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Chun Li : légende féminine du jeu vidéo
LVD vous dit tout sur une des héroïnes les plus célèbres du jeu vidéo, apparue dans la série Street Fighter.
Par LVD (28 juin 2004)

Voici un article d'un genre peu courant qui, je l'espère, saura se montrer intéressant même pour ceux qui ne vont pas comme moi jusqu'à idolâtrer le personnage en rêvant de lui ériger une statue en or massif.

Qui est le plus ancien et le plus populaire (encore aujourd'hui) personnage féminin dans le monde des jeux vidéo ? Pour ceux qui ont répondu « Lara Croft », la porte est au fond de la salle. C'est une question qui nécessite un certain développement avant de pouvoir y apporter une réponse claire. Tout d'abord, entendons-nous bien sur le sens de « personnage féminin », qui exprime ici la notion de personnage en tant qu'héroïne. Car des femmes dans les jeux vidéo, il y en a toujours eu depuis Miss Pac-Man et Donkey Kong... mais généralement dans le rôle de la princesse/fiancée du héros à délivrer ! A noter d'ailleurs qu'on n'a jamais vu de soft où l'héroïne devait aller délivrer son bien-aimé... Une idée à creuser et qui rétablirait la parité
!
Si on se penche sur une période pré-90, très rares sont les jeux dans lesquels une femme occupe un rôle principal. A la limite, dans certains RPG au sein du groupe des héros (Dragon Quest notamment), mais même pour ce genre, il faudra véritablement attendre Final Fantasy IV (1991) avec le personnage de Lydia, et surtout les VI et VII avec Tyna/Célès, et Tifa/Aerith (depuis d'ailleurs, dans chaque FF, il y a toujours un personnage féminin qui joue un rôle central).

Dans la catégorie jeu d'action, on peut néanmoins citer Blaze de Bare Knuckle/Streets of Rage, et Samus de Metroid, bien que pour cette dernière, nombre de joueurs ont dû ignorer son véritable sexe, vu qu'elle est en permanence vêtue d'un scaphandre spatial... Il y aurait aussi l'amazone de Golden Axe... L'héroïne de Valis aussi... (NdL : Et celle de Vixen, sur Atari ST, mais le jeu était nul alors bon...). Comme jeux avec une majorité de personnages du sexe dit-faible, on pourrait aussi parler des (dizaines de ?) milliers de jeux érotiques sur PC, mais il s'agit d'un genre trop particulier pour rentrer dans le cadre de cet article... Pourquoi une telle sous-représentation de la gent féminine jusqu'au début des années 90 ? Eh bien certes, il se trouve que jusqu'à cette époque, le jeu vidéo était une activité à écrasante majorité masculine... Elle l'est toujours en Occident d'ailleurs, même si les choses évoluent. Au Japon, la mixité des joueu(-rs/-ses) est bien plus ancienne, et je situerais justement son explosion à la fin des années 80-début 90. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder du côté des productions de fans (fanzines, cosplay) qui ont connu un énorme boom durant cette période.

Néanmoins, que ce soit autrefois ou maintenant, si les personnages féminins ont vu leur rôle évoluer, force est de constater que physiquement elles ne sortent que rarement du type « belle plante aux formes avantageuses ». Il est évident que les éditeurs misent avant tout sur un capital séduction, quoique à deux niveaux :
- Pour les joueurs, le personnage incarne, ou un genre de femme idéale, ou un objet de fantasme (certes, c'est basique, mais personne n'osera prétendre le contraire) - L'exemple extrême dans ce deuxième cas étant peut-être Dead or Alive, où les différents angles de vue et les animations de (généreuse) poitrine sont... renversantes.
- Pour les joueuses, un modèle, d'ordre physique ou psychologique, ou les deux, auquel elles aimeraient ressembler (Morrigan (Vampire) et Chun Li (Street Fighter) semblant être les 2 personnages les plus prisés), ou alors une référence à laquelle elles peuvent facilement s'identifier (Sakura de Street Fighter en est l'exemple parfait, vu qu'elle a su conquérir nombre de lycéennes...)

Mais revenons à 1991, qui ne comptait pas encore de véritable héroïne de jeux vidéo.

La naissance de Chun Li

1987. Street Fighter I. Premier véritable jeu de combat moderne. 12 personnages (dont seulement 2 jouables), tous masculins. Quelques années passent, et le projet Street Fighter II voit le jour. Des le début sera décidée la chose suivante : outre Ryu et Ken, il y aura un personnage féminin ! Une Chinoise. Le reste du cast de Street Fighter II ne sera décidé que plus tard. Dans une première ébauche, le personnage répondra au nom de Chi Lei, sera âgée de 18 ans, mesurera 1,64m pour 48kg, et sera la fille de Gen de Street Fighter I ! Ce qui est quand même un peu tiré par les cheveux, Gen avoisinant les 70 ans... Sa petite-fille, je veux bien, mais sa fille... Enfin passons.

Elle subira plusieurs modifications, son design sera confié à plusieurs illustrateurs de chez Capcom (Kinu Nishimura, Akiman, Shoei...), mais ce sera la version d'Akiman qui sera finalement retenue. Si on regarde les premières illustrations officielles, on remarque certaines différences dans le costume et la coiffure, ce n'est qu'au bout de quelque temps qu'une version « uniformisée » verra le jour.

Le personnage se nomme désormais Chun Li, ce qui signifie « joli printemps ». A noter un problème de prononciation lors des débuts du jeu en arcade. Chun Li s'écrit en idéogrammes, mais la prononciation japonaise pourrait être Shunrei, voire Haruka. Un certain nombre de joueurs japonais se sont donc trompés sur la prononciation de son nom avant que le jeu ne devienne populaire. Certes, à l'écran, il est écrit en alphabet CHUN LI, mais connaissant le niveau de langue de beaucoup de Japonais... La véritable prononciation est d'ailleurs « Tchoune-Li ».

Elle est née le 1er mars 1968, mesure 1,70m (ce qui est relativement grand pour une Asiatique à cette époque ; aujourd'hui, un bon nombre de Japonaises de moins de 17-18 ans atteignent 1,65m sans problème, et dépasser le 1,70m ne fait plus d'elles des «géantes». Pour ce qui est des Chinoises, je n'en sais rien), son poids est gardé soigneusement secret, ses mensurations sont 88-58-90 (difficile de faire mieux), et son groupe sanguin A. Elle raffole des crêpes aux fruits, et c'est une grande fan de Bruce Lee. Elle travaille pour Interpol au service des stupéfiants en qualité d'inspecteur. Elle n'a pas intégré la police par vocation, mais afin de retrouver les traces de son père, lui aussi agent d'Interpol, mystérieusement disparu lors d'une mission où il enquêtait sur l'organisation criminelle Shadoloo. Elle découvrira finalement que le chef de Shadoloo, Vega (Bison en Occident), a assassiné son père. On suppose que la mère de Chun Li est morte à sa naissance ou peu après, vu que l'on n'en entend jamais parler. Voilà pour la trame scénaristique de Chun Li version Street Fighter II.

Alors qu'à la fin du jeu, elle était censée abandonner le combat et redevenir une jeune femme ordinaire, Capcom a cru bon de modifier plusieurs fois le scénario au fil des différents volets de la série : une première rencontre avec Vega dans Street Fighter Zero 1 et 2, un coéquipier en la personne de Nash (avec une éventuelle liaison entre eux, mais ceci reste à prouver) dans le Zero 3, et enfin le fait qu'elle soit devenue professeur de wushu dans Street Fighter III 3d Strike.

Le wushu, kesako ? Il s'agit tout simplement de son art de combat. Le mot wushu est composé des deux caractères wu (guerre) et shu (art). « Il s'agissait à la base d'un entraînement personnel de guerrier pour l'attaque et la défense. Il a suivi son évolution depuis le début de l'apparition de l'armement en assimilant plusieurs influences suivant son époque ». Plus d'infos sur ce site. Bien que le wushu utilise avant tout les poings, Chun Li est plutôt spécialiste du jeu de jambes, allez comprendre... Chun Li n'est pas le seul personnage du jeu à utiliser ces techniques de combat, puisqu'on les retrouve aussi chez Gen de Street I et Zero, et chez Yun et Yang de SF III. Ce qui n'a rien d'étonnant... Gen ayant été le maître du père de Chun Li, ce dernier ayant ensuite enseigné son art à sa fille ! De plus, Chun Li semble avoir pris quelques cours avec Gen elle aussi (cf Street Zero 2). Quant aux 2 frères, je n'ai jamais trouvé d'information officielle à ce sujet, mais une rumeur voudrait qu'il s'agisse des cousins de la belle.

Les 3 versions de Chun Li (Zero, II, et III) sont toutes très différentes, que ce soit par l'apparence ou la psychologie. C'est une jeune fille, puis une femme, et enfin quasiment une mère.

A différents âges... (images tirées des romans)

Son rôle dans le jeu, sa relation avec le joueur, son influence

Pour la première fois dans un jeu, qui plus est un jeu de combat, un personnage féminin avait la possibilité de se mettre au même niveau que ses homologues masculins. "Un peu de finesse dans un monde de brutes", oserais-je dire... Cette fois, l'héroïne allait elle aussi pouvoir se battre et prouver aux hommes qu'elle pouvait faire aussi bien, sinon mieux qu'eux. Elle s'est auto-proclamée « femme la plus forte du monde », ce qui est probablement vrai... Certes, d'un pur point de vue physiologique, l'homme est plus fort que la femme. Mais en contre-partie, celle-ci compense par une plus grande agilité et une rapidité accrue. Il s'agit d'ailleurs d'un concept qui sera repris pour 95% des personnages féminins de jeux de baston, les 5% restant étant composés de body-buildeuses laides a faire fuir...
Etrangement, selon les volets du jeu, bien que bénéficiant toujours d'un gameplay irréprochable (hormis pour certaines furies), Chun Li sera plus ou moins un bon personnage. Dans SF II, Ryu et Ken risquent de lui poser de sérieux problèmes du fait de son style de combat aérien. Elle gagnera une boule de feu (Kikoken) dans le Turbo, mais qui se révélera peu efficace. Le Kikoken sera modifié dans Super SF II, mais la posture est ridicule ! En revanche, la version Super SF II la dote d'un pseudo-Shoryuken (mais avec les jambes of course) qui l'améliore grandement ! La crème des crèmes restant tout de même la version SF III 3d Strike qui, outre un merveilleux panel de coups, est également dotée d'une animation à couper le souffle ! Simplement regarder un combat devient un plaisir. Un peu à part, les versions SF EX en 3D sont très bonnes, elles aussi. Par contre, les versions Zero sont relativement moyennes (manque de coups et de puissance).

Il n'empêche qu'en 1991, la facile prise en main du personnage, bien plus simple à manier qu'un Ryu, en fit une pièce de choix pour les débutants (même remarque pour Blanka).

Chun Li en pleine action (version SF II arcade)

Que les joueurs décident de l'utiliser ou pas, elle ne laissa pas grand-monde indifférent. Il se dégageait du personnage (et encore à l'heure actuelle !) une aura indescriptible. Sans Chun Li, Street Fighter II aurait sans doute eu du succès aussi, mais beaucoup moins que ce que nous avons connu, et la série n'aurait probablement pas connu d'autres épisodes. Cela ne veut pas dire que le personnage était forcement fréquemment utilisé, mais ELLE était la. Par ailleurs, pour un certain nombre de joueurs, Chun Li pouvait correspondre à la femme idéale. A la fois beauté, force, et grâce. Une de ses caractéristiques, c'est aussi l'épaisseur de ses cuisses, qui contribuent à son charme pour certains, la desservent pour d'autres... Bien sûr, et j'en parlais plus haut, il y a indéniablement un côté quasi-sexuel, il suffit de voir certaines positions pour comprendre que les programmeurs n'ont pas choisi ces poses au hasard... Mais heureusement, cela ne se limite pas qu'à cela ! D'ailleurs, dans l'ensemble, Chun Li a toujours échappé au syndrome « je montre mes attributs sur la place publique » comme le font Mai Shiranui de Fatal Fury, Morrigan de Vampire, les personnages féminins de Dead or Alive, ou pour rester dans Street, Sakura dont on voit la culotte à tout bout de champ (attention ! Ce n'est pas une critique envers les personnages sus-cités ! Juste une simple constatation). Malgré son indéniable pouvoir de séduction, elle sait toujours rester digne et ne sombre pas dans la vulgarité (cf Lara Croft...) Je pense que c'est un aspect qui a plu aux joueuSES et qui ont aidé à l'identification de celles-ci.

Psychologiquement, du fait de son histoire personnelle, c'est quand même quelqu'un d'assez froid, bien qu'elle cache une très grande sensibilité et un énorme besoin d'amour à donner/recevoir. On pourra penser que ses sentiments vis-à-vis de son père sont par trop exagérés, mais nous sommes dans une culture asiatique, et les liens de la famille sont bien plus forts qu'ils ne le sont généralement en Occident. Au fond d'elle-même, elle n'aspire qu'à vivre comme une femme normale, mais par sens du devoir, elle se l'interdit. C'est quelqu'un de profondément seul et c'est, je l'avoue, un aspect du personnage qui m'a beaucoup touché.

Deux très belles illustrations officielles

Chun Li occupe par ailleurs un rôle symbolique. Je m'avance peut-être un peu, ou bien ne s'agit-il que d'une coïncidence, mais j'aimerais développer le point suivant. Nous sommes (au départ) au Japon. Et par-là même, deux choses très importantes sont à rappeler :
- Contrairement à l'Occident où le jeu vidéo est à 90% une activité masculine, il est ici complètement mixte, et quelque soit le type de jeu. Les joueuses ont donc enfin trouvé un personnage à qui s'identifier.
- La société japonaise a considérablement changé depuis 15 ans. En 1990, 70% des femmes devenaient femmes au foyer après leur mariage, sachant que ne pas se marier équivalait à devenir paria de la société. Aujourd'hui, elles sont moins d'un tiers dans ce cas, et il y a de plus en plus de célibataires, ou qui refusent de dépendre d'un homme financièrement.

Un personnage comme Chun Li (bien qu'elle est censée être Chinoise, et non pas Japonaise) symbolisait cette nouvelle manière d'être. Oui, l'émancipation féminine nippone va de pair avec l'apparition de Chun Li, puis par la suite avec d'autres personnages féminins « forts ». Mais Chun Li représente en quelques sortes le fer de lance, le symbole de cette mutation de la femme japonaise moderne. Une femme qui décide de vivre sa vie comme elle l'entend, et qui cherche à se battre à armes égales avec les hommes (bon, ok, dans la réalité c'est pas encore gagné, mais les choses évoluent).

D'autres personnages féminins ont tenté de la détrôner, tant du côté Capcom que SNK, sans succès (Morrigan, Sakura, Cammy, Mai, Nakoruru, King, Athena...). Néanmoins, le fait de suivre ses traces prouve bel et bien un changement dans les mentalités. Bien sûr, cela ne se limite pas au jeu de baston, même si ceux-ci restent tout de même ceux avec la plus grande part de représentation féminine. Les clones de Chun Li ont d'ailleurs fleuri lors du boom des jeux de combat, surtout dans les petits softs que tout le monde ou presque a oublié...

Encore de chouettes images ! Tout à droite, Chun Li version SNK

Celles qui ont incarné Chun Li

Elles sont nombreuses ! Nous allons procéder par catégories.

Voix en jeu vidéo

  • La première voix de Chun Li (de Street Fighter II au Super II X) est un mystère. La seule information sûre, c'est qu'il s'agit de l'épouse d'un salarié de chez Capcom. Sachez au passage que toutes les voix masculines sont l'Suvre d'un seul et même homme, un non-Japonais, relation du PDG de Capcom ! (source : artbook Street Fighter 15 shunen Saikyo hon, 2003)
  • La seconde (depuis le Zero) est celle de Yuko Miyamura, célèbre doubleuse japonaise connue pour son rôle d'Asuka dans « Evangelion ». A noter que... euh... des rumeurs persistantes veulent qu'elle ait autrefois été actrice de X, ce qu'elle a toujours démenti. La vidéo du délit circule sur le net, et après visionnage (c'est du travail d'investigation !), il m'est bien difficile de dire s'il s'agit de la même personne ou pas... Il n'en reste pas moins que sa voix ne colle pas à Chun Li, je la trouve trop aiguë.

Voix en DA/chanson/drama (histoire racontée)

  • Miki Fujitani (Street Fighter II Movie), qui n'est pas véritablement une doubleuse mais une actrice (idem pour une partie du cast de ce film d'ailleurs !) Une belle voix, qui convient tout à fait au personnage !
    Miki Fujitani Chun Li version Movie
  • Chisa Yokoyama (Street Fighter II V (serie TV)). Bon... Dans la série, Chun Li est censée avoir 15 ans, donc ça passe encore... mais en version adulte, ça n'irait pas du tout!
    Chisa Yokoyama Chun Li version serie TV
  • Yumi Touma (Street Fighter Zero OAV... CD de drama (1ère trilogie)). Voila à mon avis LA voix de Chun Li. A la fois grave, posée, mais parfois aussi sensuelle, juste comme il faut. Parfaite !
    Yumi Touma Chun Li version OAV
  • Maki Miyame (CD single « Yume e no position » (thème de Chun Li chanté)), ex-idol. Mouais... Bon, y a pire.
    Maki Miyame

En cinéma live

  • Miki Mizuno, célèbre actrice japonaise dont Chun Li fut un des premiers rôles. Non, il n'existe pas de film live japonais de Street Fighter, mais elle a joué dans les publicités pour les volets II et Turbo pour Super Famicom, et est très connue pour cela. Actuellement, outre au cinéma, on peut continuer à la voir fréquemment dans des publicités (pendant 6 mois je l'ai côtoyée dans le métro... sur une affiche pour une école d'anglais !) Certainement la meilleure interprétation live à ce jour, même si ce n'est pas encore ça.
  • Ming-Na Wen, dans le film avec Jean-Claude Vandamme... Ma foi, elle ne s'en sort pas si mal, même si elle ne correspond pas vraiment au personnage. Les autres non plus, remarquez...
    Miki Mizuno
    Ming-Na Wen
  • Chingamy Yau. Vous allez sûrement vous demander qui est-ce et ce qu'elle fait là... Eh bien cette actrice de Hong-Kong a joué dans un film nommé « Future Cops », une grosse parodie éhontée (et ratée) de Street Fighter made in Hong-Kong... On trouve le film sur le net.
  • Jackie Chan (!) qui dans « City Hunter » (« Niki Larson » en VF) joue successivement les rôles de Honda et Chun Li durant une dizaine de minutes...
    Chingamy Yau Jackie Chan... Ce passage du film est un moment d'anthologie !

Je passerai sous silence les nombreux films érotiques japonais avec des actrices en cosplay de Chun Li, c'est quand même pour sacrés fétichistes ! (NdL : T'aurais quand même pu au moins mettre une photo...). Même pour moi ça ne va pas jusque là ! Dans le même genre, il existe aussi un anime pour adultes, « Orchid Emblem » qui parodie Street Fighter et Fatal Fury (on retrouve pêle-mêle des clones de Fei-Long, Geese Howard, Chun Li bien sûr, et on peut apercevoir Kim Kaphwan ou encore Blanka dans le décor...) où l'héroïne se nomme Lei Lan, mais tout le monde a compris de qui il s'agissait...

Lei Lan

Goodies et réalisations de fans

Street Fighter, mais plus spécialement Chun Li (à la base en tous cas), a engendré un nombre inimaginable de cosplays et de fanzines. Pour le cosplay, bien qu'il n'existe aucun chiffre officiel à ce sujet (ce serait quand même dur à évaluer !), on considère que le personnage de manga/jeux vidéo le plus représenté est... Chun Li ! Suivi en 2ème place par Morrigan. Comme je le disais plus haut, pour beaucoup de femmes, Chun Li représente un modèle, et elles ont taché de lui rendre hommage par ce biais. Si en 2004, le nombre de Chun Li qu'on peut croiser au détour des conventions est certes moins élevé qu'il y a quelques années, il n'en reste pas moins encore important.

A noter que lors des manifestations officielles de Capcom (Tokyo Game Show, etc), les hôtesses sont TRES SOUVENT déguisées en Chun Li.

Divers cosplays

L'autre production de fans concerne les fanzines. Même s'il est vrai que la majorité appartient au genre érotique... Beaucoup de déchets, mais parfois de véritables perles sinon scénaristiquement, tout du moins graphiquement parlant. Mes préférences vont aux cercles Kochaya et Tange Kento Club. On trouve aussi de nombreuses maquettes fabriquées par des fans.

Trois superbes fanzines

En produits officiels, on est sacrement gâtés aussi... Un artbook entièrement consacré à la belle Chinoise, un roman de Chinatsu Hojo qui raconte la jeunesse de Chun Li, une série de 3 CDs de drama où elle tient le rôle principal (avec Ryu tout de même), un recueil de manga, des timbres postaux, des posters, des figurines (une recrudescence impressionnante depuis 2003 !), des maquettes, des peluches, des badges, des pin's, des autocollants... et même une statue taille réelle dont la laideur est proportionnelle au prix ! (630 000 yen, soit environ 4700 euros)

La statue de 1,70m (de profil elle a l'air potable, et pourtant...), et une couverture de manga

Conclusion

A aujourd'hui 36 ans, Chun Li est en quelque sorte la « doyenne » des héroïnes de jeux vidéo. Pourtant, elle demeure toujours l'emblème de Capcom, aux côtés de Ryu et Rockman/Megaman. Si elle ne fait plus guère d'apparitions en jeu vidéo, elle reste toujours aussi présente, tant en cosplays qu'en figurines/maquettes/peluches, et autres produits dérivés du même genre. Le rapport affectif qu'elle entretient avec les joueu(rs/ses) semble n'avoir jamais faibli, y compris pour ceux (et ils sont nombreux) qui ont lâché Street Fighter depuis belles lurettes; voire même ceux (et celles surtout!) qui n'ont jamais pratiqué le jeu ! Son influence dépasse de loin le cadre du simple jeu vidéo, elle représente à elle seule une partie de l'histoire vidéoludique, et est désormais un personnage-symbole, au même titre que Mario ou Pacman. Certes, le héros de Street Fighter, c'est Ryu. Mais l'héroïne, c'est Chun-Li ! Rendons-lui donc hommage, en la remerciant de tout ce qu'elle a apporté.

LVD
(28 juin 2004)
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