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Index du Forum » » Jeux » » L.A Noire
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Auteur L.A Noire
Niloc-Nomis
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Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

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Messages : 8696
De : Ferté sous Jouarre

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Posté le: 2013-04-19 11:02
Citation :
Le 2013-04-19 10:06, chatpopeye a écrit :

Rabat-joie !



Oui je sais et j'ai honte ça fait des mois que je n'ai pas posté un avis et quand je le fais c'est pour être négatif.
Ben tant que tu t'amuses c'est le principal, j'ai trouvé ce jeu bien trop dilué alors que ce qu'il avait à m'offrir me convenait parfaitement (la fusillade dans les décors abandonnés d'Intolérance!)... Je suis de moins en moins ouvert au remplissage en fait, et vu que Rockstar en a fait une des formes des Beaux-Arts...

Mario86
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Joue à Super Mario Kart

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De : Gare de l'Est

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Posté le: 2013-04-19 22:06
[quote]Le 2013-04-19 09:47, chatpopeye a écrit :
J'y joue depuis mardi et ai terminé le 1er CD hier-soir.[/quote]
Je sais que ça va faire troll comme réponse, mais j'ai vraiment du mal à comprendre comment les joueurs 360 font pour supporter ça (si un modo passe, pourra-t-il supprimer le post de petitevieille qui suivra, dans lequel on lira plus ou moins "moi j'ai du mal à comprendre comment les joueurs péhessetrois font pour supporter leur manette").

Citation :
Il faut dire qu'hormis Red Dead Redemtpion, je n'arrive pas du tout à accrocher aux jeux Rockstar.

C'est hallucinant le nombre de gens n'aimant pas trop Rockstar ayant fait ce constat... j'ai toujours pas réussi à piger ce que RDR avait comme "petit plus" qui séduisait les joueurs pas très friands des productions de R*.

Citation :
Sauf quand ils mettent en scène des héros positifs.

Juste pour être sûr avant de dire une connerie: par "héros positifs", tu entends "du bon côté de la loi", c'est ça?

Citation :
Donc, après avoir lâché 10 malheureux euros (!), j'ai commencé à y jouer. Et franchement, je trouve le jeu excellent. J'ai tout d'abord été impressionné par la qualité de la modélisation des visages. Ce n'est pas quelque-chose auquel je prête attention habituellement, mais là, impossible de ne pas prendre cet aspect en considération. Cela ajoute énormément à l'ambiance et au degré d'immersion. Je suis constamment en train de me demander : "Mais à quel acteur ressemble-t-il, ce personnage ?"

Je me suis fait cette réflexion en me refaisant le jeu en deux jours (oui oui) récemment, lorsqu'on m'a prêté l'édition intégrale. Je trouve en fait que Cole Phelps me fait pas mal penser à Ryan Gosling, ressemblance que je ne risquais pas de remarquer lorsque j'avais pris le jeu à sa sortie vu que je ne connaissais pas l'acteur du tout.

Citation :
N'ayant jamais connu le Los Angeles des années 40 autrement que par les quelques films que j'ai pu voir, j'ai néanmoins le sentiment de me balader réellement dans cette ville. Des voitures chromées partout, des feux tricolores ne comprenant que des petites planchettes "Stop" et "Go", et l'avertisseur de la voiture de police qui ressemble à une sirène d'alerte nucléaire ! Sans parler des personnages grossiers, violents, misogynes, qui se permettent de renvoyer chier les flics car se sachant protégés par de plus grosses légumes...

Question: as-tu vu L.A. Confidential? Je ne l'ai visionné que très tardivement, il y a quelques semaines, et j'ai eu l'étrange sentiment que ce jeu lui avait quasiment tout pris (mais dans le bon sens du terme, vu que personnellement je l'ai beaucoup aimé).

Citation :
Les phases en voiture ou à pied ne me déplaisent pas, mais une fois qu'on a fait joujou avec l'avertisseur plusieurs fois, on finit par se lasser et on laisse le volant à son coéquipier. Je ne le reprends que lorsque j'ai subitement envie de faire une mission annexe, ce qui n'arrive pas souvent.

Définitivement, je dois donc être le seul crétin qui a parfois relancé L.A. Noire juste pour le plaisir de rouler en mode libre (oui il y en a un, je juge utile de le préciser vu que la presse l'a majoritairement occulté sans aucune raison, quitte à même littéralement mentir sur sa prétendue absence, chose que je n'ai jamais comprise). Je ne l'ai pas fait autant de fois que pour GTA IV mais ce Los Angeles est immense, fluide, et vraiment très beau bien que pas super vivant. Moi ça me suffit pour m'évader un peu.
_________________

Citation :
Le 2011-06-09 14:26, petitevieille a écrit :
Ah non, si je fais venir Mario86 ici vous allez souffrir les enfants. Il est encore plus aigri que moi !


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Le petit Hulk
Gros pixel



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Posté le: 2013-04-19 22:57   [ Edité le: 2013-04-19 22:59 ]
Citation :
Le 2013-04-19 22:06, Mario86 a écrit :
Je sais que ça va faire troll comme réponse, mais j'ai vraiment du mal à comprendre comment les joueurs 360 font pour supporter ça (si un modo passe, pourra-t-il supprimer le post de petitevieille qui suivra, dans lequel on lira plus ou moins "moi j'ai du mal à comprendre comment les joueurs péhessetrois font pour supporter leur manette").


C'est vrais ça, changer de DVD c'est un effort insurmontable sur 360.
En revanche sur PS3, les installations interminable et obligatoire, les mises à jours qui dure des plombes, la lenteur du Bluray qui fait que tout les jeux ont deux fois plus de temps de chargement que la concurrence, c'est tout à fait supportable, forcément

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Mario86
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Joue à Super Mario Kart

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Posté le: 2013-04-20 03:09
Je n'ai fait qu'un seul jeu sur les deux supports, à savoir GTA IV, et j'ai trouvé les temps de chargement totalement identiques. Pour le reste, c'est tout à fait relou, mais personnellement en 2013, ça me ferait chier de lire encore des "insérez le disque 2", bien plus que n'importe quoi d'autre.
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Citation :
Le 2011-06-09 14:26, petitevieille a écrit :
Ah non, si je fais venir Mario86 ici vous allez souffrir les enfants. Il est encore plus aigri que moi !


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chatpopeye
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Joue à Alan Wake 2

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Posté le: 2013-04-20 09:42
T'es bien délicat Mario86. Franchement, lever mes fesses du canapé après 6 heures de jeu ne m'a pas paru insurmontable. Quand on a connu les jeux tenant sur 8 disquettes ou CD...

Pour le reste, j'ai aimé Red Dead Redemption car pour commencer, je suis beaucoup plus friand de l'univers western que du trip Scarface (film qu'en passant j'ai trouvé particulièrement mauvais, alors que j'aime beaucoup de Palma, et dont je ne comprends toujours pas pourquoi il est considéré comme un film culte. Faudra me filer le mode d'emploi). Donc, que ce soit sur le plan des décors, des personnages, des musiques et des situations, je m'y suis beaucoup plus retrouvé. Ensuite, John Marston n'est pas une crapule de bas étage, mais un type qui cherche à se racheter, qui est dans une quête positive (retrouver sa famille). Donc, quand je parle des héros positifs, c'est à ça que je pense. La plupart du temps, ils sont du bon côté de la loi, mais pas que. C'est leur attitude, leur morale qui font que j'aime les incarner. Pour simplifier, j'ai toujours été plus attiré par les héros que par les super-méchants.

Concernant les acteurs du jeu, sur IMDB, on en trouve la liste.

http://www.imdb.com/title/tt1764429/?ref_=fn_al_tt_1

J'étais content car j'avais bien reconnu le flic de "Heroes" !

Pour ce qui est de L.A. Confidential, j'avais vu le film à sa sortie, et bien évidemment, L.A. Noire s'inspire sinon du scénario, du moins de l'ambiance. L.A. Noire, c'est l'univers de James Ellroy, donc L.A. Confidential, Le Dahlia Noir, etc.

Enfin, concernant les phases en voiture, je compte me refaire éventuellement les missions annexes une fois le jeu terminé, et si je ne suis pas parti sur autre chose, mais comme dans beaucoup de jeux, ce qui m'intéresse surtout, c'est l'histoire principale.
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Mario86
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Joue à Super Mario Kart

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Posté le: 2013-04-20 11:25
Citation :
Le 2013-04-20 09:42, chatpopeye a écrit :

T'es bien délicat Mario86. Franchement, lever mes fesses du canapé après 6 heures de jeu ne m'a pas paru insurmontable. Quand on a connu les jeux tenant sur 8 disquettes ou CD...

Oui mais j'insiste, en 2011 (pour se remettre dans le contexte), on est quand même en droit d'attendre de la génération HD qu'elle affranchisse le joueur de ce genre de contraintes. Chacun son niveau de patience, moi ça m'horripilerait vraiment. ^^

Citation :
Pour ce qui est de L.A. Confidential, j'avais vu le film à sa sortie, et bien évidemment, L.A. Noire s'inspire sinon du scénario, du moins de l'ambiance. L.A. Noire, c'est l'univers de James Ellroy, donc L.A. Confidential, Le Dahlia Noir, etc.

Haha, je savais hein mais c'est surtout que je ne m'attendais pas à ce que le jeu fasse autant de clins d'œil (assumés ou non) au film. C'est un contexte spatio-temporel qui a effectivement été plutôt souvent retranscrit par James Ellroy mais de là à ce qu'on ait une telle impression de déjà vu entre les deux œuvres...
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Citation :
Le 2011-06-09 14:26, petitevieille a écrit :
Ah non, si je fais venir Mario86 ici vous allez souffrir les enfants. Il est encore plus aigri que moi !


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Laurent
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Joue à Super Mario Bros. Wonder

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Posté le: 2015-11-21 19:04
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Up (je poste en deux parties, c'est long)
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Quand L.A. Noire est sorti, il y a eu un certain engouement mais ce topic a fait long feu et peu ont argumenté une fois le jeu fini, c'est dommage. Je vais essayer de relancer le truc vu que je viens de terminer toutes les enquêtes (les quatre du DLC incluses) en 27h, dont 6h50 passées en voiture d'après les stats, avec 32/40 crimes de rue résolus, 12/13 journaux trouvés, mais aucune bobine et pas plus d'une quinzaine de voitures conduites. Il y a trois affaires de la criminelle que je dois rejouer n'ayant eu qu'une étoile, mais dans toutes les autres j'ai eu au moins trois étoiles.

L.A. Noire est un jeu d'enquêtes policières enrobé d'un GTA restrictif, situé dans le Los Angeles de 1947, donc peu après l'assassinat du Dahlia Noir, juste après la guerre et à une époque ou Mickey Cohen tenait la mafia de la ville, autant d'éléments réels qui ont alimenté de nombreux romans ou films noirs, et qu'on retrouve ici. On incarne un jeune policier nommé Cole Phelps, fraîchement décoré par l'armée pour avoir dirigé un groupe de soldats pendant la bataille d'Okinawa. Au cours du jeu, Phelps, d'abord simple agent, va travailler pour des unités policières plus ou moins prestigieuses : vols de voitures, brigade criminelle, police des mœurs (concrètement des stupéfiants) puis, dans la dernière partie, brigade des incendies criminels. Ce faisant il rencontrera des dizaines de personnages, dont quatre coéquipiers à très forte personnalité avec qui il se livre à d'innombrables joutes verbales savoureuses pendant les trajets en voiture (VO sous-titrée obligatoire, c'est un peu chaud de lire en conduisant mais on s'y habitue).

Le scénario principal comporte 21 enquêtes qui sont autant de chapitres et structurent le jeu de manière beaucoup plus dirigiste que les missions des GTA : à peine une enquête terminée, la suivante démarre sans passer par une quelconque phase d'errance (le free-roaming est possible mais c'est un mode de jeu séparé du reste). Bien que le moteur de jeu ressemble en tout point à celui d'un GTA, Phelps passe 99% du jeu à exercer son métier de flic, ce qui rend tout débordement dans les rues de L.A. indésirable : les accidents de voiture et écrasements de piétons sont sanctionnés, et on ne peut sortir son arme que lors de phases d'action imposées et éparses. Même la réquisition de véhicules au hasard est sans intérêt puisqu'on a en permanence une voiture de service performante avec radio et sirène à disposition. L'open-world n'a donc qu'un intérêt ludique très limité, il est surtout là pour immerger le joueur dans cette ville, cette époque, cette société. On l'explore, on l'appréhende, on s'imprègne de son ambiance et de ses mille détails, au rythme des enquêtes et à mesure que le scénario étoffe sa thématique.



---> Les rues de LA. Sur PC le jeu est bloqué à 30fps. Ce n'est pas un souci majeur mais ce framerate n'est pas très stable lorsqu'on est en extérieur, et je ne pense pas que ça vienne de ma config. Le jeu tourne sans bug, mais sous Windows 8 il faut le dernier patch sinon impossible de le lancer. La ville de Los Angeles a très peu de relief et ses rues sont perpendiculaires, mais tout est si vivant et détaillé que les trajets ne cessent jamais d'être plaisants. Personnellement je n'ai pas utilisé le quick-travel plus de 7 ou 8 fois.

Comme il faut de la durée de vie pour que Metacritic ne fasse pas les gros yeux, il y a également 40 crimes de rues : lors des déplacements en voiture, Phelps et son coéquipier (dont il ne se sépare jamais) sont sollicités pour des flagrants délits secondaires qu'on peut soit ignorer, soit aller résoudre toute affaire cessante, ce qui en général se solde par un trèèèès long détour en voiture puis, au choix, une fusillade, une poursuite (en voiture ou à pieds) ou une bagarre. Ces crimes de rue sont rigolos, surtout les poursuites à pieds sur fond de jazz, mais il y en a beaucoup trop (une vingtaine aurait largement suffi), on n'y constate aucune forme de progression, et comme il n'y a pas de localisation des dégâts au pistolet, Phelps y massacre sans état-d'âme des dizaines de prévenus qu'il aurait été facile de coffrer sans les tuer, ce qui est ridicule par rapport au scénario principal où sa carrière de policier et son évolution psychologique sont traités avec sérieux et réalisme.

Phelps bénéficie du moteur machintruc permettant des visages en 3d d'une crédibilité et d'une expressivité sans précédent pour un jeu vidéo, et il est interprété par Aaron Staton. C'est vrai pour tous les personnages du jeu, y compris les passants dans la rue (20 hommes et 20 femmes différents d'après les crédits). Et quand je dis "interprété" c'est littéral car les traits de chaque comédien sont restitués fidèlement : à part les cheveux ils ont la même tête qu'en vrai, on les reconnaît très bien si on les a déjà vus dans un film ou une série, et leur jeu d'acteur est rendu jusqu'à la moindre mimique, le moindre tic, la moindre déformation des lèvres causée par une diction ou un accent particulier. Les développeurs ont donc dû, à grands frais, les capturer pour toutes les répliques de manière à la fois sonore et visuelle, avec une vraie direction d'acteurs. Pour quoi au bout du compte ? Qu'on soit comme face à un film. Qu'on réagisse à ces personnages selon des critères affectifs qui dépassent le cadre du scénario et le support jeu vidéo.



---> Voici l'acteur Aaron Staton qui incarne Cole Phelps : en vrai, puis dans L.A. Noire, puis dans Mad Men. Pas de doute, c'est le même.



---> Même exercice pour Patrick Fishler, qui incarne Mickey Cohen.

Quand j'ai commencé L.A. Noire, j'ai dit dans un autre topic qu'il était dommage que la trilogie Mass Effect n'ait pas utilisé la même technologie, mais en fait c'est plus compliqué que ça. Dans Mass Effect certains persos sont modélisés d'après un acteur, d'autres ont un visage extra-terrestre, d'autres sont créés à la chaîne par un algorithme, mais tous se cantonnent à des animations faciales limitées, générées par les mêmes lignes de code. Tout ce petit monde cohabite sans incohérence car on n'oublie jamais qu'on est face à des êtres synthétiques. Seule notre envie de jouer et connaître la suite de l'histoire les rend vivants. Dans L.A. Noire ça ne marche pas du tout comme ça et un perso bâclé ou cloné jurerait terriblement, nous sortirait du jeu tant qu'il serait à l'écran.



---> L'expression typique de Phelps quand il s'adresse à un témoin : les yeux un peu baissés et qui se ferment un instant pour appuyer la question, les sourcils relevés, une sorte d'air à la fois respectueux et compatissant, mais professionnel. Ça le différencie nettement des autres personnages masculins qui ont tous, presque tout le temps, une mine de dur à cuire cynique.

Parlons-en, de ce scénario. Il est génial, terrassant même, un vrai monstre. Sur le papier, c'est l'équivalent de trois ou quatre saisons d'une excellente série sur le sujet. La plupart des personnages principaux sont incarnés par des acteurs vus dans Mad Men et ce n'est pas inapproprié car l'histoire que raconte L.A. Noire, outre la similitude d'emploi pour les comédiens en question, supporte la comparaison avec la série de AMC.

Cette histoire est découpée en quatre parties : d'abord le tuto et quelques enquêtes sur des vols de voiture qui tiennent lieu d'introduction. A ce stade tout est très décousu, on ne voit pas où le scénar veut en venir ni pourquoi il est si dirigiste, et la personnalité de Phelps est si mal définie qu'il m'a fallu deux ou trois enquêtes pour ne plus le confondre avec son coéquipier dans les cinématiques. Ensuite, Phelps prend du grade et on enchaîne trois volets de cinq enquêtes reliées par un fil conducteur. Mais là encore il y a un souci, on ne voit pas clairement le rapport entre ces trois grandes intrigues. Ce n'est qu'à la toute fin du jeu, dans les deux ou trois dernières enquêtes, que tout se recoupe et prend forme. Il n'y a pas de méga-twist ni d'obligation de refaire le jeu pour tout saisir, simplement quelques éléments invitant à une réflexion que le joueur se fera une fois le jeu terminé, pour boucher certains trous narratifs et donner un sens global au récit, qu'il devienne plus qu'un livre d'images et une collection de références.

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Laurent
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Joue à Super Mario Bros. Wonder

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Posté le: 2015-11-21 19:04
(suite du post précédent)

Tout ça est remarquable, mais une bonne histoire ça ne suffit pas, il faut aussi la raconter correctement sans interférer avec les impératifs d'un bon jeu vidéo. Et là, L.A. Noire ne fait pas mieux que ses concurrents. Bien que tout le temps agréable à jouer, il se révèle bancal à plus d'un titre.



---> Quand on se promène à pieds, l'immersion est parfois vertigineuse. On se sent tellement perdu devant tout ce qu'il y a à voir et visiter qu'on finit par ne jamais vraiment le faire. Comme il y a tout le temps un objectif en cours, on se laisse guider. A noter qu'il y a assez peu de scènes de nuit, peut-être pour s'écarter des repères visuels du film noir, que le jeu ne revendique pas du tout comme modèle.

La prestation du joueur en tant que préposé au gamepad est évaluée par des étoiles données à la fin de chaque enquête. Les actions à mener pendant les enquêtes sont :

- Se rendre en voiture dans divers endroits liés à l'affaire, dans un ordre laissé à la discrétion du joueur.
- Examiner les mains, la tête et les poches de cadavres.
- Rechercher des indices, souvent des appartements ou des commerces (merveilleusement reconstitués).
- Examiner certains indices en détail en résolvant des mini-énigmes ou en exécutant des actions de détective transformées en mini-jeu.
- Interroger des témoins et des suspects.
- Poursuivre certains suspects qui prennent la fuite en voyant la police arriver, et les tuer s'ils sortent leur flingue.
- Faire des filatures à pieds ou en voiture (phases de jeu très réussies mais il y en a hélas trop peu).
- Prendre un téléphone (de l'an 40) et appeler une opératrice qui fournit (instantanément) certaines adresses et informations.
- Dans certains cas, désigner soi-même le coupable parmi plusieurs suspects appréhendés.

De tout ceci se dégage la possibilité de réussir plus ou moins bien une enquête, d'où les étoiles : ne pas aller à certaines adresses au bon moment peut faire rater des informations, ne pas trouver tous les indices empêche de poser les bonnes questions aux suspects, voire annuler l'apparition de certains personnages et faits importants. Au final, on peut terminer une enquête sans avoir monté un dossier solide, et même sans être sûr d'avoir inculpé la bonne personne. Jusque là tout va bien, on est dans le contexte d'un point'n'click moderne dont beaucoup sont friands par ici. Sauf qu'en réalité, L.A. Noire reste en permanence prisonnier de son scénario et maintient un flou très gênant quant à l'influence réelle du joueur sur les événements. Certains pourraient même parler d'escroquerie. Il est ECRIT que Phelps sera félicité ou vilipendé à certains moments, qu'il arrêtera certains innocents, qu'il doutera, sera sûr de lui, commettra des erreurs, se sabordera, triomphera, aura tort, raison... La construction du personnage en dépend, ou plutôt, devrait-on dire, sa déconstruction, car il est bien plus complexe qu'il y paraît (c'est pas un spoiler, des flashes-back l'indiquent tout au long du jeu). Le nombre d'étoiles obtenu n'y change rien, et le joueur est constamment rappelé à l'idée que ce qui compte c'est d'aller au bout de cette incroyable histoire.



---> C'est le début de l'enquête, je peux rien prouver contre ce type ni l'associer à un autre suspect puisqu'il n'y en a pas encore, donc je suis censé comprendre que cet interrogatoire ne sert qu'à obtenir une piste. Et comme le type a un comportement moqueur surjoué à l'extrême, je suis censé comprendre qu'il vaut mieux utiliser "doute" qui en fait veut dire "intimider" dans ce cas, plutôt que "vérité" avec lequel je me ferais balader.

En tant que jeu d'aventure, donc, L.A. Noire semble ne pas savoir ce qu'il veut ou très mal l'expliquer, et il peut perdre le joueur en cours de route. Ça s'illustre de plusieurs façons, à commencer par ces fameux interrogatoires : on n'a qu'un résumé (parfois trompeur) des questions avant de les poser, et lorsque la personne interrogée répond, on doit faire réagir Phelps selon trois choix, "vérité", "doute" et "mensonge", sans se tromper, sans quoi la question est considérée comme échouée et on rate certaines infos, indices ou aveux. Outre le fait qu'on met bien 10 heures avant de comprendre la différence entre "doute" et "mensonge", qui est en définitive toute simple ("mensonge" oblige à désigner une preuve parmi les indices), "doute" et "vérité" sont en fait des attitudes à géométrie variable, très différentes selon le stade de l'enquête, le statut social de la personne interrogée et le passif de Phelps avec elle. Ca peut aller de la mise en confiance tout en douceur à l'intimidation, voire la menace, en passant par diverses formes de manipulation. Et il faut chaque fois choisir le bon bouton, selon un système binaire, opaque et assez imprévisible. C'est TRES frustrant, ça donne envie de tricher, et tenter une approche RPG dans laquelle on assume ses erreurs ne mène à rien car en fin d'enquête, qu'on ait eu une ou quatre étoiles, qu'on ait maîtrisé son sujet ou au contraire rien compris, un suspect est inculpé et des zones d'ombres subsistent.

L'accumulation de ces incertitudes, voire de ces injustices potentielles, fera prendre régulièrement un virage forcé au récit global, parfois au prix de procédés narratifs très maladroits, avec des personnages ou des événements qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. A la fin de l'arc narratif de la brigade criminelle, par exemple, c'est un festival. Rien d'incohérent, juste des éléments enterrés depuis 10 enquêtes qui ressurgissent, des événements forcés de manière inélégante, des questions légitimes sans réponse et des retours en arrière impossibles. L.A. Noire fait ça plusieurs fois. Dès qu'il abat ses meilleures cartes narratives, sa condition de jeu vidéo devient un boulet, alors il alterne entre les deux et opère quelques remise à zéro sans prendre de gants. A la fin, on réalise que tout cela était dans un but précis, qu'il ne pouvait pas faire autrement, sauf à tenter les embranchements et les fins multiples. Mais avec un scénar aussi complexe, riche et abouti, et une représentation des personnages qui revient plus ou moins à faire du FMV, c'était matériellement impossible.



---> Ce sont les intérieurs qui "transportent" le plus. Si quand vous étiez petit votre grand-mère avait encore ses meubles et papiers peints des années 50, même les odeurs vous reviendront.

Je ne vais pas m’appesantir davantage, sinon autant écrire un article et je pense que ce jeu mérite que ce soit fait en spoilant et en développant tout un tas de sujets. Malgré ces défauts, cette incapacité à proposer un point'n'click stimulant et cohérent, L.A. Noire est agréable à jouer, bien rythmé, juste long comme il faut, et moins répétitif que ce qui a été dit. J'y ai pris, personnellement, énormément de plaisir. Il est aussi stupéfiant à observer, ce que le jeu vidéo actuel peut proposer de plus proche d'un voyage dans le temps. De même, l'industrie a produit très peu de choses qui puissent rivaliser avec ses qualités d'écriture. Et en plus il a le mérite de dépouiller le modèle GTA de toutes les scories qui irritent certains joueurs, dont moi.

Cela reste un titre important de cette génération, et Rockstar aurait une bonne marge de progression pour une suite. Après, c'est juste une question de rentabilité : tout ce fric, tous ces efforts surhumains, tous ces Go de données, juste pour occuper le joueur pendant 25h et lui raconter *une* histoire, il y a de quoi se poser des questions et c'est tout à l'honneur de cet éditeur d'être allé jusqu'au bout.
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chatpopeye
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Joue à Alan Wake 2

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Posté le: 2015-11-22 11:42
Merci pour ce super compte-rendu que j'ai pris un grand plaisir à lire, et qui, bien entendu, appelle un article à la Laurent .

L.A. Noire restera un jeu très marquant de ma période 360, un jeu avec une atmosphère prégnante et une histoire remarquable, une des rares dans un jeu vidéo qui ne m'ait pas donné envie de zapper. Etant particulièrement friand de cette période d'après-guerre aux USA, tant sur le plan visuel que sut le plan musical (je commence presque toujours mes journées en me branchant sur cette radio : http://1920network.radio.fr/ ), je pensais retrouver cette expérience dans Mafia 2, et malheureusement non, l'histoire étant trop convenue et le gameplay ultra-répétitif.

Je songe de plus en plus à me le refaire. Je l'avais fait à la mi-2013, alors que j'étais peinard à la maison pendant une semaine, avec juste le petit de 4 ans à garder... La console trônait dans le salon au lieu de son emplacement habituel dans ma chambre/bureau, je bouffais n'importe-quoi...peinard je vous dis. Et mine de rien, cela a dû jouer sur mon expérience, le fait de pouvoir enchaîner des sessions de deux heures plutôt que de devoir les découper.

On en rediscutera peut-être plus tard, quand tu auras écrit l'article et quand j'y aurai rejoué (sur PC ce coup-ci), car pour l'instant, mes souvenirs sont un peu plus confus. Ce sont vraiment des sensations visuelles et sonores qui me restent en mémoire, ainsi que des bribes de l'histoire. En te lisant,je retrouve des faiblesses que j'avais pu relever, et je me rappelle bien du côté frustrant des interrogatoires avec ce côté
" - Mais putain, on t'a trouvé à côté du cadavre, l'arme à la main, en train de lui faire les poches !
- Oui mais c'est pas moi.
- Zut, il me tient là. Mon interrogatoire est raté..."

Tiens, petite question sinon : sur PC, le filtre noir et blanc ressemble-t-il à quelque-chose ou bien est-ce comme sur 360, une simple suppression des couleurs sans ajout de grain ?




Sebinjapan
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Joue à Disgaea (PSP)

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Posté le: 2015-11-22 12:05
Merci pour ces longs posts Laurent. Ce serait dommage de laisser ça ainsi : ça mérite un article (même si pour faire bien tu dois spoiler, comme tu le dis).

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Panda
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Joue à C'est compliqué

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Posté le: 2015-11-23 22:33
LA Noire et Mafia 2 partage un même défaut : une ville open world inutile.

L'aveu d'échec de la part des développeurs, c'est les objets à collectionner pour la faire parcourir.
A la fin de LA Noire, je n'avais trouvé qu'une seule bobine de film.

J'ai passé un bon moment avec LA Noire et ce que j'ai apprécié, c'est le fait que les développeurs avaient conscience de ce qu'il faisait : un jeu d'aventure où le joueur se laisse porter par le scénario.

Le résultat est que toutes les séquences d'action peuvent être zappés pour poursuivre la partie enquète.
Ca va forcément faire hurler certains joueurs mais j'ai trouvé ça intelligent de sacrifier des phases qui ne sont pas le coeur du jeu.

Par contre, je suis perplexe sur la partie interrogatoire. Certains réactions des persos font mauvais actor studio et surtout, j'ai un doute qu'il soit possible de réussir une enquête parfaitement du premier coup (avec un guide sous le nez pour le 2ème run, certains échanges me semblaient pas vraiment naturels).

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Laurent
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Joue à Super Mario Bros. Wonder

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Posté le: 2015-11-24 12:08
Citation :
Le 2015-11-22 12:05, Sebinjapan a écrit :
Merci pour ces longs posts Laurent. Ce serait dommage de laisser ça ainsi : ça mérite un article (même si pour faire bien tu dois spoiler, comme tu le dis).

Je ne pense pas que je ferai un article, ça demanderait un boulot important et je ne suis plus assez motivé.

Sinon : quand je dis que le jeu est magnifique et très immersif, je rappelle que j'y ai joué sur PC avec les options graphiques au maximum, en 1920x1080. Et hier j'ai regardé des vidéos sur Youtube capturées sur PS3 ou 360, et franchement c'est limite pas le même jeu tellement les textures et les détails de visage sont réduits. Pour un jeu où les graphismes comptent tant, il vaut mieux le préciser.

[EDIT] Pour le mode noir et blanc sur PC, c'est pareil que sur console. Juste une décoloration sans effet photographique particulier.
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Niloc-Nomis
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Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

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Posté le: 2017-11-02 09:13
J'ai décidé de redonner sa chance au jeu sur Switch, la portabilité me permettra sans doute de m'y plonger plus facilement.
Par contre j eviens d'apprendre qu'il demandera 14 Go de téléchargement en plus de la cartouche.

Ne serait-ce pas une manière de punir les acheteurs en physique? À 20€ de moins qu'en démat', je prends le parti du physique, mais ça fait iéch. Donc sur Switch, c'est comme sur One, acheter un jeu en boîte ne veut absolument pas dire que l'on peut y jouer tout de suite.
À moins que la cartouche embarque les premières heures? Je l'espère mais je ne sais pas si c'est possible.
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Posté le: 2017-11-02 09:45
Tu comptes y jouer dans ton lit ou dans ton salon ? Le petit écran de la Switch doit quand même bien atténuer le côté immersif du jeu.

Je me referais bien une troisième fois L.A. Noire. Un remake HD est sur le point de sortir, en même temps que la version Switch, mais sur PC, c'est une version VR, et je n'arrive pas à trouver si on pourra néanmoins jouer sans la VR, mais en 1080p sur PC.
Quelqu'un a des infos là-dessus ?

IsKor
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Posté le: 2017-11-10 16:32
C'est rigolo que ce topic refasse surface, j'ai justement une envie de jouer à ce jeu depuis un petit moment.

yedo
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Posté le: 2017-11-27 15:24
J'ai commencé L.A. Noire sur Xbox 360.
C'est cool de pouvoir suivre l'actualité JV en jouant à un jeu acheté d'occasion il y a quelques années.

J'aime bien mais je suis rassuré en lisant le topic et les remarques concernant la frustration ressentie lors des interrogatoires. J'ai parfois l'impression d'être stupide et ne pas comprendre ce qu'il faut faire, comment mener les interrogatoires, poser les bonnes questions. Le choix entre "vérité", "doute" et "mensonge" est peu évident. C'est difficile de savoir sur quoi se baser quand on a rien de concret sous la main. Il y a bien les expressions du visage de l'interlocuteur mais c'est très aléatoire.

Il m'arrivait souvent de choisir "vérité" au début, car je ne voyais pas l'intérêt de certains personnages à mentir (je suis peut-être naïf) alors qu'au final on nous prend rapidement pour un benêt ou des faits nous sont dissimulés parce qu'on n'a pas su être insistant au bon moment. Le "doute" me paraît être la réponse la plus intuitive face aux personnages récalcitrants sans que l'on ait de preuves évidentes, mais dans les faits la réaction de notre personnage est plutôt déroutante, il s'emballe et menace son interlocuteur sans raison alors qu'on aurait voulu être plus insidieux, plus subtil. Le "mensonge" oblige au moins à fournir une preuve, mais ce n'est pas toujours évident de choisir la bonne. Je trouve qu'on collecte beaucoup d'indices sans forcément savoir quoi en faire.

D'un autre côté c'est plutôt réaliste mais ça reste très frustrant quand on a la vague impression de saisir les enjeux d'une affaire pour qu'au final le jeu nous refuse les explications pour avoir loupé un indice ou une nuance lors d'un interrogatoire (surtout quand on se fait taper sur les doigts par le supérieur comme s'il savait à l'avance qui était le coupable ). Là par exemple j'ai bouclé l'affaire du Papillon Doré en me plantant sur l'accusé, mais pour moi il y avait trop de zones d'ombre et d'incompréhension pour que cette affaire soit satisfaisante. Et je ne sais pas si le jeu me cache sciemment des éléments ou si j'ai loupé des trucs.

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Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

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Posté le: 2018-01-20 09:33   [ Edité le: 2018-01-20 09:53 ]
J'approche des 30 heurs dans L.A. Noire sur Switch et je suis tombé carrément amoureux du jeu malgré ses défauts. Pour rappel je l'avais commencé sur 360 à l'époque mais j'avais lâché l'affaire assez tôt, ne comprenant pas trop où il voulait m'emmener.

J'ai suivi les pérégrinations de Cole Phelps dans la brigade des délits routiers, puis la criminelle, les mœurs, pour enfin être rétrogradé dans les incendies criminels. Là j'en suis à l'étape suivante et je me demande vraiment quand le jeu se terminera. Je pensais arriver au bout avec le Dahlia noir, puis avec l'affaire "all stars" réunissant tous ses anciens coéquipiers, mais en fait non. À tel point que je me demande comment ont été intégrés les DLC dans cette ressortie. Vu que là je joue Jack Kelso, je me dis qu'ils ont été intégrés dans la trame principale, mais en fait je n'en sais rien, je n'ai pas trouvé l'info sur le net, si vous avez le fin mot de l'histoire je suis preneur!

Pour une fois j'ai l'impression de jouer à un vrai jeu "mâture". Mais un vrai. Qui ne réduit pas l'expression à un algorithme boobs & blood. La maturité de L.A. Noire est à mon sens dans l'écriture. Dans les dialogues. dans les actions à réaliser. Dans l'implication de Phelps dans son enquête.

Les affaires sont toutes des affaires sérieuses et plausibles et il faut se dire que l'on est un inspecteur de police. Les thématiques abordées sont très terre à terre, souvent cruelles et injustes, et on doit démêler le vrai du faux de dialogues souvent terriblement crus, qui abordent sans fard des discussions que peuvent aborder des grandes personnes. Le jeu balance ses insultes, ses dialogues racistes, sexistes, sexuellement crus où parfois antisémites sans hésiter. Et souvent en mélangeant les ingrédients ( exemple de dialogue TRÈS fleuri: "j'me casse le cul à rembourser cette baraque pendant qu'elle passe sa journée à sucer des métèques"). Dans l'Amérique de l'âge d'or le jeu donne la parole aux individus, à leurs frustrations, à ce que la société d'alors crée de tensions. Il fait tout le temps confiance à l'intelligence du joueur, à sa capacité à faire face à toute cette bile. Phelps est une bleusaille, il fait de son mieux, ses collègues sont souvent blasés mais finalement ravis d'être de nouveau utiles remotivés par un peu de sang frais.. Je trouve la construction narrative du jeu absolument brillante, avec ce personnage principal qui se dessine progressivement, et les tuiles qui lui tombent sur la tête sont d'autant plus douloureuses.

Pour enquêter il faut faire deux choses: inspecter des cuillers en bois dans des cuisines et relire 36 fois la liste des indices pour balancer la bonne accusation lors d'un interrogatoire.
Les phases d'enquête sont finalement assez téléguidées puisque des petites musiques accompagnent vos recherches ayant chacune une signification. Ainsi on sait quand on doit encore trouver des trucs, et quand on a tout ratissé. C'est l'occasion de plonger dans la vie quotidienne des petites gens de LA dans les années 40. Le soin apporté à la reconstitution du mobilier des objets, des couleurs, de ce qu'on voit par la fenêtre... C'est absolument fabuleux. Jusqu'au cliquetis des mécanismes de téléphone opérés par les opératrices! C'est absolument enivrant.
Ensuite viennent les interrogatoires. Là c'est plus compliqué, je me prends régulièrement les pieds dans le tapis entre les accusations et les coups de pression, l'envoi de preuves qui apparemment n'en sont pas et la lecture d'expressions faciales indéniablement réussies mais dans lesquelles je n'arrive pas forcément à déterminer la réaction adéquate. Bref c'est techniquement, scénaristiquement et émotionnellement très bon, mais dans ma partie ça a un peu trop souvent été au doigt mouillé quand même.
J'en retiens, de ces phases d'enquête, qu'à chaque fois on envoie en taule des petites frappes, dont on se doute qu'elles sont manipulées par bien plus haut placé, un plus haut, à mon stade du jeu, qui semble pour l'instant inatteignable. Dans le rêve américain je contribue à envoyer en taule des types qui ne correspondent pas au modèle. À chaque fois. Et j’apprécie e énormément le fait que chaque affaire se conclue par une inculpation, qui fait le bonheur du chef, mais à aucun moment le jeu ne nous dit qu'il s'agissait de la bonne personne. On a résolu une affaire. Point. Si vous avez un dout c'est votre problème. J'adore.

On reproche beaucoup au jeu la stérilité de son univers. Soit. C'est pour ça que j'ai lâché le titre la première fois. Mais il faut faire la part des choses. L.A. est une ville immense. Pleine de millions de gens, une ville avec une histoire forte, pleine de changement s historiques radicaux (le cinéma, son évolution, le retour des soldats de la guerre du pacifique, l'immigration mexicaine... Dans tout ça on a une enquête à mener. Gamekult reproche dans son test que les portes ouvrables se cantonnent à celles qui font avancer l'histoire ( l'intérêt de cette adaptation [Switch] est aussi limité que le nombre de portes ouvrables dans sa reconstitution de Los Angeles. ). Mais le jeu joue à fond la carte de l'identification, sinon à quoi bon avoir autant travaillé les animations faciales? Y aurait-il eu un quelconque intérêt pour Phelps (et par extension le joueur) de pouvoir entrer chez le moindre chapelier de la carte? Les développeurs ont posé leurs couilles sur la table et ont osé aller à contre courant de la liberté à tout crin, au brassage de vide ambiant, et tant mieux! Phelps doit résoudre des enquêtes bien précises, il doit rendre des comptes, il ne doit pas perdre de temps. Le joueur non plus. Reprocher au jeu le vide de sa carte est une réaction d'enfant gâté.
Los Angeles est vide, les distances sont grandes, on passe de longues minutes en voiture pour rallier un point à un autre, les portes sont fermées mais la ville est là, tentaculaire. Los Angeles c'est la concrétisation de l'Amérique. Les boutiques sont fournies, les panneaux publicitaires sont chatoyants, les voitures sont rutilantes, la radio est entraînante, les gens marchent dans la rue, vaquent à leurs occupations... Mais les portes sont fermées, on ne saura rien de la vie de la population à moins que ne survienne un drame. La ville est là, l'humain non. Je décide d'y voir un point de vue pleinement assumé par les concepteurs. Et je trouve ça passionnant.
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Posté le: 2018-01-24 17:20
(promis j'arrête de vous embêter après )

L.A. Noire – Switch
terminé le lundi 22 janvier 2018.

La souplesse d’utilisation de la Switch est une bénédiction pour un homme avec un emploi du temps de ministre comme moi.^^

J’ai adoré. Le jeu a pas mal de défauts dans sa technique ou dans sa construction, notamment des interrogatoires parfois confus, mais il est passionnant en tout point. C’est la recherche d’un nouveau type de jeu. Trop touffu pour faire un film, trop ambitieux visuellement pour faire une série, trop répétitif dans sa construction pour en faire un roman, le jeu vidéo est le support parfait. C’est une plongée inédite dans un univers hors du commun. Certes l’intéraction avec le cadre est très limitée, mais rien que le fait d’être à Los Angeles en 1947 est absolument fou. J’imagine que le jeu passe par le filtre des fantasmes des joueurs et des créateurs mais peu importe, la preuve est là : on peut recréer tout un « écosystème » en jeu vidéo, en mettant de côté à priori toute notion de fun et de level design, par souhait d’exhaustivité envers une thématique, un lieu, une période…

Gazza 8 disait dans un autre topic qu’il cherchait des jeux sans combats. Ici c’est le cas puisqu’on peut passer si on le souhaite toutes les scènes d’action. C’est en quelque sorte l’invention d’une nouvelle voie qui marie l’hyper immersion des grosses productions modernes avec la construction narrative des plus brillants jeux d’aventure. Dans un souci de sérieux pour le coup très rafraîchissant.

Sincèrement j’attends maintenant d’autres jeux dans cette veine. Des jeux « pour les grands », quoi.
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Joue à Lost Judgement

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Posté le: 2019-07-25 10:38
Petite question, j'ai relancé LA noire que je n'ai jamais fini comme tant d'autres jeux, surtout pour des raisons pro.

Et la manette PS3 et la jouabilité du jeu me font pester. Est ce qu'il y a une forte amélioration sur la version PS4 et est ce que cela vaut le coup de le faire finalement sur la nouvelle génération?

Merci
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Ce genre de feu, il est très difficile de l’éteindre. Les tendres rameaux de l’innocence brûlent les premiers. Puis le vent se lève, et toute bonté est alors en péril

Ratatata: Nikeleos vous êtes vraiment étrange dans vos réactions


IsKor
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Posté le: 2019-07-29 16:49
LA Noire reste un bon jeu, même si il est un peu redondant au bout d'un moment. Ca serait dommage de le louper
Après j'avoue que pour ta question je ne saurais quoi te dire, puisque j'y ai joué sur PC.. Donc pas de soucis de manette, tout au clavier/souris


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