Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Tonton Ben (18 mars 2004)
Bwon alowrs pouh liwre che techte dwans les meiweures condichions, collez-wous une chwoupa-chwoups dwans la bwouche, genwre les XXL qu'won pweut meme plous la rwetirwer aprwès. Wouh ça cwolle aux dwents. 1991. Dans un monde divisé en deux superpuissances, avec à l'Ouest la nation Sega, gouverné par le président Sonic, et le bloc de l'Est, dirigé d'une main de fer par le camarade Mario, un seul héros des temps modernes peut sauver le joueur de cette lutte sans merci : Zool, la fourmi ninja, venu tout droit de la Nième Dimension, venu faire le plein de sucettes à la frontière espagnole du Perthus (c'est là qu'elles sont le moins cher !). Le manuel du jeu ne précise pas s'il a fait le plein de bouteilles d'apéro anisé et de cartouches de clopes. Eh oui, cette grande première de sponsoring de la part d'un fabricant de sucreries a permis à ce jeu de plates-formes de faire grand parler de lui, puisqu'on trouvait même dans la boite (Amiga seulement, il me semble) une sucette en cadeau. L'idée sera d'ailleurs reprise plus tard par Psygnosis pour le jeu Bill's Tomato Game, avec un flacon de ketchup, et pour MacDonald's Land, avec à l'intérieur du jeu un Big M... Non, cette idée n'a pas été retenue, ça risquait d'attirer les animaux et les insectes dans les points de vente de jeux. Donc, disais-je, Zool se vante d'être un jeu de plates-formes ultra rapide composé de 6 niveaux retraçant le retour du ninja dans la Nième Dimension après avoir fait ses courses dans les duty-free espagnols. Il visitera donc le monde des friandises, saturé de logos bonus de la marque partenaire, puis il ira se faire plaisir au rayon hifi-musique, un p'tit tour chez Mr. Bricolo, quelques emplettes au rayon des fruits et légumes, pour finir au rayon jouets et enfin à la fête foraine. Et après ça, on s'étonne qu'il galère à rentrer chez lui, le ninja ? Et quand il ne peut pas atteindre la boite de sucettes qui est tout là-haut, oui c'est ça sur la dernière étagère, il ne s'embarrasse pas, il grimpe sur le mur ! Oui Môssieur, dans la Nième Dimension, les murs sont faits pour être escaladés, c'est comme ça. Cette super habilité, bien qu'elle ne soit pas très facile à utiliser (il faut re-sauter à chaque fois que l'on veut grimper, ce qui n'est pas très évident), a permis aux développeurs de créer des niveaux gigantesques partant dans toutes les directions, avec une non-linéarité sur les parcours. Cela donne une progression chaotique pour le joueur, qui ne sait jamais trop par où continuer. En y ajoutant des décors au design très colorés, des fonds d'écran de même facture (spécialement pour les versions Amiga 1200, CD32 et SNES), et un champ visuel plutôt rapproché pour ce genre de jeu (Mario et Sonic ont un sprite plus petit et un champ de vue plus large, permettant de mieux appréhender les niveaux et les pièges), on a vite fait de se paumer. Et c'est très embêtant 'on est mis sous pression par un temps limite. Pour ajouter à la difficulté, sachez que les ennemis, nombreux et variés, au graphisme farfelu (l'agression par des rouleaux de réglisse est traumatisante), et à la hargne caractéristique, réapparaissent continuellement lorsque vous repassez dans leurs secteurs, que le ninja ne possède que trois vies (il est possible d'en récupérer sur les ennemis), et qu'il n'y a ni sauvegardes ni mots de passe de fin de niveau, seul la présence de checkpoints permettent d'éviter de tout se cogner à nouveau à chaque vie perdue. Avec ses boss de fin de niveau (il y a trois parties dans chaque niveau) complètement fous (la guitare électrique !) et très difficiles, autant dire que Zool est un challenge pour acharnés du joystick. Un petit mot sur la vitesse du jeu, elle est démesurée au point de faire passer Sonic pour un grabataire. La musique, quant à elle, est fantastique. Il n'y a qu'un thème, celui qu'on retient des années après, mais la bonne idée, c'est qu'elle se décline au choix sur le style rock, funk, techno ou pop. Les compositions sont terribles, toute la puissance du chipset son Amiga est sollicitée pour un rendu qui chatouille les oreilles. Deux bémols, tout de même : il aurait été sympa d'avoir tout de même des variations, car entendre le même thème tout au long du jeu finit par devenir lassant ; de plus, dans Zool, c'est fromage ou dessert, entendez par là que l'on doit faire son choix entre les bruitages ou la musique. Il n'empêche que Zool, par toutes ces qualités comme par ses défauts, s'est forgé une réputation de briseur de hérisson, car Gremlin Interactive a réussi le pari de sortir un jeu dans un domaine saturé par la concurrence, et d'en faire un titre référence. C'était pourtant pas gagné, mais le résultat est à la hauteur de ses ambitions. À savoir qu'une suite est sortie, Zool 2, où notre ninja revient aux vacances suivantes avec bobonne, pour refaire le plein de sucettes. Cet opus sera malheureusement passé plus inaperçu, sûrement parce qu'il ne proposait pas assez de nouveautés. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (25 réactions) |