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Demon's Crest
Année : 1994
Système : SNES
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Action / Plate-forme
Par Erhynn Megid (26 août 2003)

Nous sommes en 1994, la Super Nintendo est en pleine gloire, mais ce n'est pas une raison pour se relâcher ! Même si une tonne de hits édités par Nintendo sont déjà sortis, pour trouver un bon jeu il faut s'armer de patience (genre l'excellent Yoshi's Island qui viendra un an plus tard). C'est alors que Capcom intervient, offrant à la console l'un de ses meilleurs jeux.

L'écran titre dans toute sa splendeur

Demon's Crest est le troisième épisode de la série Gargoyle's Quest, qui à débuté sur Game Boy et continué sur NES, (bien qu'il s'agisse presque du même jeu). Le troisième opus de cette trilogie change radicalement de gameplay. En effet le héros à bien changé, et le jeu est adapté à ces changements. Demon's Crest est aussi, selon Capcom, le quatrième épisode de la mythique série Ghosts'n Goblins, arrivant donc après Ghouls'n Ghosts et Super Ghouls'n Ghosts. En fait, une créature fort agaçante qui apparaissait dans ces trois classiques, une gargouille rouge, se montrait si attachante qu'il a été décidé d'en faire le personnage principal d'une série dérivée (un spin off) basée sur l'univers des démons. Le premier titre développé dans cette optique fut Gargoyle's Quest, qui au Japon se nomme Ghosts'n Goblins 2: Gargoyle's Quest, puis il y eut Gargoyle's Quest 2. En résumé, Demon's Crest est à la fois la suite de ce dernier et de Super Ghouls'n Ghosts. C'est le bazar, mais bon, il fallait que ce soit dit.

Ghost'n Goblins (arcade, 1985), au tiers du premier niveau, est déjà très difficile et par la suite ça ne fera qu'empirer : ce face-à-face avec la gargouille est resté célèbre du fait que le monstre à des mouvements rapides et imprévisibles. C'est cette gargouille qu'on retrouve dans Gargoyle's Quest.

Voici l'histoire de Gargoyle's Quest, qui se passe bien avant Demon's Crest : la Terre était divisée en plusieurs royaumes. Parmi eux, seuls trois restèrent gravés dans l'histoire : celui des humains, celui des démons et celui des goules. Les humains vivaient tranquilles (malgré leurs guerres de religion incessantes), car les démons et les goules ne pouvaient y accéder sans le pouvoir des 7 crêtes du Démon Légendaire. En revanche les goules pouvaient pénétrer dans le royaume des démos, et y semer mort et désolation. Bien avant la première et longue guerre entre ces deux races maléfiques, une jeune gargouille mâle du nom de FireBrand sortit du royaume pour s'entraîner, sur ordre du Roi. À son retour, le royaume était envahi par les goules, et le roi agonisait. FireBrand eut donc la lourde tâche de réduire à néant l'armée des morts vivants, en améliorant ses compétences de vol, et de feu, et de vie.

FireBrand, le « héros ».

Après sa victoire sur l'empereur des goules, FireBrand n'eut que peu de répit car les survivants préparaient une nouvelle guerre, et notre gargouille rouge dut à nouveau repousser l'envahisseur. Finalement, après tous ces combats, FireBrand grandit et améliora considérablement ses compétences. Mais un jour, il perdit la raison, et commença à devenir horriblement maléfique. Un besoin de destruction immense l'envahissait, et lorsqu'il apprit l'existence des Crêtes du Démon, il devint fou. Non seulement sa déviance mentale s'aggravait, mais son statut de héros disparut en même temps. Complètement ravagé par le pouvoir, il manqua de détruire son royaume, avant de partir en quête des Sept Crêtes du Démon, pour devenir le maître du Royaume des Démons. Il n'était pas le seul, et les Dragons de l'Enfer étaient au courant que les crêtes permettaient - une fois réunies - d'ouvrir une brèche sur le royaume de la Terre.

Voici différents passages du jeu, où l'imagination des développeurs est à l'oeuvre. Le character design est excellent, comme le prouve le Dragon Zombie, qui fait office de boss dès le début du jeu ! On peut aussi remarquer aussi la grande qualité des décors.

FireBrand ramassa une à une les crêtes du Démon, provoquant des guerres et mettant son royaume à feu et à sang. Mais il lui en manquait une : celle du Seigneur Dragon des Enfers. Après un combat incroyable, FireBrand sortit victorieux mais gravement blessé, et récupéra la dernière crète. Hélas il était suivi de près par Phalanx, un Seigneur Wyvern, qui le blessa mortellement dans le dos, et s'empara des crêtes, ouvrant la brèche. Quant aux humains, aucun ne survécut, tous furent massacrés, dévorés, brûlés vifs, empalés, etc.

Phalanx, le Dieu Wyvern

À son réveil, FireBrand se retrouve sur Terre, dans un colisée. Alors qu'il cherche à comprendre le pourquoi du comment, un œil noir le surveille dans les couloirs du colisée C'est en fait le Seigneur Dragon (en pleine décomposition) qui est décidé à prendre sa revanche sur lui, à présent qu'il n'a plus les Crêtes. Le Dragon n'ayant pu régénérer ses blessures, FireBrand sort victorieux mais honteux du duel. Il décide alors de retrouver les crêtes, et d'affronter Phalanx, le seigneur Wyvern, ainsi que son bras droit Arma.

Voilà pour le scénario certes classique, mais qui pour une fois vous plonge dans la peau d'un héros qui n'a rien à faire des humains. Au contraire, il aimerait bien en goûter la chair. De plus, il est rongé par la soif du pouvoir, tel un Hobbit et son anneau, et fera tout pour récupérer les Crêtes, régner sur son royaume et pourquoi pas sur celui des humains. Les Crêtes sont aussi un moyen de gagner des pouvoirs qui vous changent totalement. FireBrand, Gargouille de Feu, déteste l'eau, et verra sa vie partir très vite au moindre contact de celle-ci ! En revanche quand vous aurez la Crête de l'eau, vous pourrez vous transformer en un Démon Dragon capable de nager comme un reptile. C'est très plaisant, d'autant que cela change également les tirs et la maniabilité du personnage. Les Crêtes ont toutes une utilité différente, à vous de bien vous en servir.

Une autre sélection d'images où l'on voit FireBrand sous différents aspects. En effet, les Crêtes permettent de transformer FireBrand en un démon évolué et ainsi de lui donner de nouvelles capacités comme résister à l'eau, voler plus haut et éclater des statues. Très pratique.

Pourquoi ce jeu est-il si bon ?

Premièrement, l'introduction est magnifique, le design de l'écran titre remarquable et la musique envoûtante. C'est simple, elle est mélancolique, ténébreuse, presque étouffante, et c'est comme ça jusqu'a la(les) fin(s) du jeu. Graphiquement, c'est la claque : les personnages sont très détaillés, leur design est génial (il suffit d'admirer FireBrand), et surtout tout est d'une beauté incroyable. Regardez par exemple le niveau après le colisée : Magnifique ! Savourez également la musique pendant cette partie du jeu, tout simplement sublime. Dites-vous que le dehors du colisée est le niveau le moins réussi du jeu, et vous vous ferez une idée du reste.

L'animation elle, n'est pas en reste, mais malheureusement, les ralentissements sont très nombreux et gâchent le plaisir d'évoluer dans un monde aussi beau. C'est réellement dommage. Sinon, les différents personnages bougent assez bien... C'est suffisamment rapide pour que l'on puisse apprécier. La musique est exceptionnelle. Il suffit de l'écouter quelques secondes pour se plonger dans l'ambiance de Demon's Crest. Elle joue son rôle à merveille : vous plonger dans le jeu. De plus, il y a 29 thèmes différents, de quoi vous retourner les oreilles ! Croyez-moi, la bande sonore suffira à vous faire rejouer plusieurs fois certains niveaux.

Petit passage sur la carte, en mode 7. Dommage qu'elle soit si petite. Sur la troisième image, vous pouvez observer un boss caché dans le deuxième niveau, qui à la capacité de vous absorber, puis de vous balancer dans le vide. Très sympa...

La jouabilité. Voilà un point très difficile à aborder dans un test sur Demon's Crest : on est bercé par la musique, mais les ralentissements gâchent le tout. On progresse, on découvre de nouveaux niveaux, et paf, on meurt (ça arrive souvent), puis on recommence au début du niveau, argh. La difficulté est très élevée, et surtout très mal réglée : vous pouvez tomber sur un boss très simple, puis un boss archi-dur, comme ça, à la suite.

Dernière galerie d'images, qui confirmeront ce que je me tue à vous dire : ce jeu est pour moi d'une beauté graphique sans égale sur 16- bits. Je m'incline.

La durée de vie est assez faible, ce qui est bien dommage, car on progresse très vite (ou on jette la manette par la fenêtre), et le jeu se termine rapidement. Heureusement il y a 6 fins différentes (finissez le jeu à 100%, et vous aurez la vraie fin, bon courage !), mais cela reste très court. De plus, la progression se fait différemment de celle des précédents Gargoyle's Quest : vous ne vous déplacez plus de niveau en niveau, mais vous choisissez celui que vous voulez.

Pour conclure, disons Demon's Crest a été réalisé avec beaucoup de talent, et malgré des défauts de taille, il reste une valeur sûre rien que pour son ambiance envoutante.

Erhynn Megid
(26 août 2003)
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