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Dino Eggs
Année : 1983
Système : Apple II, C64
Développeur : Micro-Fun
Éditeur : Micro-Fun
Genre : Action
[voir détails]
Par David (28 mai 2004)

Journal de bord de “Time-Master” Tim.

31 mars 1983, 23h47. Mes recherches semblent enfin avoir été couronnées de succès ; l'expérience s'est apparemment bien déroulée. Tout du moins, je ne suis plus chez moi. Où suis-je d'ailleurs ? Air humide, lumière blafarde, sol rocailleux... Sans doute une grotte. Ma Porte de dématérialisation est là, devant moi. La peur au ventre, j'ose m'en éloigner un peu - l'envie de découvrir les lieux s'avère la plus forte.

31 mars 1983, 23h54. Mes premiers mètres m'ont permis de faire une découverte fascinante. Non loin de la Porte de dématérialisation ai-je croisé trois étranges rochers littéralement fixés au plafond. Bien que je n'aie pas encore trouvé le moyen de m'en approcher, il me faudra à l'évidence revenir les examiner de plus prés afin d'en dresser un croquis détaillé. Mon Koala Pad (1) flambant neuf va enfin servir.
Pour l'heure, je décide de poursuivre ma route. Le silence m'angoisse de plus en plus ; il ne semble y avoir aucun signe de vie autour de moi. Une erreur se serait-elle glissée dans mes calculs ?

31 mars 1983, 23h57. Chaque minute qui passe me rend un peu plus perplexe. Il y a quelques secondes à peine, une lueur au loin me poussa à accélérer le pas : la simple idée d'avoir repéré la sortie de ce lieu morbide me fit envisager mille et une découvertes autrement pluspassionnantes que la froideur de cet environnement hostile... Quelle ne fut alors pas ma surprise de me retrouver nez à nez avec la Porte de dématérialisation que je venais de quitter quelques minutes plus tôt ! Ma certitude de n'avoir à aucun moment fait demi-tour me pousse à penser que ce lieu défie, à l'image des trois rochers suspendus, totalement les lois de la physique... et de la logique.
Je décide de rebrousser chemin.

1 avril 1983, 00h04. Aucun doute : cette grotte n'a rien d'une grotte ordinaire. Dans un sens comme dans l'autre, tous les chemins mènent à R... à ma Porte. J'en profite pour en dessiner brièvement le croquis, puis repars examiner les quelques rochers aperçus plus tôt.

Ma Porte de dématérialisation.

1 avril 1983, 00h06. Après un examen plus approfondi du mur de la grotte, je parviens à repérer quelques excroissances à même de faire office d'échelle.

Des excroissances bien pratiques.

En plus de me hisser à l'étage supérieur, ce passage de fortune me permet d'approcher l'un des rochers dont l'équilibre à priori précaire m'avait tant subjugué. Je parviens sans mal à déloger ce lourd rocher qui, dans sa chute, en déloge d'autres en contrebas.

Un rocher.

Le fracas que génère cette étonnante réaction en chaîne n'est toutefois rien face à la détonante découverte que je fais dans la seconde qui suit: à quelques centimètres de moi, à l'emplacement même du rocher maintenant disparu, gisent trois œufs blancs, de forme oblongue, et de taille peu commune. En les examinant de plus près et grâce à mes longues études à l'université, j'obtiens la certitude qu'il ne s'agit pas là d'œufs de poule. Malgré l'excitation grandissante qui m'assaille, je me saisis des trois œufs avec la plus grande des délicatesses, puis redescends l'échelle improvisée avant de me diriger vers la Porte. En raison de leur taille, il m'est impossible de transporter plus de trois œufs de ce type. Quels animaux peuvent bien pondre pareilles merveilles ? En tout cas, quelque soit leur nature, il me faut les placer en lieu sûr... dans mon module spatiotemporel.

Trois oeufs géants.

1 avril 1983, 00h15. Mon aller-retour express s'est effectué sans problème ; les œufs sont maintenant en sécurité. Comme je le prévoyais, ma Porte de dématérialisation s'est légèrement déplacée sur la gauche en réapparaissant dans la grotte – l'approximation de mes calculs en est sans doute la cause. Sans hésiter une seconde, je me précipite vers l'échelle, impatient de récolter les œufs encore dissimulés à l'étage.
Dans ma course, j'omets d'observer les alentours. Erreur fatale. Là, sur le sol, une créature... Sans bruit, elle s'approche à vive allure. Vite, réagir !
Trop tard. La précipitation rend aveugle. Touché par ce qui me semble être un serpent d'un blanc éclatant, je sens le poison de l'animal m'envahir peu à peu, annihilant, lentement mais sûrement, le peu de force qu'il me reste. Et, tandis que je fulmine intérieurement d'avoir commis pareille erreur, je jette mes derniers efforts dans une course effrénée vers la Porte, espérant une guérison rapide de retour dans mon module de téléportation.

Le serpent au blanc éclatant.

1 avril 1983, 00h16. Cela semble difficile à croire, mais le contact de la Porte sur mon corps affaibli me revitalise en un clin d'œil. Le poison semble ne plus faire effet ; la trace de la morsure a totalement disparu. Autant dire que la surprise est totale.
Mes forces retrouvées, je décide de repartir à la conquête d'un monde sans doute plus dangereux que je ne le pensais. La prudence est désormais de rigueur.
J'atteins sans mal l'étage où deux rochers attendent toujours d'être délogés. Au loin, un serpent, semblable au premier, s'approche. Je projette, cette fois, d'éviter la vilaine bête. Mais comment ? La corniche est beaucoup trop étroite pour tenter une simple esquive ; aussi, ni une ni deux, je bondis avec style au-dessus du serpent... qui poursuit tranquillement son chemin.
Mes capacités physiques m'étonnent de plus en plus : tout d'abord cette force physique exceptionnelle capable de déplacer des rochers de plusieurs tonnes ; maintenant ces bonds dignes d'un Neil Armstrong sur la Lune... Je ne me savais pas si doué.
Sous le deuxième rocher, trois nouveaux œufs m'attendent. Sous le troisième, une fleur étrange. Je l'examine : elle est énorme, d'une beauté saisissante. Très vite, j'en dessine un croquis à l'aide de ma tablette graphique. Très vite aussi, j'éprouve l'irrésistible envie de la cueillir afin de la rapporter chez moi.

L'étrange fleur géante.

Surprise : au premier contact, elle disparaît immédiatement. Cet extraordinaire spécimen qui, il y a encore quelques secondes, reposait ses larges pétales à quelques centimètres de moi, s'est tout simplement volatilisé. Par quel prodige les fleurs de la préhistoire disparaissent-elles au contact de l'homme? Et pourquoi, soudain, sens-je monter, du plus profond de moi, une force absolument sidérante, si démesurée qu'elle me ferait porter des quantités phénoménales... d'œufs ?
L'idée n'est pas idiote ; il me faut expérimenter cela au plus vite. Je saisis les trois œufs voisins, puis m'enfonce un peu plus loin sur la corniche. Ici, des morceaux de bois. Là, un trou ! Je saute allégrement par dessus ; là, un serpent ! Je virevolte et le laisse sur place. Il n'y a pas à dire : je pète la forme. Les monstres de la préhistoire n'ont qu'à bien se tenir : Time Master Tim arrive !

1 avril 1983, 00h20. Devant moi, de nouveaux rochers, prêts à subir les foudres de ma force miraculeuse. Ni une, ni deux ; je les fais basculer dans le vide, et m'empare des dix (dix !) œufs qu'ils cachaient. Dans mes bras, ce sont désormais pas moins de treize œufs que je tiens en équilibre avec une étonnante facilité. La découverte de ces pouvoirs merveilleux me subjugue tant que, perdu dans mes pensées, je manque d'observer qu'autour de moi, la grotte s'agite. A gauche, un serpent, accompagné d'une étrange créature volante, menace de m'inoculer son venin mortel. Un peu plus haut, c'est une araignée géante qui, accrochée au bout d'un fil, s'approche dangereusement. Le temps presse : je me garde bien de ramasser les œufs restants, et file au plus vite vers ma Porte de téléportation, d'où je me dématérialise.

Une créature volante, et une araignée.

1 avril 1983, 00h24. A mon retour, j'observe que la grotte, pourtant si calme à mon arrivée il y a une demi-heure, grouille désormais de vie. Se déplacer sans risquer de heurter la faune locale risque de s'avérer de plus en plus périlleux.
Ma Porte est réapparue à un étage que je n'ai pas encore visité. Par chance, 2 œufs gisent à quelques centimètres de moi. Je m'apprête à m'en emparer quand, soudain, l'impensable se produit : l'un des œufs se craquelle. Devant mes yeux ébahis surgit un long cou surmonté d'une minuscule tête de reptile.

Un heureux événement.

La créature, apparemment inoffensive, s'extirpe sans mal de sa coquille. De toute évidence, je me trouve devant un bébé dinosaure. Des années de recherche se voient enfin récompensées par cette découverte phénoménale !

Le bébé dinosaure.

La créature semble désemparée. Ses petits cris laissent transparaître son effroi. Elle décide de s'approcher de moi tandis qu'un peu plus loin, une araignée, accrochée au plafond par un fil, se poste à son niveau. Ni une ni deux, le dinosaure rebrousse chemin et se dirige vers les longues pattes de l'araignée géante.

Quand l'innocence de la jeunesse mène à une mort certaine.

Je pressens le danger... un peu tard hélas. L'araignée se saisit de la frêle créature et reprend, le long de son fil, sa descente vers les abysses de la grotte. Si l'on m'avait dit que Defender, mon jeu vidéo fétiche, avait puisé son inspiration dans la préhistoire...
Toujours est-il qu'il me faut réagir au plus vite. Mon premier réflexe est de couper net le fil de l'araignée de sorte que cette dernière lâche prise, abandonnant sa proie à l'étage inférieur. L'expérience s'avère concluante.
En marchant sur sa toile, l'araignée perd l'équilibre et fait une chute vertigineuse, abandonnant bien heureusement le bébé dinosaure à quelques mètres de moi, en contrebas.
Vite, je descends la première échelle venue et, quelques monstres plus loin, je retrouve le bébé... MON bébé. A nouveau, son instinct le pousse à s'approcher de moi. Il s'agit maintenant de le capturer et de l'emmener loin de cet environnement hostile. Puisque tout contact avec une créature semble proscrit, mes mini-portails temporels vont enfin trouver leur utilité. En bondissant au-dessus du bébé, je dépose autour de lui une barrière infranchissable qui le protège des alentours. Le reste n'est que formalité : une fois à l'étage, je franchis ma porte de dématérialisation, dématérialisant par la même occasion le bébé dinosaure.

Un exemple de capture.

Mon premier rappatriement d'un être vivant de l'ère préhistorique s'est déroulé sans anicroche. Encore quelques captures de ce type, et mon grand projet de réaliser un film d'aventure sur les dinosaures aura des chances d'aboutir.

Une ébauche de l'affiche de mon prochain film - Koala Pad made.
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