Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Jools (10 janvier 2005)
C'est en novembre 1994, peu après le lancement de la 3DO (octobre 1993) que sort Way of the Warrior, réalisé par Naughty Dog, un studio encore peu connu à l'époque, dont la notoriété atteindra son sommet avec la série des Crash Bandicoot, suivie par celle des Jak and Dexter et plus récemment des Uncharted, le tout sur les différentes consoles de la gamme Playstation. Naughty Dog apparaît en 1986, fondé par Andy Gavin et Jason Rubin, qui s'associent au départ sous le nom de "JAM Software". Ils développent un premier jeu, Ski Crazed, sur Apple II, puis deux ans plus tard sortent le point'n clickDream Zone, cette fois sur Apple IIGS puis Amiga, Atari ST et PC. En 1989, JAM Software change de nom pour Naughty Dog, et passe à une échelle supérieure en signant un contrat avec Electronic Arts, pour lequel ils réalisent Keef the Thief, toujours sur les différents ordinateurs du moment. Ensuite, en 1992, ils sortent Rings of Power sur Megadrive, l'un des rares RPG en 3D isométrique sur cette console. En 1993, le studio se lance dans le développement de Way of the Warrior sur 3DO, produit par Universal Interactive Studios. Après ce jeu, l'équipe travaille en secret 16 à 18 heures par jour sur le projet Crash Bandicoot pour finalement le dévoiler à l'E3 en Mai 1996. La suite, on la connaît, car c'est depuis Crash Bandicoot que presque tout les joueurs Playstation ont joué au moins une fois à un titre estampillé Naughty Dog... Pour en revenir au jeu lui même, Way of the Warrior, lors de sa sortie, fait sensation parmi les heureux (et fortunés) possesseurs de la 3DO amateurs de jeux violents. Ce jeu, largement inspiré de Mortal Kombat de Midway, est une prouesse technique dans le registre du beat'em up. Tout comme dans Mortal Kombat, les personnages du jeu ont été réalisés à partir de photos numérisées d'acteurs (les membres de Naughty Dog et leurs proches !), mais cette fois-ci, grâce aux capacités graphiques de la 3DO, le côté réaliste est plus frappant (on a l'impression d'être devant un film de Jean-Claude Van Damme), sans compter les voix digitalisées (les cris lors des combats mais aussi les petits discours lors des choix des personnages ou des victoires) qui viennent renforcer cete impression. Malgré le côté photo réaliste, il ne faut pas s'y méprendre, ce n'est pas une simulation d'arts martiaux. Le jeu est truffé des coups spéciaux surnaturels et le débit de sang à la minute dépasse celui de nombreux films gores, notamment lors des fatalities. Autre aspect graphique intéressant : le système de zoom automatique lorsque les personnages se rapprochent, comme on le retrouve dans Samuraï Shodown. Pour parfaire l'ambiance, Naughty Dog y a ajouté d'excellents morceaux punk rock venus des albums de White Zombie, le groupe de Rob Zombie (dont on retrouve entre autres, le morceau "Dragula" dans la B.O. du film Matrix). Ce qui caractérise vraiment ce jeu, c'est son extrême violence, largement au-dessus de ce que Mortal Kombat se permet : le réalisme rend les fatalités plus écœurantes (sans jeu de mots !), et pour compenser cela les concepteurs y ont ajouté une touche d'humour noir. Certaines animations des personnages étourdis sont à mourir de rire, le squelette qui sort de la lave pour se jeter sur l'écran après une fatalité est une idée de génie... Au niveau du gameplay, on est entre Street Fighter -pour tous les coups spéciaux à base de quarts de tours par exemple- et Mortal Kombat pour les fatalités. Le jeu dispose de 9 personnages au départ mais en finissant le jeu plusieurs fois, on débloque des combattants cachés, pour arriver à un total de 15. Chacun d'entre eux dispose de 65 coups standards et entre 15 et 20 coups spéciaux (ce qui est largement au dessus de ce que proposent à l'époque les séries Street Fighter et Mortal Kombat). Bien que critiquée par certains, la prise en main est plutôt bonne et la durée de vie assez longue : de nombreuses heures de pratique sont nécessaires pour maîtriser tous les personnages avec toutes leurs fatalités et pour débloquer tous les persos cachés et autres bonus. Pour résumer, Way of the Warrior est l'un des meilleurs jeux vidéo que l'on puisse trouver pour le système 3DO et c'est un jeu de baston que l'on retiendra pour ses personnages digitalisés (le genre a été complètement abandonné maintenant, un des derniers en date étant Street Fighter: The Movie), sa bonne réalisation et son extrême violence, ce dernier aspect n'étant, également, plus trop à la mode dans le monde de la baston 2D. Pour moi, Way of the Warrior est à Naughty Dog ce que le film Bad Taste est à Peter Jackson : ce n'est pas leur réalisation la plus connue, mais sûrement celle où ils se sont exprimés le plus librement. Bien qu'il se soit très bien vendu sur cette console (dans les proportions du petit marché de la 3DO) il est moins courant sur le marché de l'occasion que les autres jeux du support. Si vous en voyez un à la vente, jetez-vous dessus. Sources, remerciements, liens supplémentaires : - La référence Way of the Warrior sur Internet, la page de Michel Buffa :
http://www.essi.fr/~buffa/videogames/WayOfTheWarrior/WOTW.html - NB: la version américaine NTSC ne fonctionne pas sur toutes les consoles, donc renseignez-vous bien avant d'acheter. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (16 réactions) |