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Yoda Stories
Année : 1997
Système : GBC, Windows
Développeur : LucasArts
Éditeur : LucasArts
Genre : Stratégie
Par Thomas V. (13 mai 2003)
La petite maison sur Dagobah...(en fait c'est celle de yoda)
Ici vous échangez la ferraille et les médipacks contre des armes et des medipacks (!)

Il y a bien longtemps dans une lointaine galaxie, glandait un ptit gnome verdâtre et bouseux dans un cloaque aussi crade que ce qu'il était petit : beaucoup. Mais le nabot avait un don, à ce qu'il paraît il maîtrisait la Force. Et du coup, il soulevait des vaisseaux spatiaux sans les toucher (véridique). C'était une vraie star, et un jour, un bouseux du nom de Marcheur-Ciel (j'ai traduit littéralement) est venu l'enquiquiner, parce que lui aussi voulait soulever des trucs sans les toucher, pour, dit-on, impressionner son père, qui était très méchant (lui étranglait des gens plutôt que de déranger des vaisseaux spatiaux : enfin quelqu'un de civilisé !).
On en a fait des films, des jouets et des jeux vidéos, des livres et surtout beaucoup d'argent, ça s'appelle, pour les moines Tibétains enfermés depuis 30 ans dans leur monastère (NdL : Oh, tu sais, même eux...), Star Wars.

Le détecteur vous permet d'afficher la carte du monde dans lequel vous vous trouvez
Certaines énigmes doivent être résolues en échangeant des items avec des personnages non joueurs.

La carotte. Voilà ce qui motive depuis longtemps l'éditeur Lucas Arts, détenteur des droits de la saga. Ainsi des daubes comme Rebel Assault on vu le jour, et autant dire que si la qualité a souvent été au rendez-vous (X-Wing Fighter, Dark Forces...), la recherche de concepts vraiment nouveaux a longtemps été le cadet des soucis du studio lorsqu'il s'agissait de traire la vache à lait de la licence. Yoda Stories est, dans cette myriade de déjà-vu, un véritable OVNI (je suis spatial pour cette chronique), nous allons voir pourquoi... (trois petits points mystérieux ménageant un suspense insoutenable digne du dénouement d'un Derrick ou d'un Histoires Naturelles)

La planète Hott
La lune forestière d'Endor

Yoda Stories est un générateur de jeux d'aventures se déroulant dans l'univers de Star Wars, dans lequel vous dirigez Luke et accomplissez plusieurs missions, selon le bon vouloir de Yoda. En soi l'idée n'est pas mauvaise. Elle est encore plus alléchante lorsque l'on vous dit que chaque aventure est faite pour vous occuper le temps d'une pause (car il s'agit d'un desktop game, à savoir un jeu que l'on peut pratiquer sur n'importe quel ordinateur, y compris celui de son travail), et dure donc moins d'une heure.

Lorsque l'on démarre le jeu, deux réactions s'opposent. On peut être soit dégouté par le design, soit charmé. En effet, le jeu tient dans une fenêtre non redimensionnable de taille moyenne (n'occupant pas tout l'écran), avec une colonne d'inventaire sur la droite, et une petite fenêtre pour le jeu.
Les graphismes sont en 2D vue de dessus (à la Zelda, pardonnez la comparaison !). Le ton est assez enfantin, et le jeu se manie uniquement à la souris. En cliquant, vous dirigez Luke où vous désirez qu'il aille, vous sélectionnez un objet dans l'inventaire, vous l'utilisez, vous vous servez du sabre laser ou du blaster, vous déplacez des blocs (avec la touche Maj), bref vous pouvez interagir avec votre univers. Les buts des missions sont toujours les mêmes : sauver Yoda, détruire une base de l'Empire (la société dirigée par le papa méchant), réparer une antenne satellite, trouver Yan Solo (voire son sosie américain Han Solo), bref, tout est en rapport avec l'histoire de Star Wars. Mener à bien une mission se fait au terme d'explorations, de combats (pas très balèzes) et d'énigmes de difficulté variable (en fait, elle nécessitent de trouver le bon objet au bon moment, ce qui implique des aller-retours incessants sur les cartes).

Le fameux port de Mos Eisley sur Tatoïne

Le résultat est assez mitigé. En effet, le concept en lui même est assez marrant, et le jeu vous scotche pendant une cinquantaine, voire une petite centaine de mission, soit bien trente à cinquante heures, et même cent heures dans les premières parties (NdL : la phrase précédente est fausse d'un point de vue arithmétique. Ça, quand on joue au lieu de bosser, faut pas s'étonner après... grmblbl...). On acquiert d'ailleurs un nouveau sabre laser, la Force et un cœur régénérateur au fil des parties terminées. On peut agrandir les carte et corser les combats pour rallonger la durée de vie. C'est aussi un plaisir de retrouver une flopée d'éléments de la série (à savoir des mondes connus comme Tatoïne, Hott, Dagobah, Endor, les principaux thèmes musicaux, des objets comme le sabre laser, des personnages, et même la séquence sur Dagobah où Luke rencontre Dark Vador), dans des scénarios s'apparentant à de vraies fan-fictions.

On est cependant déçu par la facilité du jeu (la barre d'énergie s'use trop lentement, les médipacks et les robots soigneurs sont monnaie courante), et sa répétitivité (on se retrouve peu ou prou, quelle expression, confronté systématiquement aux mêmes situations d'une partie à l'autre). Le concept n'a manifestement pas été poussé assez loin.
Cependant, on se retrouve quelques mois après avoir laissé le jeu de côté à retenter une incursion amusante dans cet univers sympathique, fidèlement et exhaustivement transposé de la première trilogie. Il est une véritable bouffée d'oxygène dans un monde bouffé par les effets spéciaux 3D (ce jeu est sorti à époque de Wipe Out et de l'avènement des 32-bits) et les résultats financiers à tout prix. On est là dans un petit jeu en 2D, peu cher à sa sortie (100 balles contre 350 pour la concurrence), tournant facilement sur un 486 avec 8 mo de RAM (la 3DFX et le Pentium 2 que votre serviteur utilise venaient de sortir). C'est peut-être un petit clin d'œil bourré de nostalgie aux adeptes de la série, ce n'est en aucun cas une arnaque. Il s'agit d'un jeu en retard sur son temps, qui synthétise à lui seul (et je n'ai pas peur de le dire) l'esprit de Grospixels pour les raisons citées plus haut : le concept et la simplicité priment sur la poudre aux yeux des effets spéciaux (ce que Georges Lucas a oublié, semble-t-il dans ses films postérieurs !), et on n'est pas obligé de dépenser des fortunes de technologies pour s'amuser.

Si c'est pas ça la philosophie de GP, qu'on me le dise, je risque d'être déçu !

Quand je vous dis que le jeu tourne dans une très petite fenêtre !

Il existe aussi un jeu de cet acabit tournant sur PC avec le même moteur autour de l'univers de Indiana Jones, sorti en 1996 (je me devais de le signaler pour pas me faire tirer les oreilles !), intitulé Indiana Jones and his desktop adventures.

Quel la Force soit avec Yoda Stories !

Thomas V.
(13 mai 2003)
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