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Shining Force: The Legacy of Great Intention
Année : 1992
Système : Megadrive
Développeur : Climax Entertainment
Éditeur : Sega
Genre : RPG
Par Julenstein (01 janvier 2007)

Shining Force: The Legacy of Great Intention, plus connu sous le nom de Shining Force, est le deuxième épisode de la grande série Shining et le premier de la sous-série Shining Force. Contrairement à son prédécesseur Shining in the Darkness qui était un dungeon crawler pur et dur, Shining Force est un tactics RPG qui fait écho au très populaire Fire Emblem sur Famicom. Il est développé par deux studios de renom puisque le premier est Climax Entertainment à qui l'on doit des titres comme Landstalker, l'autre est Sonic Software Planning, ancien nom de l'actuel Camelot Software Planning qu'on connaît pour ses très bons jeux de sport dans l'univers de Super Mario Bros. sur les consoles de Nintendo.

Instant classic

Prenant place dans un univers heroic fantasy, le scénario de Shining Force ne brille pas par son originalité. Il y a de cela mille ans, Dark Dragon, un dragon qui porte bien son nom, a semé le chaos dans le royaume de Rune. Les anciens l'ont scellé avec la magie de la lumière mais il était annoncé qu'il serait de retour mille ans plus tard. Comme par hasard, après que mille années se soient écoulées, un vent maléfique s'abat à nouveau sur les terres de Rune puisque Runefaust, pourtant pacifique en temps normal, décide d'envahir ses voisins. C'est ainsi que Max, jeune homme apparu il y a quelques années et qui ne sait rien de son passé, et ses amis s'engagent dans un combat pour empêcher la domination de Runefaust.

Certes, ça ne vole pas bien haut, mais on n'a pas besoin de plus pour se lancer dans les trente batailles du jeu. On a quand même droit à quelques éclaircissements quant au passé de Max et à la légende de Dark Dragon. C'est tout. Le jeu repose par contre sur un univers heroic fantasy solide tout aussi classique mais efficace. Il existe plusieurs ethnies et jobs habituels comme les chevaliers (qui sont en fait des centaures), les birdmen (des créatures mi-homme mi-oiseau), les divers mages et moines et autres loups garou. Le jeu a une identité très forte avec un character design réussi (les portraits des personnages s'affichant pendant les dialogues), des graphismes assez fins à défaut d'être très détaillés et des musiques qui pèsent lourd dans la balance de la nostalgie des joueurs. On regrette que Sega n'ait jamais mis en vente la bande originale du jeu...

Un tactics libre

Shining Force est décomposé en deux parties bien distinctes.

  • Les batailles :

Qui dit tactics RPG dit batailles. Celles de Shining Force ont la réputation d'être extrêmement faciles d'accès. Elles se déroulent au tour par tour et les deux équipes sont mélangées (contrairement à Front Mission par exemple où on a un tour ennemi et un tour allié). On se déplace sur une grille plus ou moins grande selon la capacité à se mouvoir du personnage et on a le choix entre quatre actions : garde pour se protéger, objets (où on peut aussi changer l'équipement) et si les distances le permettent : magie et attaque. Bien sûr, les magies sont réservées à ceux qui peuvent en faire usage. C'est tout, il n'y a pas d'action point à gérer, ni quoi que ce soit, à part le sol puisque les coups seront plus ou moins difficiles à porter selon que vous soyez dans une forêt ou un désert.

Les unités sont variées et il vous faut utiliser chacune d'entre elles à bon escient pour mener à bien votre quête. Par exemple, les birdmen peuvent se déplacer où bon vous semble mais ils subiront les foudres des archers si vous pénétrez trop rapidement, à leur goût, dans leur territoire. Les healers, quant à eux, sont à laisser en seconde ligne et à protéger des coups des adversaires. Le placement est donc primordial.

Le gros défaut concernant les batailles est le même que dans la plupart des jeux de cette époque : les adversaires sont stupides. La difficulté n'augmente que par leur grand nombre ou leurs grandes barres de HP... Finalement, on ne réfléchit pas des masses et on cogne et frappe sans trop se préoccuper des personnages en deuxième ligne. L'autre gros défaut vient du fait que l'expérience ne soit pas distribuée à toute l'équipe : c'est le personnage qui tue un ennemi qui a le droit aux 49XP. S'il a un niveau trop élevé par rapport aux autres, il en gagne moins et des XP sont perdus dans la nature ! Il faut donc constamment veiller à ce que vos troupes soient plus ou moins au même niveau.

  • L'exploration :

L'autre phase de jeu est l'exploration qui vous laisse vous balader un peu partout. Plusieurs raisons à cela : vous rendre à l'église du village pour ranimer un personnage K.O., soigner les changements d'état (poison par exemple) et faire évoluer le job de vos personnages. En effet, dès le niveau 10, vous pourrez transformer les métiers de vos unités, ainsi les mages deviennent des sorciers, les voleurs des ninjas, etc. Ça vous permet également de faire du shopping pour équiper vos personnages et acheter des objets. Là encore, pas de folie, c'est très simple, on ne peut qu'équiper une arme et un objet qui change vos statistiques (un anneau qui ajoute deux points à la défense, un collier qui vous laisse vous déplacer de deux cases de plus...). Pour chaque personnage encore, il y a différentes catégories d'objets : les haches pour les guerriers, les lances pour les chevaliers, les divers sceptres pour les mages...

Enfin il faut aussi explorer les villages pour trouver de nouveaux alliés à ajouter à vos troupes. Vous pouvez d'ailleurs ensuite leur rendre visite dans votre Q.G. (vous en avez un dans chaque village) et écouter ce qu'ils ont à vous dire. Il faut aussi vous y rendre pour sélectionner vos combattants et écouter les conseils de votre tacticien.

Un classique souvent porté

Comme tout bon jeu, Shining Force a eu droit à sa dose de portages. On a entre autres pu s'y essayer dans diverses compilations que ce soit sur PC ou sur Dreamcast avec le Sega Smashpack qui regroupait plusieurs titres de la marque. Le plus significatif est le remake de 2004 par l'Amusement Vision. Adapté à la Game Boy Advance, le jeu est un peu plus facile. Les retouches graphiques donnent une seconde vie au titre avec un peu plus de finesse et des teintes plus pastelles. Les musiques ont également le droit à quelques retouches de bon goût. Dans le gameplay, peu de choses changent si ce n'est la possibilité de collectionner des cartes utilisables par un personnage exclusif à cette version. Enfin, le scénario est un peu plus complet et on a droit à quelques batailles bonus.

Le premier d'une série mythique

On oublie souvent Shining Force premier du nom à cause de ses suites plus prestigieuses les unes que les autres, que ce soit l'excellent Shining Force II, la compilation Shining Force CD ou la trilogie mythique et colossale Shining Force III. Shining Force reste cependant le point de départ de cette saga et pose toutes les bases de celle-ci. Effectivement, son déficit scénaristique ne l'aide pas à s'imposer, mais il reste un grand classique indispensable à tous les amateurs de Shining et de tactics RPG.

Julenstein
(01 janvier 2007)
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