Je confirme pour les premiers en tout cas ?

Du moins, ça va me ramener à cette anecdote familiale sur "Sorcellerie" ( Version francisée sur Apple II ), ou l'on partait limite en expédition polaire pour le temps de jeu autorisé, car la machine était un temps installée au fin fond du grenier.

Immersif.


( ...Pas de quoi l'ajouter à mon Top 10 pour autant, mais oui c'était assez mémorable. )


[Edit]



D'autant que jouer à un jeu de pêche sur une île déserte c'est un peu... Voilà, quoi.

( Non, dans mon idéal, un Stardew Valley ou un Minecraft-like ferait mieux l'affaire, dans ce type de situations d'isolements. En faisait fi des contraintes liés aux alim'. )

Un extrait de ce que j'avais écrit à propos de Shinobi (retiré de la liste), tu vas rire



Je n'avais pas non plus la console, j'y jouais au boulot de mon père quand il m'emmenait le WE. On n'avait pas de console à la maison à part la Gameboy.


Alors là c'est la première fois que je lis ça, je suis admiratif. On y jouait chez mon pote mais l'abus d'objets planqués dans le décor avait fini par avoir raison de notre motivation. Mais comme pour Half Life, je garde un souvenir impérissable du début du jeu, surtout l'intro.


Voilà, tu as débusqué un des crêve-coeurs mentionnés précédemment. Je demande pardon au dieu Jordan Mechner. A noter que si Another World réutilise la technique du rotoscoping utilisée dans PoP, il vient aussi avec sa propre innovation : des graphismes 2D vectoriels très économes en espace mémoire. Sans ça le jeu était impossible.


C'est sympa de partager ces parcours, n'hésite pas à passer à l'apéro Jitsi à l'occasion.
_________________

Topic de l'apéro virtuel

Les Voyageurs du Temps m'ont fasciné. L'introduction, la bo, le design général, l'humour... Je sentais qu'il y avait qqch d'inédit pour le ST/Amiga à l'époque et qu'il fallait en profiter. Je n'ai donc pas rushé. Je me souviens avoir dû demander conseil pour la partie près du monastère mais sinon je m'étais débrouillé tout seul. Heureusement car avec la solution le jeu se finit en moins d'une heure.


_________________

On ne peut pas faire raitournelle tant qu'il y a encore des artichauts dans la banque.

aaaaah la fameuse k7 snin puis n64 ..... moi au niveau des microkids c'etait another world qui m'avait scotché ^^

Kung Fu Master, je partage le sentiment. Un des 1ers bta qui m'a scotché de part la réalisation et aussi les graphismes. Du coup quand il est sorti sur virtua console je me suis jetté dessus.

J'ai pas cité non plus warcraft 2, top 10 c'est trop peu, mais j'ai découvert ça à la fac et j'ai vraiment été accroché. Encore plus quand je l'ai découvert chez un pote avec le son.
Bon sang, les phrases enregistrées, en vf, ca a été mon environnement windows 98 pendant un moment
_________________

Je viens d'apprendre l'existence de ceci. Je ne sais pas si c'est le genre de produit qui peut t'intéresser, petitevieille mais suite à ton post de l'autre jour, j'ai évidemment pensé à toi.

L'objet est bien sympathique, mais pourquoi la version NES, sacrebleu !

J'ai le vague projet de me refaire une borne, plus petite avet un tube 36 cm, et la décoration sera évidemment celle de Bubble Bobble.

Vous avez remarqué que c'est un écran 2.75” ? le truc entier tient dans une main

Yep. C'est plus pour l'objet que pour jouer réellement, je pense.

Il existe plusieurs variantes. Pacman, Galaga etc.

Et il y a un modèle avec un écran un peu plus grand à 99€ et une trentaine de jeux dont Dragon Spirit et ce genre de choses. Personnellement je trouve ça très sympa. Un chouette goodie à laisser trainouiller et qui détend quand on a quelques minutes à tuer sans plugger 36 trucs.


_________________

On ne peut pas faire raitournelle tant qu'il y a encore des artichauts dans la banque.

J'arrive après la bataille mais merci pour tous ces tops !
Je me rends compte que je suis assez jeune pour le forum et que je ne connais pas grand chose.
Je propose donc de rééquilibrer en postant mon top.

Je crois que je me suis un peu trop lâché alors désolé si c'est long !
Mon top est composé des jeux qui m'ont le plus marqué (sans forcément être mes préférés) et c'est classé de manière chronologique de découverte.


1. Super Mario Bros (NES)



Super Mario Bros est tout simplement le premier jeu sur lequel j’ai posé mes mains. C’est même, il me semble - tout cela reste flou - mon tout premier souvenir. Je me revois encore courir dans le salon familial un soir de Noël avec, au centre de toutes les attentions, le carton de la NES en bundle avec Super Mario Bros. C’était l’euphorie dans la maison, ce devait être en 1989. Le cadeau était plutôt destiné à mon grand frère et à ma grande sœur, mais j’en ai largement profité. C’était la première console et du coup le premier jeu de la famille. Le début d’une grande histoire d’amour. Je suis le seul à être resté contaminé à ce point par les jeux vidéo (mon grand frère joue toujours mais c’est plus un passe-temps qu’une passion). Concernant Super Mario Bros, j’étais beaucoup trop petit à l’époque pour me rendre compte des qualités du jeu - et même pour jouer tout court. Mais c’est venu avec le temps et j’étais fasciné par l’univers, les couleurs, les passages secrets (les warp zones !), la musique, et cet étrange personnage que l’on voit à chaque fin de monde (je ne comprenais pas le running gag).

Si Super Mario Bros reste particulier car ce fut mes premiers pas dans une de mes séries fétiches, le véritable sommet fut atteint avec Super Mario Bros 3 que j’ai reçu en plein été, ma famille me faisant croire que le Père Noël venait de déposer le jeu derrière un pot de fleur… Je pense toujours que Super Mario Bros 3 est le chef-d'œuvre de la série qui n’a jamais atteint un tel niveau de richesse, de variété et de fantaisie dans ses niveaux. Cela étant dit, si je devais rejouer à un Mario aujourd’hui je me tournerai plutôt vers Super Mario World qui fut un autre grand moment. Cette fois-ci pas de Père Noël dans l’histoire, juste mon frère gagnant un pari avec ma mère : avoir une Super Nes avec SMW à condition de réussir son BEPC (double peine assez horrible en cas d’échec). Merci frérot. Super Mario World a quelque chose de plus évident, épuré et immédiat, et ses couleurs pastel ont quelque chose de rafraîchissant et d’intemporel. C’est un des premiers jeux de la Super NES, mais je le trouve toujours aussi beau.



2. The Legend of Zelda (NES)



J’ai l’impression d’avoir vraiment appris à jouer avec le premier Zelda : souvenir de mon frère me passant la manette pour tuer mes premiers octoroks. C’était un autre niveau que Super Mario Bros. Je me demande toujours comment on pouvait arriver à progresser dans ce Zelda à l’époque. Cela reste encore assez mystérieux pour moi car l’aventure était corsée et on n’avait quasiment aucune indication. J’ai souvenir d’une soluce dans un Player One qui nous a bien aidés, mais c’était plus tard. En tout cas ce Zelda m’a donné le premier ce petit goût de l’aventure, ce plaisir presque magique de trouver de nouveaux objets pour progresser, de franchir des donjons labyrinthiques et d’explorer un univers blindé de mystères et de sous-couches (la joie de bomber des murs ou de brûler des buissons).

Aujourd’hui je ne pense plus être capable de rejouer à ce premier Zelda. Il faut dire que Ocarina of Time est passé par là entre-temps (on a zappé A Link to the Past) et a multiplié à grande échelle l’évasion, le dépaysement, le souffle de la grande aventure. La sortie de cet épisode sur N64 est sans doute l'événement qui m’a le plus marqué en tant que joueur : il y avait une véritable fébrilité autour de ce jeu, c’était dingue. J’ai longtemps essayé de battre le marathonien et j’ai fouillé la plaine d’Hyrule dans tous les sens, croyant souvent voir des mystères là où il n’y avait rien. Plus tard, c’est Twilight Princess qui m’a remis une petite claque l’air de rien, et ça reste à ce jour mon Zelda préféré. J’en veux toujours un peu au remake HD sorti sur Wii U pour avoir paradoxalement filé un coup de vieux au jeu. Mais dans ma tête la direction artistique reste sublime, enchanteresse, et certains donjons (la maison des Yétis, Celestia) font partie des meilleurs souvenirs que j’ai avec la série.



3. Donkey Kong Country (Super NES)



Si je parle des jeux qui m’ont le plus marqué, alors Donkey Kong Country en fait partie. Mais je ne le mettrai pas dans mon top 10 des jeux préférés. Car il a sacrément vieilli et ses suites ont fait beaucoup mieux. Cela dit, à l’époque, Donkey Kong Country était la septième merveille du monde, une révolution pour le gamin impressionnable que j’étais. Le jeu était magnifique, très dynamique, et surtout dépaysant : on traversait des décors fantastiques, la variété étant de plus en plus dingue au fur et à mesure que la difficulté augmentait. C’était un jeu rafraîchissant qui dépoussiérait la formule des Mario, en la rendant plus spectaculaire et cool. J’avais une fascination pour les niveaux bonus planqués dans le décor. J’ai également vécu mon premier traumatisme avec Donkey Kong Country : l’effacement d’une sauvegarde bien avancée. Finalement, au bout d’une après-midi de sueurs qui m’a paru interminable j’ai réussi à rattraper toute la progression que j’avais perdue. Je n’avais jamais joué aussi longtemps en une seule session.

Avec le recul, Donkey Kong Country me paraît moins bon, son level design est assez linéaire et sommaire. Je préfère largement Donkey Kong Country 3 qui fait partie de mes jeux de plate-forme préférés. Tout y est plus réussi, mieux développé, riche, maîtrisé, avec des idées à foison et un rythme parfait. C’est un des rares jeux que je considère parfait. Je n’ai absolument rien à lui reprocher. Et il y a un effet madeleine de Proust car j’ai le sentiment - déjà à l’époque - d’avoir été le seul à y jouer alors que tout le monde était déjà tourné ailleurs : vers la Playstation notamment et la Nintendo 64 qui était déjà attendue en Europe (on voit d’ailleurs la console dans la maison de Wrinkly). Bien sûr, je n’étais pas le seul à y jouer, mais j’avais vraiment la sensation de vivre la fin d’une ère, voire une impression de fin de monde très particulière (on allait déménager peu de temps après), chose que j’ai rarement autant senti en jouant à un jeu.



4. Grand Theft Auto (PC)



Grand Theft Auto c’était le futur avant l’heure, le fantasme enfin concrétisé d’une liberté dans un monde virtuel. Et le plaisir transgressif et malsain de pouvoir écraser des flics. En tout cas c’est de cette manière que j’ai entendu parler pour la première fois de Grand Theft Auto dans la cour de mon collège. Ce jeu restait un mystère inaccessible pour moi qui n’avait accès qu’aux consoles de Nintendo. Jusqu’à ce que mon frère ramène à la maison un CD gravé avec deux jeux : un petit jeu de bagnole nommé Ignition et Grand Theft Auto. C’est la première fois que j’avais accès à des jeux récents piratés. Je n’ai jamais su comment mon frère avait récupéré ces jeux. C’était improbable, mais tout n’était pas parfait, le CD (ou notre PC bas de gamme ?) avait tendance à bugger. Cela ne m’a pas empêché de plonger dans Grand Theft Auto. J’ai découvert ce que j’étais venu y chercher, et même davantage.

C’était enivrant de pouvoir évoluer dans un univers urbain réaliste, pouvoir piquer la première voiture venue et faire n’importe quoi. Pour un gamin habitué aux jeux Nintendo le changement était radical. Mais au-delà de l’aspect transgressif du jeu, j’ai surtout passé un temps déraisonnable à explorer les recoins de chaque map. Pour moi GTA c’est avant tout cela : un dédale de ruelles à arpenter pour trouver des spots, des raccourcis, des items, des bonus (les kill frenzy), voire des véhicules étonnants (les tanks !). J’avais commencé à tracer une carte d’une des villes sur des feuilles A4 collées ensemble. Je voulais cartographier le moindre pixel du jeu. GTA semblait n’avoir aucune limite, un peu à la manière d’Ocarina of Time, mais différemment : le fait d’explorer une ville - et la vue du dessus - donnait l’impression de voir le monde réel à travers une loupe déformante. C’est la première fois que je ressentais une telle étendue de possibilités. Avec nos yeux actuels, Grand Theft Auto peut paraître limité, mais je le trouve toujours aussi fun - merci aussi le gameplay de la conduite qui donne l’impression de jouer aux petites voitures avec un plaisir régressif - et je n’ai jamais retrouvé le même plaisir d’exploration dans les épisodes suivants. Grand Theft Auto reste donc mon épisode préféré de la série.



5. Banjo Kazooie (Nintendo 64)



Banjo Kazooie est peut-être le jeu auquel je suis le plus attaché. C’est le premier jeu que j’ai vraiment désiré et attendu, rien que pour moi - je me rappelle encore de la publicité qui passait à la télévision. C’était l’entrée dans une nouvelle dimension et une nouvelle plongée dans un univers merveilleux qui m’a fasciné, dépaysé, fait rêver. J’ai adoré l’approche aventure / exploration qui a ouvert de nouvelles perspectives pour les jeux de plate-forme qui ont parfaitement su se réinventer avec l’apport de la 3D. C’était la grande mode à l’époque, mais Banjo Kazooie reste à mes yeux le meilleur plateformer 3D. Il est tellement loin au-dessus du reste et n’a jamais été égalé (ou si peu). Ce qui différencie Banjo Kazooie c’est son côté vivant : l’univers coloré, les personnages amusants, les musiques fantastiques mais aussi et surtout le level-design ingénieux qui va toujours plus loin dans l’emboîtement des environnements sous forme de poupées russes. Tout est prétexte à un émerveillement ludique simple et pur. C’est malin, c’est généreux et blue sky du début à la fin. Banjo Kazooie est un des rares jeux qui reste toujours aussi frais malgré les années, il y a un plaisir presque enfantin à le relancer et à parcourir les niveaux. L’équilibre est parfait. J’ai peut-être une admiration encore plus forte pour Banjo Tooie - dont l’ambition démesurée reste encore aujourd’hui impensable - mais je ne peux m’empêcher de revenir vers Banjo Kazooie pour sa fraîcheur et sa spontanéité. Je suis vraiment nostalgique de cette époque dorée des plateformer 3D. Je ne comprends pas pourquoi le genre s'est raréfié avec les années.



6. Final Fantasy IX (Playstation)



J’ai longtemps été un froussard dans les jeux vidéo : j’aimais bien le confort des jeux de plate-forme mais je fuyais les univers trop effrayants ou les systèmes trop compliqués. J’adorais regarder mon frère jouer à Resident Evil Code Veronica (la Dreamcast était arrivée à la maison) ou à des RPG, mais je ne me serais jamais lancé dans de tels jeux. Jusqu’à Final Fantasy IX. A l’époque mon frère venait d’acheter la Playstation 2, et c’est bien connu il n’y a pas eu de jeux valables sur la console avant un bon moment (il fallait acheter Zone of the Enders pour goûter à la démo du futur “meilleur jeu” de la PS2 : Metal Gear Solid 2). Il s’est donc rabattu sur les jeux qui faisaient encore les beaux jours de la première Playstation, grâce à la rétro-compatibilité. Etant donné que l’on a toujours eu des consoles Nintendo - puis la Dreamcast - on avait rarement (voire jamais) eu l’occasion de faire des RPG. Mon frère a acheté coup sur coup The Legend of Dragoon et Final Fantasy IX. J’étais vraiment attiré par les Final Fantasy qui faisaient partie des jeux dont j’entendais parler dans la cour du collège, au même titre que Resident Evil, Metal Gear Solid et Tomb Raider (je devais être le seul à avoir une N64). L’univers, les cinématiques, l’histoire, le système au tour par tour : autant d’éléments qui m’attiraient et m’intriguaient à la fois. Et puis mon frère s’est engagé dans l’armée. Ne pouvant prendre la PS2 avec lui, il l’a laissée un certain temps à la maison.

Je me suis donc lancé dans Final Fantasy IX et ce fut le coup de cœur absolu et le début d’une grande histoire d’amour avec les RPG et en général avec tout type de jeu proposant un scénario, des personnages, un univers immersifs, et des systèmes de progression et de compétences à débloquer. Je n’ai plus jamais abordé les jeux vidéo de la même façon après cela. J’ai d’ailleurs fini Final Fantasy IX deux fois, en bouclant quasiment toutes les quêtes annexes et en montant mes personnages au niveau maximum. Je n’ai jamais passé autant de temps sur un RPG. Quand j’y repense, je suis ému par l’atmosphère très éthérée de ce Final Fantasy, c’est à la fois baroque et poétique, tous les personnages ont un destin touchant, les musiques sont émouvantes au possible, les décors sont sublimes… Ce jeu est bouffé par la mélancolie. C’est vraiment un RPG à part. Après cela, j’ai commencé à surveiller de plus près les sorties de RPG et j’ai naturellement fini par acheter et jouer à Skies of Arcadia (mon frère avait repris la PS2 mais avait laissé la Dreamcast), à l’époque où les jeux de la console étaient bradés à 30€ - j’ai aussi acheté Shenmue II à ce prix là. Ce fut un nouveau coup de cœur et le seul RPG avec FFIX que j’ai fini deux fois. Si un jeu correspond à la notion de voyage c’est bien Skies of Arcadia - et la légèreté du scénario, l’esprit aventurier, l’esthétique manga en fait un des RPG les plus rafraîchissants qui existe.



7. Shenmue (Dreamcast)



Si je ne devais retenir qu’un seul jeu, ce serait Shenmue. J’ai rarement dévoré un jeu à ce point-là, avec l’impression de découvrir un nouveau continent. C’est le plus grand choc vidéoludique que j’ai reçu à ce jour, et je crois que plus rien ne pourra rivaliser avec cette sensation de mettre le doigt sur quelque chose de révolutionnaire. Je pense que c’est le soin apporté à chaque composante du jeu qui le différencie du reste de la production. L’impression de vie se ressent à travers la cohérence et la densité de l’environnement : l’action se déroule dans un cadre intimiste où le joueur / personnage se sent intégré, au même titre que les autres protagonistes. Shenmue est un jeu à taille humaine, ce n’est pas un jeu réaliste mais naturel, que ce soit dans le rapport à l’environnement ou dans les dialogues avec les personnages croisés. Je n’ai jamais retrouvé ce sentiment organique, où chaque élément semble intimement relié aux autres, avec une finesse incroyable. Payer un ticket de bus dans Shenmue fait sans doute partie de mes souvenirs les plus marquants dans un jeu vidéo. Sans blague. Bien sûr c’est tout le parcours effectué avant qui procure ce sentiment si particulier d’accomplissement. On a coutume de dire que dissocier Shenmue I du II n’a pas de sens, mais j’ai toujours préféré le premier Shenmue, son intimité, son scénario, ses environnements où chaque lieu et chaque personnage sont utiles et parfaitement intégrés à l’ensemble. Shenmue II est génial bien sûr, mais plus pour le voyage et son côté action bigger than life. Et puis maintenant que Shenmue III est sorti, je pense qu’il est légitime de dissocier les épisodes de la série. Bref, on ne refera plus jamais un jeu comme le premier Shenmue.



8. Metroid (NES)



La place de Metroid dans ce top peut paraître étrange mais j’ai (re)découvert ce jeu durant un trip rétro vers le milieu des années 2000. Mon frère parti de la maison, je me retrouvais orphelin à la fois de mon principal camarade de jeu et de mon pourvoyeur de jeux vidéo. Tout en continuant à écumer les ludothèques de la Dreamcast et de la Nintendo 64, je me suis replongé dans les jeux qui dormaient dans mes placards. Parmi eux, Metroid fut ma plus grosse révélation, un véritable chef-d'œuvre en sommeil que je n’avais jamais eu le courage d’affronter quand j’étais plus petit. On avait retourné les Mario, Zelda, et même Megaman, mais Metroid est resté longtemps inexploré, inexploité. La faute à une difficulté élevée mais surtout à un level design labyrinthique (on n’avait pas dû trouver de soluce pour progresser). J’ai un souvenir assez net des premiers écrans pour les avoir parcourus plusieurs fois en long, en large et en travers.

Mais je n’ai vu la suite que 10 ou 15 ans plus tard, en relançant le jeu, bien décidé à le finir. Et ce fut génial. Je place désormais Metroid au même niveau que le premier Zelda, c’est son pendant en jeu d’action vue de profil : l’idée d’exploration, de progression graduée, de complexité savamment progressive est exactement similaire. Et l’univers claustro inspiré d’Alien est parfait, exploitant à merveille les limitations de la NES. Metroid est un jeu aussi novateur que Zelda et Mario, il vient compléter la trinité sacrée de Nintendo, les séries qui ont toujours servi de laboratoires d’innovations pour la firme. Metroid reste cependant le parent pauvre de la fratrie, alors que c’est sans doute la série la plus influente du lot ou en tout cas celle dont l’influence se ressent le plus dans la production vidéoludique actuelle. Tout était déjà dans ce premier Metroid. Ça reste d’ailleurs mon épisode préféré de la série, avec Metroid Fusion. Il y a une simplicité et une pureté très plaisantes.



9. System Shock (PC)



Hasard ou non, je trouve que System Shock possède une filiation spirituelle très forte avec Metroid. C’est la même logique de progression transposée en 3D et en mode FPS, une sorte de fusion entre Doom et Metroid en somme. Pour l'époque, c’était dingue. Je ne sais plus pourquoi j’ai commencé à jouer à System Shock. Peut-être car il était cité comme l’ancêtre de Bioshock qui venait de marquer le jeu vidéo de la fin des années 2000. Je n’avais pas de quoi jouer à Bioshock, mais il se trouve que System Shock était disponible sur Abandonware France à ce moment-là (ce devait être en 2010 - depuis le jeu n’est plus disponible sur le site, j’imagine car il est désormais disponible sur Steam et GOG). J’ai installé le jeu sur mon PC portable asthmatique et je me suis lancé dans l’aventure.

Les premiers pas ont été compliqués car le style graphique de System Shock a vieilli - il faut imaginer jouer au premier Doom d’époque. Mais très vite la qualité du level design et du gameplay ont opéré. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai l’impression d’être entré dans une certaine forme de modernité en jouant pour la première fois à System Shock : le jeu contient déjà tout ce qui fait la richesse des FPS-RPG, et autres jeux d’exploration et d’aventure occidentaux, qui sont devenus par la suite mes terrains de jeux favoris sur les consoles HD. Je n’avais pas encore eu ce genre d’expérience jusque-là, étant avant tout un joueur console et n’ayant eu une Xbox 360 qu’en 2012. C’est la première fois que je naviguais dans un univers en 3D aussi cohérent et organique, où chaque découverte, élément, pièce d’équipement permet d’évoluer et de progresser. Le jeu pose des bases qui vont devenir des normes jusqu’à aujourd’hui, ne serait-ce que l’idée de narration environnementale ou l’utilisation essentielle des logs pour comprendre l’histoire et donner des indices sur la marche à suivre. Si on cite souvent Bioshock comme successeur spirituel de System Shock, je trouve que Prey en est plus proche, par son univers (une station spatiale, comme dans System Shock), son contexte et son level design ouvert.



10. Mass Effect (Xbox 360)



Plus le jeu vidéo évolue et plus il semble vouloir étendre ses univers, enrichir sa narration et offrir des voyages et des horizons toujours plus lointains. J’étais déjà fan des RPG japonais mais depuis l’arrivée de la Xbox 360 on est entré dans une nouvelle dimension et mon genre préféré s’est déplacé vers les RPG et les jeux d’aventure occidentaux. Je trouve que le sommet en la matière reste Mass Effect. La richesse de l’univers, le soin apporté aux personnages, aux dialogues, aux interactions, de même qu’au gameplay, en font une des jeux vidéo les plus aboutis qui soit. C’est un véritable space opera et on en occupe le premier rôle. Que demande le peuple ? C'est l'aboutissement d'un fantasme. On fera peut-être plus beau, mais mieux ? Je n’en suis pas sûr. On verra ce que l’avenir nous réserve mais depuis 2007 je n’ai rien vu d’équivalent. Pour être tout à fait honnête, j’ai presque autant d’admiration pour d’autres jeux - plus RPG et moins action pour le coup - comme les Dragon Age, mais aussi et surtout Skyrim et Fallout 3 qui ont rendu encore plus palpable le sentiment d’arpenter et d’explorer un monde. Et dernièrement, j’ai un petit faible pour Kingdom Come qui transcende son trip médiéval : on en pleine Bohème, on y est, on est un chevalier au Moyen Age. Mais bon, Mass Effect c’est quand même quatre jeux (oui, je compte aussi Andromeda), une ambition démesurée et totalement concrétisée. Pouvoir suivre et voir évoluer tout un univers et son personnage sur une aussi longue trame c’est quelque chose d'unique et de très fort.



Je ne peux m’empêcher de citer vite fait quelques jeux qui me paraissent peut-être moins marquants mais qui ont compté pour moi ces dernières années et qui ont failli intégrer le top 10 :
- The Last of Us : meilleur “cinematic action game”, vingt coudées au-dessus des Uncharted et compagnie grâce à son scénario et surtout aux personnages de Joël et Ellie - cette fin !
- Tomb Raider 2013 : meilleur jeu d’action tout court, vingt coudées au-dessus des Uncharted et compagnie, grâce à son gameplay et son gunplay nerveux - le rythme de ce jeu est dingue.
- The Walking Dead : pour la narration, les choix impossibles et la consécration d’un nouveau standard, d’un renouveau des point ‘n’ click - moins de réflexion mais plus d’émotions. Voir aussi Life is Strange.
- Hollow Knight : j’ai vraiment hésité à l’intégrer dans mon top (mais à la place de qui ? aucune idée) car Hollow Knight m’a retourné le cerveau avec sa map à tiroirs et son exploration dingue. C’est l’évolution ultime des metroidvania. Un vrai grand jeu et une date marquante pour le jeu vidéo.
- Red Dead Redemption II : j’ai aussi hésité à l’intégrer dans mon top, mais vraiment, car Red Dead Redemption II amène l’exploration et l’immersion à un niveau que je n’avais jamais ressenti jusque-là : l’aspect naturaliste, le sentiment d’appartenir au monde, le plaisir de se perdre dans les décors, la sensation de partir en expédition. C’est Breath of the Wild au farwest. Venant de Rockstar, je ne l’aurais jamais cru.

Beau plaidoyer pour le tout premier GTA, sur lequel je m'étais amusé (un peu) le temps d'une démo sur Playstation. Toujours sur le même support, je crains par contre de faire une allergie définitive à FFIX, alors que j'en suis arrivé au 3ème CD. J'aime les lieux à explorer, les villes qui passent par tous leurs états, la musique... mais alors je bloque sur la plupart des personnages (Vivi excepté), l'intrigue, et le système de jeu en général. Cela me fait d'autant plus de la peine que c'est un proche qui m'a offert ce jeu à l'époque. Alors je me force à avancer, histoire de dire que j'en aurais vu la fin, mais sans plus ressentir aucun plaisir à jouer, ce qui est quand même le comble pour un jeu vidéo
_________________

Cool, le retour du top 10 !



Comme moi, tu as découvert le génie de Metroid sur le tard. Nous ne sommes pas les seuls à avoir timidement approché cette série, j'en connais plusieurs qui ont mis du temps à la considérer sérieusement. Ce qui est assez étrange finalement, parce que même si Metroid n'est pas aussi populaire que Mario ou Zelda, c'est quand même une pierre angulaire de l'écosystème Nintendo. Metroid vient-il compléter la trinité sacrée de Nintendo ? Oui, tu as peut-être raison.




Pour moi aussi, Shenmue a probablement représenté la dernière grosse claque en termes de nouveauté lorsqu'il a été annoncé par Sega à l'époque. Après lui, plus jamais je n'ai été autant impressionné par un titre et excité à l'idée d'y jouer. Quoique le dernier Cyberpunk 2077 me titille un peu quand même...


@François :

Concernant les épisodes de Final Fantasy, j'ai l'impression que c'est toujours un peu la même chose qui s'est passé quand on doit parler de celui qui nous a le plus marqué. Il s'agit la plupart du temps du premier opus auquel on touche que l'on va préférer. Pour moi ce fut FFX et dieu sait pourtant à quel point c'est un épisode décrié, il recueille souvent les mêmes critiques que tu formules au sujet de FFIX.
C'est valable pour tout un tas de séries tu me diras, mais j'ai l'impression que c'est particulièrement vrai pour Final Fantasy. D'ailleurs c'est l'épisode 7 qui recueille le plus de suffrages quand il s'agit de dire quel est le meilleur alors que, comme chacun sait, il s'agit de celui par lequel la plupart des joueurs français (et européens) ont découvert la série, voire le genre du rpg. Ceci expliquant peut-être cela.

Je suis d'accord avec cette analyse.
FFIX est mon premier Final Fantasy et effectivement mon préféré. Mais je comprends qu'on puisse trouver le rythme lent - surtout les combats au tour par tour. Je pense qu'il ne vaut mieux pas se forcer si on n'accroche pas. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait avec FFX (désolé Rachto !) qui m'a très vite lassé à cause de sa linéarité et de ses cinématiques envahissantes (et du blitzball !). Concernant FFVII je l'ai découvert sur le tard, il y a 3 ou 4 ans, et si je lui reconnais des qualités je trouve que le jeu a vieilli et - à part pour sa longue séquence du début - n'est pas si différent des RPG que l'on peut voir sur les consoles 16 bits. Mais c'est sûr qu'à l'époque de sa sortie ce devait être quelque chose pour les joueurs européens qui ont découvert les RPG japonais grâce à lui.

@Yedo: tu m'as donné envie de tester Shenmue !! J'en ai bcp entendu parler et j'ai la bo qui tourne sur une clé.


_________________

On ne peut pas faire raitournelle tant qu'il y a encore des artichauts dans la banque.

Il FAUT jouer à Shenmue !
Attention, les contrôles ont un peu vieilli - c'est rigide - mais le scénario, le rythme, les personnages, la narration, l'originalité et la variété des séquences, et surtout l'ambiance restent sans équivalent à mon sens.
En plus la compilation des deux premiers Shenmue est disponible sur PS4, Xbox One et PC, le plus souvent pour une bouchée de pain. Dire qu'il n'y a pas si longtemps il fallait obligatoirement une Dreamcast pour jouer au premier Shenmue.
Concernant la musique j'adore l'album Shenmue Orchestra Version et plus particulièrement le morceau Waves of Morning Haze. La musique reste discrète durant le jeu, mais les thèmes principaux en version orchestrale sont magnifiques.

Je suis un pur rétrogamer donc les contrôles vieillissants ou les graphismes dépassés ne veulent rien dire pour moi. La surenchère graphique me glisse dessus. J'essaierai avec plaisir.


_________________

On ne peut pas faire raitournelle tant qu'il y a encore des artichauts dans la banque.

Oui enfin les commandes de Shenmue (commencé avec la compilation mais pas finie) c'est quand meme quelque chose. Surtout que même si tu apprécies le retrogaming Shenmue est un précurseur des univers en 3D avec tous les soucis qu'ils avaient. J'ai noté la différence en commençant en même temps YAKUZA KIWAMI (1ou 2) et SHENMUE. Comme j'étais en vacances et n'avait pas le temps de jouer qu'à la console, j'ai finalement arrêté shenmue pour ce yakuza, à l'usage plus confortable.

Ne me lapidez pas.
_________________

Ce genre de feu, il est très difficile de l’éteindre. Les tendres rameaux de l’innocence brûlent les premiers. Puis le vent se lève, et toute bonté est alors en péril

Ratatata: Nikeleos vous êtes vraiment étrange dans vos réactions

Oh ce n'est pas moi qui vais te contredire, french snake. D'ailleurs, tu me devances avec ton post.

Si Shenmue est peut-être le dernier jeu qui m'ait réellement impressionné, je n'ai pas précisé que je n'y ai pas joué à l'époque de sa sortie, faute de traduction française. Énorme frustration pour moi, seulement réparée depuis sa récente réédition. J'ai donc fait Shenmue presque vingt ans plus tard.
Certes, ça ne m'a pas empêché de l'apprécier mais pas autant que si je l'avais fait en 2000. Plusieurs aspects du jeu peuvent s'avérer assez pénibles aujourd'hui, notamment les contrôles. Rien de rédhibitoire pour moi mais Shenmue n'entre pas dans mon top 10 des jeux les plus marquants à cause de ça.

Et il n'est pas le seul jeu dans ce cas-là. J'ai une petite liste de titres découverts trop tard pour déclencher la passion, des rendez-vous manqués en quelque sorte. Tiens, ce serait intéressant de faire un top des rendez-vous manqués...

1/Chloé
2/ Sabrina
3/Thérésa mmm theresa? Thérésa?
4/ Conchita car à la fin on apprend que thérésa s'appelait Conchita
5/Johanna
6/Le prince Robert mais j'étais bourré
7/Marie
8/Aura
9/Le bac
10/Mon permis de conduire, je ne suis pas très examen


J'ai tout bon ?

Vous pouvez m'indiquer où est la sortie?
_________________

Ce genre de feu, il est très difficile de l’éteindre. Les tendres rameaux de l’innocence brûlent les premiers. Puis le vent se lève, et toute bonté est alors en péril

Ratatata: Nikeleos vous êtes vraiment étrange dans vos réactions

Excellent.

Arrête, déconne pas ! Là, chez moi, il pleut, c'est le mois de décembre, il n'y a plus de feuilles sur les arbres, et tout et tout... Si je commence à penser à mes amours déçues...