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Gooftroop
Année : 1993
Système : SNES
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Réflexion
Par Thomas V. (30 juin 2004)

Dans les années 90, Disney voulut, avec sa série La bande à Dingo, donner un rôle principal à un faire-valoir de Mickey, Dingo, ainsi qu'un coup de lifting à des franchises qui commençaient à s'apparenter à un club du troisième âge. Assez marrante, cette série nous présente la vie de Dingo, de son fils Max (pas de femme, c'est tabou !), de leur ami Pat Hibulaire (l'ennemi juré de Mickey dans les BD mais qui, là, est gentil) et de son fils. Elle fut adaptée en un long métrage qui, même s'il n'a pas révolutionné le genre, est très amusant et loin de la prétention pompeuse des nombreuses niaiseries de Noël du style Dinosaur.
Bref l'univers présenté est sympathique, même s''il n'est pas aussi enfantin qu'il peut le sembler au premier abord.

L'histoire du jeu

Durant une partie de pêche, les héros de la série, qui sont de vrais beaufs (bière, foot, pêche et camping car), sont attaqués par un bateau pirate venu d'on ne sait où. Sans transition, vous apprenez qu'ils ont kidnappé Pat et Pat Junior, et que vous, Dingo et Max, devez les délivrer. Vous suivez le bateau pirate et arrivez sur une île, que vous parcourez à la recherche de Pat et PJ. Dans votre quête, vous explorerez l'île, ses plages, son village, sa grotte, son château, pour finir sur le gallion des pirates.

5 niveaux à peine, c'est bien peu !

Le gameplay

Bon, connaissant l'éditeur, on pouvait s'attendre à se voir offrir un jeu de baston ou de plates-formes, mais il aurait sans doute été mal venu de mettre en scène des personnages Disney s'envoyant torgnoles sur torgnoles. En outre, Aladdin, sorti la même année, fut un jeu de plates-formes pur. Il aurait donc été délicat d'affubler du même gameplay deux Disney élaborés à quelques mois d'intervalle. On a donc droit, avec ce Goof Troop réalisé par un certain Shinji Mikami, à un jeu d'aventure/réflexion, alternant phases d'exploration semi-linéaires (les niveaux à explorer ne sont pas énormes et très dirigistes) et énigmes retorses.
Les actions que vous pourrez accomplir sont simples: vous déplacer, parler avec un villageois, attraper et lancer des tonneaux, des pierres ou des bombes (tout ce qui vous tombera sous la main), déplacer des blocs horizontalement ou verticalement en shootant dedans, et utiliser des items. Pour vous débarrasser de vos ennemis, vous pourrez, au choix, leur lancer un objet à la figure, les faire tomber dans l'eau ou un précipice au moyen d'un item, voire leur envoyer un bloc dessus, à la Pengo. À noter que le bouton « lancer » sert aussi à attraper ce que les ennemis vous lanceront dessus, ou se faire des passes entre les personnages, ce qui peut donner lieu à de petites stratégies sympathiques.
Les énigmes consistent à faire glisser les nombreux blocs du jeu vers des emplacements spécifiques dans le but de déclencher divers mécanismes nécessaires à votre progression. Toute la difficulté du jeu réside dans le fait qu'un bloc, une fois lancé, ne s'arrête que lorsqu'il rencontre un obstacle - principe maintes fois utilisé dans nombre d'autres productions vidéoludiques.

La première énigme du jeu : fastoche, ma foi. Poussez le bloc le plus à gauche vers la gauche ; puis celui du milieu, lui aussi, vers la gauche, avant de l'envoyer vers l'emplacement du haut. Le premier bloc que vous avez poussé doit être poussé vers le bas, puis vers la gauche, et enfin vers le haut. Le bloc situé à l'extrême droite doit être poussé vers la gauche, puis vers le haut. Poussez le dernier bloc vers le haut, puis vers la droite... et voilà ! La porte s'ouvre. À moi la clé !
Ici, en revanche, je suis bloqué. J'ai poussé des blocs dans les coins, et il m'est impossible de les tirer (on ne peut que les pousser). Je dois donc ressortir de la pièce et rentrer à nouveau pour retrouver les blocs à leurs emplacements d'origine...
... Il faut dire que les deux ennemis que j'ai éliminés avaient la possibilité de déplacer les blocs, ce qui a faussé l'énigme.

Pour mener à bien votre aventure, vous avez le choix entre Dingo et Max. Max est rapide, mais tire moins fort que Dingo qui, lui, est plus lent (ce choix à faire entre deux personnages aux capacités différentes n'est pas sans rappeler le hit cultissime de Mikami, Resident Evil). Notez que vous pourrez jouer à deux joueurs simultanément, ce qui est un plus bien sympathique.
Les items sont divers et variés, même si on retombe, comme dans Aladdin, dans le schéma de l'élément que l'on réutilise à outrance, j'ai nommé le grappin. Il vous permettra de pousser les ennemis dans des gouffres, d'attraper des tonneaux, des pierres à lancer ou des points de vie, et de fabriquer des ponts entre deux crochets. Il se trouve en de nombreux endroits dans le jeu, et sera l'objet de fréquentes disputes entre les deux joueurs !

Un petit aperçu des fonctions du grappin : l'un m'a servi à faire un pont, l'autre me sert à attraper un objet - Zelda, quand tu nous tiens.

Les autres joyeusetés mises à votre disposition sont une clochette (pour attirer les pirates, comme dans MGS lorsque l'on tape sur le mur !), un bout de bois (pour compléter des ponts qui auront été, comme par hasard, détruits juste avant que vous n'arriviez), une pelle (pour rechercher des bonus enfouis), une lanterne et des clés (no comment). Vous ne pourrez en transporter que 2 à la fois (les prémices des inventaires de Resident Evil), mais cela n'implique pas d'aller-retour puisque bien souvent, vous n'aurez qu'à vous séparer de l'item qui ne vous servira plus jamais pour le reste du niveau (la pelle par exemple).

Goof Troop est-il un bon jeu ?

Difficile à dire... Il faut dire que le parti pris de ne pas programmer un énième jeu de plates-formes rend le jeu original. Disons que ce jeu est un bon choix pour qui veut se triturer les méninges sur des énigmes à même de déclencher quelques crises de nerfs. La possibilité de se marrer avec un pote en mode coopératif est un plus non négligeable. Toujours est-il que les fans de Capcom seront aux anges lorsqu'ils retrouveront les graphismes si caractéristiques de la marque lorsqu'elle sévissait sur Snes.

Goof Troop représente un moyen de se reposer pour qui vient de terminer un Zelda et veut opérer un retour à la vie normale en douceur, tout en restant dans le jeu d'aventure.

Thomas V.
(30 juin 2004)
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