Hmmm, apres peut etre que j'ai mal compris l'esprit, mais pour moi MI c'est un truc qui se passe de nos jours.
J'ai jamais vu ca comme une histoire qui se passait vraiment à l'epoque des pirates.

Ah oui, aussi, sur la question d'une éventuelle suite : rien ne l'exclut, effectivement, mais j'ai envie de dire franchement, quel intérêt ? Cet épisode fait une très belle conclusion pour la saga.

Et sinon, le coup de Guybrush qui raconte des histoires à son fils, c'est bien pratique en fait. Tous les jeux Monkey Island étaient des histoires, vraisemblablement basées sur des événements réels dans l'univers de ces jeux (Guybrush a bien été pirate, il a bien cherché le secret, etc.) mais avec des éléments ajoutés, notamment ce qui relève du surnaturel. Et donc, les fameux anachronismes de MI2 font partie de ces ajouts de narrateur non fiable.

C'est ça, en fait, le secret de l'île aux singes : Guybrush Threepwood est le premier auteur de science-fiction de l'Histoire.

Me lance pas sur matrix 4 je vais encore pondre un pavé

J'ai terminé le jeu ce matin, après une petite semaine. J'avoue avoir consulté le grimoire vaudou plusieurs fois car je n'ai plus forcément le temps de rester bloquer des heures sans savoir quoi faire ^^ Mais globalement la progression est plutôt fluide, il y a pas mal de choses qui font tilt naturellement et les énigmes sont quand même moins absurdes/complexes que dans MI2 (la 4e partie avec les îles est assez symptomatique de ça).

C'est difficile d'en parler sans avoir pris un peu de recul car beaucoup de sentiments se mêlent à la fin du jeu. Mais j'ai quand même envie d'essayer. Avant d'activer les balises spoiler, je dirai juste que je me sens chanceux d'avoir pu jouer à un tel jeu en 2023. C'est effectivement un très bon jeu point&click en soi, qui fait honneur à son genre et à son histoire, et tout l'affect qui entre en ligne de compte quand on a connu les épisodes originaux à l'époque lui donne un relief particulier.

Donc...

J'avais lu qu'il y avait plusieurs fins, et celle que j'ai obtenue spontanément est révélatrice de mon ressenti sur le jeu et l'histoire : je n'ai pas ouvert le coffre du secret, et il ne m'a même pas traversé l'esprit qu'il pouvait y avoir une clef quelque part D'ailleurs, je crois que si je l'avais fait, j'aurais trouvé le coup du t-shirt un peu nase Bref, pour moi, c'est Elaine qui avait raison : c'est mieux de ne pas savoir. J'ai lu l'analyse de MTF et je trouve l'idée des "trois publics" bien vue. En fait, LeChuck, c'est ce que Guybrush risque de devenir s'il se laisse ronger par sa quête obsessionnelle et absurde. Pour poursuivre dans l'analyse méta, j'ai l'impression que Stan, c'est l'éditeur, celui qui vend des rêves de piraterie, l'as du marketing avec ses pubs mensongères, celui qui a les moyens financiers de faire toutes ces mises en scène pour Guybrush. En poussant plus loin, Stan, c'est Disney. Le magicien d'Oz (qui est un imposteur, souvenez-vous), le propriétaire du parc. Voir Disney et LucasFilm au générique, c'est assez savoureux...

Et puis il y a Guybrush, qui est un peu Ron Gilbert, celui qui raconte l'histoire. Et son fils, c'est le joueur, celui qui rejoue les aventures de Guybrush. Avec son côté méta et sa façon de jouer avec la nostalgie, le jeu me rappelle un peu la 1ère partie de... Matrix Resurrections. À l'heure où la nostalgie est devenue une valeur refuge (autant pour les joueurs que pour ceux qui vendent les œuvres culturelles), qu'est-ce qu'on attend quand on va voir Matrix 4 ou quand on joue à Monkey Island 6 ? Est-ce qu'on rejoue toujours le même disque, encore et encore, ou est-ce qu'on essaie de dire quelque chose sur tout ça ? L'autre rapprochement que je ferais devant la fin du jeu, c'est avec Là-Haut, le film de Pixar, quand le vieux monsieur regarde son album photo et comprend que sa femme, qui rêvait d'aventures, a au fond vécu sa plus belle aventure simplement en vivant avec lui. Là, Guybrush n'est plus "mighty pirate" mais concierge, il a renoncé à trouver ce satané secret, mais il vit avec Elaine et ils ont un enfant.

Dernier truc surgi de nulle part : le nom de Neil Druckmann de Naughty Dog au générique des doubleurs. Apparemment, il fait la voix d'un des prisonniers de la carrière de glace.

Sinon, Seb : ce truc des catastrophes provoquées par Guybrush, pour moi c'est un peu comme dans Sacré Graal. À la fin la police arrive et embarque tous ces types qui se faisaient un JDR grandeur nature

Je sais plus si j'ai vu cette option, mais plus de blablas ... la version difficile t'as bien du courage. J'avais regardé dans une soluce et en fait t'as quelques enigmes en plus et certaines qui se resolvent différement.

Le style graphique en fait c'est surtout l'aspect cubique qui a du en rebuter certains. C'est sur que ca fait bizarre au debut mais on s'habitue

Ça y est, je me suis lancé dans l'aventure de Return to Monkey Island, je n'ai joué qu'une petite heure mais le charme opère déjà. L'épilogue de MI2 transformé en prologue/tuto, c'est assez savoureux, et puis alors quand l'écran titre apparaît, avec l'île de Mêlée en fond et le thème historique réarrangé, et la mention "écrit par Ron Gilbert et Dave Grossman", j'avoue, la nostalgie fonctionne à fond.

J'ai choisi le mode difficile qui, si j'ai bien compris, correspond au mode normal de MI2... même si entre la to-do-list et le grimoire de Lady Vaudou, je ne vois pas trop comment on peut être bloqué Ah oui aussi, en farfouillant dans les options avant de me lancer, j'ai vu qu'il y avait une "version longue" (writer's cut en VO) qui n'était pas cochée par défaut. L'explication donnée est un peu vague ("plus de blabla, moins de rythme"), et comme j'avais peur de rater des gags ou du lore je l'ai cochée. Je n'ai pas trouvé le jeu particulièrement bavard pour autant, enfin, pas plus que les point&click auxquels je jouais il y a 25 ans. En regardant un peu sur Gamefaqs, il semble que ça rallonge quelques dialogues et que ça fait apparaître quelques persos pour l'ambiance (des persos auxquels on peut parler sans que ça ne perturbe le déroulement de l'aventure).

Sinon, pour ce qui est du style graphique, je ne comprends pas trop les gens qui râlent. Ça me semble dans la lignée des jeux LucasArts comme Day of the Tentacle ou Sam & Max, en plus moderne, si on veut. Surtout, ce dont on ne se rend pas forcément compte en regardant des screenshots, c'est que les décors proposent souvent des petites animations sympa, comme un insecte qui va passer sur une planche au premier plan, ou un écoulement d'eau. Toute proportion gardée, ça me rappelle un peu les vidéos incrustées dans les décors précalculés du remake de Resident Evil.

y'a plusieurs fins ???? des vrais différentes ou juste 1-2 details

Ci dessous (et dessus) : évitez de lire si vous n'avez pas fait le jeu et comptez le faire.

Attention, il y a plusieurs fins (plus d'une dizaine ?) en fonction des actions qu'on accomplit (ou pas) dans le tout dernier acte (avec Stan et Elaine). Certaines sont plus "classiques" et moins "méta".

Mais oui, les auteurs sont partis du principe qu'ils ne pourraient jamais répondre à l'attente des fans (de certains fans en tout cas) qui se faisaient toute une montagne du "secret", et leur intention est donc de nous faire plus apprécier le déroulement de la quête que le résultat / la récompense à la fin de la quête. On peut y voir en effet une sorte de renoncement et une envie de passer à autre chose, d'éviter qu'on leur réclame l'épisode de plus / de trop.

Pour la scène de l'arbre, je l'ai trouvée très forte ! J'étais limite déprimé pendant cette scène, je ne sais pas si c'est vraiment le sentiment que voulaient créer les auteurs ou si on est censé 100% en rire. Après, il y a en effet ce running-gag des dégradations / catastrophes causées par Guybrush et Elaine qui passe derrière. Je pensais que ça allait mener à une confrontation entre les 2 héros, que ça allait être une menace pour le couple Guybrush / Elaine et prendre une part importante dans l'histoire. Mais finalement, les auteurs n'en font pas grand chose et ça reste juste un gag, ou j'ai loupé un truc ?

J'aime bien comprendre quand meme.

Je ne me rappelle plus trop des 1er MI notamment la 4 que j'ai totalement oublié.
Seulement j'avais pas l'impression que le jeu utilisait tant le meta et était aussi adulte dans son propos.

Dance lui là oui y'a une grosse critique de la relation G.T / LeChuck. Qu'au final ils sont tout aussi condamnable l'un que l'autre. D'ailleurs c'est ca qui m'a un peu géné.
Quand Guy (j'arrive jamais à ecrire son nom alors je le coupe) veut obtenir sa wassing (je sais jamais comment on dirait en francais), il saccage un arbre sacré.
Sur le papier tu peux te dire ok, ils vont faire un truc drole, et ca va etre un truc pas fait expres... mais là t'as l'impression que Guy saccage l'arbre juste pour le plaisir

Et pareil dans l'histoire on sous entend clairement que Guy est une fleau et qu'il saccage tout mais comme lui est "gentil" bah ca passe ....
Apres je sais pas si j'ai vieilli ou si G&G l'ont voulu ainsi, mais j'ai trouvé que y'a moins de second degré et que limite ils essaient de deconstruire totalement leur jeu
La fin j'ai bien compris que c'etait un moyen de dire c'est bon c'est juste un jeu, rangez vos jouets (ce qu'on fait litteralement) ca + la lettre dans l'album ....


Je sais pas, sur le coup j'y pensai pas, je me disai juste que l'humour avait vieillit. Mais là à te lire et y rereflechir, j'ai plus l'impression qu'ils ont essayé de tuer la licence histoire de dire passez à autre chose comme nous
C'est dommage parce que je trouve qu'ils ont super bien modernisé le P&C et que le jeu est vraiment bon donc qu'on ait une suite ou une suite d'un autre SCRUM, je trouverai pas ca deconnant ...

La fin je te dis c'est vraiment bizarre... C'est pas le mcguffin, c'est vrament le fait de passer une porte et d'au lieu d'avoir un combat final à base d'insulte, on a ce theatre comme ca .....

Je sais pas si tu vois ce que je veux dire mais ludiquement et intellectuellement j'ai du mal à concevoir ce que les auteurs veulent dire et ce qu'on doit en comprendre

Eh bien, il y a beaucoup de façons d'interpréter la fin de RtMI, et ce que je vais dire n'engage que moi, mais voilà Déjà, si tu finis le jeu, tu débloques une lettre de Gilbert & Grossman dans le "scrapbook" qui éclaire certains de leurs choix.

Les jeux de Gilbert ont toujours eu une part de "méta" dans leur écriture (au point que ça peut être maladroite, comme le notait JC sur "Thumbleweed Park", et je suis assez d'accord avec ça). Les deux premiers MI étaient des jeux sur "comment construire un 'bon' jeu d'aventure", en pointant explicitement les objectifs (les trois épreuves, les bouts de carte) et en se focalisant sur la résolution des énigmes et non leurs récompenses (les T-Shirts, le ticket d'attractions qu'est le trésor de Big Whoop), et en déplaçant leur intérêt de l'univers du jeu lui-même, qui n'était pas censé faire sens. Le "secret" de l'île aux singes est symptomatique de ça, je trouve.

Avec MI3, pour moi, on avait trouvé le secret de l'île dans le premier épisode. C'était les cavernes souterraines, le fait que l'île soit cachée et qu'on doive faire une potion pour l'atteindre, tout ça. D'ailleurs, on s'en moque dans MI2, et on n'y fait pas référence du tout. Mais c'est lorsqu'il y a le dialogue entre Guybrush et LeChuck dans MI3 et qu'il évoque qu'il y a effectivement "un autre secret" que le concept a décollé, et là encore, il est censé être résolu dans MI4 avec le Robot Géant. En ce sens, il n'y a pas de secret. Ce qui est intéressant, c'est la chasse au trésor, ce sont les énigmes, c'est le récit : pas sa conclusion. C'est une façon de voir la narration (toute narration, y compris au cinéma, en littérature, etc.) particulière, mais qui peut donner des choses intéressantes : c'est un Mac Guffin comme on dit, comme la malette de Pulp Fiction ou le Faucon Maltais.

C'est assez bien vu avec dans l'opposition entre LeChuck, les nouveaux pirates et Guybrush, qui sont chacun une facette d'une population de joueurs ou de joueuses pour moi. LeChuck, c'est le boomer par excellence ("Get off my ocean!"), qui voit le secret comme sa propriété exclusive, parce qu'il le cherche depuis toujours ; les nouveaux pirates, eh bien, ce sont les nouveaux venus qui ont entendu parler du secret et le veulent sous prétexte que cela est censé leur donner un grand pouvoir (ou une meilleure compréhension des temps passés) ; Guybrush, c'est nous, qui passons du temps à résoudre des énigmes (alors qu'il faudrait être un imbécile pour chercher les clés d'or, comme on nous le dit), et clairement, nous sommes dans le vrai.

Le problème avec cette approche, et tu es comme le gamin, c'est que ça rend la fin du jeu et la résolution du secret finalement "décevante" ou inaccomplie. Alors, tu peux en conclure ce que tu veux, de la même façon qu'on le faisait de la fin de MI2. Tu peux dire que Guybrush pipote et cherche juste à raconter une jolie histoire, et qu'il brode ce qu'il peut (après tout, son gamin connaît le pirate Madison, dont ça semble indiquer qu'il incorpore des éléments "réels" dans son récit, mais rien ne dit que les choses se passent comme il le dit), tu peux croire que tout est vrai, jusqu'au "trésor", ou qu'il s'agit d'un jeu rigolo entre lui, Stan et Elaine... Cela n'a pas trop d'importance.

L'important, c'est que tu as apprécié l'aventure Le reste, c'est pas grave.