Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Fusion (14 juillet 2014)
En 1996, je tombe sur un article dans le Joystick n°83, que je viens d'acheter (à l'époque je les prends de manière ponctuelle, mais ce numéro était une cuvée exceptionnelle). Il contient les tests de trois jeux que j'ai énormément appréciés : Interstate 76, Dungeon Keeper... et Pandemonium!. Oui, le point d'exclamation fait partie du nom. Mais mon chemin avait déjà croisé le sien auparavant, à deux reprises.
Chez un ami, j'avais tâté la démo de la version Saturn (premier niveau), et je commence à me déplacer, et là mon ami me dit « Ah, t'as déjà loupé un passage secret, et ça se dit gamer ! » en plaisantant. Dans les trois premières secondes il y a déjà un bonus caché à l'écran. Gardez ça en tête. Le jeu en est complètement rempli, et récompense généreusement les curieux... et les acharnés.
Toutes ces raisons cumulées ont fait que j'avais bien envie d'y jouer, et le test fun et encenseur de Joystick, l'aval de mes parents, le volume utile de ma tirelire et une version à 99F au bureau de tabac ont fait que je me suis retrouvé avec la version complète sur mon bureau :) Ah mince, je n'ai pas encore parlé du jeu ?
Remédions-y bien fait (et non vite fait, j'ai encore plein de choses à dire). Pandemonium!, connu sous le nom de Magical Hoppers au Japon, est sorti en 1996, sur PC, Saturn et PS1. Il est édité par BMG et développé par Crystal Dynamics, les mêmes qui ont créé Gex un peu avant, et qui nous donneront les Soul Reaver et les Tomb Raider, à partir de l'épisode Legend, des années plus tard.
L'enjeu du jeu est la quête de Nikki et Fargus (accompagné de son irritant sidekick Sid, bâton de joker parlant et siphonné), respectivement sorcière et bouffon, qui, lors d'une fête au pays de Lyr, et pour tuer leur ennui, suivent un grand sorcier dans ses quartiers après son spectacle. Il s'avère que le gars avait bu un peu plus qu'un verre, et il s'étale comme une loque, un de ses livres tombe alors de son sac. Un livre de sorcellerie ! La curiosité de Nikki est piquée au vif. Se sentant responsables de la situation, ils partent rechercher la Machine à Souhaits, seul moyen de renverser la vapeur et remettre la ville dans son état originel. Mais ça ne sera pas de tout repos. On joue ?Hop, on arrive sur la carte du monde, et on commence l'aventure. Sur PC, X permet de switcher entre les deux personnages. Nikki et son double saut (Espace une fois, Espace à l'apogée du saut pour le double saut) est toute désignée pour un jeu confortable. Fargus a une attaque fondée sur le lancer de Sid, mais ça ne compense pas son saut simple assez limité. Idem pour sa roue, un peu difficile à utiliser. Bref, si vous sentez la grosdoigtitude en vous (© Marcus), choisissez Nikki, vous me remercierez.
Dès la première seconde du premier niveau, c'est un enchantement. Visuel (encore plus sur la version 3DFX) et auditif.
Les sauts permettent de neutraliser quasiment tous les ennemis, ici, rien de nouveau. Les ennemis sont assez fun. Il y a ces monstres violets de base qui font des rondes en faisant leurs « Ah-Euh-Do-Teuh » comme des décérébrés, ils sont marrants. Il y a la version dure (trois coups sur la tête), la version enrhumée (ils éternuent des mouches qui font mal dans notre direction), des araignées, des escargots, des têtes de sorciers qui sautent en même temps que nous, et au fil des niveaux, d'autres se rajoutent, comme les mini-dirigeables, les torpilles, les mini-dirigeables requins... Les bruitages donnent des impressions étranges (écraser une pile de sacs plastiques ou d'écorce d'arbre, ou un insecte particulièrement gros et gluant ?), mais je les adore.
Les animations de repos sont excellentes : quand vous ne faites rien avec votre perso, il s'occupe... Les niveaux
Le jeu peut être découpé en plusieurs parties, à peu près selon les combats contre les boss. Le château du début, où Nikki et Fargus avaient intercepté le sorcier.
- Lost Caves Un réseau de grottes à traverser, avec pas mal d'araignées, une transformation en grenouille et des thèmes vachement entraînants. Et un passage secret dans Lost Caves auquel je n'ai jamais réussi à accéder à la fin du niveau, il faut de la précision ET des réflexes ET ne pas perdre une seconde. - Shroom Lord Premier boss, relativement simple, si on fait gaffe de ne pas sauter dans un trou. Comme les boss de Sonic Rush Adventure et les autres boss de Pandemonium!, l'arène est en « anneau », on fait le tour d'un cercle en évitant les attaques du boss tout en cramant son chapeau.
- Burning Desert Deux niveaux du désert. Avec des hérissons qui vous envoient loiiiiiin dans les airs si vous leur sautez dessus avec le bon angle :) Et des sables brûlants à ne pas piétiner.
- Spider Forest La partie de la forêt, on y rencontre des troncs, des scies qui découpent, des scies sur lesquelles on rebondit, la tortue est bien utile pour certains passages. Il y a aussi des toboggans aquatiques qui ne font pas passer que de l'eau... - Goon Honcho
Mon boss préféré. On dirait qu'on l'a réveillé en sursaut, il est très ronchon, mais pas super rapide. En y rejouant plusieurs années après, mon niveau d'anglais aidant, j'ai pu comprendre ce qu'il disait et me marrer encore plus : « Hé, redescends d'là ! », « Aouh, ça fait mal », etc...
- Honcho's Airship Mon groupe de niveaux préféré, bercé par les Mille et une Nuits et des musiques arabisantes à souhait (plus les musiques de Efreet Palace et Frozen Cavern qui sont en plus fragiles et légères). Le dragon est utilisé à son plein potentiel, les idées de gameplay sont vues et revues mais utilisées de manière impeccable et c'est juste un régal. On passe d'un bateau à un palais en un coup de canon, on saute sur des dirigeables à tête de requin qui nous suivent à la trace, et on se fait porter par les vents... littéralement. - Storm Temple
Ce dernier niveau est très beau, inquiétant, d'inspiration grecque pour l'architecture. Il vaut mieux laisser la lumière allumée que de voir les monstres se diriger vers nous dans l'ombre. Plus tard, des gigantesques boules de plasma traversent le chemin à intervalles réguliers et il vaut mieux pouvoir les éviter, quitte à s'envoyer en l'air pour ça. - Wishing Engine Enfin, les deux lascars sont arrivés à la Machine à Souhaits. Mais, ou bien elle a eu un mauvais réveil elle aussi, ou bien elle n'est pas très coopérative à la base. Dans tous les cas, elle utilise son canon pour nous balancer des obus... mais cette machine de guerre peut très bien être retournée en notre faveur. Les portails
Que se passe-t-il dans le jeu lorsqu'on passe un portail ? Eh bien, on se transforme ! Les bonusÀ la fin de chaque niveau, un pourcentage apparaît : c'est celui des bonus qu'on a ramassés. Comme je l'ai dit précédemment, le jeu récompense les curieux, si vous ne l'avez pas assez été... il sera faible. Mais s'il atteint 95% ou plus, vous avez accès au niveau Full Tilt ! C'est un flipper géant bourré de bonus, de trésors de vies et de passages secrets. De plus, les flippers géants sur les côtés du jeu sont interactifs ! Et ils doivent être utilisés pour envoyer notre luron aux bons endroits. Il est aussi possible de le finir à 100% si vous avez suffisamment de réflexes, car certains trésors peuvent apparaître pour disparaître après si vous ne les avez pas attrapés entretemps. Vous avez trois tentatives pour y arriver. Si vous chutez trop souvent dans la fosse... c'est fini, et vous passez au niveau suivant. Entre 80 et 94%, vous avez accès au Speed Greed, littéralement Glouton de Vitesse. C'est qu'il va falloir être très rapide ! C'est une piste bourrée de trésors avec plein d'éléments pour vous freiner, qu'il faut éviter en se baissant ou en sautant stratégiquement... et on est poursuivi par un Ring of Death, qui vous court après. Et si il vous avale trois fois, c'est fini, vous repartez avec ce que vous avez réussi à ramasser. Je ne l'ai jamais fini, mais voici la vidéo de quelqu'un qui l'a fait. Ça vous montre aussi le Full Tilt ! Et comme pour les films Marvel, une fois que vous avez abattu le dernier boss... Savourez la cinématique, et restez devant votre écran. Le générique de fin est jouable. Détails diversLes vies en jeu sont représentées par des Ankhs égyptiens dorés.
Les joyaux présents un peu partout permettent de gagner une vie toutes les 300 pièces.
J'ai joué à Pandemonium! sur un certain nombre de Windows XP, ça marche bien. Mais parfois, la musique ne se joue pas.
On commence le jeu avec deux cœurs, on peut au final en avoir une dizaine. Sans tout indiquer, je dirai que le ballon du grand dirigeable est visitable et non vide, et que tout en haut d'une des forteresses arabisantes, un cœur est visible très en hauteur, le vent sera votre ami. La cinématique de fin est... très barrée, à l'image de celle du début. C'est une constante dans la série ! Différences entre les versionsEntre PC, PS1, Saturn, NGAGE, iPhone et Android, il y a pas mal de choses qui changent. Mais je vais juste parler des versions que je connais bien : PS1 et PC. La version sur PS1 n'est pas vilaine, celle sur PC est belle, et celle en 3DFX est juste sublime. Aujourd'hui, avec l'émulateur de 3DFX Glide, il devrait être possible d'y jouer dans les conditions de l'époque. Comme le disait Monsieur pomme de terre dans son test de Joystick n°83, en réponse à son propre constat qui était qu'à l'époque, les jeux de plates-formes PC étaient fort niais, pas très consistants et peu jolis par rapport à ce que les consoles avaient dans le même temps : « À leur tour de sauter sur des champignons magiques pixellisés ! » en parlant des joueurs console. Il y a des mots de passe pour avoir un stock de vies, tous les cœurs, ou d'autres joyeusetés comme des bruits de pet ou tous les niveaux ouverts. Ce ne sont pas les mêmes selon si c'est sur PC ou console. Au plan musical, entre PC, PS1, Europe, US et Japon, certains niveaux ont des différences flagrantes. On assiste parfois à des disparitions ou remplacements de certains thèmes musicaux. Voici un niveau avec un thème musical dans sa version PS1, et celui-ci sur PC (eh oui, sur PC, c'est bien moi qui joue).
Conclusion ? Suite, maestro !
Il y eut une suite à ce jeu réjouissant : Pandemonium 2 (sans point d'exclamation cette fois). Sorti en 1997, et intitulé Miracle Jumpers au Japon, je n'ai pas pu y jouer sur le moment, la 3DFX étant obligatoire pour le faire tourner (ce que ne m'avait pas précisé le vendeur de l'époque qui m'a laissé le lui acheter sans sourciller, ùais je me suis un peu rattrapé depuis). Il est plus difficile, certains niveaux sont à la limite de l'infaisable. Et ils sont sacrément longs : je pense à celui où on est poursuivi par un robot géant, celui où on pilote un tank, et celui où on pourchasse une mouche et où on ne doit pas perdre une seconde. Le 1 était psychédélique dans le bon sens du terme, le 2... a basculé du côté obscur de la Force de mon point de vue. Le mélange des couleurs est parfois malheureux... Mais la créativité visuelle et des situations est indéniable. Et quel plaisir de retrouver Nikki et Fargus... surtout Nikki, qui à l'époque est « sortie » du jeu pour figurer dans un clip « Crimson and Clover » qui montre bien qu'elle a... beaucoup changé. En définitive, bon jeu de plates-formes, mais je préfère le premier qui est mieux fini à mon sens. Fusion (14 juillet 2014) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (8 réactions) |