Un up du sujet sur
Blue Dragon pour vous parler de ce jeu, étant donné que je l'ai fini cet après-midi. Etonnant d'ailleurs de voir que ce topic tombe si vite dans l'oubli : personne ne joue à ce jeu là ?
70 heures. Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour finir ce
Blue Dragon. Et je dois dire que j'ai bien pris mon temps. J'ai pas mal essorré le jeu : j'ai pris le temps de compléter toutes les quêtes annexes, de traquer les succès et de combattre les boss légendaires (je n'ai d'ailleurs pas réussi à abattre le Meca Robot Doré qui est une plaie absolue). 70 heures de jeu pour un RPG, ca me parait carrément convenable. Même si j'ai lu ici ou là des gens se plaindre de la durée de vie du jeu, je suis très content du temps que j'ai passé sur ce
Blue Dragon.
Que retiendrai-je de ce jeu ? Et ben, tout d'abord, je retiendrai un univers somptueux. Chaque village a une particularité qui le rend spécifique. Chaque endroit a une esthétique et une ambiance qui lui est propre.
Blue Dragon me fait définitivement penser à Grandia : cette épopée dans des décors sans cesse renouvelés, toujours plus beaux, toujours plus enchanteurs (d'ailleurs,
Blue Dragon joue sans cesse dans le domaine du 'Blue skies in games', et c'est bien agréable). Visuellement et esthétiquement,
Blue Dragon m'a enchanté : même si techniquement le jeu n'est pas le titre le plus impressionnant de la console (vous avez dit
Mass Effect ?), il reste un jeu magnifique, au sens artistique du terme. Le jeu a une identité forte (l'influence de Toriyama et de son coup de crayon est énorme), tout en courbe et en couleur.
Blue Dragon a un style fou, et chaque élément de l'univers du jeu semble coller parfaitement avec le reste : la cohérence du tout est remarquable. Même remarque au niveau des personnages, au style excellent (Zola par exemple, dont le chara design est parfait, ou encore des persos secondaires comme les Sheeps, des sortes d'hommes moutons nomades ou encore les Devees, petits lutins rigolos avec un casque sur la tête).
Au niveau de la musique, le constat est tout aussi flatteur. Même si certaines musiques sont horribles (le donjon final intitulé 'Cube Primittif'... Au secours...) et même si les boucles sont beaucoup trop courtes par moment (d'où la redondance de certaines loops trop souvent rappelées), l'ensemble de l'OST est vraiment excellentes. En particulier les thèmes au piano (Zola Theme et Main Theme en particulier), puissants et poignants, ou alors la musique du combat final qui est direct dans les meilleures que j'ai pu entendre.
En ce qui concerne le système de jeu et le jeu en lui-même, je suis assez satisfait de l'ensemble. C'est simple et classique, certes, mais ca fonctionne vite et bien. Du coup, on peut facilement tirer profit du système et se bâtir des personnages assez puissants (la clé du système ? Une bonne caractéristique Généraliste, histoire de pouvoir cumuler les compétences et les accessoires). Les différentes classes apportent vraiment quelques choses, et les mulriples objets que l'on trouve ca et là finissent de donner de la profondeur au système. Les combats, quant à eux, sont dynamiques et reprennent les bases du système de Grandia pour proposer quelque chose d'original malgré tout, et surtout plutôt technique et malin. Une réussite.
Enfin, au niveau de l'écriture, Sakaguchi alterne le bon et le moins bon. Au niveau du scénario principal, le pire (le scénario est par moment vraiment trop convenu) cotoie le meilleur (d'excellents passages, comme le village des Freques ou le passage durant lequel Kluke a une bombe autour du cou). Ce qui est vraiment plaisant dans le jeu cependant, c'est l'intelligence de l'écriture de Sakaguchi au niveau de certains personnages qui paraissent anodins mais qui ont une vraie épaisseur (en particulier la jeune fille suicidaire du village de Devore ou encore le grand père qui refuse d'avouer à la petite dans le village de Noluta que sa mère ne reviendra pas). Enfin, Sakaguchi a toujours eu un talent fou pour conter des histoires et ce
Blue Dragon confirme cela : certaines histoires (quêtes, sous-quêtes ou encore histoires parallèles, comme les livres qu'on lit tout au long du jeu) sont vraiment excellentes et rajoutent encore à la crédibilité de cet univers.
Pour poursuivre sur des notes moins agréables, je dois quand même revenir sur les défauts dont j'avais parlé dans mon précédent post. Pour moi, les éléments les plus ratés du jeu sont :
- le Level Design vraiment paresseux par moment. Certains donjons sont chiants comme la mort. Aucune idée particulière, on répéte sans cesse la même structure parce qu'on n'a rien à déclarer. Alors que certains comme le Cube Primitif ou la base de Néné ont vraiment de bonnes idées.
- Le rythme de jeu. De gros gros passages à vides. Heureusement, des scènes excellentes viennent relancer le jeu très souvent.
- Le jeu trop facile. Mais là, c'est pas forcément un défaut. C'est bien agréable de ne pas forcément se prendre la tête là dessus : on se concentre sur l'histoire.
- La relative superficialité de l'histoire. Par ceci, j'entends que le jeu est assez inégal au niveau du scénario. Certains points du jeu sont très détaillés (et en particulier les quêtes secondaires) alors que la trame principale est un peu trop simpliste et peu approfondie. Le personnage de Néné est vraiment intéressant, il a une vraie motivation à agir comme il fait, il a une vraie profondeur, mais le jeu ne s'attarde pas assez sur lui. Autre exemple : les personnages de Zola ou Marumaro ont une vraie épaisseur, alors que Jiro ou Shu sont vraiment trop lisses pour qu'on les prenne vraiment en affection. Au niveau narratif, le jeu a des moments de grandeur qui font penser qu'il aurait du être plus ambitieux à ce niveau là. Signalons quand même un scénario qui va plus loin que ce que font traditionnellement les autres RPGs nippons (c'est pas très dur, vous me direz...), et en particulier un simili twist final assez sympa.
Finalement, peu de gros gros défauts pour ce
Blue Dragon qui traine également son classicisme (trop ?) assumé pour réellement convaincre tout le monde qu'il est un excellent RPG. Pour ma part, j'ai adoré ce jeu et j'ai pris un pied fou à faire toutes les quêtes. Le jeu se veut simple sans être trop simpliste, joli sans être techniquement trop développé, et intelligent et profond sans être imbittable. Je trouve que
Blue Dragon est un RPG old school parfaitement maitrisé : Sakaguchi propose un RPG qui remplit parfaitement son contrat, mais qui aurait pu peut être viser plus haut. Un léger manque d'ambition à ce niveau là. Mistwalker et Artoon voulaient proposer un excellent RPG : c'est chose faite, et largement. Maintenant, il serait bon d'essayer de proposer quelque chose qui va plus loin et qui bouscule un peu les codes trop ancrés du RPG à la Japonaise.
Enfin voilà, un post super long pour essayer de vous faire sentir qu'il y a de la passion dans ce
Blue Dragon. Un
Blue Dragon qui a par moment des allures de
Skies of Arcadia,
Chrono Trigger ou Grandia... Alors si vous aimez le rpg nippon et que vous avez une 360, il est à essayer absolument. En tout cas, moi, j'ai adoré ce jeu que je classe direct dans mes RPGs préférés, au même rang que
Grandia 2 ou
Skies of Arcadia.
Maintenant, j'attends avec impatience Lost Odyssey, même si le jeu semble un peu trop 'Final Fantasyien' à mon gout, avec son rendu un poil trop sérieux.
Blue Dragon et sa légèreté et son univers délicieux m'ont tellement plu que je vais avoir du mal à revenir à ce style là.