Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Tonton Ben (29 mars 2004)
À l'époque où Core Design enchaînait les Mégahits sur Amiga (Chuck Rock, Heimdall, Rick Dangerous, Wonder Dog...), une de leurs productions n'a pas connu les adaptations habituelles sur d'autres supports (comme le ST ou la Megadrive), et est tombée quelque peu aux oubliettes : Premiere. Ce jeu de plates-formes classique, marque de fabrique de la maison de développement à l'époque, met en scène Clutch Gayble (roooh le jeu de mots), réalisateur hollywoodien en plein rush sur sa dernière création. Ayant passé une énième nuit blanche sur les ajustements finaux du montage, il s'écroule de fatigue sur son bureau, le travail accompli. Car demain se déroule la grande Première du film, la séance qui consacrera l'ami Clutch ! MAIS... pendant son sommeil, un vil personnage s'empare des bobines et s'en va les semer aux quatre coins des studios ! Est-ce la fin de notre sympathique héros ? Saura-t-il rassembler son œuvre avant le début de la projection ? Et surtout, va-t-on enfin passer au paragraphe suivant ? Toute l'histoire est présentée par une séquence d'introduction magnifique, ambiance superproduction, dans un style cartoon qui va caractériser l'ensemble du soft, et qui s'inscrit dans la continuité des productions Core Design. Le jeu est réparti en six niveaux, axés chacun sur un thème récurrent du cinéma : western, noir & blanc, épouvante, cartoon, science-fiction, et héroic fantasy. Les parcours entraînent le joueur des deux côtés du décor, traversant bon nombre de portes, souvent ouvertes au moyen de leviers disséminés çà et là. Beaucoup de ces leviers, d'ailleurs, feront plus de mal que de bien. Difficile de ne pas se perdre, les studios sont vastes, et sur plusieurs niveaux de hauteur. Les graphismes sont colorés et chatoyants (sauf pour le deuxième niveau en noir & blanc, évidemment !), et on s'imprègne immédiatement de l'ambiance Actor's Studio. Les metteurs en scène ne doivent pas être très appréciés des acteurs, car tous ceux que l'on rencontre dans Premiere sont du genre hargneux. Dès que la caméra est coupée, les acteurs se ruent de rage sur notre héros, sûrement pour une histoire de gros sous. Bref, le gratin Hollywoodien en veut à Clutch, et la progression dans les décors en carton n'est pas des plus aisées. Tout le monde lui saute à la gorge : shérifs, actrices muettes, spationautes... Sans parler des boss de fin, les acolytes de notre mystérieux voleur. Ceux-ci sont très originaux pour le genre, puisque l'on ne se contentera pas d'occire comme à l'accoutumée une bestiole un peu plus grosse que les autres ; non, ici, il s'agit de vrais challenges, comme un duel pour le niveau western, où Clutch doit dégainer plus vite que son adversaire trois fois de suite, ou encore la poursuite du train du deuxième niveau, sur un parcours semé d'embûches. Les idées sont excellentes et novatrices, ce qui renouvelle vraiment le genre. Partant du fait que Clutch ne possède que 2 vies composées de 6 barres d'énergie, comment faire pour affronter tout ça ? Deux méthodes : la première, classique, est l'affrontement direct avec les risques que cela comporte. Clutch sait se battre avec ses poings, mais il peut ramasser quelques armes (comme de la dynamite, des sacs de farine, ou encore des bombes à eau bénite...) plus efficaces et moins corps à corps. Elles sont néanmoins en nombre limité, et le gaspillage s'avère vite pénalisant, surtout que certains ennemis sont très durs à étaler à coups de tarte à la phalange. La seconde méthode consiste en l'art subtil de l'esquive : détail unique de Premiere, le jeu se déroule sur deux plans de déplacement ! En combinant le bas et le tir, Clutch passe du premier plan au second plan, et vice-versa. Aussi, il devient possible, avec un peu de pratique, de feinter l'ennemi afin de l'éviter. Néanmoins, certains passages obligeront le personnage à changer de plan pour progresser, et d'autres supprimeront l'un des deux, rendant le contournement des vilains impossible. Question ambiance sonore, rien à redire, les mélodies sont agréables et entraînantes. Elles collent parfaitement à l'action, et sont toujours en rapport avec le thème du niveau en cours. Les bruitages quant à eux, se limitent au minimum syndical, soit l'introduction. Pour le jeu, c'est nada, un point noir dans ce joli tableau. Il y a même des voix digitalisées dans l'intro (enfin, voix n'est peut-être pas le terme approprié). Tout cela contribue à former un ensemble homogène, où l'action et l'exploration vont de paire, et la difficulté bien présente. Méfiez-vous, Première ne se finit pas facilement, et installe un niveau de jeu élevé dès les premières scènes, le tout avec un temps limite (pas trop méchant ceci dit, on a connu pire) comme pour beaucoup de jeux de plates-formes. De plus, l'absence de sauvegardes ou de mots de passe oblige le joueur à s'appliquer pour progresser. Bref, un vrai jeu Amiga qui mérite vraiment qu'on s'y intéresse. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (14 réactions) |