Attention, je prends toujours du plaisir à lire un nouveau Thorgal. les rebondissements, l'aspect magique.. Mais tout cela est bien routinier, on sent que Van Hamme s'appuie sur des techniques narratives rodées depuis des lustres.
Quand à Rosinsky, je continue à dire que sur les derniers Thorgal il est en roue libre. Cela n'empêche pas que sur ce qu'il fait par ailleurs, il reste un des plus grands (notamment un des rares dessinateurs de BD capables de dessiner des personnages qui n'ont pas un air de famille entre eux).
J'ai eu la chance de le voir oeuvrer quelques secondes en live, lors d'une séance de dédicace au magasin La Bulle Noire (célèbre boutique d'Aix en Provence qui représente la matérialisation du capitalisme bédéphilique pour ceux qui l'ont vu évoluer depuis 15 ans), c'est très, très impressionnant.
En ce qui concerne le Grand pouvoir du Chninkel, l'occasion est idéale pour un coup de gueule : Que sont devenues les BD brochées en noir et blanc qui permettaient pour un prix raisonnable de se constituer une bibliothèque conséquente ? Aujourd'hui, une BD est devenu un objet de luxe, une sorte de bibelot dont on ajoute un ou deux spécimens sur ses étagères après avoir touché la paie. Il y eut une époque où l'on pouvait se gaver de centaines de pages, les éditeurs comtant avant tout sur la passion de leurs acheteurs pour faire du chiffre.
S'il faut un nom pour représenter cette évolution, en voici un : Glénat.
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