Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par David (23 juillet 2002)
Si l'on replace "Gunhed" dans son contexte, ce jeu a tout du miracle. Sorti au Japon début juillet 1989, ce titre, tiré d'un dessin animé produit par la Toho, avait pour ambition de montrer ce qu'une toute petite console de salon était capable de faire en matière de shoot'em up à scrolling vertical. La Megadrive ou la Neo Geo n'étant pas encore sorties, il avait fallu, jusqu'à cette date, se contenter des quelques très bons titres sortis sur consoles 8-bits ou ordinateurs 16-bits pour entrevoir les sensations procurées par les plus grands shoots d'arcade. Aleste, de Compile sur Master System, ou encore Hybris, de Discovery Software sur Amiga, faisaient partie de cette poignée de softs qui savaient rivaliser avec les petits bijoux narguant nos machines au café du coin. Une réalisation d'enfer.Console hybride, mélange de technologie 8 et 16-bits, la PC-Engine avait déjà démontré ses redoutables capacités dans le domaine de l'adaptation de jeux d'arcade. Plus d'un an plus tôt, en mars 1988, aparaissait déjà chez Hudson Soft, R-Type (Irem, 1987), sous une forme si proche de l'original qu'une véritable folie pour la minuscule console de NEC s'empara de l'archipel nippon. Dès lors, les hits s'enchaînèrent, chacun piochant la plupart du temps dans un répertoire de hits d'arcade qui avaient déjà fait leurs preuves : Galaga 88 (Namco, juillet 1988), Dragon Spirit (Namco, décembre 1988), Vigilante (Irem, janvier 1989), P-47 (Jaleco, mars 1989) ou encore Kyûkyoku Tiger (Taito, mars 1989) profitèrent tous d'une réalisation hors-norme qui laissaient très fréquemment sur place les pâles adaptations dont nous devions nous contenter un peu trop souvent sur nos ordinateurs familiaux. Avec Gunhed cependant, une étape supplémentaire dans la qualité de la réalisation sur machine domestique allait être franchie. Fruit de la coopération entre Hudson et Compile, petite firme japonaise reconnue pour la qualité de ses jeux de tir et ayant prospéré sur MSX, Gunhed en mit plein les yeux : jamais l'action n'avait été si rapide et fluide, et jamais l'ennemi n'avait été aussi nombreux à pointer le bout de son nez à l'écran. Pour le coup, c'était l'arcade à domicile. Un véritable choc pour de nombreux joueurs. Un système de jeu assez original.Armé d'un nombre limité de smart bombs infligeant un maximum de dégâts en un minimum de temps, le vaisseau de Gunhed disposait en outre de quatre armes différentes. Apparaissant à l'écran sous la forme d'icônes allant de 1 à 4, chacune de ces armes avait la faculté de monter en puissance dès lors qu'elle était collectée à répétition. De plus, en ramassant les icônes surmontées d'une lettre, ces mêmes armes se déployaient de façon différente, laissant libre choix au joueur de se montrer plus offensif ou, au contraire, plus défensif. Enfin, engranger une même arme déclenchait l'activation du bouclier latéral du vaisseau, permettant à ce dernier de subir des dommages sur ses flancs sans être détruit. Dans le feu de l'action, ces diverses combinaisons de bonus ne facilitaient pas vraiment les choses; mais au moins avaient-elles toujours le mérite de déboucher sur un déluge de tirs que l'alien d'en face n'avait d'autre choix que de se prendre dans les dents. La vitesse de déplacement du vaisseau était modulable en permanence. Nul besoin de faire la course aux 'speed-ups' au risque d'en ramasser trop et d'aller s'écraser dans un mur : dans Gunhed, une simple pression sur le bouton Select permettait de régler à tout moment ce critère essentiel. L'histoire? Quelle histoire?Dans Gunhed, il y a des méchants pas beaux, et il y a une gentille. La gentille (car oui, il faudra vous y faire: vous êtes une femme) doit, à bord de son beau vaisseau, franchir les 9 niveaux qui la séparent de son ennemie jurée (car oui oui, la méchante est, elle-aussi, une femelle -ceci afin d'éviter la répétition). Chaque niveau est ponctué, tradition oblige, d'un boss; et une majorité de ces niveaux est divisée en sous-niveaux ponctués, eux-aussi, de sous-boss. L'âge du soft n'aidant pas, nous resterons poli en disant que ces quelques monstres de fin de niveau s'avèrent, en fait, extrêmement banals. Souvent de taille très moyenne, ils ne font clairement pas le poids face à ce que la PC-Engine put proposer de mieux dans ce domaine. Quoi qu'il en soit, sachez qu'il vous faudra environ 50 minutes de combat plus ou moins acharné et une bonne dose de réflexes pour affronter la belle du niveau 9, car le jeu n'est pas facile. Et hélas, c'est là que le bât blesse. Que dire aussi de cette bande son qui respire le manque d'inspiration et joue ouvertement la carte de l'esbrouffe technique grâce à ses nombreuses voix digitalisées -hélas d'un volume si bas qu'un effort au niveau de la musique aurait été autrement plus apprécié ? Et puis je ne vous ai pas encore parlé du léger scrolling horizontal qui, selon les niveaux, agrandit, certes, la surface de jeu mais, gros hic, n'affecte en rien le mouvement des ennemis et de leurs projectiles, rendant l'évitement de ces derniers parfois très délicat. Autant de points négatifs qui font que oui, n'ayons pas peur de le dire: "Gunhed" a mal vieilli. Le degré de difficulté, mal dosé, est certainement le gros point noir de ce soft; mais au delà même de ce défaut, qui pourra paraître mineur pour certains, il y a dans "Gunhed" un manque total d'originalité qui, tout au long de ses 9 stages, laisse le goût amer d'un même niveau se répétant à l'infini -un peu à l'image des niveaux 7 et 9 où, question d'allonger encore un peu la durée de vie du jeu, l'on retrouve à intervalles réguliers tous les boss déjà affrontés dans les niveaux précédents. Cette technique a, certes, souvent été éprouvée dans nombre de shoot'em ups de qualité, mais dans le cas de Gunhed, très répétitif à la base, force est de constater que cette ultime répétition s'avère très maladroite. Des tips, des tips !Allez, comme au bon vieux temps, terminons ce petit compte-rendu par les quelques codes et autres trucs qui parsèment ce jeu. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (11 réactions) |