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Risky Woods
Année : 1992
Système : Amiga, Atari ST, Megadrive, Windows
Développeur : Dinamic
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Plate-forme / Action
Par Tonton Ben (08 septembre 2004)
Un bel écran titre.
Le plan du jeu, enfin une partie.

Vous avez les nerfs ? Envie de tout casser sur votre passage ? Risky Woods est la solution à votre problème, jeu développé par une pitite boîte espagnole nommée Dinamic, à ne pas confondre avec Dynamix (auteurs entre autres de Red Baron, Betrayal at Krondor...).

Les ennuis commencent.
Comment atteindre ce coffre ?

J'ai l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part...

Et ce n'est pas faux : Risky Woods s'inscrit en effet dans la lignée des jeux d'action/arcade/plates-formes, ambiance Gods ou Deliverance. L'intrigue reste assez simple : notre héros doit délivrer les moines retenus prisonniers, en tant que statues, par les démons de l'enfer qui ont pris le contrôle des environs. Comment ça, « c'est tout » ? Eh bien oui, pas grand-chose de plus, mais après tout, fallait-il un prétexte pour aller botter les fesses des hordes démoniaques ?

Gaffe au vampire !
Alors lui, je vais me le faire.

Et si on allait faire un tour en forêt ?

Donc, le type, ni une, ni deux, il part à l'assaut, avec ses couteaux de lancer, sur une dizaine de niveaux, casser du fourbe et de l'ignoble. Dans chaque niveau, l'objectif consiste à délivrer deux ou trois moines figés, en cassant les statues qui les retiennent. Parallèlement, des murs bloquent la progression, et sont ouvrables au moyen de la « Eye-Key », à ramasser en un ou plusieurs morceaux. À la fin de chaque niveau, un marchand propose diverses armes contre monnaie sonnante et trébuchante, collectée sur les ennemis occis, les coffres ouverts et les sacs mystères dénichés.

La boule de feu, elle détruit tous les ennemis..
Une Eye-Key.

Côté bestioles, on est servi. Sont croisés en vrac : soldats squelettes, chiens démons, vampires volants... Ainsi que quatre boss, disséminés au cours du jeu dans leurs propres niveaux, qui se révèlent aussi laids et hargneux que leurs progénitures. Car attendez vous à une résistance particulièrement féroce : Risky Woods est un jeu difficile, et constitue un challenge pour des joueurs expérimentés ; ceux qui ont fini la trilogie Turrican devraient être suffisamment aguerris pour l'aventure. J'exagère à peine : les hordes démoniaques débarquent sans prévenir, en permanence, avec une cadence frénétique. Il devient souvent très difficile de ne pas se laisser submerger par les assauts, et il n'y a donc aucun temps mort dans l'action.

C'est très chaud !
Les sauts doivent être bien calculés.

D'autant plus que les petits gars de chez Dinamic ont l'esprit retors : tout est fait dans ce jeu pour piéger le joueur non averti. À commencer par les bonus : attention lorsque vous ouvrez un coffre, les objets qu'il délivre ne sont pas tous bénéfiques. À la manière de James Pond II, il ne faut pas tout ramasser : les têtes de mort inversent l'écran, les flèches ramènent le joueur en arrière, et le petit cœur plonge le héros dans un sommeil profond, remontant quelque peu sa barre de vie. Le dernier semble intéressant, dit comme ça, mais le problème, c'est qu'il consomme une quantité importante de temps. Et le temps, l'on n'en dispose pas énormément dans Risky Woods. Le jeu est chronométré, et la marge de manœuvre est faible, gare au time over. Enfin, même les statues de moines sont sources de danger, puisque certaines sont fausses et déclenchent une explosion si on les brise.

Le marchand, dopé à la créatine.
Et un moine libéré, un !

Mais qu'il est plaisant de s'aventurer dans ces bois risqués ! La bête affiche des variations très agréables de couleurs à l'écran, sur des graphismes franchement réussis. De la forêt à la forteresse impie, en passant par les villages et les grottes, un travail soigné a été apporté au visuel. Même si les animations saccadent légèrement, l'ensemble est rapide et plaisant à prendre en main, avec une maniabilité sans reproche. Avec des bruitages au poil, et des musiques comme l'Amiga sait en jouer, la réalisation est vraiment très bonne. Le seul point de frustration vient vraiment de sa difficulté, harassante. Vous êtes prévenus.

Encore un passage tendu.
Eux, ils ont bien fait de venir.

Risky Woods a été porté sur trois autres supports : Atari ST, Pécé, et Megadrive. Si le premier, comme à l'accoutumée (mais cela fait toujours du bien de le rappeler), est une conversion équivalente à l'original, en tenant compte des restrictions de la machine, les deux autres versions sont surprenantes. Celle sur Pécé, tout d'abord : elle est réussie ! Nan, je ne plaisante pas, elle tient parfaitement la route ! Graphismes équivalents, animations pas trop saccadées, jouabilité respectée... Bon, pour le son, on ne peut pas faire grand-chose, mais ne pinaillons pas, et rendons hommage à l'effort fourni. Quant à la version Megadrive, elle a été retouchée, pour je ne sais quelle raison : le héros est vêtu d'une cape grecque, et le panneau de statut se voit gratifier d'un fond granit pas très esthétique.

La Eye Key en action.
Cet écran-là, on le voit (trop) souvent.

Amateurs de sensations fortes, Risky Woods est un titre qui met les réflexes à contribution, et les nerfs à rude épreuve. Très utile quand on a perdu au Bogle toute l'après-midi contre Mamy.

Tonton Ben
(08 septembre 2004)
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