Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Magma (23 mai 2003)
Superbe, comme tous les jeux de Cinemaware, s'appuyant sur un background historique passionnant et tourmenté -la guerre civile japonaise du 12ème siècle-, Lords of the Rising Sun a marqué l'histoire des jeux de stratégie en proposant une gestion des combats en temps réel, comme Centurion, et en alternant scènes d'arcade et de réflexion. Après avoir cassé une demi-douzaine de joysticks à jouer sur Defender of the Crown sur Commodore 64, après avoir crié au génie pendant plusieurs années devant les productions de Cinemaware, j'ai fini par troquer mon petit C64 pour un Amiga. Là, forcément, vous allez me dire : "Mais oui mais oui. Et alors ?". Et alors, je suis resté collé sur mon siège lorsque j'ai vu la version de Defender... Une vraie claque pour mon vieux 8-bits, qui m'a fait regretter de ne pas avoir changé de machine avant. J'avais acheté un petit bundle Defender-Lords of the Rising Sun histoire de pouvoir juger de l'évolution du graphisme et du reste, je n'étais pas déçu. Petit cours d'histoireAvant de parler du jeu lui-même, il me semble important de décrire le contexte, tant Cinemaware s'est attaché à suivre l'histoire du Japon afin d'immerger le joueur. On confond souvent Samouraïs et Bushis : dans l'imaginaire collectif, le Samouraï désigne le guerrier japonais type, présent depuis toujours et dont la vie est intimement mélée à son arme. Pourtant, le Samouraï n'est apparu qu'au 17ème siècle... alors comment les shoguns se faisaient-ils la guerre ? Et le jeu dans tout ça ?La première originalité du jeu apparaît dès la création d'une nouvelle partie : vous devez choisir entre Yorimoto (dans ce cas, le jeu sera entrecoupé de scènes d'actions, ou vous devrez, par exemple, faire face à un ninja envoyé pour vous assassiner) et Yoshitsune (stratégie pure). L'écran de choix présente les visages des deux demi-frères, de profil, face à face. Lorsque vous bougez votre souris vers l'un, l'autre ferme les yeux... un exemple de petit détail qui souligne le souci de Cinemaware de réaliser de vrais "films interactifs". Les deux clans Taïra & Minamoto ne sont pas seuls : au début de la partie, de nombreux clans non-alignés sont présents dans la carte et se battent aussi pour prendre des terres. La force de LOTRS, de ce côté-là, est de proposer une intéraction avec les leaders de ces clans mineurs. Ainsi lors d'une rencontre, il est possible de tenter de les ralier à votre bannière, de décider de les combattre ou de les laisser passer sans encombre. Cet aspect se retrouve aussi lors de l'arrivée dans un village, puisqu'il est possible, lorsque les habitants ne sont pas sous votre tutelle de les laisser en paix ou de prendre d'assault le hameau. On se retrouve donc immergé dans un monde qui n'est pas "tout blanc ou tout noir", plus nuancé, et on reste scotché derrière son écran pendant de longues heures (à noter qu'une sauvegarde est prévue, une option encore sur l'Amiga à l'époque). Autant le dire tout de suite : il est inutile de lancer une partie si vous n'avez qu'une petite demi-heure devant vous... Le jeu est long, très long, et dure souvent plus de quatre ou cinq heures, même en étant habitué ! Encore un bon titre qui vous fera vivre de nombreuses nuits blanches, car l'intérêt est sans cesse renouvellé : les armées ne se déplacent pas toujours de la même manière, les clans mineurs peuvent refuser une alliance pendant une session et l'accepter à la suivante, etc. Attention à vos généraux ! Effectivement, lors d'une bataille, si vos troupes sont malmenées et perdent beaucoup d'hommes, elles auront tendance à prendre la fuite et si leur moral est en berne, votre général, insuffisamment protégé, pourra se faire tuer. Cela signifie non seulement la perte d'un leader mais aussi la dissolution de l'armée... ouille ! Stratégie, ok, mais il est où le doomlike ?Nulle part ! Les scènes d'actions, au nombre de cinq, sont dans le pur style Cinemaware : entre les batailles, la course à cheval pour tuer un général adverse, la prise d'un chateau, la défense de ce même chateau et le combat contre un ninja, ceux qui aiment seront servis. La prise d'un château est euh... bizarre : vous avez une mini bouillie de pixels jolis jolis (un petit bushi sabre au clair) en main, et vous devez courir dans le château pour en trouver le coeur, avant la fin de la journée. C'est donc une course contre la montre pas évidente du tout, et à vrai dire assez mal animée. Les ennemis sortent de partout et vous vous retrouvez facilement submergé, à courrir dans tous les sens et à laminer des portes à coup de tachi. La défense d'un château vous propose de vous entrainer à l'art difficile du tir à l'arc. Que ceux qui se souviennent du concours d'archerie d'Iron Lord d'UbiSoft, c'est un peu la même chose, en moins précis. En conclusion...Lords of the Rising Sun est définitivement un excellent jeu, beau, prenant, et surtout peu répétitif, pour qui aime la stratégie et les jeux où l'on peut observer ce qui se passe à l'écran sans cliquer comme un furieux. Par la suite, Realms ou Battle Isle ont repris le flambeau, mais LOTRS reste à mon avis le jeu de stratégie sur Amia ou ST le plus passionnant, ou plus exactement celui qui réussit le mieux à nous immerger dans un monde irréel. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (6 réactions) |