Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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C - Révolution ou régression ?C.I - La troisième génération : Rubis, Saphir et ÉmeraudeLes joueurs détestent la troisième génération de Pokémon. C'est là un fait accompli : quand on parcourt les forums, quand on écoute les fans, quand on lit les critiques, cela ressort, sourd, pénétrant ; et c'est quelque chose qui va en réalité se poursuivre jusqu'à la cinquième génération, qui va réconcilier tous et tout le monde. Dès lors, il faut se poser ici deux questions : la première, c'est « pourquoi les joueurs, notamment de la vieille école, n'aiment-ils pas la troisième génération ? » et, la seconde, c'est « ont-ils raison de ne pas l'aimer ? » Car quand on y regarde, sur le papier, les choses sont loin d'être aussi évidentes : la Game Boy Advance transcende véritablement les graphismes du jeu, même s'ils gardent leur côté simpliste qui font leur charme. Les créatures s'animent davantage, le jeu ménage plusieurs charmants effets météorologiques, tempête de sable et pluie, de nouvelles attaques ont été créées pour permettre un nouvel équilibrage, plus de cent nouveaux pokémons ont été inventés pour peupler le monde d'Hoenn où se déroule l'aventure et, avec eux, de nouvelles combinaisons de types... De plus, à tout ceci, a été ajouté quelque chose en provenance directe du dessin animé, les capacités spéciales. Les nouveautés ne s'arrêtent pas ici : les dresseurs ne se contentent plus de rester sur place, attendant que vous vous précipitiez devant leurs yeux mais évoluent dans la zone, rendant donc les combats encore plus difficile à éviter ; le monde est plus intéressant à explorer puisqu'il vous obligera, parfois, à faire du backtracking pour explorer une nouvelle voie, chose rarement entrevue dans les deux premières générations, et l'histoire se fait un peu plus présente. La Game Boy Advance est l'occasion pour Nintendo de parfaitement refondre la forme de son jeu, et s'il n'est clairement pas le titre le plus impressionnant de la console, ses tons pastels ne peuvent que séduire alors que les nombreux petits détails - reflets dans l'eau, vent dans les arbres, empreintes de pas sur le sable - donnent résolument du volume à l'ensemble. Le jeu se fait plus stratégique que jamais, notamment par l'inclusion de la météo dont je parlais plus haut et qui va directement avoir une influence sur les créatures : le sable blesse les pokémons à chaque tour si ce n'est ceux de type sol ou roche, un soleil radieux augmentera la puissance des attaques feu et l'attaque « Lance-Soleil » ne nécessitera plus un tour de charge, la pluie rend certains pokémons plus rapides, etc. etc. C'est alors un paramètre à prendre compte de façon très poussée à haut niveau, car il saurait à lui seul permettre ou enlever la victoire. Dernière grande « feature » du jeu, sur laquelle Nintendo a énormément communiqué à l'époque mais que je n'ai, me concernant, jamais vraiment trouvé « révolutionnaire », ce sont les combats en duo. Alors, que s'est-il passé ? Comme vous le voyez, le jeu n'a cessé de s'améliorer, tant graphiquement qu'en ergonomie, les nouveautés sont des plus intéressantes et étaient indéniablement nécessaires, l'histoire se complexifie gentiment même si, bien évidemment, l'on atteint pas la subtilité d'autres j-rpg. Plus de cent nouveaux pokémons ont été inventés même si plus d'une vingtaine a été recueillie des deux premières générations afin de gonfler le nouveau pokédex et le nouveau système de numérotation, etc. etc. Et pourtant, moi-même, je dois l'avouer, je ne porte pas une affection particulière à ce jeu. Sans aller jusqu'à dire que « je le déteste », je ne le porte pas plus que ça dans mon cœur. Il est difficile de pointer exactement du doigt ce qui ne va pas. Je suppose que cela est tributaire de trois facteurs, du moins c'est cela qui ressort régulièrement quand on lit des textes portant sur la troisième génération. Premièrement, l'alternance jour/nuit, inaugurée dans la deuxième génération a été purement et simplement supprimée, pour des raisons mystérieuses. Si cela n'entraînait pas vraiment d'influences sur le gameplay, il est dommage de voir que cet élément, qui servait à construire l'univers, ait été jeté aux orties. Ensuite, beaucoup reprochent le design des nouvelles créatures, bien moins inspiré que les deux premières. Alors, bien entendu, l'on sait parfaitement que cela a été fait pour obliger les joueurs à utiliser les nouvelles créatures inventées pour l'occasion et leurs nouvelles capacités bref, « à aller de l'avant » et à ne plus s'attacher au passé. Malheureusement, c'était sans compter sur l'attachement des fans de la première heure au jeu originel, qui rejetèrent alors en bloc ces nouveaux pokémons, considérés comme des pis-allers et des clones sans saveur de la première génération. Mais tout ceci, c'est uniquement si l'on se positionne d'un point de vue synchronique ; et si l'on y regarde avec toute la « sagesse » du temps, plus de dix ans plus tard, et que l'on s'intéresse un tant soit peu à Pokémon, on trouvera dans ce jeu suffisamment de choses pour en être contenté. Les graphismes deviennent très regardables, le système de jeu commence à être suffisamment subtil pour démultiplier les stratégies à grande échelle, que ce soit dans le parcours de jeu ou les combats link, et l'aventure solitaire est longue et haletante.
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