Bon, j'ai fini, je crois, tout ce que je pouvais dans le jeu :
- Boss final battu ;
- Tous les sanctuaires (avec leurs coffres) & racines ;
- Toutes les quêtes et missions ;
- Tous les Korogus ;
- 100% sur la carte ;
- Toutes les récompenses des relais ;
- Toutes les selles et harnais pour le cheval ;
- Toutes les recettes ;
- Tous les vêtements augmentés au maximum ;
- Tous les tissus de la paravoile (sauf ceux bloqués avec des Amiibos, que je n'ai pas) ;
- L'encyclopédie complétée à 100% ;
- La batterie à fond ;
- Toutes les grottes et les cristaux d'Elusis ;
- Tous les plans Yigas et les tablettes de construction ;
- Tous les panneaux publicitaires à maintenir.
Cela me fait un peu moins de 300 heures de jeu, et il faut vraiment que je me force à ne pas le relancer tant j'aime bien, juste, me balader dans le jeu, faire des rencontres, voir les détails qui m'avaient échappé la première fois. J'ai finalement fait davantage dans le jeu que, jadis, pour Breath of the Wild, où je n'avais pas poussé le vice jusqu'à compléter l'encyclopédie ou améliorer toutes les tenues.
Alors, que dire de plus sur cet épisode ? Eh bien, pas mal de choses en fait, mais une réflexion que je me fais en chemin.
TotK est une suite bizarre, au regard de BotW, qui, à mon goût, passe à côté de ce qui aurait pu être vraiment révolutionnaire, mais assure néanmoins largement et mérite qu'on y passe du temps. Là où il passe à côté de quelque chose, je trouve, c'est dans l'évolution même de cet univers. Il y a bien eu du changement, le guet du château, de nouveaux personnages, des enfants (qu'on ne voyait absolument pas dans BotW), mais bizarrement peu dans les 6 ans, nous dit-on, qui séparent les épisodes. Je m'attendais à ce qu'il y ait un tout nouveau village quelque part (Euzero ne compte pas, évidemment !), que les existants s'agrandissent, qu'il y ait des hameaux un peu partout. Rien de tout ça finalement, et on trouve autant de ruines et de délabrement que dans BotW.
L'autre chose étrange, c'est la disparition quasi totale, cela a été souligné, des sanctuaires, des tours et des gardiens de l'épisode précédent. Alors, il y a bien des indices de ces derniers, les "tentacules" que l'on voit quand on se propulse d'une tour, un cadavre d'un gardien sur le laboratoire, mais rien de plus. Cela a même laissé croire que le jeu illustre un présent alternatif, comme
Zelda remonte dans le temps, cela aurait changé le passé et, donc, le futur, mais cela ne semble pas trop satisfaisant. Il y a aussi d'autres choses qui me semblent manquer, ou qui semblent décevantes : les îles célestes, exception faite des temples et de l'île du Prélude, se répètent ou n'ont pas grand chose à offrir en elles-mêmes, et les profondeurs (là encore, exception faite des temples), n'ont pas grand chose à offrir finalement.
Mais, en y réfléchissant, je me suis rendu compte que ces griefs m'étaient venus que parce que j'étais parti dans l'optique de "tout" faire et effectivement, quand on fait "tout", les répétitions apparaissent nécessairement. On ne peut cependant ôter que les îles célestes ont un prodigieux effet d'émerveillement, surtout quand on commence à avoir assez d'énergie et d'endurance pour atteindre les plus lointaines ou les plus élevées, et j'ai retrouvé là des sensations oubliées depuis The
Wind Waker. Quant aux Profondeurs, tant que l'on n'a pas compris leur fonctionnement et qu'on n'a pas le golem avec nous, elles savent réveiller une peur primale du noir que je croyais enfouie depuis mon adolescence.
C'est là, je trouve, la force de cet épisode au regard de BotW. Si ce dernier est un long crescendo qui culmine, finalement, lorsqu'on pénètre dans le Château, TotK est bien plus intense au commencement et propose, je trouve, cinquante bonnes heures de jeu très fortes et très vives, avec des morceaux de bravoure très importants : les temples sont globalement assez bons, même s'ils ne sont pas encore, à mon sens, au niveau des meilleurs de la série, les labyrinthes géants demeureront un souvenir extraordinaire me concernant, les visites des îles et des profondeurs, les premières fois, réussissent parfaitement à captiver. Finalement, il n'y a guère que l'ingénierie et la construction de machines que je n'ai pas trop explorées, si ce n'est lorsque j'en avais absolument besoin et, souvent, pour être roublard dans les sanctuaires et court-circuiter très souvent la solution "évidente" qu'on me présentait, pour résoudre les choses à ma façon.
L'autre chose que TotK réussit, dans un genre différent de BotW, c'est dans sa narration, beaucoup plus linéaire mais aussi beaucoup plus puissante, avec la découverte des
larmes de dragon et du sort de Zelda. Tonnerre, que cela est bien fait ! J'en ai pleuré, et avec d'autres scènes notables
l'arbre Mojo, la première confrontation avec Ganon dans le château, toute la descente vers le boss final..., je trouve, finalement, que TotK parvient bien à capturer un souffle épique, qui complimente bien la contemplation qu'il reprend de BotW même si, ce faisant, il "brûle" ses cartouches un peu plus rapidement. Après, tout est relatif : je pense que TotK est excellent pendant, au moins, 50 à 60h, et que c'est le "late game" qui lambine un peu plus, du moins, il lui manque des scènes complémentaires et quelque chose pour atteindre à nouveau le niveau de l'aventure première.
C'est ça, finalement, que je dirais : TotK n'est pas tant une "suite" à BotW qu'une alternative, plus chargée narrativement, plus forte et plus intense, plus difficile aussi en début de partie, avec de nouvelles mécaniques très intelligentes et très bien conduites. Il n'est pas parfait, évidemment, et je pense même qu'il aurait pu s'autoriser à totalement éliminer la paravoile, pour nous obliger à utiliser nos nouveaux pouvoirs davantage (ou, du moins, la bloquer derrière une étape clé de l'aventure, comme finir les quatre premiers temples, par exemple, ou récupérer l'épée de légende), mais ce qu'il propose est d'une remarquable solidité, avec plein de génie et d'intelligence. Il reprend certes à son compte tout ce que BotW avait fait et faisait déjà excellemment, mais construit là-dessus quelque chose d'extraordinaire : rien que le pouvoir d'amalgame redynamise absolument la façon dont on envisage l'univers et nos rencontres, et le pouvoir de l'emprise ne cesse de me fasciner. Je n'ai pas eu assez d'intelligence pour l'exploiter à fond, mais il suffit de voir sur Youtube ce que les gens savent faire pour se convaincre de la beauté de la mécanique.
TotK est un grand, très, très grand jeu de sa génération. Il ne révolutionne pas autant le "monde ouvert" que BotW l'avait fait, mais il explore de nouvelles directions avec talent et intelligence : il n'est pas seulement un "BotW more", même si cela lui ressemble parfois, mais un jeu avec son identité à part, que je retiendrai, personnellement, parmi les meilleurs en la matière.