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Jill of the jungle
Année : 1992
Système : Windows
Développeur : Epic Megagames
Éditeur : Epic Megagames
Genre : Plate-forme
Par Tonton Ben (29 avril 2004)

Marre des jeux en troidé avec des grosses textures hyper réalistes ? Assez des shoots en rézo avec des mecs toujours plus balèzes que vous, qui collent des headshots à travers les caisses (qui a dit expérience personnelle) ? Ras-le-bol des bandes sons orchestrales symphoniques qui accompagnent les dernières réalisations ? J'ai ce qu'il vous faut : Par Epic Megagames (rebaptisé Epic Games), les créateurs ou éditeurs de jeux tels que Unreal, One Must Fall 2097, JazzJack Rabbit, Epic Pinball, ou encore ZZT (leur première production)...

Ah, le doux visage de Jill...
Les pommes permettent de regagner de la vie.

La femme de Georges de la Jungle ?

Pas vraiment, enfin, Jill ne fait pas autant de gaffes. Jill of the Jungle forme une trilogie avec Jill goes Underground et Jill saves the Prince, des jeux de plates-formes sans prétention mettant en scène une délicieuse héroïne évoluant dans un univers hostile. Si le premier volet familiarise le joueur avec les commandes en alternant extérieurs, grottes et donjons, le second expédie notre plantureuse top-model sur la lune (avec les lapins !) puis dans des cavités sans fin, pour terminer son aventure à l'air libre face à démons et consorts. Chaque épisode contient au moins une dizaine de niveaux.

Une bien belle position.
Des décors psychédéliques.

Un jeu ? Sur Pécé ? C'est possible ?

Opérant ici dans le rayon pauvre du Pécé, puisque longtemps considéré comme incapable d'afficher un scrolling correct, Jill of the Jungle nous offre tout ce que le jeu de plates-formes propose sur les autres supports : des niveaux tordus avec moult manœuvres de sauts calculés, des ennemis coriaces que l'on pourra occire grâce aux deux armes proposées dans le jeu (couteau-boomerang et lames de jet), des portes, clés, interrupteurs... avec en plus l'option de sauvegarde à tout moment. Jill peut regarder en haut et en bas, grimper à la corde, et connaîtra même la joie de la transformation, notamment en oiseau de feu capable de voler jusqu'à des passages inaccessibles et de tirer des boules (de feu, bien sûr). Ici, pas de violence excessive, on explore des mondes étranges et oniriques, on prend son temps et on admire l'héroïne, qui a le bon goût de changer de maillot de bain à chaque épisode.

Argh, un démon !
Je ne me lasse pas de la grimpette...

Beurk, encore du rétrogaming en quatre couleurs...

Graphiquement, on reconnaît ici la patte du monde du shareware : des graphismes colorés, des tentatives de dégradés de couleurs, et – Pécé oblige -, une finesse dans tous les éléments du jeu. Ce qui rend le jeu souvent épuré, l'absence de décor de fond renforçant l'impression. Certes, le sprite du personnage est petit, et les environnements semblent simplistes ; mais nous avons ici un jeu fait sur Pécé, pour le Pécé, le tout en VGA s'il vous plait. La maniabilité est très bonne si l'on s'accorde une légère période d'adaptation. On est d'abord surpris par le graphisme, nos pitits yeux étant habitués aux productions Amiga ou ST ; puis on essaie la bête, on parcourt le premier niveau, et au bout d'une heure on sauvegarde, en se jurant de le finir. Il y a comme un petit goût de Keen Commander, mais en plus beau et en moins détaillé (bizarre, non ?).

Jill meurt dans d'atroces souffrances...
La map, exclusivité de l'épisode 3.

... avec une exploitation ehontée du buzzer PC...

L'environnement sonore de Jill of the Jungle est quelque peu déconcertant. Donnant l'impression d'avoir été odieusement hacké, le jeu propose si l'on possède une Soundblaster (ça fait rire maintenant, mais en 1992 c'était pas évident !) des sons générés par le 'noise maker' avec moult digitalisations sonores incongrues. Il est possible de jouer avec, pratique pour énerver le p'tit frère ou les voisins. Musicalement, on a droit à des mélodies très demomaker, un style que l'on retrouvera dans Epic Pinball, Silverball et One Must Fall 2097 principalement. (ndJC: on notera pour éviter toute confusion qu'Epic Pinball et Silverball ont été développés par Digital Extremes, une société qui travaille régulièrement en collaboration avec Epic depuis 1993, et plus récemment sur la série des Unreal. One must fall 2097 est l'oeuvre de Diversions Entertainment. Par ailleurs les compositeurs de ces musiques sont des personnes différentes et la ressemblance tient plutôt du hasard, ou tout au plus d'une volonté de conserver un certain esprit musical). A propos d'Epic Pinball, sachez qu'une table nommée Jungle Pinball est dédiée à Jill, reprenant les divers éléments qui caractérisent le jeu.

Va falloir se farcir le crabe (lol).
Moi je préfère le maillot rouge, et vous ?

Bon ben moi je retourne sur ma Gamecube...

Si Jill of the Jungle paraît totalement désuet aujourd'hui, remis dans son contexte, ce titre a offert la joie aux possesseurs de Pécé (comme moua) des sensations de plates-formes, avec la marque de fabrique Shareware : peu de moyens, mais beaucoup de talent. C'est le plaisir de jeu qui prime, et au vu de la concurrence commerciale de l'époque, avec des boîtes comme US Gold (cf. l'intégralité de leur catastr... catalogue) ou encore Ocean (je pense à Terminator 2), les p'tits gars de chez Epic ont sauvé le plaisir de jouer sur Pécé. Ils confirmeront leur talent dans ce domaine avec JazzJack Rabbit, surnommé le ‘Sonic' des ordinateurs personnels. Ca, c'est du titre bien mérité.

Tonton Ben
(29 avril 2004)
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