Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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B - Les jeux console (1)Ce qui était devenu au fur et à mesure du temps une habitude chez Nintendo avec notamment Mario le sera également pour Pokémon : il y a la série « canonique », et il y a les « autres jeux ». Il est cependant relativement facile de distinguer, du moins pour les deux premières générations, quels jeux appartiennent à la série primordiale et ceux qui ne font, finalement, que « compléter » l'univers : les premiers sont uniquement sortis sur Game Boy, les autres sur N64 et ce de façon (quasi) exclusive. Il serait pourtant réducteur, et entièrement faux, de considérer ces épisodes annexes comme n'étant, finalement, que des « pompes à fric ». Certes, il faudrait cette fois-ci être aveugle pour ne pas voir que Nintendo a désiré rentabiliser au maximum sa nouvelle licence, et permettre à la N64, largement en retard vis-à-vis du rouleau compresseur Playstation, de se vendre par camions. Mais ces épisodes, aussi loin de l'esprit des jeux originaux puissent-ils être, ont permis ponctuellement d'apporter de nouvelles idées réutilisées ensuite dans les générations suivantes : aussi peut-on les considérer comme des façons de « terrains d'expérimentations » pour les game designers. B.I - La saga Pokémon StadiumÀ cette époque, je parle donc de la fin des années 1990 et du début des années 2000, les fans de Pokémon du monde entier, moi le premier, n'avaient qu'une seule envie : voir leur série favorite être transposée sur N64 afin d'arpenter le monde des jeux, de capturer et de faire combattre leurs créatures favorites en trois dimensions. Je me rends compte maintenant que le principe des jeux de base était tellement adapté à la portable de Nintendo que la transposition était, pour ainsi dire, impossible ; et même avec les épisodes plus récents qui ont vu le jour sur GameCube, aucun équivalent « salon » des jeux portables n'a été réellement convaincant. Alors, plutôt que d'adapter de façon bête et méchante ces jeux sur console de salon, Nintendo a tâché de les accommoder ce qui a donné des titres en demi-teinte, sympathiques mais décevants pour de nombreuses raisons. Le joueur se doit donc de participer à plusieurs championnats de pokémons afin de gagner des trophées. Ses adversaires, sans réelles surprises, sont soit des dresseurs « classiques », soit des champions d'arène (y compris les maîtres des ligues) soit encore le rival du héros. Il n'y a aucun choix, aucune alternative : l'on se contente d'avancer et d'enchaîner les combats, encore et encore. Bien entendu, il y a plusieurs modes de difficulté, certains se débloquant une fois toutes les coupes remportées. Outre ce mode principal, sur lequel je reviendrai car il s'agit sans aucun doute de celui que l'on pratique le plus, il existe, en vrac, des mini-jeux mettant en scène des pokémons et qui consistent pour la plupart à matraquer les touches de la manette le plus vite possible, à la façon d'un Track'n Field ; un mode de jeu où deux joueurs humains peuvent s'affronter ; des petits slides-shows pour contempler les modèles 3D de ses bestioles... Rien de bien folichon. Ah, si, il est possible de jouer à Pokémon, le vrai, sur sa N64. Eh oui ! La Super Nintendo avait le Super Game Boy, la Game Cube aura le GB Player, la N64 a le Transfer Pack, judicieusement offert pour tout achat de Pokémon Stadium premier du nom. En définitive, peu de jeux auront pleinement tiré partie de cet accessoire (sur Wikipedia, seuls 17 jeux sont référencés, dont 11 uniquement au Japon, c'est dire...). Il ne s'agit pas, à proprement parler, de l'utiliser comme on utilisait le Super Game Boy afin de jouer sur sa télévision aux jeux Game Boy mais plutôt d'utiliser le module, qui se branchait sur la manette de la N64 au même titre que la carte mémoire ou le Rumble Pak afin de transférer des informations du jeu portable au jeu de salon, ce qui explique le peu de compatibilité : il fallait en effet un jeu existant sur les deux consoles pour que le miracle se produise. J'ai parlé plus haut de la première version japonaise. Celle-ci fut considérée comme une insulte pour les joueurs dans l'archipel, car sur les 151 pokémons de base, l'on ne pouvait en sélectionner que... 42. L'on peut bien se moquer de Sony qui vend un Gran Turismo 5 Prologue, Nintendo n'avait pas hésité à l'époque à vendre au prix cher une version bêta ! Bien entendu, cela fut corrigé. Mais les joueurs, surtout, jugèrent le titre trop difficile. S'entend, les joueurs japonais ont trouvé le jeu trop dur. Des joueurs que l'on considère comme faisant partie de l'élite, ceux pour lesquels des titres comme Dodonpachi ou Tetris Grand Master ont été créés justement pour leur donner un challenge à la hauteur de leurs capacités. Je ne sais pas ce qui s'est passé, et même encore aujourd'hui je ne sais toujours pas ce qui se passe. Le jeu est impossible à terminer. Des combats qui, logiquement, ne devraient poser aucun problème sur portable ou en combat link « régulier » deviennent incroyablement difficiles sur N64. Il y a déjà le problème du switch : d'ordinaire, quant l'adversaire change de pokémon, le jeu vous en informe et vous avez alors la possibilité d'en changer vous-même, histoire de jouer la stratégie. Cela vous permet de ne pas perdre de tour : sans cela, si vous changez un pokémon au sein d'un combat, vous « perdez un tour » et l'adversaire, grosso modo, a droit à un coup gratuit. Dans les épisodes N64, cette option n'existe pas. Certes. Mais quand toutes les attaques de l'adversaire portent et qu'aucune des vôtres ne fonctionne, qu'un Sabelette met à terre un Dracaufeu sans le moindre effort, quelque chose ne va pas.
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