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One must fall 2097
Année : 1994
Système : Windows
Développeur : Epic Megagames
Éditeur : Diversions Entertainment
Genre : Jeu de Combat (VS fighting)
Par Tonton Ben (14 avril 2004)
Un logo très design.
Oui, c'est meuoua la star !

Ce que j'aime bien, avec Epic MegaGames, c'est qu'ils s'attaquent toujours aux parents pauvres du pécé. Prenons les jeux de plates-formes, par exemple, le domaine réservé de Messieurs Commodore, Atari, Nintendo et Sega : hop, un coup de Jill of the Jungle, on enchaîne avec JazzJack Rabbit, et tout le monde s'éclate sous DOS. Déjà fini Xenon 2, et plus de shoot'em up à se mettre sous la dent ? Allez, Epic nous sort Zone 66. Et pour la baston, M'sieur Epic, vous pouvez faire quelque chose ?

Aïeu, ça pique !
Décidément, l'électricité...

La savate en VGA, c'est possible ? Bah oui, les enfants c'est possible, il faut juste que ce ne soit pas développé, euh pardon, converti par U.S. Gold. Après un épisode test sous le nom de One Must Fall, vite tombé dans les oubliettes du shareware, Epic remet le couvert en sortant une nouvelle version, carrément numérotée 2097. C'est pour dire. Ceci dit, ce n'est pas plus ridicule que de rajouter des Super Hyper Turbo II X Dash Zero Prime Alpha For Matching Service Anniversary Edition.

Donc en 2097, l'humanité continue de prendre plaisir à se mettre sur la poire, mais au moyen de la technologie de pointe : les mech-warriors. Des robots gigantesques de, houlà, voyons...10, 15, 25, 2097 (non pas le dernier) mètres de haut, et qui sont en plus très agiles. C'est bien le futur. Des affrontements cybernétiques sont donc organisés au moyen de tournois, par bien sûr des gouvernements composés de groupuscules et de conglomérats aux finances douteuses et aux ambitions obscures mais néanmoins néfastes.

Le menu de gestion de votre carrière...
...et celui du mode arcade.

Deux modes de jeu sont accessibles : arcade à un ou deux joueurs, et tournament. Le premier est plutôt classique, avec le choix d'un personnage aux caractéristiques variées (Force, Rapidité, Endurance), puis de son robot, parmi les dix disponibles (sans le Nova, celui du boss final). Intéressons-nous donc en détail au second mode, qui fait la force et la richesse du soft. Il s'agit ni plus ni moins d'un mode carrière comme on en a trop peu souvent vu dans un soft de baston. Seul le World Tour de Street Fighter Zero 3 sur consoles peut prétendre à la concurrence. Ici, une fois votre profil créé, il vous est proposé de gérer votre ascension au sommet à travers quatre tournois de dimensions et de difficulté croissantes. Chaque inscription coûte de l'argent et chaque victoire permet d'en récolter, selon vos performances. De plus, des séances d'entraînement de votre personnage peuvent être financées, et les différents éléments de votre mech-warrior améliorés, le tout influençant vraiment sur les performances en combat. Vous commencez avec un Jaguar, qui est paradoxalement le robot le moins original, mais l'un des plus efficaces.

Et une destruction, une !
Le Shadow à l'attaque.

Un clic sur la case de validation du combat, et c'est parti. Les affrontements se déroulent en un round en mode tournament, et dans des décors fixes, qui interagissent avec les personnages. Le décor principal (le seul qui était accessible dans le shareware) consiste en une cage d'acier reliée à des paratonnerres : lorsque l'un des deux robots se retrouve projeté contre les parois, il est électrocuté avant de retomber au sol, entraînant plus de dégâts (un peu à la World Heroes). Ailleurs, un désert sert d'arène où des avions de chasse mitraillent par vague les combattants, créant souvent des retournements de situation. Quasiment tous les stages proposent des évènements sadiques de ce style.

Chaque mech-warrior possède son propre style de combat, en rapport avec ses capacités physiques : le Shadow projette des répliques de lui même (façon Chizuru Kagura dans KOF) ; le Pyros fonde toutes ses attaques sur le feu ; le Chronos maîtrise le temps et la téléportation... De trois à quatre attaques spéciales sont proposées dans la palette de coups de chaque robot, les manipulations s'effectuant à partir de quarts de tour, demi-tours et de quelques double-taps, avec le bouton de poing ou de pied. Des super sauts sont disponibles, l'adversaire est choppable, et une barre d'étourdissement est présente. On est dans l'ultra-classique, Epic ayant fait en sorte de prendre le meilleur des références de l'époque, pour l'adapter sur Pécé. Cerise sur le gâteau, des fatalities à deux degrés (scarp et destruction) sont présentes. Elles ne sont pas sanglantes comme dans Mortal Kombat ou Moonstone, mais conduisent, si elles sont réalisées complètement, au démantèlement du robot adverse. En mode tournament, cela permet de gagner encore plus de brouzoufs, quelque fois des pièces détachées pour améliorer son mech (triple tir pour le Jaguar, boule de feu pour le Katana), et de rencontrer des persos secrets.

Happening ! Un challenger secret...
...qui me massacre dans les coins.

Le charme de One Must Fall 2097 réside aussi par le nombre de personnages présents dans le jeu, qui n'hésitent pas à vous briser verbalement lors du chargement très rapide des combats, et l'on finit par identifier ses adversaires, puisqu'on les retrouve tous au World Championship, le dernier des quatre tournois. Tous les portraits sont très bien réalisés, avec un certain style manga pour la présentatrice télé qui résume la rencontre à la fin d'un match. Certains adversaires sont d'ailleurs connus (et cachés), je pense par exemple au lapin vert trèèèèèès rapide... Certains ne sont pas évidents à battre, surtout si le mech-warrior n'est pas boosté correctement. Les victoires et les défaites sont comptabilisées, les acharnés du sans-faute apprécieront.

Une rafale de Rafales (lol).
Lui, je l'ai déjà vu quelque part...

Techniquement, c'est du très bon boulot. Même si l'on assiste pas à des débauches de couleurs dégradés dans tous les sens (quoique), ni à des scrollings parallaxes multi-directionnels-de-la-mort-qui-tue(TM), c'est graphiquement très fin, merci le VGA. Quant à l'absence de scrolling, au moins ça tourne au poil sur un 386. Les robots ont dû être modélisés à partir de petits jouets articulés, car le résultat est convaincant. La maniabilité est très plaisante, les coups réagissent au quart de tour, et l'ordinateur propose un vrai challenge. Quelques sons de boites de conserves écrasées viennent illustrer les fracassages, le tout sur des thèmes techno entraînants et jamais trop prise de tête. En résumé, One Must Fall 2097 parvient presque à faire oublier un Street Fighter II, par la richesse de ses bonnes idées, de son gameplay, de sa réalisation graphique et de sa durée de vie. Une suite en troidé et en réseau, répondant au doux nom de OMF : Battlegrounds est sortie fin 2003, et elle n'est pas aussi heureuse que son ancêtre. Pour la résumer, c'est assez simple : prenez la phrase précédente, et tournez-là au négatif. En plus, elle est ultra buggée.

Allez, une capture avec le Nova, pour le plaisir.
Je me la raconte, et j'adore ça.

Avis aux amateurs, One Must Fall 2097 fait aujourd'hui le bonheur des amoureux de l'abandonware, puisque non seulement les créateurs de chez Epic l'ont déclaré freeware, mais en plus, une version avec jeu en réseau est disponible. Bravo, les gars, c'est grâce à des initiatives de ce genre que la communauté old-school continue, aujourd'hui encore, à adorer vos anciennes productions (NdL : Copie de l'article transmise chez LucasArts).

Tonton Ben
(14 avril 2004)
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