Remontage de la mort ! Ce qu'il y a de bien avec la Snes mini, c'est que cela me permet de me replonger véritablement dans les jeux du temps, sans émulation et avec facilité. J'ai donc lancé
Megaman X, puisque j'étais en quête d'action avant de me lancer dans des jeux plus scénarisés, nommément les RPG de cette compilation.
Disons déjà quelque chose : quand bien même serais-je un amateur intéressé des
Megaman, de la série Classic et de la série des X (du moins, jusqu'à l'épisode 3 inclus), je n'ai jamais possédé de cartouche originale à l'époque. Si ce n'est
Megaman 9 et 10, pour d'évidentes raisons, que j'ai acquis sur console virtuelle, j'ai découvert ces jeux par le biais de l'émulation, intrigué par la légende les entourant, légende tant concernant leur intelligence de gameplay que leur difficulté. Partant, j'étais assez excité de découvrir
Megaman X dans de "vraies" conditions, c'est-à-dire avec un pad Snes, sur un émulateur de bonne qualité, et sans savestates (du moins, j'ai voulu m'en passer...). J'étais d'autant plus excité que
Megaman X est le seul de cette série que j'ai pu terminer sans le truchement d'une aide supplémentaire, comme des codes Action Replay, et je voulais donc vérifier si mes années d'expérience supplémentaires furent profitables.
Effectivement : quelques deux heures plus tard, je terminais le jeu, sans utiliser le Hadouken par préciosité. Tout comme
Super Mario World, je me souvenais très bien des secrets - d'autant plus, ajouterais-je, que le jeu fait partie des speedruns les plus fréquents de la communauté, au même titre que
Super Metroid par exemple, et que mon visionnage appuyé de ces records m'a permis de retenir plusieurs astuces concernant les ennemis et les boss - et je n'ai pas hésité à mettre à profit les SubTanks, ainsi que les faiblesses des différents boss, pour me faciliter largement la tâche.
Ces deux heures, je me dois de le dire, sont passés comme dans un rêve. J'ai eu quelques morts et game over malheureux, qui devant Sting Chameleon, qui à la fin du stage 3 de Sigma (maudite voiture !) et face à Sigma lui-même, mais j'ai toujours relancé la partie et j'apprenais, avec une grande facilité, les patterns, les gestes, je devenais plus efficace. Il y a bien entendu toujours mieux, et comme je l'ai dit, j'ai allègrement profité des S.Tanks du jeu, mais j'ai été malgré tout satisfait de me voir capable de terminer l'aventure.
Le titre n'a pas vieilli d'un pouce, et cela en serait presque affolant. Musicalement incroyable, graphiquement solide, à la fois coloré et sombre, dynamique et ambiancé,
Megaman X est une œuvre complète et parfaite. Même si le jeu n'exhibe pas, ou alors à de très, très rares endroits, des effets en 3D vectoriels comme la console sait le faire et comme il le fera plus souvent dès le second épisode, les effets de distorsions, les explosions colossales, la vitesse d'affichage - avec ses limites néanmoins - rendent l'expérience très plaisante. Je n'ose imaginer effectivement l'effet produit par le jeu à sa sortie : si je me souviens des réactions démesurées et extatiques de la presse du temps, comme je ne l'ai connu que plus tard, la surprise a dû pour moi être minorée en émulation, lorsque je le fis il y a dix ou quinze ans de cela ; mais j'ai cru retrouver là, au cours de cette partie, un peu de cette magie de l'époque.
Je n'ai en réalité pas de réels défauts à reprocher à cet épisode. Tout au plus, je dirais que le challenge est, peut-être !, un peu faible, mais il faut dire aussi que j'arrivais chez Sigma, et auparavant dans les stages des Robot Masters, avec la pleine connaissance de leurs pièges et les armes qu'il me fallait choisir pour faire ceci ou cela, avec toutes les upgrades, avec une connaissance de certaines astuces qui me facilitèrent beaucoup l'existence. Nul doute qu'à l'époque, sans connaître exactement la position des cœurs d'énergie, ou l'amélioration du canon, avec un S.Tank de moins..., j'aurais été bien plus fébrile.
Je me suis rendu compte cependant que
Megaman X était, à bien des égards, l'un des jeux emblèmes de la console. Tout en lui respire la belle qualité, l'exploitation des possibilités du support, celles de la manette (avec notamment les boutons flippers pour changer d'armes, ce qui évite de passer trop de temps dans les menus), l'amour du jeu bien fait et "parfait", dans lequel rien ne dépasse. Contrairement à d'autres de cette compilation, sa composante "arcade" marquée, sans compromettre pour autant sa profondeur de platformer, invite à y revenir régulièrement, à refaire quelques stages, et de s'amuser comme un adolescent. Bref, merci Capcom pour ce jeu, une phrase que l'on ne doit plus lire trop souvent sur Internet de nos jours...