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Barbarian (Psygnosis)
Année : 1987
Système : Amiga, Atari ST, C64
Développeur : Psygnosis
Éditeur : Psygnosis
Genre : Action / Aventure / Beat'em all
[voir détails]
Par JPB (16 août 2003)

À l'apparition de l'Atari 520ST, beaucoup de jeux sortent qui sont des conversions des 8-bits, ainsi que quelques nouveautés spécial 16-bits, mais qui ne tirent pas partie des capacités du micro (ST-Protector ou Lands of Havoc en sont de bons exemples).
Cependant, des jeux plus intéressants et surtout mieux réalisés font vite leur apparition. Je me souviens des premiers jeux de Psygnosis qui ont vite défrayé la chronique par leur packaging extraordinaire et leur réalisation à tomber par terre : Barbarian, Deep Space, Terrorpods parmi les premiers (je ne parle pas de Brattacas, dont la réalisation était à mon avis assez moyenne).

La boîte du jeu, avec en fond une illustration signée Roger Dean qu'on trouve également sur la pochette
d'un album live de Steve Howe (guitariste de Yes, un groupe qui a souvent fait appel à Dean sur
ses pochettes), intitulé "Not necessarily accoustic", et dont les crédits mentionnent cet emprunt par un
"Hello Psygnosis".

La présentation

Claque visuelle à l'époque, Barbarian (à ne pas confondre avec son homonyme de chez Palace Software) propose un combat comme on n'en avait jamais vu : diriger un barbare à la souris. Extension toute nouvelle apparue sur les micros grand public avec l'Apple Lisa, puis le Mac (pas vraiment considérés à l'époque comme des machines de jeu), la souris apparaît sur le ST puis sur l'Amiga. Jouer à la souris ? Inconcevable ! Et pourtant, Psygnosis a tenté le pari, et l'a réussi.

Le logo Psygnosis si connu.
L'écran d'accueil.

Au démarrage du jeu, l'écran de présentation Psygnosis permet de se faire une idée du travail graphique. Décidément, ça en jette ! Ensuite le barbare apparaît, c'est l'écran d'accueil qui reste un court instant. Puis (sur Amiga) une intro intermédiaire avec le barbare brisant ses chaînes s'intercale : on en retient surtout le coup de tonnerre retentissant au moment où l'épée du barbare s'abat ! Enfin, l'écran reprenant le dragon de la boîte s'affiche, permettant d'admirer les couleurs et les dégradés très fins.

L'écran de présentation. Toujours tiré de la boîte et toujours superbe... (version Amiga).

Les commandes

Le barbare commence sur un écran vide. Au moins il ne risque rien !
On va pouvoir prendre le temps de regarder les boutons qui servent à le piloter.

Les commandes principales...
... et les commandes secondaires.

Les 4 premiers boutons servent au déplacement proprement dit, et le 5ème sert à arrêter le barbare. Ensuite on trouve le saut, la course, l'attaque, la défense (ou saut périlleux arrière) et la fuite. La fuite est à n'utiliser qu'en cas d'urgence : le barbare fait demi-tour en criant "Heeelp" et lâche toutes ses armes.
Par ailleurs, en cliquant sur le bouton droit, on accède à l'autre partie des icônes : ramasser, poser et changer d'arme (on aura au final l'épée du début, un arc avec des flèches, et un bouclier - indispensable !). On a aussi le temps écoulé, très important pour la seconde partie du jeu, et le nombre de vies et de flèches restantes.

Attention : le barbare répond parfaitement aux commandes mais avec un petit temps de réaction, ce qui fait qu'il est des fois difficile de faire une manipulation au pixel près. De plus de nombreux écrans proposent des reliefs (des escaliers par exemple), et certaines animations ne peuvent se terminer dessus : il faut donc attendre que le barbare quitte la zone pour qu'il puisse effectuer l'action suivante (s'arrêter sur un escalier est impossible).
Au final, la manipulation est assez étonnante mais on s'y fait. Il faut un peu de temps mais le challenge est suffisamment intéressant pour se forcer un petit peu.

Comme je le disais plus haut, le barbare ne risque rien, mais la fuite au premier écran lui est interdite :

Hééé non, pas par là.

Alors si on ne peut pas repartir... Faut y aller !

Le jeu

Ce qui vous attend, c'est une suite d'écrans fixes, dans lesquels se trouve au moins un piège ou un monstre, voire les deux... ou même davantage ! Ce qui signifie qu'il faudra se farcir tous les pièges du jeu au moins une fois pour savoir où ils se trouvent, et mémoriser le parcours en entier.

On avance, le monstre attaque.
Mais on le tue et il disparaît.

Et il y en a des écrans : au moins une bonne cinquantaine.

Un piège sournois va écraser le barbare.
Solution : sauter entre les piliers !

Vous allez devoir vous battre contre des monstres très variés. La plupart sont des humanoïdes avec des épées, d'autres sont des bestioles que je me refuse à décrire (comme la "vrilleuse à pattes"). Dans tous les cas, le principe est simple : il faut les toucher avec votre épée avant qu'eux vous touchent. Il faut ainsi prévoir le temps de mouvement, ce qui signifie : taper un peu à l'avance.

Quelques exemples d'adversaires...
... plus ou moins humanoïdes.

Des fois, vous aurez même la surprise de voir une créature vous tirer dessus à l'arc depuis une trappe. La première fois, ça surprend.

D'autres bestioles, comme la "vrilleuse à pattes"...
... ou qui ne ressemblent à rien.

Les pièges sont plus sournois. En général, ce sera le plafond qui vous tombe dessus sans prévenir, ou alors le sol qui s'effondre sous vos pas. Évidemment, vous allez devoir vous faire avoir au moins une fois avant de savoir où sauter. Quelques variantes sont parfois malvenues : le trou au début de l'écran suivant. Il n'y a rien de pire que de n'avoir pas pu s'arrêter à temps : le barbare fait une chute qui peut aller jusqu'à 4 écrans de haut et s'écrase douloureusement sur les stalagmites.

Le piège par excellence : tout s'écroule sous l'arc.
Le fameux tourniquet.

Il vous faudra du temps et de la patience pour arriver à trouver Necron, tout au bout du parcours... Et le détruire ! Et après... ben, non, c'est pas fini : il faut rentrer à la maison, soit refaire tout le parcours à l'envers. Avec les monstres qui vous attendent à nouveau (sauf le dragon je crois). Et en plus le temps est compté.

Necron himself. Très susceptible, et rigole comme un malade.

Haha, vous croyiez qu'il était facile ce jeu ?

La réalisation

Barbarian, s'il est beau graphiquement, n'est pas exempt de bugs. Principalement au niveau de l'animation du barbare : des fois il est à 50 cm de l'escalier (à l'échelle du jeu, hein !), des fois on peut passer sur des niveaux différents (le cas de l'arc en est le meilleur exemple)... De plus, l'animation elle-même est très "diaporama" : 4 à 6 images/seconde. Ce n'est pas très frappant, sauf quand le barbare tombe dans une crevasse.

Trois fois pendant le jeu, les couleurs principales changent légèrement, pour briser le monotonie. Je me souviens du temps de chargement à ce moment-là...

Le chevalier en armure.
Le barbare qui "vole" au-dessus des escaliers.

Le son, lui, est bluffant. Pas de musique, mais des digitalisations de bonne qualité. À l'époque, c'était une première. De plus, les grognements du barbare sont excellents, ils laissent présager le vide qu'il a dans le crâne, surtout quand on ramasse un objet : on a vraiment l'impression qu'il a fait un pas sur la Lune ! :-) Les sons des ennemis sont plus traditionnels, mais aussi bien faits.

Rien de spécial près de la flèche ?
Erreur ! Un serpent vient vous mordre.

Au final, on se retrouve devant un jeu qui a montré les vrais débuts des 16-bits. Pas évident à manier, mais superbe et prenant. Répétitif évidemment, mais on est toujours prêt à continuer pour savoir ce qu'il y a à l'écran suivant.

La durée de vie est courte : l'aller-retour se fait en moins d'une heure.

Astuces de jeu

Il faut faire le parcours aller, détruire Necron et son cristal, puis remonter ! Alors le mieux est de faire l'aller en marchant, sans se presser. Au retour, le temps qu'on a mis pour faire le trajet passe en compte à rebours, aussi il vaut mieux se dépêcher et courir ! En revanche, courir à l'aller est dangereux : ce serait dommage de perdre pour une dizaine de secondes en remontant...

Attention, ce n'est pas un tas de cailloux.
Attention aussi, les moines attaquent à distance.

Se baisser est primordial. Est-ce un bug ? Je ne l'ai jamais su. En tout cas, aucun adversaire ne peut vous atteindre quand vous vous baissez. À utiliser notamment à l'écran du chevalier pour ramasser les flèches (attention : l'arc est factice !) et à l'écran du monstrueux tourniquet qui a fait cauchemarder la plupart des joueurs.

Le dragon est résistant. Le plus simple est de prendre l'arc et de lui envoyer 2 flèches avant qu'il ne vous lance une boule de feu.

Haaaaa... Le dragon !

Le bouclier est le seul moyen de gagner : il faut renvoyer à Necron les boules de feu qu'il vous envoie. Trouver le bouclier ? Facile : il se trouve dans un "bord" du monde, peu après le dragon, mais prenez garde à la statue qui ne vous laissera pas passer facilement. Trouver Necron ? Facile : il est au bout.

La statue et le bouclier. Sauter est le seul moyen de passer.

Enfin, pour tricher (j'aime pas ça mais bon : je comprends qu'on s'énerve à essayer et se planter), voici le code qui rend invulnérable : 04-08-59, à taper pendant le jeu. Attention, il est impossible de détruire Necron une fois qu'il a été activé.

Le plan. Cliquer dessus lancera une version plus volumineuse (360 Ko) mais plus détaillée (4812x1922).

J'ai réussi à finir le jeu UNE FOIS sans tricher. J'ai eu un bol monstre. Mais qu'est-ce que j'étais content !!

Barbarian fut testé :
- dans le Tilt n°46 d'Octobre 1987 (Hit, 16/20) ;
- dans le Gen4 n°1 d'Octobre 1987 (95%).

JPB
(16 août 2003)
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