Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par François (27 mars 2006)
En 1989, Konami décide d'apporter une réponse percutante au succès foudroyant de Double Dragon et se lance sur le ring avec Crime Fighters. Si la notoriété n'est pas vraiment au rendez-vous, le jeu ouvre la voie à une série de beat'em all remarquables. Concernant l'intrigue du titre, Crime Fighters ne cherche pas à bouleverser les codes du genre et sert un scénario qui tient surtout lieu de prétexte à une bonne foire au bourre-pif : il ne s'agit plus ici de sauver une petite amie kidnappée, mais BEAUCOUP de jeunes et jolies filles détenues par un vilain Boss, l'innommable "Fat Toad", dont les motivations restent encore floues à ce jour... Avant d'atteindre son repaire, il vous faudra passer à tabac une horde de punks et d'affreux criminels, tout au long de niveaux aussi colorés que variés. Crime Fighters innove en effet par le soin apporté aux graphismes : entre le métro taggé, les murs couverts d'affiches, les immeubles délabrés ou la sale tête des ennemis rencontrés (une vingtaine au total dont quelques "clones" de couleurs différentes), Konami nous plonge dans un environnement urbain propice à un déchaînement de violence gratuite, exacerbée par une bande-son nerveuse et des bruitages réussis. Ce sens du détail est d'autant plus admirable que le jeu a recours au moteur graphique, un brin vieillot, d'un titre antérieur, The Main Event,simulation de catchsorti en 1988. Il n'utilise pas que cela d'ailleurs : de nombreuses bornes The Main Event ont été converties pour Crime Fighters, en raison d'une compatibilité poussée entre les deux titres. Suivez le guide...Crime Fighters s'articule autour de 8 stages se terminant chacun par un combat acharné contre un boss, plus un bonus stage si vous parvenez à terminer le jeu : Quand castagne et humour font bon ménageL'une des caractéristiques les plus plaisantes de Crime Fighters est qu'il ne se prend pas vraiment au sérieux, son ambiance transpire le second degré et la caricature assumée. Les développeurs se sont ainsi amusés à parsemer le jeu de clins d'oeil divers et de références :
Quelques grammes de violence dans un monde de brutesDans sa version japonaise, Crime Fighters peut se jouer jusqu'à 2, avec un joystick à 8 directions et 3 boutons : "Punch", "Kick" et "Reverse Kick" ; ce dernier est fort utile pour se débarrasser des adversaires situés derrière le joueur, un peu à la manière de Renegade, dont le titre de Konami s'inspire largement. Le bouton "Punch", en plus d'enchaîner les opposants au visage et à l'estomac, sert pour ramasser et utiliser les armes abandonnées par ces derniers. Par ordre décroissant d'efficacité vous pouvez combattre avec : le couteau à cran d'arrêt, la barre de fer, le pistolet. Oui, le pistolet est bien l'arme la plus faible du jeu (il fait à peine plus de dégâts qu'un vulgaire coup de poing), mais il offre au moins un intérêt : ses munitions sont illimitées, ce qui en fait l'arme idéale pour maintenir les adversaires à distance. Encore une chose sur les armes : il vous suffit de recevoir un seul coup pour perdre définitivement celle que vous avez en main... Lorsqu'un loubard a mordu la poussière, il est possible de l'achever avant qu'il ne puisse se relever, à l'aide du bouton "Kick" (un autre emprunt à Renegade), ce même bouton servant également pour les choppes : utilisé au contact rapproché d'un opposant, il permet au choix de lui mettre quelques coups de tête à la Depardieu ou un magistral coup de genou dans les bijoux de famille (effet garanti). Presser les boutons "Punch" et "Kick" ensemble permet d'exécuter un coup de genoux sauté, utile pour mettre l'ennemi à terre. La même combinaison, plus une direction, provoque un coup de pied sauté circulaire, capable d'expédier n'importe quel punk dans le décor. Ces deux coups spéciaux nécessitent une bonne évaluation des distances car ils sont assez faciles à rater au début. Pour finir, presser rapidement "Punch" puis "Kick" se traduit par un crochet au foie, plus efficace qu'un coup de poing standard. Un dernier mot sur la jouabilité : la détection des collisions est assez restrictive. Cela signifie que pour toucher un adversaire il faut être exactement aligné sur sa position, ce qui rend l'apprentissage du jeu un peu difficile comparé à d'autres titres plus tolérants à cet égard. Et pendant que l'on y est, autant mettre les choses "au poing" : les ennemis de Crime Fighters sont du genre coriace. Il vous faudra varier régulièrement vos patterns de coups, sous peine de subir une contre-attaque des plus violentes... Plus on est de fous...La version américaine du titre comporte une innovation de taille pour un beat'em all : jusqu'à 4 joueurs peuvent combattre simultanément. Si cette possibilité apporte un supplément de fun indéniable aux parties, il est cependant regrettable que les combattants ne diffèrent les uns des autres que dans leur palette de couleurs. Cette version US comporte d'autres spécificités :
Malgré ses atouts, Crime Fighters ne connaîtra qu'une carrière confidentielle, Capcom sortant la même année le nouveau mètre étalon du beat'em all : Final Fight. Ironie du sort, Konami condamnera aussi son propre poulain en lançant, toujours en 1989, un autre jeu de baston à 4 : Teenage Mutant Ninja Turtles, largement plébiscité dans les salles d'arcade. Heureusement, l'éditeur japonais ayant perçu le potentiel de son premier titre, le dotera de 2 suites plus abouties : Vendetta, en 1991, et Violent Storm, en 1993. Ces jeux, bien que développés par des équipes différentes, conserveront ce sens de l'humour et ce dynamisme propres à la série des Crime Fighters. François (27 mars 2006) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (26 réactions) |