Poste traditionnelle). Les routes je ne sais pas.

Les Japonais ne parlent pas, ou rarement de politique, et je n'ai jamais pu en parler vraiment avec qui que ce soit (ou alors pour se limiter a l'explication du systeme des institutions). Comme on l'a deja dit, la majorite du peuple ne s'y interesse pas. Et moi, j'ai beaucoup de mal a comprendre (mes capacites en japonais sont assez faibles en politique et en economie, il me manque trop de vocabulaire).
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The fight is everything. Always seeking the next challenge. Ceremony means nothing to him

De ce que j'ai vécu c'est vrai que la jeunesse, en tout cas, s'y interesse peu. Déjà qu'ils ont du mal pour les sujets de tous les jours ^^

Quoi les japonais parlent pas de politiques ? mais comment ils font pour pourrir les repas de famille alors ?

Sinon juste pour dire que j'ai à peu près rien compris à l'article du monde quelqu'un pourrait me faire un resume ?
J'ai vaguement compris que le 1erministre est une sorte de star du rock et se fait elire grace à sa bonne tronche mais que niveau action c'est zero.
Que le pdl est à la tete de l'etat depuis 50a, et que y'a eut une reforme pour faciliter son election.
C'est ca ?
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En France, on parle de politique, des vacances, et des enfants. Comme au Japon on ne s'interesse pas a la politique et qu'on ne prend presque pas de vacances, il reste les enfants (pour ceux qui en ont). Sinon j'avoue que je ne sais pas de trop de quoi parlent les Japonais entre eux (moi je suis Francais, donc on me parle toujours de la France...) Mais generalement de choses assez superficielles.
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Sinon j'adore leur comparaison.

Court extrait lorsque j'ai été invité avec un ami chez son comercial ^^ :

"Bonjour"
"Bonjour"
"Vous ressemblez à Pauru Newman"
"Hein??!!"
"Mais non tu vois pas c'est Leonarudo Dji Capurio"
"Qu'est-ce qu'y racontent??!!!"
"Hihi et vous c'est Bradu Pitt"

C'est pas ca du tout mais ca les amusent.
Et ca dure longtemps, longtemps...mais pour être sérieux pas possible. Ils ont besoin de faire les "clowns" devant les étrangers. Alors parler politique

Moi j'ai eu droit a Alain Delon (2 fois) et James Dean
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il leur en faut peu pour les divertir. De toute façon être étranger là-bas c'est le bonheur ^^

C'est marrant , 6 posts plus haut on parle de la montée de la xénéphobie envers les coréens.
Peut-être être occidental, c'est surement mieux vu .
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C'est pas incompatible, regarde en france, quoi qu'on en dise c'est un pays assez rasciste (arabes en particulier en ce moment, mais ya eu plein d'autres ethnies qui ont été visés avant, les italiens par exemple), et pourtant imaginez un chinois ou un japonais invité chez vous, famille française typique : ce sont peut être des "gens de couleur" comme on dit politicorrectement, et pourtant on va, je pense, beaucoup s'interesser à eux, à leur culture, parler d'arts martiaux, leur demander si "vous etes un ninja/samurai monsieur ?", etc...

Enfin mon exemple est peut être un peu bancal mais je comprend qu'être etranger soit handicapant dans la vie de tous les jours et interessant quand on parle en profondeur avec ou un ou groupe de personnes.

C'est plutôt ca. Pour ma part je n'ai pas ressenti du tout de racisme. Bien au contraire.
Ce qui les motive c'est la curiosité, mais ils cultivent la discrétion c'est pour ca qu'ils ne privilégient pas particluièrement les contacts.

Mais je pense aussi que suivant le pays d'où l'on vient et la nature du séjour, on est accueilli différement.

Il y clairement une echelle de valeurs de couleur de peau au Japon: Blanc>Noir>Asiatique. D'un autre cote, un Asiatique passe plus inapercu, et s'il est ne au Japon, tant qu'on ne connait ni son nom ni ses origines, on le considerera a priori comme Japonais.

Il faut aussi s'entendre sur "racisme". Le Japon ne connait pas le racisme "physique". Un etranger n'a rien a craindre, personne n'ira l'agresser ou chercher a lui casser la gueule parce qu'il est etranger.
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Et encore quand j'irai là bas ils vont decouvrir les chansons paillardes et les blagues de cul

Ca existe aussi là bas au fait ? parce que les chansons paillardes c'est quelquechose quand meme
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L'air de rien ils font les sainte nitouche mais ils connaissent des blagues de cul t'en fais pas. Et ils adorent boire ^^
C'est d'ailleurs à ce moment là qu'ils se laissent aller.
Je me souvient un prof de fac. Très bien sur lui, clean, sérieux. Après quelques verres de saké et de vins il s'est laché et c'était parti

Ca pour boire, ils boivent...
Pour les chansons paillardes, j'en sais rien...
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LVD alors au niveau de l'ouragan ca c'est bien passe ou y'a du degat ?
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Ce n'est pas un ouragan mais un typhon nuance. Chez moi ca va, mais quelques personnes dans d'autres quartiers ont du etre evacuees. Mais bon, 24 heures apres, tout etait revenu dans l'ordre.
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Les typhons sont moins violent que les cyclones en général.
(l'eau du Pacifique est plus froide).

Decidemment ca reparle du japon avec les menaces d'attaque d'al qaida

Ca existe historiquement des actes terroristes au japon ? enfin à part le sarin de la secte aoum ?
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