Quelques nouvelles du front, puisque j'ai pas mal joué pendant mes congés
Gregory Horror Show (PS2) :
un très bon jeu pour les enfants, et je dis ça sans aucune connotation péjorative que l'on rattache d'habitude aux jeux destinés à ce public. On joue un/e pauvre hère perdu dans la forêt, et qui trouve refuge dans un hôtel mystérieux, tenu par un rat appelé Gregory. Bien sûr, on apprend que cet hôtel est le refuge de personnes peu recommandables et d'âmes en peine, et il est hors de question que le gérant vous laisse sortir ! C'est alors que la mort (coiffée d'un chapeau à l'effigie du drapeau suédois, du plus bel effet) vous propose un marché : elle vous fait sortir d'ici, si vous lui ramenez les âmes perdues détenues par les résidents.
Au fond, c'est un point'n'click déguisé en jeu d'aventure en temps réel. Le but est d'identifier qui détient une âme perdue, parler avec lui et l'espionner pour connaître son emploi du temps à l'heure près (qui sera noté dans un carnet), puis trouver un moyen de lui voler l'âme. Le truc, c'est qu'une fois le forfait effectué, le résident va chercher à vous coincer ! Il faudra donc guetter les prochains résidents, en évitant vos anciennes victimes qui veulent se venger.
Si je dis que c'est un excellent jeu pour enfants (je dirais 8-10 ans), c'est qu'il y a une ambiance très "Chair de Poule" de R.L Stine : on a une gallerie de personnages, des animaux anthropomorphiques, très réussis, et une ambiance à mi-chemin entre l'angoissant et le comique qui est très réussie. Rien de gore, sanglant ou scabreux bien sûr, mais il y a plusieurs niveaux de lecture et d'interprétation qui sont suffisants pour que tous les joueurs puissent percevoir les événements comme ils le sentent. Ça, et aussi que le jeu est très, très facile !
C'est pas mal du tout en tous cas.
Breath of Fire 3 (PS1) :
Cela faisait longtemps, très longtemps que je voulais faire BOF 3, notamment pour un souvenir d'enfance très vivace. Seulement voilà, je n'ai pas tenu, à cause d'une traduction tout simplement abominable, au niveau d'un FF VII. Erreurs de conjugaisons, contre-sens, textes qui débordent à moitié du cadre, c'est un véritable florilège d'amateurisme et d'incompétence auquel j'ai été rarement confronté ! Paraît-il que la version US ne s'en sort pas mieux...je me demande si il y a eu un travail de traduction de fans qui pourrait relever le niveau, car de ce que j'ai vu, c'est assez prometteur.
Mother Russia Bleeds (Steam) :
Voilà un très, très, très bon beat'em all, qui n'est pas passé loin du GOTY
En plus c'est fait par des français, ce qui n'a l'air de rien, mais ça se ressent au niveau des textes où on n'a pas ce style d'écriture un peu coincé que l'on retrouve trop souvent dans les JV, les films et séries. Le langage est brut de décoffrage, et accompagne à merveille l'ambiance trash du jeu.
Car MRB est glauque, très glauque. C'est crade, on se balade dans des lieux malfamés, les paumés du coin se shootent à tous les étages, il y a du sang, de la gerbe, de la chair, du sexe, parfois tout en même temps. Le mieux étant que le jeu ne fait pas ça pour racoler, mais...parce que c'est un état de fait dans la diégèse. On joue une bande de manouches emportés par hasard par un cartel qui fait des expériences sur une drogue de synthèse, la Nekro, et on se retrouve embringué dans une révolution à grande échelle dans une Russie décadente.
Les commandes répondent au poil, il y a pas mal de coups disponibles, et surtout on ressent l'impact des pieds et poings, ce qui est un aspect déterminant pour moi dans ce genre de jeu. Il y a un côté très
immédiat, charnel avec le gameplay de MRB, où on observe pas la barre de vie mais l'état des corps des victimes pour estimer si ils sont frais ou sur le point de mourir.
Si je dis que j'ai failli le mettre dans ma liste des meilleurs jeux de l'année, c'est parce qu'il s'est gaufré dans son second mode de jeu, l'Arène. En temps normal, je n'y aurais même pas prêté attention : après tout, c'est un mode jeu secondaire, aucune raison que j'assombrisse le tableau inutilement, comme pour les pièces bleues de
Super Mario Sunshine.
Sauf que là, l'Arène permet de débloquer de nouvelles variantes de drogues pour le jeu classique. Et ces variantes apportent réellement quelque chose de neuf au gameplay ! En temps normal, on a la Nekro de base (appelée Kremlin Colonel) qui permet de soigner un peu, ou passer en Berserk, en trois doses. L'Arène, elle, apporte des drogues de contrôle mental, de soin décuplé, de téléportation...ça renouvelle vraiment le jeu, mais il faut passer par l'Arène.
Et l'Arène, c'est un mode de jeu fade dans lequel vous devez tenir 10 vagues d'ennemis sans aucune musique ou presque (alors que la bande-son est géniale), avec la pire bonne idée qui soit : les ennemis morts ne disparaissent pas de l'écran. C'est bien sûr un parti-pris de mise en scène, pour que le joueur ressente la violence extrême des combats...mais on le paie sur une visibilité inexistante. On ne voit pas où l'on va, on confond son perso avec les ennemis, on ne voit plus quel corps convulse pour pouvoir se soigner (ce qui permet de recharger une ou plusieurs doses de Nekro)...c'est plus une purge qu'autre chose, et je trouve dommage qu'elle vienne se mettre sur le chemin d'une meilleure diversité de gameplay.
Car malgré ça, c'est vraiment un excellent jeu, un vrai plaisir.
Hyper Light Drifter (GoG)
Un jeu qui me pose un véritable cas de conscience.
Dans le fond, je n'ai pas grand-chose à lui reprocher, c'est un excellent jeu d'action-aventure, intelligent et j'aime beaucoup son parti-pris de rendre les personnages muets (ou presque) pour raconter l'histoire avec l'environnement. Le souci étant bien sûr un scénario très cryptique, et on a du mal à comprendre ce qui se passe, ni pourquoi on fait ce que l'on fait. Mais à vrai dire, j'ai fini le jeu sans trop me soucier de tout ça, en me laissant guider tranquillement par les décors et l'action. Et à la fin, je me suis dit que je l'avais fini et que c'était pas mal du tout...
...et ça, ça me pose un problème. Parce que j'ai fait tout le jeu en n'ayant littéralement rien à foutre de ce qu'on me disait, de ce que l'on essayait de me faire deviner. J'ai fait Hyper Light Drifter...comme un drifter, un vagabond, en me laissant emporter par le courant, et je ne suis pas sûr du tout que c'était ce que le jeu voulait de moi. Ce qui fait que le jeu m'a plu, mais je suis resté assez distant tout du long. J'ai aimé, mais je ne suis jamais rentré dedans.
Est-ce ma faute ? Celle du jeu ? Un peu des deux ? Allez savoir, mais ça me travaille quand même pas mal...
One Finger Death Punch (Steam)
LE jeu pour faire de toues petites sessions hyper intenses. J'ai vite désactivé les voix pour un meilleur confort de jeu parce qu'entendre un type imiter un asiatique avec un faux accent, ça va 30 secondes. Le jeu est fidèle à son principe jusqu'au bout, et apporte énormément de variété pour sans cesse renouveler son intérêt. J'ai fini le mode Normal et débloqué le dernier mode de Survie (très drôle !), je ferai le mode Master un peu plus tard.
Un ami m'a fait la réflexion que OFDF doit être super à regarder pour quelqu'un d'extérieur...et il est loin d'avoir tort, parce qu'avec l'extrême concentration qu'il demande, il est difficile de voir les mouvements de notre personnage à l'écran
C'est très, très bien, et c'est très étonnant venant d'un studio ayant activement participé de faire du XNA une déchetterie.
The Firemen (SNES)
C'est dans le fond un shmup, mais mise en scène de manière très originale puisqu'on incarne un pompier qui combat les flammes. Très court et très intense, c'est aussi très joli et bien animé, et assez dur ! Il m'a fallu trois essais (le jeu a planté deux fois, sur ma console originale
) pour en venir à bout. C'est un feeling très arcade, mais ça marche super bien. Les dialogues sont bêtes à bouffer du sable, j'ai tout skippé à partir du niveau 2...
Les DLC de Borderlands 2
Effectués avec ma Gaige avec laquelle il est difficile de ne pas avoir un complexe de supériorité, il y a à boire et à manger. Celui avec les
pirates de Scarlett est bien, sans plus, il y a de l'idée mais ça manque un chouïa de rythme. Celui de Hammerlock est clairement le plus faible, très court et n'a pas grand-chose à proposer. Celui de Torgue est à hurler de rire et propose de l'action non-stop ; et Tiny Tina est dans mon top 5 des meilleurs DLC jamais faits dans un jeu vidéo.
Ca ne vient pas changer mon appréciation globale de Borderlands 2, mais je trouve le travail de Gearbox admirable sur le contenu additionnel.
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"Si Kage t'y arrives pas, essaie les pruneaux d'Agen !"
Shenron, pendant une soirée Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown.