Hier soir, je viens de terminer Vampyr, de Dontnod.
Le jeu a maintenant 4 ans. Je l'avais commencé à l'époque mais j'avais très vite lâché l'affaire, un peu rebuté par le système de combats et son ergonomie générale.
Je l'ai donc repris à zéro, histoire de lui donner une seconde chance car il faut bien le dire, le jeu et ses promesses avaient de quoi séduire.
Alors globalement, je dirai que j'ai été totalement convaincu par le produit. Alors certes, il a des défauts, certains assez pénibles il faut bien le dire, mais il a beaucoup plus de qualités. La force principale de Vampyr, c'est avant tout son héros, Jonathan Reid. Celui-ci est un brillant chirurgien, spécialiste en hématologie, de retour chez lui à Londres en 1918 après avoir servi en France durant la première guerre mondiale. Sa ville est plongée en pleine épidémie de grippe espagnole. Et il se réveille dans un charnier avec sa nouvelle condition, la tête pleine de questions (que s'est-il passé ? Qui m'a transformé ? Que vais-je devenir ?) alors que les chasseurs de vampires commencent à la pourchasser.
La dualité du héros, c'est tout le sel du jeu : un médecin qui a prêté le serment d’Hippocrate va donc devoir concilier ses obligations médicales avec ses instincts meurtriers et sa soif de sang. Au cours de votre quête, vous aurez donc droit de vie ou de mort sur les 60 PNJ qui composent les quartiers de Londres. Si vous choisissez d'en étreindre un, vous allez récupérer de l'XP qui vous permettra d'acquérir de nouvelles compétences. En contrepartie, si vous saignez trop de gens, les quartiers et tous leurs personnages disparaitront (et leurs quêtes avec). Il convient donc de trouver le juste milieu entre les deux.
D'autant plus que les compétences de vampires sont assez cools : pouvoir d’invisibilité, griffes lacérantes, lance de sang, invocation des brumes abyssales, faire bouillir la sang de vos adversaires, etc. Attention, si vous choisissez d'être un vampire gentil, vous progresserez assez lentement et il sera compliqué d'aller au bout de vos compétences.
L'univers reste très cohérent et particulièrement riche. Le nombre de notes sur les vampires et leur environnement est très important. On lit beaucoup dans Vampyr ! Mais on reste finalement sur une représentation assez standard du vampire aristocratique dans un univers gothique qui rumine sur son humanité perdue. On est plus proche d'Entretien avec un vampire qu'American Vampire !
Le système de combat est assez classique avec ses verrouillages, les dash, les armes blanches, etc. On n'est pas trop dépaysés, c'est pas Bayonetta !
Le jeu avait été accueilli très froidement à l'époque. Les défauts semblaient rédhibitoires pour les testeurs, en particulier sa technique moyenne, son interface lourde qui interdit les déplacements rapides, le vide de la cité. Mais ce n'est vraiment pas là l'essentiel du soft qui repose essentiellement sur son univers, son histoire, la gestion des PNJ et surtout, surtout, les choix que nous faisons.
L'implication émotionnelle du joueur est garantie dans Vampyr et à plusieurs reprises, on se retrouve à faire des choix particulièrement difficiles, qui nécessitent parfois de longues minutes de réflexion.
Bref, j'ai été conquis. Et s'ils me lisent, j'encourage par ailleurs Dontnod à poursuivre sa voie dans les Action RPG et à ne pas faire que du jeu narratif. Remember Me les avait complètement foutus sur la paille et ils n'ont du leur survie qu'à Life is Strange mais à mon sens, Vampyr est une réussite indéniable, qui a tenté beaucoup de choses audacieuses. Le jeu s'est d'ailleurs plutôt très bien vendu et si une suite voit le jour, j'en serai avec plaisir !