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The King of Fighters - La série
Année : 1994
Système : Arcade, Neo Geo
Développeur : SNK
Éditeur : SNK
Genre : Jeu de Combat (VS fighting)
Par Djib (13 juin 2004)

La fermeture de SNK est plus que la disparition d'un acteur Japonais du jeu vidéo, elle marque la fin d'un genre à l'agonie depuis quelques années : le jeu d'arcade en 2D. Depuis 1990, SNK hante les bars et salles d'arcade avec des titres à la jouabilité et à l'ambiance fabuleuses comme Samuraï Shodown, Fatal Fury, Metal Slug, Super Sidekicks, Art of Fighting et bien sûr The King of Fighters.

The King of Fighters est la série phare de SNK, la quintessence de leur savoir-faire en terme de gameplay, graphismes et créativité. Chaque année depuis 1994, les développeurs de SNK repoussent les limites du genre et de la Neo-Geo pour proposer des améliorations constantes.

Concurrent direct de Street Fighter, KoF est un jeu de baston en 2D aux graphismes et à l'ambiance très travaillés dont les spécificités sont le combat en équipe de 3, un très grand nombre de persos et de coups, un système de « Fury », une animation très rapide et des musiques excellentes. Dans les années 90, KoF s'est imposé comme la référence du genre baston en 2D et a été finalement adapté sur d'autre supports (PC, PSX, DC et PS2).

C'est en 1994 que le premier des King of Fighters sort dans les salles d'arcade. Bénéficiant d'excellents graphismes, c'est surtout de par le nombre de personnages qu'il se distingue à l'époque. SNK reprend dans son nouveau titre quelques-uns des personnages fétiches extraits d'autres jeux (Art of Fighting, Fatal Fury). KoF se présente alors un peu comme un « best of » mais avec des personnages nouveaux et stylés. Le seul point un peu négatif réside dans la maniabilité, pas toujours au top, de ce premier volet.

KoF 94 ne devait pas avoir de suite mais devant le succès du titre dans les salles de jeux, SNK décide de lui donner une suite intitulée sobrement KoF 95. Dans ce nouvel épisode, un système de choix des personnages de son équipe est implémenté ainsi que de nouveaux décors et de nouveaux personnages, comme l'un des plus charismatique de la saga, le très spécial Iori Yagami . Malheureusement, la maniabilité reste pratiquement inchangée. L'attente des fans devenant alors de plus en plus importante, SNK sortira un épisode tous les ans.

KoF 96 marque une étape dans l'évolution de la saga, qui y trouve quasiment son style définitif : un gameplay axé sur des « fury » avec une maniabilité plus aisée, des sprites 2D magnifiques, des décors animés et fouillés et une foule de personnages hauts en couleurs. Le jeu est également plus rapide et fun. L'étape suivante, KoF 97, avec une histoire nouvelle n'est pas des plus réussies, les barres de vie changent, des persos en plus sont ajoutés mais la jouabilité est plutôt moins bonne.

SNK se ressaisit alors avec la version 98 : les graphismes sont retouchés avec notamment une intro et de magnifiques illustrations entre les combats, une animation et une jouabilité quasi parfaite et encore de nouveaux persos : KoF 98 devient la référence ultime des jeux de baston en 2D, loin devant les Street Fighters de Capcom.

La série se prolonge sur Neo-Geo avec KoF 99 et Kof 2000, apportant chacun leur lot d'innovations comme la possibilité limitée de faire appel à un personnage supplémentaire en cours de combat, de nouveaux coups et une ambiance plus « cyber » et mystérieuse.

Quant à KoF 2001, il est développé conjointement par SNK et une société coréenne du nom de Eolith et devrait sortir en arcade en novembre 2001 au Japon. Une sorte de cadeau d'adieu...

L'esprit de la série KoF se poursuit sur DC et bientôt sur PS2 avec les Capcom Vs SNK (mettant en scène les persos de KoF et de Street Fighter) et une version GBA est en préparation : bref la saga ne s'arrêtera pas avec la fin de SNK.....

À noter qu'il existe sur le web quantité de sites de fans de la saga et même un web ring, et au Japon, le jeu a donné naissance à une adaptation en bande dessinée...

En ce qui concerne l'émulation, la série des KoF est parfaitement jouable jusqu'au KoF 99 avec NeoRage ou Mame, alors ne vous privez pas si votre connection est bonne (comptez plus d'une trentaine de meg' pour les dernières roms quand même).

La réponse de Twipol (16/03/2003)

Je trouve idéal qu'après une petite intro sur la disparition d'SNK, ton article commence par cette phrase : "The King of Fighters est la série phare de SNK, la quintessence de leur savoir-faire en termes de gameplay, graphismes et créativité." Elle résume à merveille la "problématique" (restons cool, il ne s'agit que de jeux vidéo) sur laquelle je souhaite me pencher, et me fournit un point de départ idéal. Car, oui, The King of Fighters est bel et bien la série phare de SNK, c'est un fait objectif que je ne peux contester. Si la firme SNK a su largement rivaliser, en popularité, avec Capcom, c'est sans doute grâce à mister Kusanagi et toute sa bande. Maintenant, estimer qu'il s'agit là de "la quintessence de leur savoir-faire en termes de gameplay, graphisme et créativité" relève d'un autre problème. C'est oublier un peu vite que SNK a réalisé d'autres excellents jeux de combat.

Entendons-nous bien, je ne suis pas là pour faire admettre à quiconque que les KOF sont de mauvais jeux. Je comprends très bien qu'il puisse avoir la préférence de nombreux joueurs. Aujourd'hui encore je ne crache pas sur une petite partie de KOF 98 de temps en temps, par ailleurs je suis en train de découvrir KOF 2000 avec un certain plaisir, quoiqu'un peu déçu par son manque d'innovations, pour l'instant. Sans parler de l'émerveillement qui fut le mien, il y a huit ans et demi, quand je découvris le premier KOF en arcade. Seulement, certains jeux sont restés dans l'ombre de cette saga, et il n'en sont pas moins excellents, sinon meilleurs. Je souhaite donc essayer de rétablir un peu la balance en faveur de ces jeux trop méconnus. Ironie du sort, quand KOF 94 a débarqué, il a hérité en grande partie du gameplay de Fatal Fury Special, puis il a entamé sa success story alors que la série des Fatal Fury tenta d'innover et passa beaucoup plus inaperçue. KOF serait il le fils indigne de Fatal Fury ?

J'ai aussi un avis parfois différent du tien sur l'évolution de la série elle-même. Allons-y.
Je te cite : "KoF 98 devient la référence ultime des jeux de baston en 2D, loin devant les Street Fighters de Capcom." (Argh ! Il n'a pas pu s'empêcher de le dire )
Curieusement, tu n'as pas été aussi élogieux envers KOF 94 et 95 au début de ton article. Pourtant, une telle affirmation m'aurait semblé plus juste dans le cas de ces deux épisodes. N'oublions pas que lorsque KOF 94 est sorti, que trouvait-on ? Un Art of Fighting 2 plus riche que le premier mais qui ne corrigeait en rien son gameplay franchement rebutant. Un World Heroes 2 Jet, euh... World Heroes, quoi. Quand à Darkstalkers et Samurai Shodown 2, leurs atmosphères et/ou leurs gameplays assez particuliers les réservaient à un noyau dur d'aficionados.

Juste avant KOF 94, les références du genre étaient donc... Fatal Fury Special et Super SF 2 Turbo ! Eh oui, nous en étions encore là. Même s'ils soutenaient la comparaison en termes de jouabilité, que pouvaient ces deux titres face à KOF 94 et ses 24 persos charismatiques, la pêche d'enfer de ses graphismes et de sa bande-son, le fun qu'il procurait ? Dès lors, si tu avais déclaré "KOF 94 devient la référence ultime des jeux de baston en 2D", ça ne m'aurait pas contrarié outre mesure. J'ai passé un an non-stop à bourrer la machine de pièces de dix balles. Quelques mois plus tard, on a vu débarquer un Fatal Fury 3 très novateur, bourré de bonnes idées mais aussi d'imperfections, ainsi qu'un très bon Street Zero hélas encore trop timide, et enfin Night Warriors, la suite de Darkstalkers, qui corrigeait habilement les défauts de son prédécesseur, mais dont l'ambiance particulière (que j'aime beaucoup, personnellement) ne pouvait remporter l'adhésion de tous les joueurs.

C'est dans ce contexte qu'apparut KOF 95, qui reposait sur les bases solides du premier, offrant quelques nouveautés sympatiques (attaque lors de l'esquive AB, Team Edit, team Iori !), une ambiance encore plus tonitruante et une maniabilité un poil meilleure (bien que tu ne sembles pas être d'accord) même si les manips restent identiques. Cette fois, la concurrence est donc bien plus rude, mais l'idée que KOF 95 serait le jeu de baston 2D de l'année 95 ne me semble pas du tout incongrue, même si on peut largement la contester. Là encore, j'ai vidé mon porte monnaie dans cette borne pendant un an. Nous y voilà donc : pour les KOF suivants, et y compris pour KOF 98, le contexte de l'époque est déjà moins clément. Certes, KOF 98 regroupe quasiment tous les persos des épisodes précédents (mais pas de nouveaux comme tu le dis dans ton article). Certes, il est très complet, tout en corrigeant bon nombre de défauts du 96 et du 97 au niveau du gameplay.

Mais au moment de sa sortie, fin 98, il y a du monde ! Depuis quelques mois était déjà sorti un certain SF 3 2nd Impact. A l'époque j'avais eu la chance de louper le premier SF 3 (paraît-il décevant) et SF 3.2 m'avait littéralement fasciné, d'une part par son gameplay toujours aussi riche et surtout très "propre" et équilibré (la marque de fabrique des Street Fighter), d'autre part par sa réalisation fabuleuse. Anecdote amusante, lorsqu'il est sorti dans la salle que je fréquentais, la borne fut placée juste à côté de KOF 97, et ce dernier prenait une très, très méchante claque. La série des Street Zero en était à son troisième épisode, très riche, avec de nombreux persos, plein de possibilités et toujours cette jouabilité impeccable et ce gameplay très clean qui caractérise les SF.

Il y avait aussi un excellent Vampire Savior (Darkstalkers 3), véritable aboutissement de la série. Je suis tellement sous le charme de l'ambiance de ce jeu (quel character design...) que j'éviterai de m'étendre sur le sujet ici, car je conçois très bien qu'on puisse ne pas accrocher à cette atmosphère particulière.

Et puis, surtout, surtout, il y a ce Real Bout Fatal Fury 2 sur lequel je ne saurais tarir d'éloges. Il est sorti quelques mois avant KOF 98. Real Bout 2 est là encore l'aboutissement d'un série. L'expérimentation et la recherche d'innovations se font nécessairement au prix d'erreurs et de tâtonnements, et Fatal Fury 3, Real Bout 1 et Real Bout Special ont souffert de ce syndrome. Mais Real Bout 2 est la synthèse de tout ça. Avec ce jeu, SNK a réussi, enfin, à créer quelque chose d'à la fois rafraîchissant et à peu près sans défaut de gameplay. Real Bout 2 reste, pour quelques puristes dont je fais partie, le meilleur jeu de baston 2D jamais créé. Et, hélas, il manque cruellement de reconnaissance. C'est le seul Fatal Fury (sur huit épisodes) à n'avoir été converti sur aucune autre plate-forme que la Neo Geo/Neo CD/MVS.

Tout ça pour dire que c'est tout à fait ton droit de déclarer que KOF 98 était ton jeu préféré à cette époque, par contre, quand tu affirmes que c'était à ce moment "la référence ultime des jeux de baston en 2D, loin devant les Street Fighters de Capcom", comme si c'était un fait objectif, tu devrais mesurer un peu tes propos. Car, avec cette simple affirmation, d'une part, tu es, objectivement, bien trop sévère envers SFZero 3 et SF 3.2, d'autre part, tu sous-entends (même si tu ne le fais peut-être pas exprès) que le paysage du fight en bitmap se résume à un duel manichéen "Street Fighter/KOF", négligeant des perles comme Real Bout 2 ou Vampire Savior. Et encore, je ne parle pas de jeux comme Samurai Showdown 3 & 4 ou encore des Last Blade, faute d'y avoir suffisamment joué pour juger.

Après KOF 98, il y eut aussi l'excellent Mark of the Wolves et SF 3.3 (j'ai à peine pu essayer ce dernier). Tu vois, KOF est vraiment loin de survoler la concurrence à des kilomètres ! Je dirais plutôt que la lutte entre tous ces jeux est drôlement serrée. Les gagnants, ce sont nous, les joueurs !

Voilà. Cette longue bafouille était destinée, je le précise à nouveau, non pas à enfoncer notre KOF bien aimé , mais à apporter un point de vue alternatif, à rendre justice aux jeux mésestimés qui sont restés dans l'ombre de la série. Notez que Street et KOF restent deux de mes séries cultes. Ce sont aussi les seules, parmi les jeux de baston 2D, à avoir un article dans Gros Pixels. Pourtant, mes trois jeux préférés en ce moment ne sont ni des KOF, ni des Street : ce sont Real Bout 2, Mark of the Wolves et Vampire Savior. Alors si ça peut vous inciter à laisser de côté, juste un instant, votre Street ou votre KOF préféré pour vous pencher sur ces jeux (avec une bonne FAQ sur les genoux de préférence), j'en serais ravi. J'espère que ces commentaires seront publiés sur le site. Comme les séries Darkstalkers et Fatal Fury n'ont pas d'articles ni de dossiers consacrés, je vais peut-être m'y coller si ça intéresse les webmasters (pas dans l'immédiat mais bon).

Merci de votre attention !

PS : En attendant, pour ceux qui lisent l'anglais, vous pouvez toujours, si ça vous dit, lire mon test de Real Bout 2 sur GameFAQs.

Pour ceux qui jouent déjà à RB 2, vous pouvez jeter un oeil sur les FAQs (dont la mienne sur Duck King).

Djib
(13 juin 2004)
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