We. The Revolution est un jeu concocté par le studio polonais Polyslash sorti ce printemps, dispo sur tous les supports.

Comme on peut s'y attendre c'est un jeu qui prend place pendant la révolution. Mais la française. Le joueur incarne le juge Alexis Fidèle qui œuvre au sein du tribunal révolutionnaire. Son rôle est d’examiner les dossiers qui lui sont présentés, de procéder à un interrogatoire, de regarder avec dédain le jury et ne tenir compte de son avis que lorsque ce dernier commence à sérieusement râler de ne pas être écouté, et enfin de condamner à mort le prévenu comme ça on a droit de préparer un discours devant le peuple assoiffé de sang de sang en dosant l'humour, la hargne, la manipulation ou l'imploration. En on appuie sur A pour faire tomber le couperet!



Bon bien sûr ça c'est quand je "joue" avec mes enfants qui n'attendent que des mises à mort.
En vrai il faut soigneusement lire les rapports et pièces à conviction pour ensuite procéder à l'interrogatoire. Chaque élément du dossier devra être rangé dans une catégorie (pièce à conviction, personnalité du prévenu, déroulement des faits, circonstances atténuantes...), chaque élément correctement qualifié ouvre une question possible. Selon les affaires et nos performances passées on a droit à un certain nombre d'erreurs. Si trop d'erreurs ont été commises on ne peut plus qualifier les éléments du dossier, et c'est autant de questions en moins disponibles pour l'interrogatoire.



Mais pourquoi s'embêter à faire tout ça alors qu'il suffit de condamner à mort, à la prison, ou disculper dès le début?
C'est vrai, des jauges nous donnent le sentiment du peuple, et celui des révolutionnaires. Et bien il y a un rapport à remplir, un questionnaire avec des questions détaillées sur l'affaire, sous forme de QCM. C'est en gros une feuille de score, qui donne droit ensuite à des bonus dont je n'ai pas encore compris le fonctionnement.

Et en plus ce juge est tout sauf impartial. Il fait partie de l'administration révolutionnaire et doit satisfaire une hiérarchie. Mais il faut aussi tenir compte du ressenti du peuple à qui, si on suit la logique du jeu, il faut donner suffisamment de gages pour qu'il ne mette pas la ville à feu et à sang. D'ailleurs en tant que garant de l'ordre public j'ai autorisé l'emploi des armes contre ceux qui mettent en péril la sécurité des honnêtes citoyens. Le capitaine à la tête d'une troupe qui a du coup fait 34 morts en passé devant moi. Je l'ai condamné à mort, c'est ce qu'attendait le peuple. En contradiction totale avec mon arrêté précédent, mettant à mal mon crédit envers ma hiérarchie, qui pourrait tout aussi bien me condamner à mort... pour contre révolution!



Les questions de l'interrogatoire vont aussi faire pencher le jury vers la clémence ou l'intransigeance. Il faut vite apprendre à poser les bonnes questions dans le bon ordre pour avoir un jury enclin à suivre votre verdict. Il fait un peu girouette à priori mais j'ai cru comprendre à la lecture de différents tests (accueil du jeu très correct) que la situation se complexifie rapidement, que les choix effectués ont vite des conséquences assez radicales sur la situation.
Le jeu varien très vite les """gameplay"" et il semble aller du dating sim (la gestion de la vie de famille est assez complexe) au jeu de stratégie au tour par tour.

Voila, c'est un peu une variante pas drôle de Phoenix Wright, visuellement le style très fort compense le manque manifeste de moyens, malheureusement les textes sont très petits, et sur la Switch en portable c'est pas loin d'être parfois illisibles.

En tout cas c'est frais, et un jeu sur cette période qui me passionne, forcément c'est bien, surtout quand c'est aussi documenté. J'y prends beaucoup de plaisir, malgré ces fichues polices decaractères.
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... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!