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Fire & Ice
Année : 1992
Système : Amiga, Atari ST, Master System, Windows
Développeur : Graftgold Ltd
Éditeur : Renegade Software
Genre : Plate-forme
Par Tonton Ben (30 août 2004)
Le fier héros !
Les éléments s'affrontent.

Il ne faut pas croire que ce sont toujours les mêmes qui façonnent les meilleurs jeux de plates-formes. Certaines boîtes, discrètes, ont elles aussi réussi l'exercice. Un exemple ? Graftgold Ltd. Auteurs de succès comme Uridium et Paradroid sur C64, ainsi que Realms sur Pécé, et le moins bon Empire Soccer sur Amiga et Pécé, et habitués du travail de conversion (Rainbow Islands sur micro, Super Off Road sur consoles), ces développeurs anglais ont eu le talent de sortir un grand titre sur Amiga et consorts : Fire & Ice, The Daring Adventures of Cool Coyote.

Avec un soleil pareil, il faut des lunettes anti-uv !
La campagne, c'est vivifiant.

Contrairement à son cousin éloigné Vil Coyote, le loser chronique, Cool Coyote se la joue comme Fonzie : cool. Tellement cool qu'il passe son temps sur la banquise avec ses chiots. Jusqu'à ce que... Une entité maléfique qui se cache au cœur des pyramides égyptiennes cherche à réchauffer la Terre... Cool Coyote, qui affectionne particulièrement les environnements frais, ne peut laisser faire une telle tragédie, et part botter les fesses de cet odieux personnage. Une petite remarque en passant : l'Égypte semble être l'un des repères préférés des méchants dans les jeux vidéo, on ne compte plus le nombre de softs qui propose au moins un niveau au pays des momies.

Avec mon masque et mon tuba, je me balade à dos de tortue.
Ouïe ! Difficile le piaf en bois...

Le terrain de jeu de Fire & Ice se compose de huit mondes visibles sur la barre d'état en bas de l'écran : plaines, château, monde sous-marin, temple maya... L'environnement se montre varié et se réchauffe au fur et à mesure de la progression. Chacun des mondes est composé de plusieurs niveaux, de taille impressionnante. À l'intérieur de ces derniers, le principe est toujours le même : il faut retrouver six morceaux de clé possédés par six ennemis différents, choisis au hasard. Il convient donc de coller une raclée à tous ceux présents afin de recomposer ladite clé, et d'ouvrir la porte de fin de niveau. Pour ce faire, Cool Coyote peut balancer des cubes de glace qui vont geler tout ce qui bouge, pendant un court laps de temps ; il suffit alors de leur passer sur le corps pour les faire disparaître, et éventuellement ramasser un morceau de clé. De temps en temps, des chiots apparaissent pour filer un coup de main, et rapporter des vies supplémentaires s'ils passent la porte ouverte ; de même, des nuages, en leur tirant dessus, se mettent à neiger et délivrent des flocons qui permettent de balayer tout le monde a l'écran. Attention, le nuage finit, avec le froid, par se transformer en tonnerre. Enfin, des cases de glace et des orbes distribuent des attaques spéciales : multi-tirs, bouclier...

Attention les grosses pierres !
C'est pas un joli dégradé, ça, Madame ?

Contrairement à certains de ses confrères qui évoluent de façon linéaire, tout l'intérêt de Fire & Ice provient de la recherche des morceaux de clé dans des niveaux à l'architecture complexe, ambiance Superfrog. Ici, les pièges pullulent autant que les ennemis,et l'ami Cool Coyote n'est pas très résistant : un mauvais contact, et il perd une vie. Beaucoup de passages demandent des sauts calculés, certains monstres assez résistants barrent le passage, et si vous ne vous pressez pas assez, des boules de feu finiront pas apparaître à intervalles réguliers. Bref, tout est fait pour pourrir la vie du joueur. Ceci dit, beaucoup de bonus sont à ramasser, et des niveaux secrets sont disséminés tout au long du jeu, accessibles par des téléporteurs invisibles, ou des trous spéciaux. La prospection est vraiment un élément déterminant du jeu, et il est vital d'avancer pas à pas, de bien s'assurer que l'on s'est bien débarrassé des adversaires pour ne pas arriver à la porte avec une clé incomplète. Si l'on ne prend garde, cela arrive très souvent.

Houla, je marche sur quoi ?
OK, j'ai compris...

Si sur l'aspect concept de jeu, les p'tits gars de Graftgold se sont appliqués, sur le plan technique, on aborde l'excellence ! Ce qui saute tout d'abord aux yeux, c'est cette explosion permanente de couleurs ! Toute la palette graphique de l'Amiga est exploitée, et tout au long du jeu, les phases de jour et de nuit s'enchaînent, avec une modification des dégradés d'arrière plan du plus bel effet. Le reste des décors est tout aussi soigné, avec des tons chatoyants magnifiques. Mention spéciale aux niveaux aquatiques, on s'y croirait. En ce qui concerne l'animation, c'est du même acabit : Cool Coyote arbore une démarche vraiment très cool ! Les scrollings sont parfaits, les ennemis bougent aussi bien, et quelques effets spéciaux sont visibles, telles que la déformation et le reflet dans l'eau de la progression des niveaux au bas de l'écran. Les musiques, quant à elles, sont rythmées et variées, mais n'ont pas bénéficié de la même qualité ; cette remarque vaut également pour les bruitages, plutôt simplistes.

Présentation d'un niveau. C'est grand.
Ahhh, l'Égypte...

Comme très souvent sur les supports micro de chez Commodore et Atari, Fire & Ice s'affirme comme un jeu de plates-formes très réussi, mais très dur. Et la maniabilité y est également pour quelque chose. Attention, la prise en main est bonne : les sauts ont une bonne amplitude, les tirs sont soutenus, pas de soucis de ce côté. Ce qui pêche un peu, c'est une inertie qui pose légèrement problème sur des plates-formes de petite taille qui demandent calme et précision ; si l'on y ajoute un très léger temps de réaction entre la commande et le résultat, le joueur se doit d'être vraiment cool comme le coyote pour appréhender les situations difficiles du jeu. Et il y en a. Le titre a été adapté sur ST dans une conversion équivalente (dans la mesure des limitations techniques habituelles), ainsi que sur Pécé, dans une version malheureusement épurée des si beaux décors, un peu comme James Pond II – Robocod. Une barre de statut est également venue remplacer celle de la version originale. Cool Coyote a également été décliné sur Amiga 1200, dans une version splendide, avec l'ajout d'éléments supplémentaires dans les décors (un peu comme Zool). Enfin, pour l'anecdote, une version Master System a été faite par des Brésiliens. Je ne l'ai jamais vue, mais elle est référencée sur plusieurs sources. D'autre part, une version spéciale Noël a été offerte par Graftgold dans un magazine anglais de l'époque, à la manière de Jazzjack Rabbit, mais en beaucoup plus court (un grand niveau seulement), et à la façon de X-Mas Lemmings, mais gratuit.

Lui, je vais le calmer direct.
Hoh hoh hoh !!!

En résumé, Cool Coyote est un héros fort sympathique d'un jeu très prenant, et qui a, une fois de plus marqué ceux qui y ont passé un peu de temps. Une référence quasiment devenue culte.

Tonton Ben
(30 août 2004)
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