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Index du Forum » » Groblogs » » Groblog Tama 5 : Histoires de sport
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Auteur Groblog Tama 5 : Histoires de sport
Tama
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Joue à Bomb Rush Cyberfunk

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Posté le: 2023-06-11 02:23
Les histoires, les légendes ont toujours eu leur place dans la pratique sportive.
Elles peuvent avoir lieu au sein même de la pratique, en plein cœur d'un match même, d'une carrière, de l'histoire du sport lui-même ; et elles peuvent aussi élire domicile "en dehors" quand le sport devient spectacle visant à être regardé, admiré, conspué, commenté par des agents ne participant pas à la pratique en elle-même, mais qui sont tout aussi importants. Cela donne des histoires imbriquées les unes dans les autres dans une assemblage de poupées matriochka : il suffit de se remémorer le match de football RFA-Autriche de 82 pour se rendre compte que les histoires s'imbriquent entre elles !

Or, cette manière de raconter la légende a longtemps été confinée à la bordure du jeu vidéo, qui n'a considéré le sport que dans sa pratique pure pendant très longtemps. Il était effectivement très rare d'avoir droit à un jeu de sport qui raconte une histoire, nous étions vite limités à des matchs d'exhibition, quelques modes Tournoi et Championnat pour donner le change. Les rares qui osaient intégrer un scénario ne faisaient pas d'apparition dans la presse spécialisée et restaient l'apanage de l'import...jusqu'à récemment.

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La série Losers, disponible sur Netflix, se focalise sur l'histoire de ceux qui sont arrivés seconds ou derniers, qui ont brûlé en route...Elle est fascinante et on retrouve un certain nombre de figures connues, comme Surya Bonaly. Je la recommande chaudement !

C'est un sujet peu abordé dans le média et qui témoigne d'une certaine évolution du jeu vidéo, et je vous propose de faire un tour d'horizon des jeux qui ont intégré des histoires, des scénarios à leurs jeux de sport, et voir ce qu'ils en ont fait. Vous verrez qu'on va toucher un peu à tout et n'importe quoi
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Shenron, pendant une soirée Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown.


Tama
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Joue à Bomb Rush Cyberfunk

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Posté le: 2023-06-12 13:50
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Golf Story (Switch, 2017)

Premier jeu sur console de de salon du studio australien Sidebar Games, Golf Story se présente comme un jeu d'aventure/RPG/sport dans l'univers du golf. On y incarne un personnage non nommé - comme il apparaît sous le nom de "Player" dans les tableaux de classement, je vais le garder ! - Player donc, est un jeune homme qui a la sensation d'être passé à côté de son rêve d'être golfeur pro. Alors un jour, il plaque tout et se relance dans le circuit, à la recherche d'un coach qui voudra bien l’entraîner et faire de lui un champion.
Combinant jeu de golf et RPG, il met à disposition toute la panoplie des simulations de golf en la présentant sous un jour à la fois simple et complexe. Même en ne comprenant pas le jargon, il est facile de comprendre le fonctionnement de la barre de distance et de puissance, les particularités des différents terrains, des pentes, des clubs et de la manière dont on frappe la balle pour mieux la faire rouler ou au contraire, qu'elle aille plus loin en étant sujette aux vents.

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Un flashback dans l'enfance du personnage fera office de premier tutoriel, où l'on apprendra à jauger la puissance et la distance, à faire attention aux aléas du terrain...et aussi aux gêneurs qui peuvent perturber un tir, comme les oies, les taupes ou ces teignes d'oiseaux chapardeurs !

Player dispose aussi de "coups spéciaux", là aussi de gros guillemets, qui lui permettent de frapper bien plus fort, de ralentir la barre de frappe ou bien frapper la balle au "tee", lui permettant d'ignorer le terrain pour le prochain coup. Sa composante "RPG" offre des statistiques à augmenter soi-même en cas de gain de niveau, via des points d'expérience que l'on gagnera à force de quêtes et de victoires. On pourra d'ailleurs plus ou moins le spécialiser, le rendant précis adepte du "slice" ou très puissant, même si je n'ai pas trouvé les différences très marquantes - mais là, je confesse être inepte en golf donc j'ai sûrement raté de nombreuses subtilités sportives.

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De tous les élèves du coach, Lara est la seule qui se hissera au rang de véritable "rivale", vous défiant régulièrement malgré son jeu d'approche...unique en son genre.

Golf Story est un jeu d'apparence légère et très drôle, qui utilise avant tout un humour absurde hérité des Monty Python qui consiste à parachuter un personnage "sain" dans un univers peuplé de cinglés. J'use des guillemets puisque qualifier Player de "sain" est peut-être quelque peu exagéré, mais il est clairement le plus gentil de tous, prêt à aider son prochain sans trop réfléchir aux conséquences, ni à ce qu'on lui demande de faire...et on va lui demander de faire beaucoup, beaucoup d'idioties. Le monde dans lequel on évolue semble entièrement dédié au golf, à un point que si un problème se présente, il doit se régler avec un club et une balle ! Ainsi, entre les divers didacticiels et autres défis visant à vous apprendre les subtilités de ce sport, je n'aurais pas imaginé devoir appuyer sur des interrupteurs de loin afin de débloquer une salle de mini-golf tenue par des scientifiques cachottiers ; ni à résoudre une enquête pour disparition impliquant ou pas un loup-garou, et encore moins à arrêter une armée de squelettes zombies. Oui, Player est une bonne poire et l'humour fait mouche, entouré qu'il est de personnalités toutes plus frappadingues les unes que les autres.


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Le jeu sait utiliser les phylactères pour marquer des phrases plus que les autres, en les rétrécissant, en les penchant ou même en les rendant transparents, de même pour la police d'écriture. Idéal pour indiquer que le système d'estimation des frappes du club est non pas un ordinateur, mais un type collé H24 devant une tapisserie de golf.

Cela dit, l'ensemble du casting présente un point commun : ils peuvent le sous-estimer ou même le détester, mais tous méprisent Player. Son coach consent à l'entraîner du bout des lèvres qu'au bout d'une longue quête harassante où on aura subi le dédain des autres joueurs ; sa propre femme n'intervient lors des tournois que pour se moquer de lui en direct et rafler la moitié de sa mise lors de la victoire ; et il semble que, même quand il veut exprimer sa reconnaissance envers tous ceux qui l'ont soutenu (encore une fois, de mauvaise grâce), on lui coupe la parole en lui préférant des discours typiques et aseptisés de sportifs habitués aux journalistes ! Il y a de fait très, très peu de "tournois" dans le mode Histoire de Golf Story, mais les scènes sur le podium sont vraiment touchantes car l'on voit que malgré tous les efforts qu'il produit, les doutes qui l'assaillent (Player complexe énormément sur la forme de son swing), et in fine sa supériorité évidente, personne ne semble vouloir le prendre au sérieux.

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Parmi les nombreuses personnes à manquer de respect à notre protagoniste, figurent sans conteste les deux commentateurs plus motivés à commenter...leurs propres commentaires que la rencontre en elle-même !

Puis vient la fin du jeu, dernier tournoi très difficile (il m'a fallu une grosse dizaine d'essais pour en voir le bout, entre les vents puissants et sans cesse changeants et les pentes fort prononcées) où Player finit une nouvelle fois vainqueur devant les principaux favoris
de l'histoire. Les deux journalistes, bien contraints cette fois de cueillir une interview du vainqueur qu'ils qualifient de "tricheur" (alors qu'au tournoi précédent, un autre participant avait sciemment triché sur à peu près tous les trous !), Player hésite sur les mots à dire,
encore une fois coupé dans son élan...puis se ressaisit et débite à son tour un discours parfaitement aseptisé de sportif accompli, ne pouvant pleinement exprimer ce qu'il ressent envers toutes ces personnes qui, jusqu'à la fin, n'ont pas cru en lui.

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Jeu d'aventure oblige, Golf Story propose pas mal de secrets à découvrir sous la forme d'objectifs cachés. Ici, il faut taper dans toutes les machines à laver qui traînent sur le court afin de les fermer, pour gagner des points d'expérience supplémentaires. Sachant que la plupart traînent sur des terrains compliqués à appréhender, jouer avec les rebonds est difficile et il faut souvent les toucher du premier coup.


Entre deux fous rires, j'ai trouvé cette fin particulièrement marquante. Player est bien plus souvent employé au cours de l'aventure comme larbin, homme à tout faire, que comme golfeur. Gentil et candide, personne ne fait vraiment attention à lui, même quand ses performances le placent clairement au-dessus de la mêlée. Et quand il lui faut produire un discours de vainqueur, il semble réaliser que personne n'en a rien à foutre de sa sincérité, de ce qu'il peut bien penser du golf, du tournoi et de la vie en général. Tout ce qu'on attend de lui, d'un sportif enfin passé pro, c'est qu'il produise un discours type d'un pro, fade et aseptisé qui n'a aucune symbolique et qui ne raconte rien. Derrière son comique absurde très réussi, il cache un gros tacle envers le sport professionnel et la manière dont il formate les discours, voire le sport même et ses participants. Et le coup de force réside surtout d'avoir réussi à marier la critique dans l'humour, et dans le jeu même, de sorte qu'on n'a jamais l'impression d'avoir deux jeux séparés.

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Posté le: 2023-11-12 14:40
FIFA 17, 18, 19 (Playstation 4)

J'écrivais pour moi-même il y a un certain temps, à propos des souvenirs que j'avais de ma pratique des jeux vidéo, que je ne me souvenais guère des choses, mais plutôt de leur souvenir. Que ce dont on se souvient tient plus souvent de la déclaration d'intention et du story-telling, que de souvenirs véritables. Je prenais en exemple Sonic 1 sur Master System 2, persuadé d'être mon tour premier jeu offert à Noël 90...ce qui n'est évidemment pas possible, le hérisson ayant vu son premier épisode sur Megadrive courant 1991, et sa mouture SMS en fin d'année ! Ainsi, il est bien possible que mon tout premier jeu fût en réalité Alex Kidd in the Miracle World (que j'aime bien, sans plus), ou alors que mon tout premier jeu fût en 1991, faisant de moi un joueur moins précoce que je ne le pense.
Avec FIFA c'est un peu la même chose. J'ai très longtemps cru que mon tout premier jeu sur Megadrive fût la Mega Games 2, dans laquelle figurait Streets of Rage dont j'ai un souvenir très précis d'y avoir joué sur la petite télé de mon oncle. Mais l'oncle sus-cité étant un mordu de sport, je crois plus probable que mon premier jeu MD fût FIFA International Soccer. Rien de mal à cela, lui et le 95 étaient très bons pour l'époque. Mais j'aurais préféré être sûr que ce soit Streets of Rage, en fait...

Tout ça pour dire que même dans la manière où l'on raconte ses parties, l'on publie des critiques, il y a une part importante de story-telling, volontaire ou non. La trilogie des FIFA 17-18-19 a proposé un mode "aventure" se suivant au cours des trois jeux consécutifs, intitulé The Journey, un mode de story-telling sportif comme on en voit dans les documentaires. Mon "voyage" à moi s'est arrêté assez brusquement quand je suis descendu du bus, réalisant que par un tour de magie incompréhensible, j'avais échangé de place avec un autre.
C'est obscur ? C'est normal, vous allez comprendre ce qu'il s'est passé plus tard !

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The Journey donc, raconte l'histoire d'Alex Hunter, tout jeune joueur de banlieue anglaise qui rêve de faire carrière avec les plus grands. On va suivre une grande partie de ses pérégrinations, notamment la séparation de ses parents, le premier repérage dans les centres de formation et l'entrée dans le tout premier club de la Premier League, l'équivalent de la 1e division française. En match, le jeu nous propose de jouer l'équipe entière, comme dans un jeu de foot normal, ou bien de ne jouer qu'Alex, les autres joueurs de l'équipe étant gérés par l'IA. Une excellente idée à laquelle j'ai souscrit sans conditions, ne choisissant que cette option-là durant les trois jeux, et regrettant de ne l'avoir pas vue plus souvent (à part dans Nintendo World Cup et Libero Grande ?). Durant un match, Alex est noté par son manager sur ses performances et ses boulettes et doit atteindre une note plafond fixée à l'avance par les objectifs du club : ne pas l'atteindre signifie être remplacé prématurément, et ne pas réussir à garantir une place de titulaire, et même de simple remplaçant, pour les matchs suivants.

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Alex à tout juste une petite dizaine d'années lorsqu'on se plonge dans son premier match, et son premier penalty...que j'ai raté d'une manière splendide. Ça annonçait la couleur, pourtant

En dehors des matchs, on participe aux séances d'entraînements où on augmente les statistiques d'Alex et on essaie de gagner notre place de titulaire (car on peut laisser l'IA simuler les entraînements à notre place si ça nous gave, mais alors notre place sur le terrain n'est plus garantie). Mais on suit aussi une partie de son quotidien, les amitiés qui se font et se défont au fur et à mesure que le succès monte à la tête de ces jeunes hommes tout juste sortis de l'adolescence ; les premières interviews maladroites avec les journalistes après les matchs ; les périodes de doute et de remise en question quand le club que l'on a choisi décide de nous prêter à un club de l'EFL Championship (la deuxième division anglaise) ; ou encore l'importance d'avoir du temps de jeu effectif plutôt que d'être dans un club de rêve mais de ne faire que cirer le banc de touche.
Le tout est raconté par des saynètes très, très inspirées de la série Mass Effect avec les décisions lorgnant vers un Alex au caractère soit "Modeste", soit "Arrogant", le premier plaisant au manager et garantissant une place sur le terrain, le second plaisant aux fans et permet de débloquer des récompenses cosmétiques sur tout le jeu. FIFA 17 nous laisse sur un gros cliffhanger, notre manager ayant lamentablement foiré une négociation avec le Real Madrid, laissant Alex Hunter sans club en Europe et passablement disgracié, forcé de s'exiler aux États-Unis jouer avec le Los Angeles Galaxy, en bien mauvaise posture dans la Major League Soccer (la MLS est le championnat de première division américain). FIFA 18 reprend donc avec Alex qui doit se relever après ce mauvais coup, prouver à tous qu'il en a dans le capot, et renouer avec son abruti de père qui lui apprend qu'il a eu un autre enfant, sa demi-sœur donc, alors que celle-ci débarque à l'improviste (la palme d'or du père le plus merdique est décernée à...). Mais on va également jouer Danny Williams, grande gueule et ancienne tête de con devenu meilleur pote d'Alex, qui a un grand potentiel dans son club mais qui gâche sa carrière à faire le clown ; et également Kim Hunter, la fameuse demi-sœur sélectionnée en équipe nationale de football féminin qui voit en son frère un modèle d'inspiration, mais qui doit aussi gérer sa vie de jeune étudiante de 17 ans et la presse qui ne la perçoit que comme "la sœur de".


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Le football, c'est aussi les relations avec les coéquipiers dans les vestiaires avant et après les matchs. Un point pas autant développé que je l'aurais cru.

Durant FIFA 17 et 18, j'étais totalement absorbé par l'histoire et les matchs. J'ai toujours été un très gros fan d'outsiders et autres underdogs (je crois que ça s'est vu au fil des années sur ce forum !), participer au récit de l'édification d'un sportif qui part de zéro, ça marche toujours du tonnerre sur moi. À vrai dire, je crois que j'ai toujours été plus intéressé par les débuts que par les fins, ce qui peut me poser un certain nombre de soucis dans bien des domaines ! Dans ces deux jeux, le rythme est soutenu mais maîtrisé, on ne contrôle la plupart du temps qu'Alex, Danny et Kim venant s'insérer dans des phases jouables que par intermittence comme des changements d'air bienvenus. Il est assez rare de voir, et plus encore de jouer, le sport dans ses revers, ses travers et ses facettes moins reluisantes, et j'aime contempler et analyser une pratique dans son ensemble et pas seulement dans ce que les médias présentent habituellement (ça me rappelle cette histoire de clip vidéo pour les J.O de je ne sais plus quelle année, il y avait eu une proposition très marquée qui dépeignait aussi bien les joies que la frustration des sportifs, notamment une boxeuse qui jette son casque par terre. Ce clip avait bien sûr été retoqué. Si quelqu'un le retrouve, qu'il se manifeste car je ne sais pas où le chercher...).

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J'ai adoré la saison passé avec le Los Angeles Galaxy dans FIFA 18, avec notamment Thierry Henry qui s'improvise mentor d'un Alex passablement tiraillé entre travail et famille. Par contre, opinion probablement impopulaire : j'ai toujours préféré voir des maillots de football sans aucun sponsor dessus, je les trouve graphiquement dégueulasses. Un maillot avec un choix judicieux de rayures et l'écusson du club, c'est beau dans sa sobriété et je trouve que ça s'est perdu...

De plus, je redécouvrais FIFA que j'avais abandonné depuis l'épisode FIFA 2001 et son disque qui sentait le gazon quand on frottait le doigt dessus (ce n'est pas sale). Je trouvais la série très médiocre depuis l'épisode 96 et j'étais depuis très, très longtemps, passé à ISS, puis ISS Pro Évolution et Pro Evolution Soccer depuis que Joypad en fît une promotion d'enfer – et totalement justifiée, ce sont de véritables chefs d'œuvre du jeu vidéo. Je lance FIFA 17 et je constate que depuis le temps, EA Sports a pris la sage décision de tout repomper sur la série de Konami jusqu'au choix des boutons (Carré pour tirer, Rond pour centrer, Triangle pour la sacro-sainte passe en profondeur) ! Le maniement, la physique globale, la sensation de frappe dans le ballon, le cancre avait recopié le premier de la classe dans tout ce qui était bon et c'était ce qu'il fallait faire.

Et puis FIFA 19 a tout gâché.

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On peut alterner entre les trois personnages dans FIFA 19, mais ça complique inutilement le déroulé de l'histoire à mon avis.

Alors soyons honnêtes, le jeu lui-même n'est pas le seul coupable. Il l'est par bien des domaines, par sa jouabilité devenue pataude, encombrée par des commandes secondaires inutiles et des aides graphiques à désactiver absolument ; il l'est aussi par son rythme hors-match hyper saccadé, forçant le joueur à jouer Alex, Danny et Kim à pareille mesure, scindant ainsi le récit et l'attention requise à chacun. Mais la faute revient également à EA Sports, et l'obligation contractuelle de suivre les événements du football réel afin de coller à une certaine idée du "réalisme".
Je m'explique : chaque épisode propose de reprendre la sauvegarde du précédent avec les mêmes données, et donc la progression et les décisions-clés que vous avez prises. Fonctionnalité qui a très bien marché entre le 17 et le 18 au passage. Seulement voilà : dans le 17 j'ai choisi pour club de prédilection West Bromwich, un club outsider flirtant dangereusement avec la relégation et faisant le yo-yo entre 1e et 2e division. Ainsi pour moi, "Wesbrom" était devenu mon club fétiche, mon chez-moi footballistique où je connaissais déjà les joueurs. J'ai eu un petit pincement au cœur quand je les ai momentanément quittés pour le club de Norwood en EFL Championship, puis j'ai passé la saison aux USA chez les Galaxy à souhaiter revenir à "Wesbrom" en héros revenu du diable vauvert, même quand j'ai signé ensuite pour le PSG.

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Positionné à la pointe de l'attaque, Danny Williams est en position idéale pour marquer des buts et prouver qu'il est autre chose qu'une grande gueule. Ce que j'ai pu aimer les maillots de West Bromwich, bordel...

Le problème vient du fait que dans le 18, puis le 19, l'on joue donc Danny Williams qui se retrouve à jouer pour le même (ancien) club qu'Alex Hunter, soit dans mon cas West Bromwich. Et dans le 19...et bien comme Danny ne peut jouer qu'en Premier League et que le club de West Bromwich, dans la vraie vie véritable, a été reléguée en EFL pour la saison 2018-2019, le jeu a refusé d'importer ma sauvegarde pour cause d'incompatibilité de données. FIFA 19 m'a donc forcé à jouer avec un Alex Hunter par défaut, qui n'avait pas les mêmes statistiques que le "mien" (qui était bien meilleur, et oui je flex), et surtout pas les mêmes décisions ! Je me retrouve à jouer une histoire qui n'est pas la mienne, tout simplement, j'en vois donc toutes les coutures apparentes et les incohérences. En choisissant un autre club pour Danny – les Wolves de Wolverhampton, toujours les outsiders ! - je constate que les joueurs que je croyais uniques à mon "Wesbrom" chéri sont en fait interchangeables de club en club. L'immersion est définitivement brisée, l'histoire tourne à la mauvaise farce, j'ai l'impression qu'une main étrangère s'improvise marionnettiste – médiocre – de mon ancienne histoire dans laquelle je m'étais investi et la parodie grossièrement avec une voix de crécelle.

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Chose étrange - et à la fois assez logique, quand Alex est enfin au Réal, il devient assez difficile de jouer correctement et de briller avec lui sur le terrain, on a l'impression qu'il est inutile. J'étais plus à l'aise au PSG, sans même parler de Wesbrom et Norwood !

Vous comprenez maintenant, ma métaphore maladroite du bus en début de post ? FIFA 19 m'a tout bonnement volé ma partie, EA m'a volé ma plume pour écrire l'histoire à ma place. J'ai désinstallé le jeu et n'y ai plus retouché. Retraite ludique pour mon Alex Hunter qui continuera son épopée footballistique niché dans mon imagination, où il aura clairement bien plus sa place que dans un jeu qui l'a éjecté.
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Esteban
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Posté le: 2023-11-14 13:53   [ Edité le: 2023-11-14 13:56 ]
En voilà un sujet intéressant et original

Si l'on considère les jeux de course comme du sport, je me souviens bien de Ridge Racer Type 4 et de son mode histoire, avec le directeur d'écurie qui commentait nos performances. C'était très embryonnaire mais marrant (surtout quand on était dans l'équipe naze), surtout ça donnait une petite épaisseur à tout ça, plutôt que de lâcher des menus sans rien.

Niveau jeux de foot, PES proposait de ne contrôler qu'un seul perso dans le mode "Deviens une légende" dès 2010 je crois. FIFA a embrayé peu de temps après mais je me doutais pas qu'ils en avaient fait une vraie "série" vidéoludique

Les jeux EA Sport tentent d'ailleurs depuis des années d'intégrer une espèce de storytelling, c'est le cas dans F1, dans EA Sports WRC. Idem pour Need For Speed. En général je trouve ça pas fameux.
Je suis à peu près certain que des jeux de boxe l'ont déjà fait également.

Les premiers ISS proposaient des scénarios de matchs s'étant réellement déroulés, Dirt Rally 2.0 proposait une rétrospective de la carrière de Colin McRae au travers d'épreuves s'étant réellement déroulées en recréant les conditions de terrain, de climat, de mécanique, de chrono et de classement pour, en quelque sorte, "changer" l'histoire. Mais pas de véritable narration.


Si l'on n'est pas dans un scénario pensé en tant que tel, Football Manager propose également depuis les années 90 des paramètres cachés : au cours de notre partie / carrière, il est possible de forger des amitiés / inimitiés entre les protagonistes du jeu qui auront des conséquences sur la partie, inspirées pour certaines de la vie réelle. Par exemple, des déclarations en conférence de presse sont susceptibles de vexer un joueur, un dirigeant voire des supporters. C'est choquant la première fois qu'on reçoit en entrevue son capitaine d'équipe et qu'on se le met à dos pour la saison parce qu'une réponse ne lui a pas convenu Et de mémoire, 2 joueurs des Pays-Bas ne pouvaient pas se blairer et tiraient la tronche si on les mettait dans la même équipe (ce qui est marrant, c'est que la sélection batave a très longtemps été minée par des conflits internes).
Lorsque j'avais dégoté un utilitaire conçu pour cela en 99-2000, je me suis aperçu que même les arbitres avaient leurs clubs préférés / détestés.
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gazza8
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Posté le: 2023-12-18 11:23
Citation :
Le 2023-11-14 13:53, Esteban a écrit :
Et de mémoire, 2 joueurs des Pays-Bas ne pouvaient pas se blairer et tiraient la tronche si on les mettait dans la même équipe (ce qui est marrant, c'est que la sélection batave a très longtemps été minée par des conflits internes).


J'ai beaucoup (euphémisme) joué à Championship Manager (92/93, 93/94, 99/2000, 2000/01, 2001/02 essentiellement)
et je me souviens de quelque chose dans le genre ; j'adorerais retrouver les détails

Citation :
Le 2023-11-14 13:53, Esteban a écrit :
Lorsque j'avais dégoté un utilitaire conçu pour cela en 99-2000, je me suis aperçu que même les arbitres avaient leurs clubs préférés / détestés.

L'éditeur de base de données, quelle merveille Un programme qui donnait une durée de vie infinie au jeu.


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