Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (02 septembre 2008)
Cannes, 1984. En plein dans la période où je joue comme un dingue avec ma console ColecoVision. Ça fait un petit bout de temps qu’un jeu me tente bien, mais vu qu’il est bien plus cher que les autres, il faut une occasion spéciale pour que je puisse l’acheter. Mettant en vedette : les Super Controllers
Avant de parler du jeu proprement dit, faisons le point sur les manettes, parce qu’elles sortent de l’ordinaire.
Au niveau des différences de design, c’est le jour et la nuit avec les anciennes manettes ! La prise en main est super, on tient très bien l’ensemble par la poignée centrale (derrière laquelle on met un doigt sur chacune des gâchettes), et le champignon rouge sphérique est bien plus agréable à manier que le joystick proprement dit des manettes d’origine. Résultat, en plus de leur petite ressemblance avec un gant de boxe, leur ergonomie excellente leur a valu un succès bien mérité. Les Super Controllers seront obligatoires pour un autre jeu sur Coleco : Front Line. L'œil du tigreSorti quelques mois plus tôt, le film Rocky III – l’œil du Tigre raconte le combat entre Rocky Balboa (Sylvester Stallone) et Clubber Lang (Mr T.). Un grand succès, un grand film de la saga Rocky, des morceaux musicaux qui ont fait le tour du monde (le thème de Rocky Gonna Fly Now par Bill Conti, et la chanson Eye of the Tiger du groupe Survivor), bref : le phénomène Rocky est incontournable. Quoi de mieux que de l’utiliser pour faire un super jeu vidéo ?
Et voilà : CBS l’a fait. Une bonne claque (à défaut d'autre chose)
Noël 1984. Je déballe le gros carton (hé oui, les Super Controllers prennent quand même pas mal de place !), je les branche illico à la place des anciens joysticks, je mets la cartouche, et hop : le jeu se lance.
Écran suivant : déjà plus de choix de jeu que les traditionnelles options. On peut ainsi incarner Rocky ou Clubber Lang selon 4 niveaux de difficulté, jouer contre un autre humain (en même temps ! chose inconnue jusqu'alors avec les jeux sur Coleco), ou regarder une démo du jeu. J'avais beau ne pas être un fan de Stallone, l'introduction du jeu m'a tout de suite impressionné (il y a même une reprise façon Coleco de Gonna Fly Now). Mais... et le jeu lui-même ? Un jeu de boxe comme on n'en fait plusL'écran suivant met le joueur en place sur le ring. La cloche sonne, annonçant le début du premier round de 60 secondes (selon le niveau de difficulté, il peut y en avoir entre 3 et 15). En haut de l'écran, un panneau affiche le round, un décompte du temps restant dans le round, et on trouve deux indicateurs : celui d'éveil (qui vire du bleu au noir) et celui de fatigue (qui vire du gris au rouge). J'y reviendrai un peu plus tard. À gauche, Rocky. À droite, Clubber Lang. Au milieu, l'arbitre qui ne reste jamais inactif et se déplace pour bien suivre le match (et accessoirement être toujours visible à l'écran).
Les deux boxeurs seront toujours de leur côté, impossible d'échanger les places. Pan dans les dents !
Les Super Controllers permettent un plus vaste éventail de possibilités que si on jouait avec les manettes traditionnelles. Ainsi, la gâchette jaune provoque un direct au visage, ce qui fait baisser l'indicateur d'éveil (et à terme entraîne l'inconscience). En appuyant sur la rouge, le boxeur donne un coup au corps de son adversaire, ce qui fait augmenter la fatigue (et à terme ralentit considérablement la vitesse de déplacement). La gâchette mauve sert pour se protéger la tête, et pour finir la bleue fait que le boxeur se protège le corps en se baissant.
Maintenant que les coups sont connus, il faut se battre. "Merci Stop Hémo !"
Le jeu est bien pensé pendant le combat, ce qui fait qu'on s'amuse toujours. Si les coups pleuvent, on recule en se protégeant le visage (si on se protège le corps on ne peut pas bouger). Si l'adversaire baisse sa garde, on en profite et on lui cogne dessus, au visage de préférence. Et puis hop, on se garde, on attend de voir s'il contre-attaque, et on recommence.
Le but du jeu est bien entendu de gagner aux points (comptés round par round, puis additionnés pour connaître le gagnant). Mais la vraie victoire, c'est le K.O. de l'adversaire. Pour cela, il faut l'envoyer au tapis plusieurs fois, car on se relève toujours de la première chute. Et la meilleure manière pour le K.O. définitif, c'est de bien l'épuiser en le bourrant de coups au corps. Ainsi, sa vitesse diminue, et il est bien plus vulnérable lors de la prochaine inconscience.
Entre deux rounds (qui durent donc 60 secondes), le joueur peut essuyer ses mains moites (ce dont je ne me prive pas) et regarder le tableau des scores, qui indique qui a mené le round et de combien.
Le premier constat que j'ai de Rocky, c'est qu'il est vraiment sympa ! ADRIIIEEEEEENNE !La victoire, comme je le disais plus haut, peut être acquise par les points. Mais il est bien plus agréable de vaincre par le K.O. de l'adversaire! L'arbitre compte les dix secondes, sous les cris de la foule, et comme le vaincu ne se relève pas, il croise les bras... Victoire ! Que dire sur la réalisation du jeu ? Graphiquement, c'est très joli, le style est bien trouvé, les deux personnages (et l'arbitre avec son petit nœud papillon) sont parfaitement représentés. Bien sûr il n'y a pas de décor, mais ce n'est pas le but principal. L'animation du jeu est sommaire, il n'y a que quelques sprites prévus et donc c'est un peu diapo (notamment quand le joueur tombe et se relève), mais les étapes sont bien dessinées, et donc rien ne choque, bien au contraire. Le son est minimum : la cloche, le murmure ou les cris de la foule, et le bruit des coups. Et bien sûr les petits passages de Gonna Fly Now version Coleco, bien sympas. Le jeu est finalement très bien réalisé, si on accepte les limitations de déplacement lent et le petit bug de placement des adversaires. Les parties, surtout à deux joueurs humains, sont très agréables. Mais même contre la console, on passe de bons moments. Tenir trois rounds c'est de la gnognotte une fois qu'on a pris le pli, c'est bien plus intéressant de combattre sur 15 rounds ! À l'époque, comme pour Turbo et son volant quelques mois plus tôt, Rocky a été un jeu porteur de la console ColecoVision. Un hit, sans le moindre doute !
Rocky fut testé :
Rocky reçut les prix suivants : Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (23 réactions) |