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The Punisher
Année : 1993
Système : Arcade
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Beat'em all
[voir détails]
Par Maze007 (23 octobre 2002)

"Qu'est-ce que tu peux bien appeler 125 meurtres en 5 ans ???" "Un travail en cours."

Là où tout a commencé...

Que celui qui n'a jamais eu entre les mains un comic me jette la première pierre, et ça les acteurs de l'industrie du jeu vidéo et de celle du cinéma l'ont bien compris. La quantité d'adaptations de ces univers en est la preuve, ainsi que celle du manque d'idées des acteurs susnommés.

S'il y a un éditeur dont les publications ont été pillées (y'a pas d'autre mot) c'est bien Marvel, de Spiderman à Captain America en passant par les X-men, les adaptations en dessins animés, sous forme de jeux vidéo ou encore de films sont légion.
Mais parlons un peu d'un personnage très particulier de chez Marvel, un anti-héros censé être mort qui s'est lancé dans une vendetta contre la mafia de New-York et son représentant Kingpin, un homme pour qui la violence n'est pas une alternative mais une obligation afin d'expier sa douleur, un justicier de l'ombre dont on oublie vite les travers lorsque l'on se plonge avec délice dans la noirceur de son âme rongée par la vengeance.

Le personnage du Punisher est apparu dans Spiderman n°129 (paru en Février 1974). Recruté par Jackal pour assassiner Spidey, tout ne se passera pas comme prévu par le super-vilain... On retrouvera Franck Castle sporadiquement dans les aventures de l'homme-araignée, mais aussi dans Captain America ou Daredevil qui, en tant que justiciers, n'apprécieront pas les méthodes expéditives de notre anti-héros.

Les fans de comics attendent ses apparitions avec impatience mais il leur faudra patienter jusqu'en 1986 pour avoir leur première mini-série de 5 numéros. Le milieu des années 80 et les héros qui frappent et posent les questions ensuite seront bénéfiques au personnage qui héritera de sa publication régulière en Juillet 1987.

Comme pour tous les héros à succès chez Marvel, le Punisher aura plusieurs publications périodiques dès 1988 avec le "Punisher War Journal" et en 1992 une troisième fera son apparition sous le titre de "Punisher War Zone", tout ceci sans compter diverses apparitions dans les comics tels que Spiderman ou Wolverine. Si l'on ajoute encore le "Punisher Magazine" et le "Punisher 2099" on frise l'overdose et... c'est ce qui arrive... les fans perdus entre les différentes publications décrochent. Résultat : en 1995 subsiste un seul titre qui après un peu plus d'un an fera mourir le personnage (oui comme dans les soaps quand ils ne veulent plus d'un acteur).

Marvel fera tout pour ne pas laisser mourir la poule aux oeufs d'or mais comme Platon l'écrivait, il faut se méfier du remède qui peut être pire que le mal. La mini-série, publiée sous l'égide de la division Marvel Knights (une division spécialisée dans les héros solitaires comme Daredevil et Black Widow), finira d'achever les fans, Franck Castle étant représenté comme une créature d'outre-tombe dont l'existence était planifiée d'avance agissant sous une influence quasi-divine (ça ne vous rappelle rien ? vous savez une histoire de corbeau...).

Heureusement pour nous, en Février 2000 une nouvelle mini-série de 12 épisodes conduite par Garth Ennis et Steve Dillon (ceux de Preacher) ramènera les fans au bercail. Cette publication reprend les bases de la série, faisant retrouver au public leur "Vigilante" préféré sous sa forme originelle. Depuis, le Punisher apparaît dans un mensuel simplement nommé "Marvel Knights" qui relate l'histoire de Super Héros solitaires regroupés (antinomique ?) pour surveiller les agissement de Franck Castle.

Le personnage créé par l'écrivain Gerry Conway et l'artiste John Romita n'ayant pas de super-pouvoirs, c'est le charisme de ce Marine vétéran du Viet-Nam dont la famille, prise sous le feu d'un règlement de compte de bande rivales, fut assassinée en plein Central Park alors qu'ils pique-niquaient, qui fait que l'on s'attache et que l'on apprécie le Punisher malgré la violence de ses actes.

Le Punisher a la trempe d'un Wolverine (Serval), et c'est sûrement pourquoi Capcom l'a choisi pour apparaître dans une de ses productions. Feront-ils mentir l'adage bien connu des habitués de GP : "Jeu à licence, daube en puissance" ? Vous le saurez en lisant la suite.....

Une plongée dans les bas fonds...

L'écran titre et les deux protagonistes

Il a fallu attendre 1993 pour que le Punisher débarque dans les salles d'arcade, introduit par un grand acteur de ces lieux de "débauche", Capsule Computers plus connu sous le nom de Capcom.

Le jeu est un bon vieux beat'em all des familles qui va réconcilier, une fois de plus, les fans avec leur héros qui s'était embarqué dans des Operation Wolf Like sur CPC, Nes et Game Boy au début des années 90, et dans un autre type de jeu sur une autre plateforme pour lequel il va vous falloir trouver la date de sortie, l'éditeur et le nom de la plateforme pour remporter le trivia de cette chronique (bah oui on ne perd pas les bonnes habitudes non plus ^_^ ).

Le drame et sa résultante : Max Payne n'a qu'à bien se tenir
Premier contact dans la rue

Le scénario du jeu, une fois n'est pas coutume dans un beat'em'all, tiendrait sur le recto d'un timbre-poste... Pour une fois point de donzelle en détresse à secourir mais juste une soif de vengeance à assouvir...
Vous dirigerez Franck Castle aka The Punisher ou Nick Fury, un agent du S.H.I.E.L.D. (Supreme Headquaters International Espionage Law-Enforcement Division) au travers de 6 niveaux, seul ou accompagné par un de vos amis puisque, comme dans tout Beat'em'all qui se respecte, il y a un mode deux joueurs.

L'utilisation du "meilleur ami" Franck et un effet de flamme qui devrait vous rappeller quelque chose

Pour ceux qui ne connaissent pas Nick Fury, c'est un comic qui est apparu au début des années 60 mettant en scène un super agent avec des gadgets qui feraient rougir de honte un Q dans les films de Broccoli.
Notre super agent combat l'HYDRA, une organisation criminelle qui fait furieusement penser au KGB. Au fil des différentes éditions il rencontrera et collaborera avec Logan (Wolverine/Serval), Captain America, Daredevil et nombreux supers héros, il sera aidé, trahi, tué, apparaîtra dans diverses séries et aura même son adaptation à la télévision grâce à David Hasseloff. En un mot comme en cent, la vie quotidienne d'un héros Marvel.

Un classique Capcom, la déclinaison des ennemies en différentes couleurs
Bonus Stage et Écran de Game Over

Ce titre est un petit bijou de gameplay. La palette de coups de nos deux protagonistes est variée et facilement utilisable, on se surprend à user et abuser des projections d'ennemis, des "grabs" pour marteler de coups son adversaire ou encore du coup de pied de Nick Fury qui ressemble à s'y meprendre au "Somersault Kick" de Guile et, comme si cela ne suffisait pas, il faut rajouter que vous dégainerez votre arme lorsque l'un des ennemis sortira la sienne (s'en suivra un matraquage en règle du bouton de tir pour faire le ménage à l'écran).

En parlant d'armes, vous en trouverez pléthore sur votre route : des haches, des couteaux, des lance-flammes, des M-16, des battes de baseball, des masses d'armes, des lances de chevalier, des grenades... j'en passe et des meilleures, l'utilisation de ces items étant limitée par un compteur affiché en dessous de l’icône de celui-ci.

Une chose est sûre, The Punisher ne fait pas dans la finesse, la preuve en est l'entrée en matière dans le 6ème et dernier stage avec l'utilisation d'un lance-missiles pour entrer dans l'hôtel de Kingpin !!! Mais n'est-ce pas ce que l'on demande à un Beat'em'all ?
Vos parties seront rythmées par les "KA-BLLAAAAM", "BAANNGG", "CRAAAAAAAAAAAK" et autres onomatopées que ne renieraient pas les réalisateurs de la série télévisée Batman, ce pour notre plus grand plaisir.

Kingpin ou la quintessence du mafioso New-Yorkais

À l'instar d'un Final Fight, les différences entre les ennemis se feront surtout par la couleur, les "bad-guys" de ce type de jeu semblant embaucher des armées de clones chez Capcom ;). Mais ne boudons, pas c'était juste pour pinailler un peu.

Le périple de Franck Castle vous fera traverser les rues de la "Grosse Pomme", dans un château en Floride, sur les Docks, à travers les égouts, sur un train en Arizona et dans l'hôtel de Kingpin, un Boss vous attendant à la fin de votre visite de chaque stage.
En parlant des Boss, il est à noter que les "designers" ne furent pas super inspirés pour ceux-ci, vu que le 1er est retrouvé dans les stages suivant en tant qu'ennemi de base et que le Gardroid est présent dans le 2ème et le 5ème niveau, plutôt étonnant pour une compagnie comme Capcom.

The end et le classique écran Capcom de fin de partie

Sorti en 1993, le titre emprunte beaucoup à son illustre ainé (Final Fight) et la licence accordée à Capcom pour l'utilisation n'est pas un simple faire valoir loin de là.

En 1994, une adaptation de la borne sera faite par Sculptured Software Inc. sur Megadrive, adaptation très fidèle malgré une petite perte au plan graphique.
C'est donc un passage obligé pour tous les fans du anti-héros Marvel et/ou les fans de Beat'em'All, et si vous n'êtes pas encore en train de lancer MAME ou son adaptation Megadrive, c'est que vous êtes irrécupérable ;).

La carte originale

Retour à la réalité

L'adaptation cinéma avec Dolph Lungren dans le role principal

Le personnage de Franck a aussi été adapté sur grand écran sous les traits de Dolph Lungren. Sorti en 1989 et dirigé par Mark Goldblatt, c'est un bon film d'action qui reprend l'univers noir du Punisher et met en mouvement la violence froide du papier glacé sur l'écran.
Comme toute adaptation, ce film a ses détracteurs et ses adorateurs et même si quelques libertés sont prises, le personnage y est bien retranscrit

On ne trouve pour l'instant (Octobre 2002) qu'une édition Zone 1 de ce film mais il finira bien par sortir dans nos vertes contrées.

Un autre film devrait sortir vers 2003 au cinéma ainsi qu'un jeu édité par THQ qui nous fera peut être ressortir notre maxime : "Jeu à license, daube en puissance...".
Sur ce, moi, je vous laisse, j'ai du mafieux à trucider et dois vérifier si l'on n'a pas sectionné les freins de ma voiture... Ah la dure loi du milieu...

Maze007
(23 octobre 2002)
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