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Sonic Battle
Année : 2003
Système : GBA
Développeur : Sonc Team
Éditeur : Sega
Genre : Jeu de Combat (VS fighting) / Beat'em all / Action
Par DSE76 (15 mai 2017)
Jaquette de Sonic Battle avec des graffitis comme artwork.

La Game Boy Advance n’a pas que la série des Sonic Advance puisque la console a accueilli deux spin offs : Sonic Pinball Party, un jeu de flipper plus classique que Spinball et ce jeu : Sonic Battle. Battle est, comme Sonic the Fighters, un VS fighting sauf qu’il emprunte plus à Smash Bros et aux beat them all qu’à Virtua Fighter. Le jeu, contrairement aux Advance, a été développé par la Sonic Team, la vraie, bien que les membres soient issus de divers projets autres que Sonic (Tomoyuki Hayashi, le directeur du jeu, est surtout connu pour le premier Phantasy Star Online).

Sonic Battle est donc un mélange entre VS Fighting et beat them up,à savoir que jusqu’à quatre joueurs peuvent prendre part au combat. Le but est de mettre KO l’adversaire en le cognant suffisamment. Au bout d'un certain nombre de KO, selon le mode de jeu, soit l’adversaire est retiré du combat (son compteur arrive à zéro) et les éliminer tous permet de remporter la partie, soit un vainqueur est désigné en atteignant un certain score.

L’arène de Sonic Battle. Jusqu’à quatre joueurs peuvent prendre part au combat.

Le jeu se déroule dans une arène en 3D isométrique, façon mode 7 de la SNES Sauf qu’il y a du vrai relief avec quelques plateformes surélevées formant des murs. Chaque personnage utilise les quatre boutons : le bouton A sert à sauter et effectuer une action dans les airs, le bouton B à donner des coups. Vous pouvez appuyer sur B plusieurs fois pour faire un combo, sur B et droite (la direction change si vous êtes face à gauche) pour projeter l’adversaire et le poursuivre en appuyant sur A puis B au bon moment et lui infliger un coup assez puissant. B et Gauche (même topo pour le coup précédent) permet de projeter l’adversaire vers le haut.

Le bouton R lance une attaque spéciale. Avant le début du combat et à chaque fois que vous êtes mis KO, vous devrez choisir entre trois catégories : shot, power et trap. Shot permet d’utiliser un tir, power une attaque puissante et trap une attaque piégée. En fait, il faut assigner trois types : le premier est ground, l’attaque spéciale que vous ferez au sol. Après avoir choisi une des catégories, vous devrez assigner le type aerial, l’attaque spéciale que ferez une fois en l’air. Enfin, la dernière est guard : vous vous défendez contre l'attaque spéciale que vous attribuez. Si vous avez mis shot en guard et que vous recevez une attaque shot, elle sera automatiquement parée. Enfin, L permet de faire une garde et se soigner en maintenant la touche. L’ennui est que la garde est plutôt un contre, ce qui la rend peu pratique à utiliser.

Dernière chose, si vous prenez des coups, vous soignez ou gardez des attaques spéciales, vous remplissez une jauge nommée ichikoro, qui en japonais signifie... mort instantanée. Autrement dit, si vous effectuez une attaque spéciale alors que la jauge est pleine, vous "one-shotez" les adversaires qui subiront l’attaque.

À l’aide du bouton R, vous pourrez lancer une attaque spéciale qui blessera bien votre adversaire (s’il ne s'est pas mis en garde).

Le jeu dispose de trois modes : le solo constitue le gros du jeu. Vous incarnez tour à tour des personnages avec les différents movesets des épisodes correspondants. Le but est d'aller au bout de l’histoire en participant à des combats. Vous vous promenez donc sur une carte et déplacez un pointeur pour vous rendre dans des lieux particuliers indiqués par des cercles blancs, pour faire avancer l’histoire ou combattre. Une fois un épisode terminé, le suivant est déverrouillé et ainsi de suite.

Les autres modes sont le Battle où 4 joueurs peuvent s'affronter en liaison câblée, un mode Challenge qui vise à affronter des groupes d’ennemis de plus en plus dangereux, un mode Training pour apprendre à maîtriser les coups et un mode mini-jeux où vous participerez à des épreuves (souvent multijoueurs et quasiment toutes inspirées du service en ligne pour mobile Sonic Café), déblocables dès que vous avez fini l’un des épisodes du mode solo.

Le mode Story consistera en des déplacements sur une carte entrecoupée de dialogues et de combats.

La grande particularité est l’un personnages principaux du jeu : Emerl, un robot de combat qui se lie d’amitié avec les différents protagonistes. Il a la particularité de capturer les mouvements de chaque personnage, les recopier et les utiliser. Mais pour cela, il doit utiliser des points de compétences. L’ennui est que Emerl ne démarre qu’avec 25 points, qu’il gagne de 1 à 5 points supplémentaires par combat (1-victoire, 2-sans KO, 5-Perfect) et surtout que si la compétence la moins chère coûte cinq points, en moyenne on tourne plutôt à 15... Et il y a une vingtaine de domaines à assigner ! Résultat, dès le premier épisode on passe des heures à farmer des points de compétences.

À l’aide du bouton R alors que vous êtes sur la carte, vous pourrez modifier les différentes techniques dans "Éditer Tech". Ici, vous pourrez choisir vos techniques de combat en fonction de vos besoin. Celles-ci ne sont capturées qu’à chaque victoire avec ou contre Emerl. Autre problème : l’obtention des techniques est totalement aléatoire. Aucun moyen d’être sûr d'avoir celle dont on a besoin. En plus, en début de progression, Emerl est d’une nullité incroyable. Cela oblige un deuxième farming, de techniques cette fois-ci, parallèle à celui des points de compétences, pour rendre le robot opérationnel.

C’est par ce menu que vous pourrez éditer les techniques de combats de Emerl. Il est possible d’échanger ces techniques avec d’autres joueurs.

Le jeu dispose d’une histoire assez riche pour un jeu de ce type : il est question d’un robot retrouvé par Eggman, qui est une relique d’une civilisation perdue et peut apprendre n’importe quelle technique en regardant les autres combattre. S’ensuit une course où quasiment tous les protagonistes veulent s’en emparer pour leur plaisir personnel. Chaque épisode fait un peu comme dans Sonic Adventure : on suit un personnage, ses motivations et son point de vue.

Le jeu est très bavard : quand vous ne serez pas en train de vous déplacer sur la carte ou de vous battre, ce sera un dialogue avec jusqu’à quatre personnages. Et des dialogues, vous en aurez beaucoup, il y en a quasiment un avant chaque combat (ce qui fait très Puyo Puyo) et il y a aussi des scènes d’exposition sur le background du jeu.

Avant chaque combat, un petit dialogue explique les motivations de chacun.

Au plan graphique, le jeu est très réussi : les arènes sont en "mode 7" mais avec des murs en relief, que l'on peut utiliser pour coincer l’adversaire ou s’en servir de protection. Les personnages sont tout aussi réussis, assez beaux et très bien animés. Bref, le jeu est une petite réussite de ce côté là.

Pour ce qui est du son, il dispose d’assez bonnes musiques, un peu rock électronique. De plus, la Sonic Team profite du processeur sonore de la GBA pour mettre des voix digitalisées. Ce sont juste quelques mots, ultra compressés, mais c'est toujours ça. Enfin, les effets sonores sont plutôt réussis avec des bruits de coups percutants.

Les arènes de jeu sont des plus réussies, un mode 7 avec du relief et des personnages très bien animés.

Malheureusement, Sonic Battle est pollué par de nombreux problèmes : la difficulté du mode Story est mal répartie. Le premier épisode, notamment, est assez difficile, en grande partie parce qu’Emerl est nul, ce qui rend ses combats horriblement durs, en particulier celui avec Knuckles. D'autre part, les affrontement sont très répétitifs. Parfois même ce sont des copiés-collés en plus difficile, principalement pour qu’Emerl puisse avoir un nombre de compétences décent. L'action est en général un bazar monstrueux où l'on comprend difficilement ce qu'il se passe et où il est ardu de réagir correctement sans se faire défoncer.

Le plus gros problème reste le système de jeu : ah, on s’est moqué de Sonic the Fighters et du prétendu spam de coups de base pour réussir le jeu (ce qui est faux) mais Sonic Battle est pire : mettez une attaque spéciale au sol qui vous va bien, une autre aérienne et recommencez-les sans cesse. Si l’adversaire pare l’attaque spéciale au sol, utilisez l’aérienne et vise versa. C’est telllement efficace que les coups de base ne servent strictement à rien. En plus, les personnages sont encore plus standardisés que dans Sonic the Fighters : ils partagent les mêmes coups et types d’attaques spéciales. Seule la puissance et la vitesse diffèrent. La jouabilité est quelque peu catastrophique, avec des chances de taper dans le vide parce que l’adversaire est de l’autre côté ou de vous faire enchaîner par deux adversaires, en sandwich façon Golden Axe.

L’IA est d’ailleurs mal fichue : elle vous poursuivra, uniquement vous, jusqu’au bout du monde, quand bien même de plus grandes menaces se trouvent à proximité. Elle est surtout tricheuse car elle fait plus de dégâts que la normale, son simple combo peut parfois vous one-shooter sans que vous ne puissiez faire quoi que ce soit. Et ne comptez pas sur la parade, elle est totalement inutilisable.

Il est tout à fait possible de spammer une attaque spéciale pour vaincre. C’est même indispensable pour venir à bout de certains adversaires aux coups ultra cheatés.

Sonic Battle est un jeu de combat des plus médiocres, doté d’un gameplay assez catastrophiques et d’un système de combat des plus réduits. La réussite des graphismes ne suffit pas à redresser la barre. Si vous voulez un bon jeu de combats avec Sonic, optez pour Sonic the Fighters, voire Smash Bros Brawl (dans lequel il est jouable), qui sont bien meilleurs.

DSE76
(15 mai 2017)