Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par DSE76 (02 juin 2014) En temps normal, il est assez rare de voir des personnages « secondaires » d'une série se voir attribuer un jeu propre à eux, à moins d'être populaires. Quelle ne fut pas ma surprise, donc, de voir un des personnages de ma série préféré (Sonic) avoir son propre épisode. Il faut dire que la Game Gear était une des consoles SEGA que j'avais « à la base » et que j'étais très axé émulation à l'époque pour découvrir de nouveaux titres dont ce jeu en fait parti. Tails Adventure est issu de la longue histoire d'amour entre le hérisson bleu et la console portable de SEGA. Depuis l'apparition de celle-ci en 1991, pas moins de 12 titres dédiés au hérisson bleu ont été publiés mais les trois premiers sont issus de la Master System. En fait, Tails a eu droit à trois jeux en cette année 1995 : Tails and the Music Maker sur Pico (un jeu d'éveil sur la musique), Tails Skypatrol sur Game Gear (un shoot them up) et l'épisode dont on va parler. Le jeu a été développé par Aspect, qui s'occupe du hérisson bleu sur 8-bits depuis 1992 (Sonic the Hedgehog 2). Tails Adventure est donc un jeu de plates-formes mâtiné d'une petite pointe de RPG dans lequel on incarne le fidèle ami de Sonic (quasi absent du jeu d'ailleurs), devenu héros du titre. Sauf que, exit les courses-poursuites à 900 km/h, c'est un jeu beaucoup plus lent et plus fondé sur l'exploration qui attend le joueur. Pour ne pas changer des habitudes, l'histoire (ou plutôt la chronologie) diffère selon le pays (USA/EUR et JAP) : en occident, cela se passe après Sonic & Knuckles, au Japon, avant Sonic the Hedgehog. Quoi qu'il en soit, l'histoire est à peu près la même : notre ami renard se reposait tranquillement sur l'île de Cocoa Island jusqu'à ce qu'une bande d'oiseaux belliqueux (la Battle Kukku Army) ne vienne semer la pagaille (et le feu) sur l'île. Ni une, ni deux, Tails est bien décidé à régler le compte de ces oiseaux de malheur et sauver Cocoa Island. Le jeu démarre sur une carte où l'on choisit le niveau que l'on va jouer. Le système des niveaux est quelque peu similaire à Quackshot sauf qu'au départ, un seul est disponible. Les autres se débloqueront au fur à mesure que Tails trouve une sortie spéciale dans un des niveaux. Le déroulement de Tails Adventure est assez classique : le jeune renard peut marcher, sauter (sans se mettre en boule), s'accroupir, regarder en haut, s'agripper et escalader les plates-formes et bien sûr voler. Cette dernière capacité, signe distinctif du personnage, est d'ailleurs largement utilisée tout le long du jeu, en particulier vers la fin. Mais pour éviter que le joueur n'utilise trop cette très intéressante capacité, des bourrasques de vent empêcheront le renardeau d'aller plus loin ou plus haut en volant. Ces bourrasques peuvent aussi bien vous aider que vous faire foncer dans un piège. Le système de points de vie du jeu s'éloigne de la série : il y a toujours les fameux anneaux qui vous protègent mais ces derniers vous sont donnés d'office dès le début du jeu. En fait, ils font office de points de vie sous la forme d'un moniteur dans le coin supérieur gauche. Selon l'objet qui vous touche, vous perdrez des points plus ou moins importants. À 0, c'est le game over sec avec retour depuis le début. Heureusement, il est possible de récupérer des anneaux parfois sur les ennemis et sur les murs. Le nombre de points de vie est très faible : 10, ainsi que le temps de vol, limité à trois secondes. Toutefois, il est possible de ramasser les fameuses émeraudes chaos qui repousseront le nombre de points de vie et le temps de vol de plus en plus loin. Mais en plus des émeraudes, Tails peut utiliser du matériel qu'il pourra récupérer au cours de ses pérégrinations, symbolisé par un sac. Au début, Tails ne dispose que de bombes pour se défendre mais ensuite, il pourra utiliser des armes de corps à corps et des objets qui lui serviront pour progresser. Mais notre ami renard ne peut emporter que quatre objets en tout. En plus d'armes défensives, Tails va devoir utiliser des gadgets pour pouvoir progresser dans certains niveaux. Pour switcher entre les différents objets, il faut mettre en pause et utiliser le pad directionnel pour sélectionner l'objet souhaité. Il est à noter que les objets ne sont pas tous utiles et pour certains, leur utilité est faible. Heureusement, Tails pourra changer le matériel chargé dans son laboratoire. Ce dernier sert de quartier général : il est possible de changer de matériel pour le prochain niveau ou noter des mots de passe à 16 caractères hexadécimaux pour reprendre la partie plus tard. À chaque fois que Tails passe dans son atelier, ses points de vie sont restaurés, ce qui rend utile le fait de se replier. Parmi tous les objets que vous aurez à récolter, il y en en a un qui risque de vous être indispensable : le remote robot (Mecha Tails au Japon). Ce petit robot est un éclaireur de premier choix qui a surtout la particularité de se faufiler dans les endroits très étroits et comme Tails, il peut voler. Tous les ennemis ne s'en préoccupent pas ce qui le rend utile pour explorer mais aussi pour récupérer les objets qui semblent être hors d'atteinte. En d'autres termes, un objet indispensable que vous aurez presque tout le temps sur vous. Mais ce n'est pas tout car il pourra aussi se transformer en submersible : le Sea Fox (déjà vu dans Sonic Triple Trouble). Car, en plus des phases terrestres, il y aura des phases aquatiques qui prennent l'allure d'un shoot them up (surtout vers la fin). Le sous-marin, lui aussi, dispose de ses propres objets, principalement des armes, et des équipements qui seront indispensables pour progresser. Le vaisseau a de l'inertie et il faut appuyer sur 2 pour aller dans l'autre direction. Il creuse instantanément toute surface devant lui mais pour au-dessus ni en dessous, il faudra des armes adéquates. Comme vous avez pu le voir sur les screens (assez riquiquis car à la taille réelle de la console), le jeu est assez joli et détaillé pour de la 8-bits (rappelez-vous : la Game Gear est une Master System portable). Petit souci, les décors sont parfois réutilisés avec une recoloration. On remarquera surtout le sprite de Tails très bien animé et détaillé, se rapprochant d'un jeu 16-bits. Autre problème, le jeu a tendance à ralentir quand il y a trop de trucs à l'écran, principalement sous l'eau avec le vulcan gun et quand il y a trop d'explosions. Les niveaux sont tous construits pour être de la plate-forme pure tout en prenant compte la spécificité de Tails qui est le vol, ce qui rend le jeu plaisant à jouer. Chaque niveau est constitué de tableaux reliés entre eux par une sortie. Parfois, un obstacle ou une énigme (assez simple) empêchent de progresser et l'emploi d'un objet permet de poursuivre le chemin. Seulement, l'objet en question peut être soit à obtenir plus tard, soit dans le niveau ou soit obtenu actuellement mais non équipé. Dans les deux derniers cas, il faudra revenir à l'atelier pour se rééquiper de l'objet en question. Mais rassurez-vous : ce n'est pas si souvent et le jeu est plutôt facile, et vous ne souffrez quasiment jamais de revenir en arrière. Comme chaque jeu de plates-formes, des boss viendront ponctuer l'aventure. Toutefois, tous les niveaux n'en possèdent pas forcément un. Ces derniers sont généralement vaincus à l'aide de nombreuses bombes, souvent en les lançant sur un point faible. Parfois, il faudra être rusé... comme un renard pour pouvoir en venir à bout. Pour finir, l'ambiance du jeu est étonnamment relaxante : en témoigne la bande-son du jeu (qu'il est possible d'écouter entièrement avec l'item radio) tout comme les graphismes qui donnent au jeu un côté relax et kawaï (à l'image du héros). Tout ceci, combiné à la simplicité des commandes et à la facilité du jeu, lui donne une grande replay value. D'autant plus que le jeu est assez long comparé aux autres Sonic de l'époque. À sa sortie, Tails Adventure a eu de bonnes critiques de la part de la presse. Mais malheureusement, il est sorti à l'époque où la Game Gear se mourait, la Game Boy ayant gagné la guerre des portables. Malgré une réussite critique, le jeu restera plutôt inconnu, même si SEGA le portera trois fois (Sonic Adventure DX, Sonic Gems Collection et Classic 3DS). Il reste un titre indispensable sur la console portable de SEGA, si ce n'est le meilleur. À noter qu'Archie, éditeur de comics américain très familier avec le hérisson bleu, a fait une adaptation à sa sauce (mais fidèle) du jeu. DSE76 (02 juin 2014) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (9 réactions) |