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Fire Pro Wrestling - La série
Année : 1989
Système : Arcade, Game Boy, Megadrive, PC Engine, Playstation, Saturn, SNES, Wonderswan
Développeur : Human
Éditeur : Human
Genre : Jeu de Combat (VS fighting) / Sport

Super Fire Pro Wrestling X
(Super Famicom - 1995)

C'est certainement en 1995 que la série Fire Pro est au sommet de sa gloire, alors que sort cet ultime épisode dédié à la génération des consoles 16-bits. Cet opus est sans doute le plus connu de toute la série bien qu'il ne fut jamais commercialisé officiellement hors du Japon. Car sa sortie coïncide avec une époque ou les fans occidentaux (surtout américains) s'ouvrent au catch japonais, avec des cassettes vidéos qui s'échangent sous le manteau, mettant en scène les exploits de Mitsuharu Misawa ou de Shinya Hashimoto, que des publications telles que le Wrestling Observer encenssent. Et ce jeu magnifique qui réunit toutes ces stars s'exporte via les circuits de commercialisation parallèles. Sa popularité continuera à grandir, bien des années après, lorsque des patches de traduction seront rendus disponibles par des passionnés, permettant à une nouvelle génération de découvrir la série Fire Pro, et l'un des ses meilleurs représentants, grâce à l'émulation.

Une intro qui donne envie.
Un Dream Match peu commun ou des ennemis de toujours s'allient : Tiger Mask et Dynamite Kid contre Hulk Hogan et Ric Flair !

En fait, cet épisode est tellement bon que les suites qui continueront à déferler ensuite n'apporteront que des améliorations marginales, reprennant un moteur de jeu et un design graphique similaire, plus de l'ordre de la mise à jour de personnages et de prises, avec une réalisation qui (hélas) n'exploitera jamais aussi bien le hardware des consoles concernées.

Car Super Fire Pro Wrestling X est graphiquement magnifique : les personnages sont plus que jamais parfaitement reconnaissables malgré leurs noms d'emprunt, disposent de plusieurs costumes bourrés de détails, et sont animés avec un tel brio, un tel soucis du détail, qu'on ne peut douter un seul instant de la passion qui anime tous les membres de Human ayant participé à ce chef d'œuvre. Quand on considère le contenu hallucinant de la cartouche, le nombre de sprites différents présents, et la qualité graphique de l'ensemble, on doit se rendre à l'évidence : c'est un des plus beaux jeux de la console que nous avons là.

Les graphismes et les animations ont grandement été améliorés.
Un Kenta Kobashi ensanglanté tombe à genoux suite aux violents coups de pied de Toshiaki Kawada.

Quand à la palette de coups disponibles, elle est tout simplement incroyable. Chaque personnage peut exécuter jusqu'à 50 prises différentes, issues d'une bibliothèque de près de 700 coups !! La maniabilité n'a pas changé avec les boutons Y, B et A pour des coups à 3 niveaux de puissance et le bouton X pour courir. Mais en conjonction avec une direction et en fonction des situations, ces quelques touches permettent de réaliser bien des merveilles ! Les prises au sol et les contres sont plus nombreux, on peut courir dans les cordes de plusieurs manières, saisir un adversaire étourdi dans le coin et le projeter du haut de la troisième corde, courir et attaquer au sol, ou bien s'envoler au dessus des cordes et atterrir à l'extérieur du ring après quelques acrobaties... Et les possibilités en duo assurent également avec une option pour saisir un adversaire pour que son partenaire le frappe, façon Double Dragon, ou hisser le malheureux sur nos épaules en attente d'une attaque aérienne de la part de son co-équipier. La possibilité de s'élancer pour saisir, introduite dans l'épisode Queen's Special, n'a pas été retenue, mais lorsque le timing des 2 adversaires est identique, les catcheurs amorcent une « épreuve de force » dont le gagnant sera celui qui appuiera en cadence sur les boutons le plus rapidement possible.

Sabu se jette à l'extérieur du ring sur Ultimo Dragon.
Parmi les nombreuses options, on peut choisir son arbitre. Ces derniers reproduisent fidèlement de célèbres « gendarmes du ring » comme ici Mr Soronaka, l'arbitre de la UWF.

Dans tous les cas, la maniabilité ne pose aucun problème. Bien plus souple et flexible que les premiers épisodes (et aussi bonne que l'épisode « Special »), avec des placements plus permissifs que la nécessité d'être à la bonne distance au pixel près pour réussir un « dropkick », le gameplay fait non seulement de cet épisode le plus complet jusqu'ici mais aussi le plus accessible. Accessible mais sérieux et réaliste comme en atteste la vitesse de déplacement, réduite, qui rend les affrontements plus proches de la réalité et plus faciles à appréhender pour les novices. D'ailleurs, 8 niveaux de difficulté sont là pour satisfaire tout le monde.

Pas de nouveauté dans les modes de jeu, au contraire même puisque l'excellent mode histoire de Super Fire Pro Wrestling Special disparait, tout comme le ring octogonal en cage. Mais séchons nos larmes et consolons nous avec un mode EDIT largement amélioré. Cette fois, on dispose d'une grande liberté pour créer le sprite de son catcheur, en choisissant son visage, ses vêtements, sa façon de bouger et en modifiant à loisir les couleurs. L'interface est plus graphique et plus claire que jamais avec des illustrations pour chaque coup disponible pour son avatar, transformant ainsi ce mode de jeu en véritable encyclopédie interractive des prises de catch ! D'autres jeux le feront ensuite, mais celui-ci l'a fait le premier, et bien avant les autres.

Grâce au patch de traduction et aux coups illustrés, il devient enfin facile pour tout le monde de créer un catcheur. Il faudra cependant y passer des heures, entre autre pour programmer la « logique » de son perso lorsqu'il est dirigé par le CPU : une option toujours aussi incroyable et toujours aussi absente des autres séries de jeux de catch, même 15 ans plus tard...

Quand aux catcheurs disponibles, on peut le dire : « ils sont venus, il sont tous là » ! Une fois les (nombreux) personnages débloqués, ce sont 104 athlètes répartis en une douzaine de fédérations qui sont sélectionnables. Il y a les grandes stars des années 90 de la NJPW, AJPW, FMW ou Michinoku, les légendes du ring telles que Lou Thesz ou Rikidouzan, les flamboyants américains de la WWF et de la WCW, ou les shootfighters et combattants de MMA... Impossible de tous les citer bien entendu. Human a même poussé le délire encyclopédique jusqu'à inclure les personnages de son jeu d'arcade Blazing Tornado, et ils disposent de leurs super-coups fantaisistes, qu'on pourra même attribuer à ses créations grâce au mode EDIT. Et puis certains catcheurs sont « mis à jour » comme Terry Funk qui passe du technicien qu'il était dans les années 80 à la AJPW, au bagarreur spécialiste des matches « hardcore » qu'il est devenu dans les années 90 au Japon ou à la ECW.
Bref, aucun catcheur de renom ne manque à l'appel... sauf Giant Baba encore une fois, pourtant présent dans l'épisode « Special » !
Chaque personnage dispose d'un tout petit portrait de quelques pixels de large, encore plus petit que dans Super Fire Pro Wrestling 3.

Si les 104 persos présents ne vous suffisent pas, l'éditeur vous permettra d'en créer d'autres, comme ici Shawn Michaels et Bret Hart !
En action : les héros du jeu d'arcade de Human « Blazing Tornado », et leurs super-coups improbables.

Considéré par les connaisseurs comme l'un des meilleurs jeux de catch de tous les temps, Super Fire Pro Wrestling X est LE titre de la série à recommander. Accessible à tous grâce à son patch de traduction et pouvant tenir tête aux autres épisodes sortis 10 ans plus tard.
À noter que ce soft est lui aussi compatible avec l'accessoire Turbo File de ASCII. Sans lui, on ne pourra sauvegarder qu'un nombre très réduit de catcheurs édités. Mais l'accessoire ne se vendant pas très bien, Human sortira quelques mois plus tard une nouvelle version spéciale (et malheureusement assez rare) appelée Super Fire Pro Wrestling X Premium, avec une cartouche permettant d'accueillir des dizaines de personnages créés par l'utilisateur.

Les catcheurs jouables qui apparaissent pour la première fois dans la série sont :

  • Seiji Sakaguchi (NJPW)
  • Hiroyoshi Tenzan (NJPW)
  • Norio Honaga (NJPW)
  • Koji Kanemoto (NJPW)
  • Shinjiro Ohtani (NJPW)
  • Kengo Kimura (NJPW)
  • Masanobu Fuchi (AJPW)
  • Hayabusa (FMW)
  • Hiromichi Fuyuki (WAR / FMW)
  • Jado (WAR / FMW)
  • Gedo (WAR / FMW)
  • Sato / Dick Togo (Michinoku)
  • Taka Michinoku (Michinoku)
  • Masahito Kakihara (UWF)
  • Manabu Yamada (Pancrase)
  • Plus : les neufs protagonistes du jeu Blazing Tornado (voir page suivante du dossier).

Voici une présentation de certains de ces catcheurs :

Seiji Sakaguchi est un ancien judoka qui s'est lancé dans le catch à la fin des années 60 à la JWA de Rikidozan. Il est l'un des pères fondateurs de la NJPW auprès de Antonio Inoki et une figure importante de cette fédération qui mettait souvent en scène des pratiquants renommés d'autres arts martiaux. Il a également occupé le poste de président de la prestigieuse NWA pendant les années 90. Ses prises favorites sont bien entendu des prises de judo qu'on est heureux de retrouver parmi la palette de coups de la série Fire Pro.
Koji Kanemoto est pendant les années 90 l'un des plus impressionants « Junior » (poids légers) de la NJPW, remportant le titre plusieurs fois et étant le troisième catcheur à incarner le personnage de Tiger Mask (il est possible dans Fire Pro de modifier son apparence pour lui donner son costume de tigre). Dans les années 2000, son style change et devient moins aérien et plus réaliste et violent, rappelant celui d'un shootfighter. Il reste l'une des stars principales de la NJPW. Il maitrise à la perfection le Tiger-suplex et a inventé la prise de soumission « Koji clutch ».
Masanobu Fuchi est le champion emblématique de la division « junior » de la AJPW, comme Jushin Liger pour la NJPW. En plus de ses nombreux succès face aux autres poids légers tout au long des années 80 et 90, il prend également part à des matches par équipe légendaires auprès de Jumbo Tsuruta et Akira Taue. Pendant les années 2000, il est l'autre star de la fédération, avec Toshiaki Kawada, à rester fidèle à la AJPW alors que les autres partent pour la NOAH. Il utilise des prises techniques pour rapidement river les épaules de ses adversaires ainsi que des prises de soumission.
Hayabusa est une superstar de la fameuse fédération « hardcore » FMW. Après plusieurs années passées à pratiquer la Luchalibre au Mexique, sa popularité explose lorsqu'il retourne au Japon au milieu des années 90, affrontant Jushin Liger à la NJPW dans des matches acrobatiques, ou participant à des « deathmatches » à la FMW, sur des rings entourés d'explosifs. Intrépide et charismatique, il quitte malheureusement les rings suite à une blessure subie pendant un match, le paralysant des 2 jambes. Il a inventé l'ultra impressionant « phoenix splash » où il effectue plusieurs rotations dans les airs en sautant de la troisième corde sur son adversaire.
TAKA Michinoku est un poids léger qui commence sa carrière à la Michinoku Pro Wrestling avant de s'exporter avec succès aux USA, plus précisément à la WWF ou il catche pendant 5 ans dès 1997 et devient le premier champion poids légers de cette fédération (en fait le titre existait déjà avant mais était tombé dans l'oubli du côté des USA). À son retour au Japon, il fonde la fédération Kaientai Dojo et se produit dans de nombreuses fédérations majeures comme la NJPW et la AJPW. Sa prise de finition est le très populaire Michinoku-driver 2 (scoop slam pile driver).
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