![]() |
Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
|
||
![]() |
Par Djib (30 août 2001)
Février 1997, mois de lancement de Pod est une date importante dans l'histoire récente des jeux vidéo. Pod fut pour les joueurs de l'époque une expérience époustouflante, novatrice et passionnante. Le jeu connut un succès considérable et se vendit à plus de 3,5 millions d'exemplaires (ce chiffre comprend les versions bundle livrées avec les carte graphiques et les processeurs MMX ainsi que la version gold comprenant tous les add-ons). Une grande réussite pour Ubi Soft à classer au coté de Rayman et qui permit à l'éditeur français de s'affirmer comme un des grands acteurs du secteur. ![]() ![]() Pour se lancer dans la réalisation de Pod, les concepteurs avaient décortiqué, analysé plus de 75 jeux de voitures, sur plus de 11 formats différents. De Vroom à Ridge Racer Revolution, en passant par Mario Kart, F-Zero, F1GP, Stunt Car, Motor Toon, Virtua Racing, etc. Ils avaient tout essayé pendant des heures, pour finir par établir des tableaux analytiques traitant des éléments constitutifs d'un bon jeu de voitures (circuits, vue, options, difficulté, sensations, pilotage). ![]() De cette réflexion était sortie une idée précise de jeu, fondée sur la maîtrise de son véhicule, une dextérité de conduite, un apprentissage parfois laborieux des circuits, une volonté d'aller plus vite, et surtout une raison de le faire. En effet, Pod ne se contente pas de placer un joueur derrière une ligne de départ et de l'arrêter lorsqu'il franchit une ligne d'arrivée, il tente de le plonger dans un univers et une histoire : un virus, le pod, sorte de gélatine verdâtre, ravage la planète Io. Les survivants organisent alors des courses de voitures afin de déterminer qui pourra quitter la planète à bord du dernier vaisseau. Cette histoire simpliste connut pourtant un grand écho auprès des joueurs et sur le web de nombreux sites fleurirent faisant la part belle à la description de l'univers et inventant la suite du scénario. (Sur le site officiel existait « la gazette de Io »). ![]() Outre la compétition acharnée en ligne, le site officiel proposa rapidement les ghosts des meilleurs joueurs, de nouveaux circuits et de nouvelles voitures. Lors de la sortie du jeu en avril 97 les nouveaux circuits se succédaient toutes les semaines sur le site officiel. Pesant souvent moins d'1,44 Mo ils circulaient également sur disquettes entre les chanceux connectés et les autres. Quant aux nouvelles voitures, même des camions, des motos et des F1 furent ajoutés. Les joueurs eux-mêmes eurent la possibilité de proposer leurs propres bolides. Grand succès qui permit au site de proposer en téléchargement les meilleurs réalisation des joueurs. Parmi celles-ci, la « deuch » inspirée de notre Citroën nationale, connut un engouement extraordinaire lié à son look et à sa tenue de route très spéciale, difficile à maîtriser. Sur le net, elle devint la voiture officielle de nombreuses ligues. En outre, Pod est un jeu qui fut beaucoup bidouillé par les fans (changement des textures, des sons, des paramètres graphiques etc.) et alimenta une communauté créative très importante.
Les circuits officiels, au nombre de 33 (16 dans le jeu original + 17 nouveaux) sont très bien conçus et offrent de nombreux défis. Ils sont traversés de passages secrets (du tremplin au tunnel en passant par l'ascenseur et les rampes plus tordues les unes que les autres) plus ou moins difficiles à atteindre et à repérer. C'est pourquoi chaque circuit est une vraie découverte et l'on prend beaucoup de plaisir à les apprivoiser avant de faire exploser le chrono. Parmi les plus réussis on peut citer : Sewer qui fut utilisé pour la « Race in Space », Pompeï, un des plus beau, The Lake avec ses énormes collines, Beltane et sa ligne droite où l'on croise les retardataires à contresens ou encore Iceberg dont le décor est agrémenté de sympathique pingouins. Quant aux bolides, leur tenue de route varie en fonction de 5 paramètres que le joueur peut régler lui même (vitesse, freins, adhérence, braquage et accélération) à partir d'un capital de 400 points. Les réglages les meilleurs pour chaque bolides s'échangeaient sur les forums et on trouvait des conseils du genre « 100 0 80 20 100 avec la fuego sur The Lake». Au cours de la course les voitures subissaient des dégâts (répartis sur 6 zones) et il était parfois nécessaire de passer au stand pour réparer. En outre les cheats implémentés étaient très complets, on pouvait rajouter à l'écran un rétroviseur, une map du circuit, le nom des concurrents, réparer sa voiture, ou encore passer à travers les autres bolides... ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Cependant les voitures de Pod ne procurent pas de sensation suffisamment extraordinaires (à part l'impression de vitesse avec la vue subjective) et à la longue le jeu ne tient pas la distance. Les concepteurs n'ont pas su suffisamment doter le pilotage d'assez de subtilité et c'est le point faible du jeu. La deuch étant finalement le seul bolide à proposer un véritable challenge. C'est sans doute pourquoi elle a connu autant de succès dans les compétitions multi-joueurs. ![]() ![]() Dans le sillage de son succès apparurent les Pod-like : Powerslide, Deadly Weaponz, Scars, Rollercage, TTT.... Dans le lot, on retiendra DeathKarz des australiens de Melbourne House, qui propose de fabuleux graphiques, des armes et bonus et une excellente sensation de conduite. À noter que Pod connut une suite développée par Ubi Soft Roumanie et sorti sur DC l'année dernière. Apparemment ce fut une daube infâme, même si l'esprit multi-joueurs avait essayé d'être préservé. Enfin Ubi Soft se servit de l'expérience de Pod pour développer ses services de jeu en ligne et un certain nombre de jeux de course : Speed Busters, Scars et la série des F1 Racing Simulation. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (14 réactions) |