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Alcahest
Année : 1993
Système : SNES
Développeur : HAL Laboratory
Éditeur : Squaresoft
Genre : RPG
Par Sebinjapan (23 mai 2011)

Si la Coupe du Monde de football ou les Jeux Olympiques reviennent tous les 4 ans, la fin du monde elle n'a lieu que tous les 1000 ans. Et encore, la plupart du temps, l'événement est purement et simplement annulé lorsqu'une poignée de héros valeureux font leur apparition et viennent réduire à néant les efforts des forces du mal.
Et c'est exactement ce qui s'est passé la dernière fois que le démon Alcahest a tenté de plonger le monde dans la destruction et le chaos : un guerrier s'est dressé face à lui, accompagné des 4 Gardiens protégeant notre planète, des entités élémentaires œuvrant pour le bien des hommes.

Alcahest : un démon qui essaie juste de faire son boulot.
Le héros : ce type n'a pas le sens de la fête !

1000 ans ont passé et de sombres événements se préparent. Celui qui s'est auto-proclamé Empereur attaque sans relâche tous les royaumes pacifistes, avec ses légions de chevaliers en armure brandissant épées et boucliers. Partout la guerre et la haine ravagent les contrées. Et dans le ciel, une étoile de mauvaise augure brille et annonce le retour du terrible démon ...

Un Empereur ambitieux concourt pour le prix du meilleur second-rôle maléfique.
Contrairement à ce que nous fait croire Mario, une étoile n'annonce pas que des bonnes choses.

HALKEN BON JEU !

Alcahest sur Super Famicom est le fruit du travail d'un développeur bien connu : HAL Laboratory, également appelé Halken (abréviation de son nom japonais : HAL Kenkyuujo). Si cette équipe d'orfèvres du jeu vidéo fait désormais partie de Nintendo, il faut se rappeler qu'ils ont aussi jusqu'au début des années 90 produit des jeux distribués par eux-même ou par d'autres éditeurs, comme ici les spécialistes du J-RPG : Square Soft.

Alcahest est d'ailleurs l'une de leurs toutes dernières productions, peut-être même LA dernière, qui ne soit pas pour le compte de Nintendo. Il s'agit d'un jeu d'action empruntant quelques éléments aux jeux de rôle. Ces éléments suffisent à beaucoup pour qualifier le titre de "action-RPG" mais on est clairement plus proche d'un "Gauntlet-like" que d'un Zelda.

Peu connu, inédit en dehors du Japon, et n'ayant jamais connu les joies d'une réédition quelconque ni d'une suite, Alcahest est pourtant un soft très distrayant que les fans d'action et d'Heroic-Fantasy se doivent d'essayer.
Il faut noter d'emblée que les textes du jeu, en dehors du menu principal, sont intégralement en japonais. Mais que cela ne vous décourage pas car d'une part on peut terminer le jeu sans lire ces textes, et d'autre part, un patch de traduction est disponible et permet de pratiquer toute l'aventure en langue anglaise à l'aide d'un émulateur. Sans ce dernier, seul le système de sauvegarde, à base de mots de passe en caractères japonais, peut éventuellement poser problème.

Un écran titre sobre et efficace.
4 niveaux de difficulté sont présents : easy, normal, hard et pro.

Après la sympathique introduction, les options du jeu nous permettent d'accéder au sound-test, de redéfinir l'attribution des boutons du pad et de régler le niveau de difficulté. Ce dernier définit le nombre de vies et de "continue" dont dispose le joueur mais influe également sur le nombre et la férocité des ennemis rencontrés en cours de jeu, mais nous y reviendrons.

Une fois ces quelques réglages effectués, l'aventure commence et le joueur se retrouve dans la peau pixelisée de Alen, un guerrier solitaire qui voyage dans les montagnes. Alors qu'il ne demande rien à quiconque, des hommes-lézards à la solde de Babilom s'attaquent à lui.
Babilom est un sorcier issu de "l'Underworld", le monde des démons. Très discipliné, il garde toujours un œil sur le calendrier et y a consciencieusement inscrit une croix au millième jour suivant la défaite du grand démon Alcahest. Il sait donc que le moment est venu. Et il sait aussi qu'un trouble fête va se manifester pour ruiner ces festivités. Ce casseur d'ambiance, c'est Alen, il en est sûr, et comme il vaut mieux prévenir que guérir, il décide de s'en débarrasser avant que les Gardiens ayant déjà causé la perte des démons ne s'allient à lui.

Babilom et ses hommes-lézards traquent Alen.
Babilom n'est pas bel homme.

Pas de chance pour Babilom, le Gardien du Feu s'est déjà réveillé et il téléporte Alen hors de danger. Il invite également notre héros à se mettre en quête de lui-même et des trois autres Gardiens afin de stopper Babilom et Alcahest.

SYSTEME DE JEU ET PREMIER NIVEAU

Alen est vu de dessus et légèrement de trois-quarts, tout comme le monde qui l'entoure et les nombreux ennemis qui vont inlassablement lui tomber dessus pour tenter de l'empêcher d'atteindre son but. Le joueur le dirige librement selon un scrolling multi-directionnel. Il est possible d'explorer à loisir les alentours et de revenir en arrière mais attention car les ennemis réapparaissent sans cesse. Ces importuns rapportent cependant des points d'expérience au héros lorsqu'il les pourfend de son épée, ce qui sert à gagner des niveaux et donc à devenir plus fort.

Au début de son aventure, Alen est seul, mais pas démuni. Son bouclier arrête de nombreuses attaques ennemies, que ce soit au contact ou à distance, du moment qu'on reste parfaitement immobile lors de l'impact. Son épée frappe dans les huit directions avec le bouton Y, et si on maintient ce dernier, Alen effectue une attaque tourbillon, de très courte portée hélas, en tournant sur lui même. Sa jauge de vie enfin lui permet d'encaisser quelques coups avant de rendre l'âme. Des coffres disposés un peu partout renferment divers objets comme des bonus de vie, ou une magie permettant de lancer des cercles de feu pendant quelques secondes.

Le héros peut également courir si on appuie 2 fois rapidement dans une direction, ce qui est loin d'être évident pour les diagonales. Certaines "cases" spéciales présentes au sol lui permettent également de se projeter rapidement dans une direction épée en avant, pour infliger de gros dégâts, ou de s'envoler un court instant dans les airs pour passer à une autre partie du niveau.

La case bleue permet à Alen de s'élancer vivement en brandissant son épée.
La case verte a permis à Alen de traverser ce gouffre.

Les ennemis sont tout d'abord des loups et des blobs bleus : rien de bien méchant, jusqu'à une rencontre avec les hommes-lézard du début qui peut s'avérer un peu plus délicate selon le niveau de difficulté choisi.

C'est après cette première difficulté que Alen va rencontrer son premier compagnon, le jeune apprenti magicien nommé Garstein. Celui-ci fait d'ailleurs une entrée remarquée en carbonisant une meute de loups venus lui grignoter les guiboles.
Garstein, comme tous les autres compagnons qu'on rencontrera plus tard, suit le héros comme son ombre et attaque en même temps que lui en envoyant des boules d'énergie à distance. On peut également invoquer à tout moment, avec le bouton X, son attaque spéciale qui déclenche un déluge de feu sur tout l'écran mais qui consomme des "SP" (spell-points), indiqués en bas de l'écran sous la jauge de vie d'Alen.

Garstein fait le ménage grâce à son pouvoir spécial.
Et modeste avec ça !

Pour progresser vers le fameux premier Gardien, il faudra s'introduire dans une caverne. Garstein décide d'y accompagner Alen car il veut absolument voir ce fameux Gardien dont parle la légende, certainement afin de s'en vanter ensuite dans la cour de récréation de son école de magie !
Cependant cette caverne est remplie d'un gaz toxique, abrite des couloirs plongés dans l'obscurité totale, et est envahie de coulées de lave sur laquelle on ne peut marcher. Mais à chaque problème sa solution et si Alen se procure dans l'ordre un masque respiratoire (!), une torche et des bottes de glace, il pourra sans problème aller explorer la caverne, tout en bataillant joyeusement contre les chauves-souris, plantes cracheuses de feu et autres insectes géants qui y ont élu domicile.

Tous les niveaux d'Alcahest fonctionnent de cette manière : il faut explorer tous les endroits accessibles afin de trouver des objets permettant d'accéder à de nouveaux endroits, jusqu'à arriver au boss. Le boss en question, à l'issue de ce premier niveau, est le premier Gardien, qui représente l'élément du feu. Il oblige nos héros à le combattre afin de tester leur détermination, puis remet à Alen une nouvelle épée avant de se joindre à lui.

Il faut trouver des objets pour progresser.
Le premier Gardien fait office de premier boss.

A partir de ce moment, il est possible de changer d'épée avec les touches L et R (ce qui change également la couleur des habits du héros) et d'invoquer le Gardien correspondant avec B. Chaque épée propose une attaque spéciale différente en maintenant Y et chaque Gardien dispose d'un pouvoir, soit offensif, soit défensif, qui consomme des MP (magic points).

Alen se met alors en route pour le royaume de Panakeia où doit se trouver le second Gardien tandis que Garstein part de son côté étudier de mystérieuses ruines ...

LE SECOND NIVEAU

L'Empereur reçoit la visite du sorcier-démon Babilom qui lui propose son assistance dans ses conquêtes et lui délivre l'astuce du jour : la princesse du royaume de Panakeia, qui résiste toujours à l'empereur grâce à la bravoure de son capitaine de la garde, se trouve dans un petit temple mal gardé, c'est l'occasion ou jamais de l'enlever afin de gagner un otage très utile, et l'Empereur y envoie imédiatement Gordon, son chef des armées.
Or, Alen arrive justement dans la ville qui abrite le temple en question. En interrogeant les habitants, il apprend que la princesse doit conduire une cérémonie afin de renouveler un sort qui garde un terrible monstre prisonnier.

Cette partie du jeu vous permet d'explorer une (toute petite) ville.
Gordon et ses troupes en route vers le temple ...

Cette séquence par laquelle débute le deuxième niveau du jeu fait penser aux traditionnels passages toujours présents dans les J-RPG où le héros et ses amis recueillent des informations dans les villes et villages en discutant avec divers personnages tout en faisant quelques emplettes. Étrangement, c'est la seule séquence de ce type présente pendant toute l'aventure. Est-ce que le staff de Halken avait l'intention de développer un jeu plus grand, plus tourné vers l'aventure, puis serait parti dans une autre direction en gardant simplement ces scènes comme témoignage de ce qu'aurait pu être Alcahest ?

Toujours est-il qu'après cet intermède interactif sans combat, le seul du jeu donc, les forces de l'Empereur dirigées par Gordon, attaquent la ville et s'introduisent dans le temple, suivis par Babilom et ses sorciers. Alen se lance à leur poursuite.

Le deuxième niveau se déroule à la fois dans le temple lui-même et dans les égouts de la ville qui devront être explorés pour découvrir les objets indispensables à la progression.
Les ennemis à combattre sont les soldats de Gordon, des statues qui prennent vie, et quelques créatures gluantes et puantes dans les égouts. Attention car certains monstres sont uniquement sensibles aux attaques du Gardien. Il faudra de plus actionner quelques interrupteurs pour faire varier le niveau des eaux afin de débloquer certains passages. Les "puzzles" restent très simples et l'accent est toujours mis sur l'action.

Alen combat ces statues, aidé par le Gardien du feu.
Attaque triplée dans les égouts grâce au pouvoir de l'épée du Gardien de feu.

Finalement, Alen parviendra le premier jusqu'à la princesse Elikshil. Habituellement, les princesses de jeu vidéo se contentent de dire merci quand on vient à leur secours, ou bien de faire savoir qu'elles sont en fait retenues prisonnières dans un autre château ... Mais Elikshil est faite d'un bois différent : comprenant que le destin de son royaume est lié à la réussite d'Alen, elle choisit d'accompagner ce dernier. Elle prend donc la relève de Garstein et suit notre héros tout en lançant des couteaux sur les ennemis éloignés. Ses projectiles font peu de dégâts mais se révèlent tout de même utiles. Mais pas aussi utiles que son pouvoir spécial qui redonne des points de vie ET des points de magie !

Rencontre avec la princesse...
... qui prête ensuite main forte pour combattre les sorciers de Babilom.

C'est avec son aide qu'Alen va tout d'abord affronter Gordon. Rapidement blessé, le chef des armées de l'empereur préfèrera s'enfuir. Qu'on se rassure : on croisera encore la route de ce guerrier fourbe et ambitieux qui sert sa propre cause ... (et il faut voir comme il sert, Gordon... hum).
En traversant ensuite des couloirs envahis par les sorciers de Babilom, nos héros parviendront jusqu'à ce dernier qui non seulement transformera la garde personnelle de la princesse en zombies, mais libèrera aussi le monstre enfermé dans les murs du temple : un terrible dragon ! C'est donc trois "boss-fight" qui vont s'enchaîner assez rapidement : il y a du rythme dans Alcahest !

Une fois le monstre du temple vaincu ...
... le Gardien de l'eau apparaît.

Mais rien n'arrêtera Alen et Elikshil qui en venant à bout de tous ces dangers, feront la rencontre du second Gardien, celui représentant l'élément de l'eau.
Mais alors que tous se réjouissent, la princesse est victime d'un enchantement qui la transforme en statue de pierre.

Alen parviendra-t-il à trouver un moyen de la libérer ? Surmontera-t-il les autres dangers qui l'attendent sur sa route vers l'alliance avec les 2 autres Gardiens ? Pourra-t-il recevoir leur aide avant qu'Alcahest n'abatte sa furie sur le monde ?
Je ne vous le dirai pas et vous invite à vous lancer dans le jeu pour le découvrir par vous-même. Mais vous devez déjà vous douter un peu de la réponse n'est-ce pas ?

D'AVENTURES EN AVENTURES ...

Je ne vais pas vous révéler tout ce qui se passe dans les 6 autres niveaux que contient ce jeu. Sachez cependant qu'Alen traversera des décors variés aux thèmes parfois surprenants, affrontera de nombreux ennemis parmi lesquels les 4 généraux de l'Empereur ou des monstres invoqués par Babilom, et rencontrera de nouveaux compagnons qui viendront lui prêter main forte. En plus de Garstein qu'on retrouvera avec plaisir, 3 autres héros feront leur apparition :

Sirius est le capitaine de la garde de Panakeia. Il mène une offensive sur le palais de l'Empereur afin de trouver un moyen de sauver la princesse Elikshil. Il frappe avec une masse d'arme disposant d'une longue portée et faisant énormément de dégâts. Son pouvoir le fait tourner sur lui-même en usant d'une sorte de "mitrailleuse médiévale" pour tirer sur les ennemis qui l'entourent.

Sirius et Alen devront s'échapper des cachots de l'empire.

Magna est un cyborg créé par une ancienne civilisation très avancée. Il est découvert à l'intérieur d'une forteresse volante dont l'Empereur et Babilom s'emparent pour provoquer toujours plus de mort et de destruction. On apprend qu'il a participé à la dernière guerre contre Alcahest il y a mille ans de ça. Il attaque en lançant une puissante boule d'énergie qui rebondit sur les murs.

Magna sort de son sommeil millénaire ...

Enfin Nevis est un dieu-dragon qui peut prendre l'apparence d'une jeune fille. Les dieux dragons combattent les démons depuis la nuit des temps et Nevis offrira son aide à Alen après l'avoir défié. Bien que Nevis soit moins puissante que Sirius ou Magna, elle dispose de projectiles partant dans 3 directions, effectue une attaque tournoyante bien pratique au contact et peut se transformer en dragon pour attaquer ses ennemis.

Nevis sous sa véritable forme.

Et si la princesse survit à son enchantement, il se pourrait qu'elle vienne également prêter main-forte ...

Grâce à tout ce petit monde, Alen va affronter sans cesse de nouveaux dangers. Il gravira une montagne sur laquelle les éléments se sont déchaînés, explorera des ruines hantées et s'introduira dans des contrées très étranges.
Le level-design apportera toujours de la variété avec de nombreux pièges comme des pics sortant du sol ou des murs, des énigmes à résoudre, ou toujours des labyrinthes, jamais trop compliqués en soit, mais qui se révèlent retords quand on les explore en étant continuellement soumis au feu de l'ennemi.

Il aurait dû prendre son pull à laine.
Attention à ne pas s'enfoncer un pic jusqu'à l'aine.

Forcément, les forces de Babilom, de l'Empereur, ou encore la faune locale, monteront en puissance eux aussi. Il y aura des soldats d'élite capables d'esquiver vos coups d'épée pour vous lancer ensuite des projectiles, des ogres dont le souffle glacial peut vous tuer en quelques secondes, et bien d'autres bestioles belliqueuses.

Et bien entendu, les "boss" répondent à l'appel. Créatures démoniaques, machines infernales ou généraux à la volonté implacable, ils se dressent face à nos héros. Mais tous ont un point faible et choisir la bonne épée, et le bon Gardien, est la clé de la victoire face à eux.

Les cases fléchées permettent d'échapper aux attaques de ce boss.
Un boss qui a de la gueule !

Je ne vous spoilerai pas la fin du jeu en vous montrant l'apparence du dernier boss, mais sachez que ce dernier est magnifique tout autant que dangereux !

UNE HISTOIRE SYMPATHIQUE ET BIEN MISE EN SCENE.

En plus de son action efficace, ce qui rend vraiment Alcahest attachant, c'est tout ce qu'il y a autour. Les nombreux personnages interagissent entre eux lors de cut-scenes et rythment la progression du joueur au fil de divers dialogues et rebondissements scénaristiques, certes pas franchement originaux, mais bien amenés. De plus le character-design, typique de l'Heroic-Fantasy à la japonaise, est réussi, et s'exprime au travers de portraits des personnages apparaissant lors des dialogues.

On pense ainsi à Guardian Heroes de Treasure sur Saturn qui, avec un casting de personnages charismatiques, ajoutait également une touche "J-RPG" efficace à un jeu d'action, un beat-them-all en l'occurrence.

Gordon révèle ses ambitions à Sirius.
Meurtres et vengeance sont également au menu.

Techniquement, difficile de trouver des défauts à Alcahest. L'animation est efficace, la jouabilité quasi-parfaite, et quelques effets spéciaux ici et là soulignent les passages épiques. La partie musicale quant à elle est une franche réussite, avec des thèmes épiques qui restent dans la tête. Les décors manquent quelque peu de détails par rapport à d'autres titres sortis plus tard sur Super Famicom et adoptant la même représentation graphique, comme Terranigma ou Seiken Densetsu 3, mais ça n'enlève rien aux qualités techniques d'Alcahest.

Parlons rapidement de la difficulté et de la durée de vie.
Sans être une promenade de santé, Alcahest est loin d'être insurmontable dans son mode de difficulté par défaut. En fait, cette dernière est assez mal répartie car on alterne des phases où Alen est seul et des phases où il est accompagné. Dans le premier cas, l'absence d'attaques à distance se fait clairement sentir, alors qu'avec un renfort, on peut se débarrasser de nombreux ennemis facilement sans risquer sa peau.
Mais si on passe la difficulté au niveau maximum, on découvre alors un autre jeu. Les ennemis sont plus nombreux, plus agressifs, et plus résistants, rendant la progression beaucoup plus délicate mais plus intéressante pour peu que vous ayez envie d'un défi bien corsé.

Combat contre les hommes-lézards en mode "normal".
Même scène en mode "pro".

Pour contrebalancer ceci, les paliers pour progresser en niveaux sont bien plus rapprochés. Ainsi, on passe Alen au niveau 2 après 7500 points d'expérience en niveau "pro" contre 120000 en niveau "normal" ! Ceci encourage à faire des aller/retours fréquents pour tuer toujours plus de monstres et monter en niveaux, et donc ça rallonge la durée de vie du jeu, d'une façon certes assez artificielle mais on retrouve ça dans de nombreux J-RPG.

CONCLUSION.

Quel dommage que les jeux édités par Square Soft à cette époque n'étaient pas systématiquement exportés vers l'occident. Cela nous aurait permis de profiter de ce Alcahest, un jeu charismatique et bourré d'action, proposant une expérience proche d'un Zombies ate my Neighbours ou d'un Chaos Engine à la sauce Heroic-Fantasy, tout en rappelant également Soulblazer.
Mais n'éprouvons pas de rancœur ni de haine envers ceux qui nous ont privés de ce jeu, car ces sentiments négatifs alimentent le pouvoir du démon, comme nous l'apprend la conclusion d'Alcahest. Encore un coup à se faire taper dessus dans 1000 ans !

Sebinjapan
(23 mai 2011)
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