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Gang wars
Année : 1989
Système : Arcade
Développeur : SNK
Éditeur : SNK
Genre : Beat'em all
Par Tonton Ben (29 avril 2005)
Un titre qui fait peur...
...une femme en danger !

Je veux du beat'em all. Le genre qui sent bon l'arrière-salle de bistrot enfumée, avec son jeu de fléchettes, son baby-foot et sa borne modèle Jeutel usée qui sent le tabac froid, et qui fait tourner en boucle toute la journée la démo de... Gang Wars !

Tu vas avoir les mains sales, Jackie...
Je sais, Mike, mais nous n'avons pas le choix...

Gang Wars, c'est tout simplement le combat éternel de la justice sur le crime ; quand la loi ne peut plus rien, lorsque l'on ne croit plus dans le système... Il est alors temps de passer au langage de la rue.

La rue, ses combats...
...et ses tatanes dans la figure des gros méchants.

Le duo Billy et Jimmy de Double Dragon, sorti en 1987 par Technos a ouvert des vocations, notamment chez Alpha Denshi, qui propose sa version de la castagne de rue en couple avec Gang Wars, un titre moins connu que son grand frère, mais tout aussi plaisant. Dans une ville en proie aux gangs les plus vils, deux experts en arts martiaux partent affronter les pires racailles urbaines afin de délivrer la belle retenue prisonnière. Jusqu'ici, je suis d'accord, rien de neuf sous le soleil.

Non, les haltères ne servent pas à frapper son prochain !
Les méchants aiment le cuir.

En fait, il faut presser le bouton Start pour faire apparaître la première nouveauté : les caractéristiques physiques. En effet, dans Gang Wars, les joueurs doivent répartir des points dans trois compétences de leurs héros : la force, la vitesse, et la résistance. C'est tout bête, mais si simple. Ainsi, les pros de l'esquive pourront privilégier la vitesse ; les champions du corps à corps préfèreront augmenter la force ; quant à celles et ceux qui s'en prennent toujours plein la poire, qu'ils misent sur la résistance. C'est grosso modo ce que proposent Golden Axe et Final Fight la même année avec ses trois héros aux caractéristiques définies, mais ici, l'ajustement des paramètres se veut plus fin, et il est possible de jouer à deux avec le même profil.

Marre de se faire marave ? Essayez la mitraillette !
Les poteaux en pierre sont également classés armes de catégorie 5.

Côté castagne, on retrouve la configuration primaire de Double Dragon : un bouton poings, un bouton pied, un bouton saut, et le joystick pour les déplacements. Malheureusement, toute la palette de coups secondaires, si riche, du hit de Taito n'est pas ici reproduite ; il s'agit sûrement du plus gros défaut de Gang Wars. En contrepartie, la vitesse de jeu est plus élevée, ce qui n'est franchement pas un mal. Diverses armes peuvent toujours être ramassées, et sont ici plus originales : plaques de béton (si si !), bouteilles en verre, demi-haltères, mitraillettes, et même des naginatas sont disponibles.

Argh, le vieux maître est au cœur du complot !
Le système de points, à répartir après chaque niveau.

Le style graphique de Gang Wars se suffit à lui-même : sans pour autant faire étalage d'une débauche d'effets spéciaux, les sprites sont joliment modélisés, et les décors, s'ils ne sont pas transcendants, parviennent à retranscrire l'univers pourri dans lequel nos héros évoluent. Les animations ne sont pas en reste, et constituent peut-être le plus gros atout de ce beat'em all : tous les mouvements sont parfaitement décomposés, c'est du tout bon. Cris et râles digitalisés rythment l'action, sur fond de musique sombre mais péchue.

Allez viens ! Viens, j'te dis !
Les tigres dressés font de très bons combattants de rue.

En un mot comme en cent, c'est un jeu d'arcade comme je les aime ; je l'ai d'ailleurs pas mal pratiqué dans ma jeunesse dans les conditions citées en introduction. Gang Wars n'a pas eu le même succès que Double Dragon car il n'a jamais été adapté sur aucun support maison, sa distribution étant par conséquent totalement tributaire du circuit des machines de café. Et comme à ce moment, tout le monde n'avait d'yeux que pour les frères Billy et Jimmy, pour Haggar et ses potes, ou pour la hache de Death Adder... Alors, pour celles et ceux qui ont fait le tour des ténors du genre, laissez-vous tenter par Gang Wars, un titre plaisant à la réalisation de qualité.

Bientôt au téléshopping : les poteaux de la mort.
Final critique sur la plate-forme de l'hélicoptère.

Les plus observateurs auront remarqué le logo SNK présent sur le panneau de la borne : il s'agit en effet d'une des premières collaborations d'Alpha Denshi avec l'éditeur japonais. L'expérience sera renouvelée un an plus tard sur la toute jeune Neo-Geo avec les fameux Blue's Journey et Magician Lord (1990), puis avec Crossed Swords et Thrash Rally (1991), et pour finir avec Ninja Commando et World Heroes (1992), avant de changer de nom, et de s'appeler ADK ! Un label que l'on connaît mieux pour avoir sévi entre 1993 et 1996, toujours sur Neo-Geo, avec la suite de la série des World Heroes, Agressors of Dark Kombat, Ninja Master's et Twinkle Star Sprites.

Tonton Ben
(29 avril 2005)
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