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Souvenirs de Grospixeliens
Ce dossier est le récapitulatif d'un concours lancé début 2005 sur le forum de Grospixels. Il s'agissait pour les participants de raconter leur vie de joueurs dans un essai d'environ 4 pages. Cher lecteur, ne manque surtout pas de lire ces textes qui sont tous passionnants, vivants et la plupart du temps plein d'humour.

Les souvenirs de... lerbours1

/ A.D. 1989 /

Depuis quelque temps je n’arrêtait pas de lorgner dans le carrefour devant une borne d’essai Nintendo sur laquelle tournait Excetbike. Tout comme les autres gosses agglutiné autour de la borne, j’était hypnotisé par le spectacle. Pourtant mon père me rappelait qu’on était venu faire des courses. Je le suit un peu dépité en me disant que j’aimerais bien avoir ce truc appeler Nintendo.

Peut être un mois avant noël, même Carrefour, même borne et toujours le même jeu qui tourne. Mon père trouve ce jeu amusant et me demande si j’aimerait en avoir un. Evidemment je suis d’accord. Même dans mes rêves les plus fous je n’aurait pu imaginer que l’on m’offrirait cette machine. A vrai dire c’était le genre de chose je n’osait pas demander à mes parents tellement j’ était sur d’essuyer une réponse négative. A l’époque cela me semblait innascible.

Jour de l’achat, le Carrefour est rempli de monde et surtout au stand de jeux. Je me souviens d’énormes panel remplies de cartouches Nintendo et de bon nombre de gadgets qui attiraient le regard (surtout ROB) . Tout était là pour émerveiller le gosse que j’était. Mon père prend une Nintendo. Pas très loin il remarque un lot composer essentiellement d’Atari 2600 et me demande si je ne préférerait pas avoir ce ‘jeu’ là. Effectivement ce n’est pas la première fois que je vois cette machine. De temps en temps avec mes parents nous mangions chez des voisins. Leur enfant alors adolescent possédait cette console. J’y découvris beaucoup de hit du début des années 80 avec entre autre Space invaders, centipede ou Pac-man.

Pourtant dans ma tête défilaient les images de la borne et je lui répond que je préférais prendre une Nintendo (en y repensant l’atari 2600 était certainement moins chère et les vendeurs essayaient probablement d’écouler les stocks). Nous pensions que la console était vendu seul et donc mon père me demande de choisir deux jeux. La déception de ne pouvoir posséder Excetbike (rupture de stock je pense), fut vite combler par la quantité de jeux qui s’étalaient devant mes yeux. A vrai dire le choix que je fis fut uniquement lié à l’image sur le packaging. Un jeu me tapa dans l’œil dont l’artwork mettait en scène un vaisseau fonçant à vive allure vers une immense forteresse et se frayant un passage au milieu d’une multitude de lasers. Je n’avais pas bien saisie le nom mais j’étais content de mon choix.

Le jour fatidique arrive et première surprise lors du déballage je trépigne de joie car la Nintendo est accompagné d’un jeu, le célèbre Super Mario Bros. La réaction de mes parents est loin d’être la même, dire qu’il auraient pu économiser des sous. Quelques branchements plus tard, toujours aucun signal sur le téléviseur. Alors que je grille sur le poêle de l’impatience mes parents se rendent finalement compte qu’il suffisait de passer en mode AV. Jeu fourré dans la console et pad en main je fais mes premiers pas ou plutôt mes premières secondes de vol à bord du Vic Viper. L’infini de l’espace est superbement rendu et je bataille ferme pour abattre les vaisseaux adverses. Je ramasse des capsules rouges. Aucune amélioration des capacités de mon appareil. Je me demande à quoi elles peuvent bien servir, ainsi que cette barre au bas de l’écran. J’avance tant bien que mal et le premier Game Over s’affiche. Mon père veut s’essayer au jeu parvient à aller plus loin et pour cause il arrive à upgrader le vaisseau.

/ Les parents /

Pendant le premier mois, je me souvient que je jouait souvent avec mon père en 2 joueurs alterné. C’est ainsi que je m’améliorais et le côté chaleureux et convivial y était pour beaucoup. Bientôt il n’arriva plus à me suivre tant j’avais gagner en dextérité. Mon père délaissa très vite ce loisir, non pas qu’il soit mauvais perdant, mais son travail lui prenait du temps.

A côté de cela ma mère vit d’un très mauvais œil ma passion dévorante pour ma Nintendo. Notes en légère baisse et devoirs parfois bâclés, on peut dire qu’elle reprit vite les choses en mains. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce fut drastique :

- Interdiction de jouer en semaine sauf le mardi soir après les devoirs et le vendredi (bah oui le mercredi correspondait au centre aéré).
- Le week-end se composait d’une partie le matin, une en début d’après-midi et enfin une dernière le soir avant le dîner.
- Chaque partie ne durait qu’une heure et je devais demander l’autorisation.
- Autorisation aussi pour se faire prêter des jeux et uniquement le week-end.

Et pour être sûr que je ne désobéirais pas, ma mère inventa un bobard : si je jouais trop longtemps je risquait de casser ma Nintendo. L’élément censé mesurer le degré de dangerosité était l’adaptateur secteur. S’il était trop chaud, ma console rendrait sûrement l’âme. Ce fut efficace car je crut à ce petit mensonge jusqu’à mon arrivé au collège.

Une fois après les bavardages avec les copains à la récré je trouvait que mon sort était fort injuste. Effectivement eux n’avait pas à respecter de stupides règles et jouait quand bon leur plaisait. En rentrant à la maison tel un révolutionnaire en culotte courte j’ exposait les faits et réclamait ce qui m’était dû, a savoir l’abolition de ces règles. J’eu le droit à un «je suis ta mère et pas celle de tes copains. Tu vis pas encore chez toi et si tu n’est pas content je jette cette merde (la Nintendo) à la poubelle». Bien sur je ne peux certifier l’exactitude des termes, mais tout du moins ça en a le goût. Même si l’image de la poubelle commençait à me donner des sueurs froides, je continuait dans ma lancée en osant haussé le ton. Une claque bien placée fit vite taire le petit effronté.

/ Mario et compagnie /

Bien que mon père ne m’accompagnait plus dans mes parties, ce trou fut vite comblé par les copains qui eut aussi possédait la Nintendo et Mario qui fut la vedette incontournable de la cour de recrée en ce début de l’année 1990. Ce fut notamment durant la récré que j’appris l’existence des fameuses Warp zone. Chacun avait son «truc» pour passer un passage corsé, ou il y avait les autres qui l’avait fini et qui suscitaient une sorte d’admiration.

Quelques magazine Club Nintendo circulaient et je m’en repaissait les yeux, d’une part pour apprendre de nouvelles astuces dans Mario, mais surtout pour admirer et baver devant les images de jeux dont j’avais entendu dire qu’ils étaient «super». En parlant de magazines, je n’en possédait que très peu. Effectivement ma mère n’aimait pas non plus que j’achète de magazines liés au jeux vidéos qui pouvaient selon ses propres dires me déconcentrer dans mes études. Mais bon à côté de ça j’avais une belle collection de Mickey parade et Picsou magazine.

Donc dans le nombre impressionnant de jeux qui me faisaient baver se distinguaient Super Mario Bros 2 et le non moins célèbre Zelda.
On me prêta parfois SMB2 et le moins que je puisse dire est que je fut conquis par cette opus. Il n’était pas du tout dans la continuité du premier et cette aspect me plaisait énormément. Il était totalement différent dans sa manière de jouer et rajoutait un nombre impressionnant d’ennemis aux bestiaire de Mario. Zelda avant son achat me paraissait bien obscur, tout ce qui ressortait de ma tête était l’aspect quête, le nombre impressionnant d’item et surtout le très luxueux boîtier dorée qui arborait un blason moyenâgeux. Le mystère planait autour de ce titre car aucune personnes dans mon entourage ne possédait le jeu. Finalement je ne fut pas le seul à l’acquérir car deux amis firent de même. Un sentiment de liberté m’envahissait à chaque partie, l’impression de participer à une grande quête épique contre le mal. D’ailleurs le manuel du jeu était une véritable petite bible que je relisais plusieurs fois par jour, ou dont je m’amusais à recopier les artworks. Bien sur il y avait ces moment ou je bloquais car je n’arrivais pas à trouver le 5e palais ou à battre la grande araignée bleu. Heureusement la cour de recrée resta toujours le lieu on pouvait demander un conseil.

A cette période Dragon Ball faisait alors fureur et bien sur on eu le droit à une conversion sur NES. Evidemment comme tous le monde je suivais les aventures de Sangoku. Mais lors de mon anniversaire, le joie céda vite place au mécontentement. En effet je reconnaissait rien de ce qui me plaisait dans la série animé et par ailleurs le jeu était particulièrement insipide. Bien sur mon premier réflexe fut de déconseiller le jeu à mes amis. En parlant de jeux à licence les Tortues Ninja était l’autre série qui à succès dans les chaumières. Bien sur il me fallait mon exemplaire pour noël, mais ce ne fut malheuresement jamais le cas, rupture de stock oblige. J’eu le droit à la place à un Robocop qui me contenta au plus haut point, vu que j’adorait le film. En fait un de mes meilleurs amis on me prêta plusieurs fois TMHT, et me fit découvrir à l’occasion Megaman 2. Megaman 2 fut un électrochoc, je le trouvais nettement supérieur à tout ce qui se faisait à l’époque. Ce qui retint surtout mon attention fut la taille impressionnante de certains ennemis et les somptueuse mélodies qui accompagnait chaque stage. Finalement je suivi les aventures du Blue Bomber jusqu’à l’épisode 5, et attendit le dernier épisode Nes qui ne vit jamais le jour dans nos vertes contrés.

/ L’arcade /

Je me remémore l’arcade surtout par le biais de la foire du trône, ou aux milieu D’un train fantôme et d’un manège brillaient dans un stand les écrans des bornes. Bien sûr ma mère m’accompagnait toujours dans ces lieux de perdition avec un PFF bien senti. Le prix des parties était alors bien plus abordable, avec 10 frs selon le jeu on pouvait taper 5 crédit, bien loin des 1 à 2 € actuels au centre SEGA. Parmis les jeux qui le marquèrent le plus, je citerais tout d’abord Galaxy Force II qui en plus d’être une véritable prouesse technique, invitait le joueur à prendre les commandes dans une borne qui reproduisait les mouvement de l’appareil afficher à l’écran. Il y eu aussi Knight of the round l’un de ces rares jeux d’arcade auquel je pus jouer souvent, vu le café à côte de chez moi disposait d’une borne. Ce qui m’attirait était l’aspect pseudo Rpg heroic fantasy bien qu’à la base le jeu reste un banal Beat’them’all. L’arcade était alors encore un machine à rêve, car on y trouvait toujours des jeux techniquement supérieur à ce qui se faisait sur console.

/ Pour finir /

En 1995, ma NES commençais sérieusement à vieillir et j’était peut l’un des rare à ne pas posséder de console 16 Bits. Finalement mes parents m’achetèrent un pack nintendo qui comportait Super Mario All Stars ainsi Super Mario World. Une nouvelle ère s’ouvrait devant moi, mais ça déjà une autre histoire.

lerbours1
(27 octobre 2005)