Très intéressant cet article de Edge... il est vrai que je n'avais pas vu le jeu sous l'angle d'un "anti-mario", même si certaines références ne m'avaient pas échappé (le coup de la porte notamment, mais je crois que tout le monde l'a vu

).
Rétrospectivement, j'adore ce jeu pour tout ce qu'il est, et pour tout ce qu'il n'est pas. Je l'aime pour Luigi, adorable quand il crie le nom de son frère, ou se met à chantonner pour se dédouaner de sa peur ; je l'aime pour la richesse graphique, cette poussière qui vole, ces tapis qui se dérobent, richesse qui a été pour moi une véritable claque à l'époque où je n'avais pas encore de PS2, et où j'ai donc fait le saut N64 / GC... un vrai choc ! Je l'aime pour l'aspect parodique de nombreuses situations, et le côté "huis clos" du jeu.
Je l'aime également pour sa facilité, pour l'impression qu'il donne de se renouveller sans cesse, avec de ces idées qui sont formidables, comme les fantômes dans le miroir ou leur ombre sur une toile ; sur le fait que l'on ne soit jamais totalement bloqué ; pour le nez de Luigi qui bouge quand il coure à gauche et à droite...
Honnêtement, je pense qu'une suite "briserait" ce jeu, et qu'il est nécessaire qu'il reste, pour moi, un ilôt unique, une manière de petite aventure, comme ça, sans prétention apparente mais à la richesse cachée, à la façon de tous les jeux Nintendo. C'est une ambiance à part entière, plus riche, peut-être, que
Super Mario Bros. 3 et World, plus riches en décors et donc plus insipides ; Sunshine est, au contraire, bien plus malin...
J'aime vraiment ce jeu. Il a un je-ne-sais-quoi de démoniaque : il se boucle en 5 heures maximum, mais c'est aussi pour cela qu'on l'aime : il y a un petit plaisir malsain à jouer à
Luigi's Mansion... le fait qu'on y joue non parce qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre intemporel, mais simplement pour passer un bon moment.