Je continue le rodage de mon Raspberry Pi avec Kirby's Dream Land 2, sorti en 1995 sur Game Boy et qui me semble, une fois encore, un peu oublié, pris en tenaille entre l'épisode inaugural qui introduisit le personnage et le troisième opus, chef d'œuvre secret de la Snes qui a été, depuis, bien redécouvert. À nouveau, je n'avais eu vent de ce jeu jadis uniquement par les magazines, et je crois par Ultra Player qui l'avait testé avec enthousiasme. Je ne l'avais, jadis, jamais trouvé en magasin ; il faut dire aussi que sa sortie tardive, du moins peu avant le raz-de-marée Pokémon, l'a en quelques sortes éclipsé.



Je redécouvre donc cette aventure, qui fait office de transition dans la série des Kirby Dream Land : Kirby a accès, d'une part, aux pouvoirs absents du premier épisode à l'instar du Kirby's Adventure de la Nes et, surtout, à trois amis animaux, Rick le Hamster, Kine le poisson et Coo le hibou, qui vont lui servir de monture au sein d'une quête s'échelonnant sur sept mondes.



Au regard du premier épisode, Kirby's Dream Land 2 est une petite révolution que je regrette de n'avoir pas pu avoir à l'époque tant il m'aurait plu. Les pouvoirs sont, évidemment, une addition nécessaire à la petite boule rose, qui semble toute nue sans eux. Il n'y aura là rien de bien extravagant, on retrouve les classiques roc, parasol, électrique, glace et ainsi de suite. Quant aux montures, on aura souvent le choix dans les niveaux, chacun ayant son petit pouvoir spécifique : Rick ne dérape pas sur la glace, Coo peut voler contre les vents contraires, Kine se rit des courants marins. Mais, et ce qui est véritablement formidable, Kirby peut toujours utiliser ses pouvoirs en chevauchant ces créatures, qui se modifient alors conséquemment. Par exemple, le pouvoir du parasol permet à Rick de faire jongler Kirby sur le parasol alors qu'avec Coo, ils deviennent tous deux une sorte de tornade faisant des dégâts à la fois au-dessus d'eux et en-dessous.



Ces pouvoirs secondaires, outre de rendre la complétion des niveaux, d'ores et déjà assez simples, encore plus aisée, ont surtout pour objectif de trouver quelques menus secrets : bonus de vie, étoiles qui, une fois un certain nombre d'entre collectées, octroient une vie supplémentaire, et surtout des parties d'un arc-en-ciel. Il y en a une par monde à trouver dans une salle secrète, et pour y accéder, il convient de faire appel à un pouvoir spécifique ; comme on s'en doute, avoir les sept morceaux de l'arc-en-ciel permet d'accéder au "true last boss" et de finir le jeu parfaitement. Comme souvent dans les Kirby, les pouvoirs demandés pour accéder à ces bonus se trouvent dans la vicissitude immédiate de la salle secrète, et quand bien même celle-ci pourrait-elle parfois un peu ardue à trouver, on aura aucun mal, avec un peu de méthode, à trouver tous les secrets du jeu.



Le gameplay, cela est attendu, est excellent et les possibilités de jeu nombreuses, même si la très grande facilité du jeu n'invite pas fondamentalement à les exploiter. Les graphismes sont toujours aussi mignons en diable, de même que les nombreux détails graphiques qui accompagnent les pouvoirs : mention spéciale au pouvoir de l'électricité avec Kine, qui se met alors à cracher des ampoules électriques. En revanche, je trouve la musique bien moins inspirée, et notamment les thèmes spéciaux se jouant lorsque l'on chevauche une créature, qui écrasent alors les musiques en cours : et comme on passe beaucoup de temps sur ces bestioles, on profite alors finalement peu des thèmes musicaux traditionnels.



Quelque part, ce jeu est comme au milieu du gué : il apporte énormément de choses à Kirby, notamment au niveau de son gameplay, mais il lui manque, c'est vrai, un peu de profondeur, des idées graphiques ou de situation, qui le hissent au niveau des grands noms de la saga. Il demeure cependant un excellent jeu de plates-formes dans l'absolu, que je vous invite à découvrir si vous étiez passé à côté !