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Soldiers: Heroes of World of War II
Année : 2004
Système : Windows
Développeur : Best Way
Éditeur : Codemasters, 1CCompany
Genre : Stratégie Temps Réel
Par DSE76 (04 janvier 2016)

Le jeu dont on va parler a eu de la chance, mais surtout du talent car c'est un STR... sur la deuxième guerre mondiale... (non, ne partez pas !!!) et ces deux données font qu'il ne se distingue pas franchement de la masse vu le nombre de titres du même genre sortis pendant la période. Mais il a su avoir ce truc qui fait la différence, malgré le fait que ce n'était pas franchement un AAA, qu'il ne payait pas de mine et que son éditeur (du moins en occident) n'était pas des plus bavard sur le jeu. Soldiers : Heroes of World War II est le premier jeu créé par la société Best Way, une équipe de développement ukrainienne totalement inconnue créée en 2001,. À cette époque il y avait pléthore de jeux de stratégie et la seconde guerre mondiale était surexploitée, merci Il faut sauver le soldat Ryan et Medal of Honor.

Pour commencer, et contrairement à ce qu'affirme un célèbre site qui ne note jamais 10/10, ce n'est pas un clone de Commandos (de Pyro Studios) mais clairement un STR classique où, certes, on dirige une poignée d'hommes et de matériel procédant principalement à de l'infiltration mais non, ils ne sont pas spécialisés, l'emphase n'est pas mise sur l'observation des mouvements de l’adversaire pour le piéger, et le jeu permet de se montrer assez bourrin. Il est même bien plus fun joué ainsi (bien qu’on puisse s'en sortir en privilégiant l’infiltration).

Le menu de Soldiers : Heroes of World War 2. Fait amusant : en patientant un peu, des soldats soviétiques ou américains passeront à côté du char, en fonction de l'angle de caméra.

Bon, achevons ce règlement de compte : SHoWW2 permet de suivre les quatre camps classiques : les Alliés (Américains, Britanniques et Soviétiques) et l'Axe (Allemands), chacun ayant sa propre campagne. Le jeu contient en outre des missions bonus supplémentaires permettant de poursuivre l'expérience, et qui n'ont rien à voir avec les campagnes.

Il s'agit d'un STR on ne peut plus classique : comprenez par là qu'on est sur une carte où on dirige ses soldats en les sélectionnant et les déplaçant avec le bouton gauche de la souris. Cliquer sur un ennemi fera attaquer celui-ci par votre/vos soldats sélectionnés, et il y a les habituelles actions contextuelles par pression d'un bouton dans le panel d'ordre situé en bas à droite. Le jeu nous donne une poignée de soldats et des objectifs à accomplir, sans renforts (ou alors scriptés et seulement dans certaines missions) ni gestion de ressources ou création d'unités. Bref rien de bien original sauf que... SHoWW2 dispose d'une fonctionnalité assez simple mais complètement inédite: le contrôle direct. En maintenant la touche Ctrl ou en appuyant sur Fin, on peut contrôler une unité au moyen des touches fléchées pour se déplacer et de la souris pour viser, ainsi que tirer avec le bouton gauche. On passe donc à un TPS en vue du dessus où l'on peut décimer l'adversaire tout en se déplaçant. Mais vous ne pouvez diriger qu'un seul soldat à la fois.

L'écran du jeu, très épuré. Le point bleu indique l'endroit où vous visez en mode contrôle direct, symbolisé par un cercle violet autour du soldat (si vous arrivez à le voir).

Le jeu est même un véritable TPS moderne en vue du dessus car il intègre un système de couverture : chaque élément du décor peut servir de protection pour vos soldats si vous en donnez l’ordre. Il sera indiqué par un symbole sous votre pointeur. Et à l'aide de la touche Ctrl, vous pourrez tirer sur l'adversaire depuis cette position. Autre ajout sympathique : en contrôle direct, si vous vous abritez derrière un coin de mur et que vous pointez la souris vers l’extérieur, votre soldat sortira de sa cachette et vous pourrez tirer sur les adversaires qui se présentent.

Aussi, votre unité peut adopter trois positions différentes : debout, accroupi et couché. Vous pouvez passer de la première à la dernière à l'aide de la barre d'espace et alterner les trois avec "page haut" et "page bas". Ce changement de posture a moult avantages : plus le soldat est collé au sol, plus il fera une cible difficile. En revanche, ramper sera bien plus lent et vous aurez des difficultés à tourner rapidement pour faire face au danger. Aussi, s’aplatir permet d'avoir un bonus de précision, en particulier pour certaines armes qui en ont bien besoin. Enfin, ramper vous permet d'être le plus discret et s'approcher au plus près de l'adversaire sans vous faire repérer.

Grâce au système de couverture et au contrôle direct, vous pourrez vous amuser à débouler d'un mur et dégommer l'adversaire. Attention quand même, vous êtes très vulnérable dans cette position.

Puisqu'on parle de la discrétion, même si j'ai écrit au début de cet article que le jeu n'est pas un clone de Commandos, il en emprunte tout de même quelques idées. Par exemple, en cliquant sur un buisson, vous pourrez vous cacher dedans et passer inaperçu (en revanche, ça ne vous protège pas des tirs). Aussi, vous pourrez utiliser toutes sortes d'obstacles, ou le terrain, pour vous cacher ou pour lancer une attaque surprise. Pour parfaire le tout, dans le coin inférieur droit de l'écran, juste au-dessus des boutons d'ordres, se trouvent deux options permettant de déterminer le comportement de vos soldats : le tir et le déplacement. La première a trois positions qui correspondent à "Cessez le feu" (pratique pour économiser des munitions puisqu'il faudra tirer soi-même dans ce mode), "Riposte" (utile surtout quand on avance derrière les lignes ennemies et qu'on ne souhaite pas se faire repérer à chaque soldat qui passe) et "Feu à volonté" (qui permet surtout de riposter face à des ennemis qui vous foncent dessus). Enfin, deux ordres de déplacement viennent parfaire le tout : "tenir la position" (pour la défense et la discrétion) et "déplacement libre" (pour l'attaque).

La végétation, c'est pratique pour se cacher, avec une colonne qui passe juste à côté de soi, et ça peut sauver sa vie.

Le jeu classe les armes en plusieurs catégories : pistolets, fusils, pistolets-mitrailleurs, mitrailleuses, grenades et couteaux. Les armes à feu sont rangées dans un premier groupe, représenté par une icône à côté de l'image du personnage, en bas à gauche. Il est tout à fait possible d'avoir plusieurs armes à sa disposition pour peu qu'on ait de la place dans l'inventaire. Les grenades et les couteaux (ainsi que divers objets) sont dans un second groupe, à côté du premier. Il est possible de passer de l'un à l'autre à l'aide du bouton droit en mode contrôle direct. En revanche, pour passer à une autre arme d'un même groupe, il faut cliquer sur l’icône de l'arme en question située en bas, à côté du personnage.

Le jeu dispose de commandes supplémentaires pour chacun des types d'arme en mode contrôle direct : les armes à feu peuvent être rechargées et même déchargées (pratique pour récupérer des munitions supplémentaires sur les armes ennemies) avec les touches + et – du pavé numérique, et être rangées ou sorties à l'aide de la touche entrée. Quant aux grenades, elles peuvent être lancées de deux façons : en demandant d'attaquer l'ennemi avec une grenade en main (notez qu'il y a un délai avant explosion) ou avec retardement en contrôle direct. Ce dernier mode est particulièrement pratique car, en maintenant la touche de tir on peut retarder l'explosion de la grenade et l'empêcher de rouler ou la faire exploser au moment où elle touche le sol pour empêcher l'adversaire de réagir. Mais gare à ne pas laisser passer trop de temps au risque de vous la voir exploser à la figure (et vous tuer).

Le jet de grenade peut être retardé en mode contrôle direct, ce qui peut être utile pour attaquer un groupe d'ennemi sans qu'ils s'enfuient en voyant la grenade arriver.

Qui dit jeu de seconde guerre mondiale dit forcément chars et Soldiers : Heroes of World War 2 en contient un sacré paquet, plus ou moins connus. Il y a deux catégories de véhicules : les véhicules à roues (qui comprend les camions, les half-tracks et les automitrailleuses) et les chars proprement dits. Ces deux types de véhicules réagissent différemment face aux attaques et se déplacent différemment : tandis que les chars peuvent tourner sur place pour changer de direction, les véhicules à roues devront manœuvrer pour pouvoir en faire autant.

Bon nombre de ces véhicules sont armés, généralement d'une mitrailleuse et d'un canon. Tandis que la première sert à décimer l'infanterie, la seconde permet plutôt d'affronter les véhicules. Petite subtilité, le canon est servi par deux types de munitions : explosif et anti-char. Le permier, symbolisé en rouge, sert à détruire les bâtiments pour en déloger les défenseurs, combattre des groupes d'infanterie ou les canons et faire exploser les véhicules légers (bizarrement, tirer un obus explosif sur un char léger a des résultats très... explosifs) alors que le second, en bleu, est à privilégier lors d'affrontements contre les chars et autres cibles blindées.

Petite démonstration de tir : les obus sont indiqués en bas avec une signalétique de couleur tandis qu'à côté se trouve la mitrailleuse.

Voyons plus en détail ces engins blindés : tout en bas à gauche se trouve un indicateur d'état du char. En effet, ce dernier est divisé en plusieurs parties pouvant subir des dégâts : châssis, moteur, chenilles droite et gauche, tourelle et canon. Lorsque l'une de ces parties est rouge, elle est endommagée mais peut être réparée. En revanche, une partie noire est irréparable (c'est heureusement rare). Votre char est piloté par un équipage, généralement composé de quatre hommes : tireur, conducteur, chargeur et chef de char. Occuper les trois premiers rôles est indispensable pour le bon fonctionnement de celui-ci, sinon ils devront jongler entre les différents postes en fonction de la situation, ce qui est largement moins efficace que chacun à son poste.

Les canons respectent quelques règles balistiques : plus le calibre est gros, plus le tir sera puissant et percera plus facilement le blindage. Mais attention, il y aura une perte de puissance selon la distance : un tir sur un char à 60m a moins de chances de l'endommager qu'un tir à 40m. Il y a aussi la répartition du blindage, à savoir qu'un char est le mieux protégé à l'avant, moins sur les côtés et encore moins à l'arrière (l'engin serait trop lourd si le blindage était le même partout). Donc, si vous ne pouvez pas le détruire en lui faisant face, tentez une manoeuvre de contournement, généralement bien plus efficace. Et en situation d'attaque, vous devrez faire face à l'ennemi afin d’éviter les mauvaises surprises.

Quand un char est en flammes, vous avez tout intérêt de l'évacuer avant le gros boum qui s'annonce, tuant votre équipage resté à l'intérieur et les soldats aux alentours.

Comme l'infanterie, les chars peuvent être manipulés par le contrôle direct. Là aussi, seul un char peut être dirigé à la fois. Tandis que les flèches avant et arrière font bouger respectivement ... en avant ou en arrière, les flèches droite et gauche font pivoter le char dans la direction correspondante. Concernant les véhicules à roues, le maniement est légèrement différent : ces touches font tourner les roues, il sera donc nécessaire de faire les manœuvres supplémentaires pour contourner les obstacles.

La souris quant à elle permet de diriger la tourelle. Le bouton gauche fait feu tandis que le droit fait passer du canon à la mitrailleuse et vice-versa. Quand le canon est choisi, il est possible de changer de type de munitions à l'aide de 0 (pavé numérique). La maniabilité est bien pensée et la conduite de ces mastodontes devient un plaisir transformant vite le jeu en un "cliquer pour tuer" (si vous avez un char assez puissant). Seul petit inconvénient : le char n'a qu'une mitrailleuse disponible, coaxiale (à coté du canon) et synchronisée avec la tourelle (ce qui, on va voir, va poser la difficulté avec les chars).

Avec le contrôle direct et un char surpuissant, le jeu devient un tir au pigeon défoulant.

Si vous croyez que ces mastodontes sont invincibles et durs à détruire, détrompez-vous car les blindés sont aussi vulnérables que votre infanterie, même en l’absence de chars ennemis. En effet, votre infanterie dispose de deux armes anti-char : les grenades anti-char, qui sont des explosifs jetables sur les blindés pouvant percer la coque (pour un blindage inférieur à 100mm dans le cas des grenades standard). Toutefois, ces grenades ont une courte portée car elles sont plus lourdes qu'une grenade classique et si votre soldat se fait descendre avec une en main, il explosera, tuant tout ce qui se trouve aux alentours. Néanmoins, ce sera votre arme privilégiée pour détruire les chars en vous faufilant ventre à terre.

La seconde arme anti-char est le lance-roquette, qui permet de combattre à plus grande distance. Cette arme nécessite des munitions spécifiques pour être utilisée. Toutefois, la portée est assez courte et la trajectoire de la roquette a tendance à devenir erratique après quelques mètres. À l'exception de l'Union Soviétique (qui dispose d'un fusil antichar à l'utilité bien moindre), toutes les nations possèdent leur lance-roquette, plus ou moins performant. Petite astuce : les armes allemandes sont les meilleures, capturez-en dès que vous en avez l'occasion.

Vous faufiler ventre à terre et grenade anti-char à la main constituera une manoeuvre récurrente, avec la dose de stress qui va avec.

En fait, les soldats armés de grenades anti-char seront sûrement vos pires ennemis : pour les abattre, vous ne disposez que d'une mitrailleuse et d'obus explosifs. Si ça peut paraître suffisant, sachez que la mitrailleuse est très efficace mais posssède des munitions limitées tandis que les obus explosifs représentent une méthode radicale mais leur temps de recharge est encore plus long. Aussi, toute la puissance de feu est concentrée dans la tourelle, qu'il faudra tourner pour faire face à l'ennemi. Si cette manoeuvre s'avère rapide pour les chars légers, ce n'est plus franchement le cas des chars lourds, qui peuvent facilement être mis hors de combat le temps que la tourelle tourne vers la direction souhaitée. Dans la réalité, la majorité des chars ont une deuxième mitrailleuse située dans le châssis mais les limitations du jeu font qu'elle n'est pas disponible (en revanche cette seconde mitrailleuse est bel et bien modélisée sur les chars).

En réalité, la survie de vos chars dépend grandement de votre infanterie, qui maintient les soldats adverses à bonne distance et les fait réfléchir à deux fois avant de tenter une attaque. En outre, elle sera utile pour nettoyer les maisons et obstacles où il est très facile de s’embusquer pour essayer de détruire un char. De ce côté là, le jeu est assez réaliste puisqu’il privilégie la coordination entre infanterie et chars. L’ennui est qu’il est un peu délicat de diriger les deux en même temps. Heureusement les missions qui font appel à ce genre de tactique ne sont pas si courantes.

Ce char est tombé dans une embuscade mais a eu du bol de n'avoir qu'une chenille cassée. Envoyer l'engin dans un tel endroit est suicidaire sans soldats pour l'accompagner (ou un peu de prudence de votre part).

Soldiers : Heroes of World War II tend aussi vers une interaction assez poussée avec l’environnement : vos soldats peuvent déjà exploiter le décor pour se couvrir et se cacher. Ils peuvent aussi utiliser des objets utilitaires pour diverses actions : allumettes pour démarrer un feu, bandages pour guérir les blessures, leviers à actionner (spoiler : une des missions vous demandera de jouer les cheminots) mais véhicules à réparer à l’aide d’une boîte à outils ou ravitailler. Ceux-ci ont en effet une réserve d’essence qui se vide à chaque fois que vous les déplacez, et lorsque le carburant est épuisé, c'est l'immobilisation totale. Par chance, si vous avez un bidon ou un jerrican en main, vous pourrez siphonner les véhicules ennemis et remplir votre réservoir.

Le jeu permet d’utiliser d'autres objets plus offensifs tels que les mines. Il y en a de deux sortes : antipersonnel et antichar. Les premières permettent de combattre l’infanterie : en une explosion les soldats sont tués. L'utilisation des mines antichar, en revanche, est plus nuancée : si les véhicules légers seront facilement détruits, ça n'inquiètera pas les chars mis à part en cas d'avarie aux chenilles. Bien entendu ce type de mine est totalement inefficace face à l’infanterie puisqu’elle n’explose pas lors du passage d'une unité pédestre. Les mines peuvent se placer en les sélectionnant comme des grenades, en utilisant le bouton "utiliser" et en cliquant sur l'endroit où les placer (à noter que les mines antichar sont bien plus lourdes que les antipersonnel et ralentiront considérablement votre soldat). Vos mines placées seront signalées par un drapeau vert et n'exploseront qu'au passage d'un ennemi mais il en va de même pour les mines ennemies à l'encontre de vos unités. Car oui, vous aurez affaire à des champs de mines et malgré la présence d'un détecteur de métaux et la possibilité de les désamorcer une fois repérées, vous n'y aurez jamais accès dans les missions et devrez les éviter (rassurez-vous : les développeurs les ont rendus évidentes à distinguer).

Hum... une épave de char avec un cratère à côté et plusieurs panneaux "Minen" (pas besoin d'années d'études de l'allemand pour comprendre ce mot) ? On va éviter de passer par là (avec un char, du moins).

En plus d'une interactivité poussée, dans SHoWW2 chaque soldat dispose d'un inventaire afin de stocker l'équipement choisi au début de la mission, ainsi que tout ce que vous pourrez récupérer pendant. Le jeu utilise le classique "inventaire à cases" où chaque objet en occupe un certain nombre en fonction de sa taille. Sauf qu'il y a un problème : le sac à dos ne fait que 8x4 (32 cases donc) et la plupart des armes à feu en occupe le quart. Le fusil antichar, lui, remplit la moitié de l'inventaire, ne vous laissant que peu de place pour des munitions ou/et une arme secondaire. En revanche, tout l’équipement que le soldat tient dans ses mains ainsi que son casque/casquette - qui a tendance à voler lors d'un tir à la tête - est situé juste au dessus de l'inventaire. Ce dernier s'ouvre avec la touche i ou le sac à dos dans le coin inférieur gauche. Les véhicules ont également leur propre inventaire accessible lorsqu'un de vos soldats est à l'intérieur.

Vous pouvez faire les poches des ennemis et alliés tombés au combat. Pour cela, il faut simplement amener le pointeur sur un cadavre et se transformera en œil pour vous permettre de fouiller ses affaires, mais surtout ses munitions (qui dans le jeu, contrairement à la réalité, sont universelles), classées en trois catégories : pistolets, fusils et mitrailleuses. Il est aussi possible d'examiner les conteneurs ainsi que les chars en appuyant sur la touche x ou le bouton examiner. Enfin, lorsqu'un soldat meurt, il lâche son arme. Vous pourrez la récupérer en surlignant les objets avec Tab et en cliquant dessus.

L'échange permet de vous ravitailler lorsque vous êtes à sec , ce qui arrivera assez souvent lors d'opérations derrière les lignes ennemies.

Le contenu du jeu se compose de 4 campagnes pour chacune des nations représentées, contenant 5 missions (6 pour la campagne anglaise) plus 7 missions bonus n'ayant aucun rapport avec les campagnes. Ces missions sont assez courtes : une trentaine de minutes en moyenne quand on sait comment s'y prendre. Du coup, le joueur en aura fait le tour du jeu en quelques heures. Mais certaines, couplées avec le système de jeu, ont un intérêt suffisant pour pousser le joueur à les recommencer. De plus, le jeu implémente directement l’utilisation de mods, que l'on verra plus loin.

Soldiers : Heroes of World War II comprend également un mode multijoueur jouable en réseau, ou sur Internet en connaissant l'adresse IP de l'hôte de la partie. Le jeu intégrait à sa sortie Game Spy Arcade pour les parties en ligne, mais le service a fermé depuis. Les modes multijoueurs se composent des classiques combat à mort, zone de bataille (des points de capture à prendre), assaut et roi de la colline, ainsi que deux modes moins conventionnels et intéressants comme le coopératif qui permet de refaire les missions du jeu avec un ami en se partageant les soldats disponibles tandis qu'un autre mode, embuscade, demande à l'un des deux camps d'escorter un certain nombre de convois entre deux bases tandis que l'autre joueur devra l'en empêcher en n'utilisant que des unités d'infanterie et des mines.

Le mode coopératif n'est pas différent du mode solo, à part le fait que vous pouvez donner des unités aux autres joueurs, que vous disposez de kits de réanimation et que les morts sont signalés en haut, à gauche.

Il est temps de s'intéresser au plan technique : comme vous aurez pu le constater avec les nombreux screens, SHoWW2 est un jeu intégralement en 3D, beau et proposant un niveau de détail impressionnant. Le jeu fit forte impression dans ce domaine, à tel point qu'il y a un écran Nvidia au démarrage du jeu (sous-entendu : c'est tellement beau qu'un constructeur de cartes graphiques y voit un argument pour vendre ses nouvelles cartes). Il faut dire qu'à l'époque où il est sorti, la plupart des STR offraient des représentations isométriques et restaient frileux vis à vis de la 3D.

En outre, les bâtiments sont entièrement destructibles, aussi bien par un obus explosif qu'une grenade antichar, pratique pour déloger l'infanterie cachée à l'intérieur. Vos unités peuvent également utiliser les diverses constructions pour prendre position et obtenir une couverture plus efficace. En revanche, deux limitations : il est impossible de se déplacer librement dans les bâtiments à plusieurs étages et la caméra empêche généralement de voir correctement les intérieurs. Le jeu dispose de magnifique effets de fumée, d'explosions, de feu... On s'étonne d'une telle complexité graphique pour un petit studio.

Le jeu contient moult effets visuels, dont l'un des plus impressionnant est l'effondrement d'une bâtiment qui s'est pris un coup de canon.

Côté sonore, SHoWW2 est assez bon : les musiques sont suffisamment entraînantes pour l'action mais un peu trop banales pour être écoutées hors contexte. Chaque nation possède son type de composition : les Alliés ont l'habituelle musique symphonique, les Allemands des percussions et cuivres tandis que les Soviétiques ont des cordes et des chœurs (pas ceux l'Armée Rouge). Les bruitages sont assez convaincants bien qu'un peu banals. En revanche, les voix, les voix... Elles sont entièrement en anglais, y compris pour les Allemands et les Soviétiques et autant le dire tout de suite, elles sont d'une nanardise incroyable avec des comédiens qui ont trop tendance à l'emphase et un accent à couper au couteau. Évidemment, les voix américaines et anglaises s'en sortent mieux.

Il est temps de parler du point primordial de tout STR, celui qui est trop souvent négligé : le pathfiding (terme qui désigne la capacité de l'IA à se diriger d'un point A à un point B sur la zone de jeu). Celui de Soldiers : Heroes of World War II est assez bon. Les unités parviennent à trouver leur chemin malgré les obstacles qui leur barrent la route, même s'il ne sera pas toujours optimisé. Toutefois, le jeu est moins à l'aise lorsqu'il s'agit de manipuler plusieurs unités : elles observent la formation qu'elles ont au moment de l'ordre de déplacement, mais c'est surtout lorsque vous donnez l'ordre de couvert que ça coince : les soldats se positionneront des deux côtés d'un mur, certains s'exposant aux tirs ennemis. Pour ce qui est de l’IA proprement dite, elle est assez convaincante et suffisamment intelligente pour représenter un défi. Il faut tout de même reconnaître qu'elle a un peu trop tendance à charger vos chars grenade à la main. Toutefois, elle sait se mettre à couvert et lancer des grenades pour faire sortir vos hommes. Le jeu dispose par ailleurs de trois niveaux de difficulté jouant sur la résistance des ennemis et, un peu, leur intelligence (le lancer de grenades n'est automatique qu'en normal), ainsi que leur nombre.

L'un des petits problèmes du jeu : lorsqu'on demande à nos soldats de s’abriter derrière un mur, ils ont tendance à se mettre des deux côtés, y compris celui qui n'est pas du tout protégé. Assez énervant dans le feu de l'action.

Enfin, terminons avec les mods : le jeu supporte leur utilisation avec un menu dédié permettant de facilement les lancer. Leur création est assez facile et les fichiers non protégés, pour peu qu'on ait un programme pour récupérer le contenu d'un .pak et l'esprit programmeur. Le jeu propose des pop-ups qui indiqueront les erreurs de programmation. En revanche, si le codage est facile, ce n'est pas le cas de la création de cartes : aucun éditeur n'est fourni et tout doit être fait "à la main". En 11 ans, le jeu a vu passer quantité de mods de diverse qualité qui ont permis d'implémenter de nouveaux matériels, soldats, cartes, des changements de gameplay et même des nouvelles missions.

Soldiers : Heroes of World War II a fait sa petite impression, à sa sortie, dans le monde du STR en proposant une expérience assez différente des autres jeux. Il aura lancé le studio Best Way, qui peaufinera son moteur avec Faces of War puis Men of War avant de se perdre dans des déclinaisons de ce dernier, commandées par son éditeur russe, 1CCompany. Aujourd'hui, si ShoWWII a perdu de son attrait graphique, vu que les concurrents ont bien rattrapé leur retard, son gameplay est suffisamment attachant pour se distinguer de la masse. Il mise tout sur le réalisme mais son gameplay est si bien huilé que le joueur lambda peut s'amuser. Devenu peu cher, il est un titre que tout amateur de STR se doit d'essayer.

Dernier conseil, le jeu est assez fidèle à la réalité historique du matériel de l'époque et je ne peux que recommander ceux qui veulent l'essayer de lire sur Wikipédia la description de chaque matériel afin d'avoir un avantage en mission.

DSE76
(04 janvier 2016)
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