Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par François (05 mars 2007)
Oubliez donc les Street Fighter II, Fatal Fury et autres King Of Fighter... Il n'existe qu'une seule compétition, qu'un seul jeu de baston : Pit-Fighter !!! En 1990, Atari frappe un grand coup en sortant Pit-Fighter, le jeu qui a su mener l'industrie vidéoludique vers un nouvel horizon... Plus sérieusement, ce titre est le premier à offrir des affrontements entre divers combattants dont les mouvements ont été filmés avant d'être digitalisés ; la réalisation graphique exceptionnelle pour l'époque, une interactivité poussée avec les décors, les interventions agressives des spectateurs ainsi que des bruitages réalistes ont contribué au succès immédiat de la borne dans les salles d'arcade. Motivés par l'appât du gain, Buzz, Ty et Kato participent à un tournoi clandestin d'arts martiaux où la seule règle est qu'il n'y pas de règle : tous les coups (bas) sont permis pour venir à bout de l'adversaire, y compris ceux provenant du public... Au terme de la compétition, s'étendant sur 10 matchs et se déroulant dans divers lieux malfamés, le dernier combattant en lice aura l'honneur d'affronter le redoutable Masked Warrior, connu pour sa cruauté et sa résistance phénoménale : choisissez votre champion et lancez vous dans l'arène ! Buzz est un ancien catcheur professionnel : chassé de sa fédération, pour des raisons à ce jour non élucidées, il espère bien se refaire une réputation en remportant le tournoi. La force brute est sa spécialité, au détriment de la vitesse d'attaque et de déplacement. Ty est le frère jumeau adoptif de Jean-Claude Van Damme : non seulement il est aware mais c'est également un maître du Kickboxing et du grand écart. Ce combattant incarne l'habituel compromis entre force et rapidité : idéal pour débuter dans le jeu. Kato a créé sa propre technique de combat, dérivée du Karaté (Kid). Ses points forts sont sa vitesse de déplacement et ses enchaînements de coups de poing. En contrepartie, il a une faible endurance et son petit gabarit ne lui donne pas beaucoup d'allonge. Un Gameplay ambitieuxComparé aux beat'em up qui le précèdent, Pit-Fighter propose un système de combat inédit : avec différentes combinaisons des 3 boutons de base (punch, kick, jump) et du joystick, il est possible d'effectuer divers enchaînements de coups simples, des attaques sautées, des projections ou de réaliser des coups spéciaux aux effets plus ou moins dévastateurs. Une fois l'adversaire à terre, rien ne vous empêche de vous acharner sur lui à l'aide de vos pieds et de vos poings : au diable le fair-play! En revanche, si c'est votre combattant qui a mordu la poussière, quelques secousses appliquées au joystick l'aideront à se relever plus rapidement. Concernant les mouvements défensifs, la parade se déclenche en appuyant simultanément sur punch + jump (un léger temps d'adaptation s'impose sur cette manip) ; vous avez également la possibilité d'effectuer une esquive, en appuyant 2 fois rapidement le joystick dans la même direction ; enfin, si vous êtes attaqué par derrière, le bouton punch vous permet de contrer directement l'adversaire. Outre le combat à mains nues, il est vivement conseillé d'utiliser les différentes armes disséminées sur le terrain (couteau, bâton, shuriken...) et de lancer à la figure de l'adversaire n'importe quel élément du décor (tabourets, barils, tonneaux, motos...). Cette interactivité génère une toute autre manière de jouer à Pit-fighter, plus tactique (si si), puisqu'elle conduit à gérer l'aire de combat dans son intégralité. Juste un petit bémol : les bugs de collision sont fréquents lorsque vous disputez la possession d'un objet à l'ennemi... Les tonneaux brisés sur la tête de l'adversaire ont tendance à révéler un power up des plus importants : la Power Pill. Une fois que cette pastille verte a été absorbée, elle donne lieu à une transformation Hulkesque, accompagnée d'un accroissement sensible de la puissance des coups et de la résistance. Pendant le temps que dure la transformation (entre 30 secondes et une minute), il n'est pas rare d'assister au massacre du malheureux combattant adverse, réduit à l'état de punching-ball humain. Et dire que le jeu comporte le célèbre avertissement « Winners don't use Drugs »... Les spectateurs assistant à un match font plus que mettre de l'ambiance : ils repoussent les combattants dans l'arène, lorsque ceux-ci se rapprochent un peu trop des limites du terrain, et n'hésitent pas à s'impliquer en essayant de donner des coups par derrière ! Il est heureusement possible de les mettre KO avant qu'ils n'aient pu passer à l'acte ; une autre option, plus amusante, est de bloquer l'adversaire dans les rangs des supporters pour qu'ils le tabassent à votre place ! Les matchs se déroulent en un unique round, de durée illimitée : le compteur CLOCK, figurant en bas de l'écran, sert exclusivement aux comparaisons avec les temps records sur les différents combats, dans le cadre de parties jouées en Time Attack. Après chaque victoire, vous avez droit à votre pesée en dollars (incluant d'éventuels boni pour un combat terminé en un temps record, l'usage de coups spéciaux ou non...) et, au fil de votre progression dans le tournoi, vous participerez régulièrement au bonus game appelé « Grudge Match » : Il s'agit d'un rapide affrontement contre votre double, où celui qui inflige le premier 3 KO à son adversaire est déclaré vainqueur (une simple mise à terre est ici considérée comme un KO). Tous ces éléments font de Pit-Fighter un jeu richement doté en matière de scoring. Des opposants acharnésL'IA des combattants adverses est d'un niveau suffisant pour vous donner du fil à retordre et garantit pas mal de variété dans les affrontements : entre pros du corps à corps, aficionados des armes blanches/contondantes, adeptes des projections, ou bourrins de base vous balançant à la figure tout ce qui se trouve sur leur chemin, la gamme des comportements ennemis est assez vaste. Comment passer de la gloire à la déchéance...En 1990, Pit-Fighter est un hit des salles d'arcade : Les joueurs apprécient son rendu réaliste, la caméra dynamique zoomant sur l'action et les différentes possibilités offertes par le gameplay. À cela s'ajoute un mode multijoueurs (jusqu'à 3), constituant un plus non négligeable, malgré des combats alors confus à souhait. Comme pour tout succès d'arcade qui se respecte, les adaptations micros et consoles sont nombreuses ainsi que de qualité variable : Amstrad CPC, C64, ZX Spectrum, DOS, Atari ST, Amiga, Master System, Game Boy, Lynx, Megadrive et Super Nes. Depuis sa sortie, de l'eau a coulé sous les ponts et aujourd'hui Pit-Fighter souffre d'une réputation déplorable (snif...). On peut bien sûr imputer cette baisse de notoriété à l'onde de choc Street Fighter II , mais il faut également reconnaître que le titre d'Atari a difficilement vieilli sur un plan technique : le manque d'étapes intermédiaires dans les animations se fait ressentir, la gestion des collisions est par moment surréaliste... Bref, Pit-Fighter a essuyé les plâtres en innovant avec ses digitalisations : il faudra attendre la sortie de Mortal Kombat, deux années plus tard, pour que l'essai soit transformé. Malgré son déficit d'image ainsi que ses quelques rides, Pit-Fighter reste un titre attachant, avec ses personnages au look « particulier » et surtout un gameplay bourré de bonnes idées. On peut lui rendre hommage pour avoir su répondre en son temps aux attentes des joueurs, de même que pour sa participation à l'évolution des jeux vidéo. François (05 mars 2007) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (30 réactions) |